MARTHE MARGUERITE Trois-mâts barque des Antilles
Construit aux chantiers Pickergill de Sunderland en 1884 sous le nom de SNOWDROP.
Acheté 83000 francs en 1884 par l’armement nantais Pitre Rosier, sis 3 rue Copernic. Racheté en 1911 par l’armement Fleuriot frères.
Trois-mâts barque 588 tx JB 525 tx JN Immatriculé à Nantes n° 489
Incidents de navigation
Le 10 Novembre 1911, allant de Saint Nazaire à la Guadeloupe, MARTHE MARGUERITE faillit sombrer au cours d’un ouragan qui le rasa comme un ponton. Il dut relâcher à Funchal jusqu’au 20 Janvier 1912 et n’arriva en Guadeloupe que le 8 Février 1912. (Au retour, l’équipage se rendit en procession, pieds nus et cierges en mains, à Sainte Anne de Nantes –église dominant le port-)
Voici une vue du MARTHE MARGUERITE amarré au quai de la Fosse, au début du 20e siècle.

La perte du MARTHE MARGUERITE
Extrait du rôle
Armé au long cours à Nantes le 7 Août 1917 par la Société des affréteurs Réunis.
Capitaine SAUTREL Charles CLC né le 17/12/1872 au Havre inscrit au Havre
Second BELHÔTE Félix CC né le 08/08/1879 à Chateauneuf inscrit à Saint Malo
Maitre SIVAGER Georges né le 13/01/1877 à Basse Pointe inscrit à Saint Pierre Martinique
Quitte Nantes pour Fort de France le 31 Août 1917 avec 17 hommes d’équipage.
« MARTHE MARGUERITE a été coulé le 19 Septembre 1917. Les papiers du bord ont été perdus lors le naufrage. »
Pas de rapport du capitaine, de position ou de détail sur les causes du naufrage. Tout l’équipage a survécu.
Coulé au canon d'après le KTB du sous-marin.
Le sous-marin attaquant
C’était le sous-marin U 54 du Kapitänleutnant Kurt HEESELER (dbase Yves)
Le second du trois-mâts BLANCHE, torpillé le même jour par 47°00 N et 10°30 W signale dans son rapport que l’U 151 du KL Waldemar KOPHAMEL était sur la zone et fit route pour couler un autre trois-mâts, sans doute le MARTHE MARGUERITE.
Ces deux sous-marins faisaient-ils une patrouille en tandem ?
Le KTB de l’U 54 donne-t-il une position que l’on pourrait comparer avec celle de l’U 151 ?
Le cdt Kophamel parle-t-il du MARTHE MARGUERITE dans son journal de guerre ?
Le mousse du MARTHE MARGUERITE
A bord de ce voilier était embarqué comme mousse
BICHON Gabriel né le 05/12/1901 à Saint Nazaire inscrit à Noirmoutier et domicilié à Pornic, quartier de la Boulotte.
Embarqué le 8 Août 1917 à Nantes.
J’ai mené une petite enquête sur ce mousse afin de savoir s’il avait un lien avec un autre marin pornicais que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises : Georges BICHON né en 1888, mousse sur BABIN CHEVAYE, lieutenant puis second sur SAINT ROGATIEN, torpillé comme second capitaine du SAINT SIMON (voir fiches de ces navires et photos sur site histomar.net), puis commandant à la SNO.
En fait, il n’y a aucun lien de parenté entre Georges et Gabriel.
Mais, hasard remarquable, ils se connaissaient sans aucun doute. Tout d’abord, ils habitaient dans le même quartier, à une centaine de mètres l’un de l’autre.
De plus, la mère de Gabriel Bichon, veuve d’un marin du commerce décédé avant 1911, était blanchisseuse. Elle habitait avec son fils et sa fille (née au Havre). Les vieux Pornicais se souviennent encore très bien de cette petite femme, portant la coiffe traditionnelle de Pornic, et qui lavait le linge et les draps des habitants de son quartier, jusqu'à la 2e guerre. Elle avait parmi ses clients la famille de Georges Bichon.
Il est donc fort probable que ces deux marins ont eu l’occasion de se rencontrer à plusieurs reprises et d’évoquer leurs naufrages respectifs de 1917. Après la guerre, Gabriel Bichon continua à naviguer. Au recensement de 1926 il est toujours porté comme « marin au commerce, habitant avec sa mère quartier de la Boulotte ».
Cdlt
Olivier