Bonjour à tous, bonjour JF,
GERMAINE
Goélette de 156 tx
Armée à Saint Nazaire
Armement :
1 canon de 47 mm français
1 canon de 57 mm italien
Liste d'équipage
LELOUP Jean Capitaine Dinan (Capitaine au cabotage)
LELAY Louis 2e capitaine Quimper
DUDORET Georges Canonnier breveté 2e dépôt
CHENEAU Jean Canonnier breveté Noirmoutier
CHAMPEAU Joseph Matelot canonnier 3e dépôt
MARTIN Auguste Matelot canonnier 3e dépôt
THOMAS Pierre Matelot Lannion
GARDIVIER Gabriel Mousse Saint Malo
Rencontre avec un sous-marin
Rapport du capitaine
Le 13 Octobre 1917 vers 17h00 avons été attaqués par un sous-marin type UC 52 qui nous a tiré 4 obus fusants pour nous faire abandonner le navire. J'ai fait aussitôt venir vent arrière pour bien démasquer le champ de tir. Quand le sous-marin s'est aperçu que nous ne nous rendions pas, il a tiré 5 obus :
1er tombé à 10 ou 15 m sur le travers bâbord
2e tombé sur l'avant
3e tombé sur tribord avant
4e et 5e tombés sur l'arrière.
J'ai riposté dès le 2e coup. A notre 4e coup, le sous-marin s'est écarté et s'est posté à un mille, suivant la même route. Craignant une attaque de nuit, aussitôt que la nuit fut noire, j'ai changé de cap et fait route sur Saint Malo où je suis arrivé le 14 Octobre.
L'attaque a eu lieu au N20W des Sept Iles.
Rapport de la commission d'enquête
GERMAINE a quitté Saint Malo le 3 Octobre pour rejoindre un convoi de voiliers organisé en baie de Pommelin (rivière de Lézardrieux). A cause du mauvais temps la goélette est allée jusqu'à la côte anglaise. Mais, ne pouvant doubler Longship, elle a retraversé la Manche à la cape, courant avec deux ris dans le hunier jusqu'au NNW des Sept Iles où elle a été attaquée le 13 Octobre.
La mer était si creuse que le sous-marin n'a pas été vu, malgré la veille, avant qu'il ne commence à tirer. Le capitaine a fait une manœuvre judicieuse pour mettre le sous-marin dans son champ de tir. Il est monté dans la mâture pour observer le départ des coups et le canonnier Cheneau a ouvert le feu et tiré quand le submersible était visible entre deux vagues.
On n'a pu voir les points de chute en raison de l'état de la mer, mais la précision fut telle, qu'elle intimida suffisamment le sous-marin pour qu'il renonce à l'attaque et fasse une route divergente, puis disparaisse dans la nuit.
Le capitaine Leloup est un marin à l'esprit éminemment combatif, mû par une haine intense de l'ennemi, entre les mains duquel GERMAINE est bien placée.
Appelé dans l'infanterie coloniale, il a pris part aux attaques de Champagne en 1915. Sérieusement blessé, il a passé quatre mois en traitement à l'hôpital. Mis en sursis, il a pris le commandement de la goélette armée GERMAINE. Il montre, dans ce poste, l'esprit combatif et le sang-froid d'un pratique et l'ardeur d'un patriote.
Sous son commandement, GERMAINE a déjà été attaquée en Août 1917, dans la baie d'Audierne. La décision de manœuvre et l'esprit guerrier qui règne sur son bâtiment ont amené une fin heureuse lors de ces deux rencontres.
Il est secondé par un canonnier du plus grand sang-froid, dont le tir redoutable a amené l'ennemi à rompre le combat.
Les récompenses
Croix de Guerre avec palmes
LELOUP Jean Capitaine au cabotage Dinan 196
Ancien sous-officier au 5e régiment d'Infanterie Coloniale, a pris part aux combats de 1915 et a été blessé. Mis en sursis par la Marine, a pris le commandement de la goélette armée GERMAINE. A eu un engagement heureux avec un sous-marin allemand en Août 1917 en baie d'Audierne.
A fait preuve de ses qualités d'énergie et de combativité dans un nouvel engagement contre un sous-marin ennemi et a sauvé son bâtiment.
Croix de Guerre avec étoile d'argent
CHENEAU Jean Canonnier Noirmoutier 44
A pris part à l'engagement d'Août 1917 en baie d'Audierne. A montré à nouveau ses qualités de sang-froid et de bon pointeur dans une rencontre où la précision de son tir a obligé l'ennemi à rompre le combat.
Témoignage de satisfaction
A l'équipage de GERMAINE pour sa bonne veille et sa prompte exécution des ordres de son capitaine; a heureusement combattu un sous-marin ennemi et a sauvé son petit bâtiment.
Le sous-marin attaquant
N'est pas identifié.
Toutefois, si le sous-marin est bien un type UC, on pourrait penser à l'UC 48 de l'OL Kurt Ramien, qui le lendemain coula deux navires dans le secteur de l'île de Batz.
Sur la photo mise en ligne par JF , on voit parfaitement les deux canons armant la goélette. Impressionnante artillerie pour un si petit navire!
Le mousse semble manquer sur le cliché. Etant de Saint Malo, peut-être était-il allé rendre une petite visite à ses parents
Cdlt