Trois-mâts goélette de 269 tx JB 360 tpl
Armateur Plisson Bayonne
Ne figure pas dans la liste des voiliers caboteurs de 1914 chez Lacroix. Sans doute un morutier fécampois à l'origine...
Capitaine LE LAYEC Théodore Officier Marine Marchande Inscrit à Auray
Armé d'un canon de 47 mm modèle 1885 sans recul
Ce trois mâts a été attaqué à deux reprises par des sous-marins
22 Août 1917 à 08h30
Equipage
LE LAYEC Théodore Capitaine Auray
LE GUEN François Second Le Conquet
FISSET Louis Maître équipage Fécamp
LE RESSIS Joseph Matelot Fécamp
LEVU Jean-Marie Novice Auray
SADOU Joseph Novice Tréguier
GRUEL Louis Novice Le Havre
SEVENO François Novice Vannes
L'équipage comportait en temps normal dix hommes. Mais les deux artilleurs de l'AMBC
LELIZIEN canonnier breveté Morlaix
HENRY Hervé Mlot sans spé.
avaient été débarqués avant l'appareillage de Bayonne sans que l'AMBC soit informé.
Rapport du capitaine
Quitté Bayonne le 18 Août 1917 avec une cargaison de bois pour l'Angleterre. Le 22 Août à 08h45, alors que nous faisons route bâbord amures à 6 noeuds, à environ 45 milles dans le S10W de Penmarch, sommes attaqués d'une distance d'environ 4000 m par un sous-marin qui se rapproche.
Appelé aux postes de combat. Tiré sans interruption quinze coups, les deux premiers trop courts. Allongé le tir à 3000 m, puis à 6000 m car le sous-marin vire de bord et s'éloigne rapidement. Continué la poursuite jusqu'à 09h30 et tiré en tout 24 coups. A 09h30, le sous-marin disparaît.
Fait alors route ESE et reconnu les Glénans à 14h00.
Grand sang-froid de l'équipage pendant l'attaque.
7 Novembre 1917 à 02h00 du matin
Même équipage avec en plus les artilleurs de l'AMBC
SAUHIER Germain Fusilier breveté Chef de pièce
LAMOUROUX Pierre Matelot sans spé.
Rapport du capitaine
Quitté Port Talbot avec 360 t de charbon pour Bayonne. Mon équipage se compose de trois anciens et de quatre jeunes gens.
Le 6 Novembre, quitté Falmouth en convoi pour traverser la Manche.
Mer forte, grosse brise d'ouest et forte houle.
A la nuit, le convoi se disloque et SAINT BERNARD fait route au sud à 7 noeuds, suivi par ALBATROS.
A 02h00 du matin le 7, un sous-marin ouvre le feu d'une distance de 3000 m environ et tire 5 coups qui tombent à 30 ou 40 m du bord. Le sous-marin n'est pas visible car la nuit est très noire.
SAINT BERNARD riposte en tirant 7 coups en 20 mn sur les lueurs de départ du sous-marin.
Plus aucun tir ensuite. Le voilier rentre sain et sauf au Verdon où il attend une météo plus favorable pour continuer sur Bayonne.
Conclusion d'enquête de l'officier AMBC
« Je ne crois pas que le SAINT BERNARD ait été attaqué personnellement. Il faisait partie du même convoi qu'ALBATROS et c'est sans doute celui-ci qui était visé. Mais le capitaine a très bien réagi et a rendu service à son camarade qui le suivait.
Récompenses
Croix de Guerre
LE LAYEC Théodore Capitaine AURAY
Esprit de décision et d'initiative.
Première proposition suite au combat du SAINT BERNARD du 22 Août contre un sous-marin dans le sud de Penmarch. "Pour le courage et l'habileté avec lesquels il a riposté à l'attaque de son bâtiment par un sous-marin, dont il a réussi à se faire abandonner."
Deuxième proposition pour le combat du 7 Novembre.
Le capitaine Le Layec est un rescapé du trois-mâts goélette GEORGES ANDRE coulé par un sous-marin le 7 Octobre 1916.(Nota : en réalité le 9 Septembre 1916 par l'UB 18 de l'OL Otto Steinbrinck)
LE GUEN François Second capitaine Le Conquet
Trois témoignages de satisfaction pour sauvetages
Titulaire de la Médaille de Sauvetage
FISSET Louis Maître d'équipage Fécamp
rescapé du trois-mâts barque FRATERNITE de Fécamp, coulé par un sous-marin le 5 Octobre 1916 à 6000 milles au NNE d'Ouessant (nota : ce navire ne semble pas figurer sur uboat.net; naufrage sans doute vers les bancs de Terre-Neuve)
rescapé du trois-mâts barque ALEXANDRE de Fécamp, coulé par un sous-marin le 12 Juin 1917 à 25 milles au NNE d'Antifer (nota : UC 69 de l'OL Erwin Wassner)
Rescapé à deux reprises du trois-mâts goélette SAINT BERNARD attaqué par sous-marins.
LERESSIS Joseph Matelot Fécamp
Soldat au 23e puis au 3e colonial. En première ligne de Mai à Octobre 1915. Blessé à Tahura.
Témoignage de satisfaction au voilier SAINT BERNARD
Pour l'attitude disciplinée et énergique de son équipage lors de la première attaque du voilier le 22 Août 1917
Pour le calme et l'entrain montrés lors de sa 2e rencontre avec un sous-marin.
■ Le capitaine du trois-mâts goélette Saint-Bernard.
— LE LAYEC Théodore, capitaine au cabotage, inscrit à Auray, n° 420.
▪ Par décision du Ministre de la Marine en date du 20 janvier 1919 (J.O., 25 janv. 1919, p. 996), inscrit en ces termes au tableau spécial de la Médaille militaire :
▪ Par décret en date du 30 novembre 1923 (J.O., 1er déc. 1923, p. 11.199), nommé en ces termes au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur :
— 14 mars 1919 : S’échoue sur les enrochements de la jetée Nord de l’entrée de l’Adour. Les dix hommes d’équipage sont sauvés par la baleinière de la station de pilotage de la barre de l’Adour.
• Journal officiel du 8 mai 1919, p. 4.753.
[...]
• Annales du sauvetage maritime, 1er trimestre 1920,
« Rapport sur les récompenses attribuées aux sauveteurs de la mer », p. 33.
Re: SAINT-BERNARD — Trois-mâts goélette — Armement Plisson, Bayonne.
