La photo de Trove présentée ci-dessus par Rutilius, est celle du quatre-mâts Madeleine (I), de 1895, construit à Nantes.
Les éléments d'identification sont les suivants : Quatre mâts visibles sur le cliché, le quatrième n'ayant pas de vergue en pantenne. Il s'agit donc d'un quatre-mâts barque.
Autre élément : l'absence d'une très longue dunette qui caractérise Madeleine II, qui est par ailleurs un trois-mâts carré.
La figure de proue et la présence d'un chaumard au-dessus de l'écubier sont aussi des indices de Madeleine (I).
Cordialement
Source : Louis Lacroix, L'âge d'or de la voile, Horizons de France, 1949, page 154.
Madeleine [II] — Trois-mâts carré ― Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1904~1917).
□ Le trois-mâts carré Madeleine [II] fut lancé le 20 septembre 1902 par l’établissement de Rouen de la Société des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire — ex-Chantier Laporte — pour le compte de la Com-pagnie de navigation du Sud-Ouest, dont le siège social était établi à Bordeaux, au 8, cours du Chapeau-Rouge. Il s'agissait du deuxième navire construit par ce chantier pour la compagnie bordelaise, le précé-dent ayant été le trois-mâts carré Bérengère, lancé en Août de la même année ; le troisième et dernier fut le trois-mâts carré André-Théodore, lancé le 14 novembre 1902.
Pour son premier voyage pour le compte de la société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils, le trois-mâts Madeleine-II était commandé par le capitaine au long-cours François BÉQUET, né le 8 février 1875 à Perros-Guirec (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au long cours, inscrit au quartier de Lannion, n° 26.
• L’Ouest–Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.238, Lundi 3 janvier 1903, p. 2,
en rubrique « Marine et colonies ~ Marine de commerce ».
Dernière modification par Rutilius le sam. août 10, 2024 12:52 pm, modifié 5 fois.
Voici un cliché de Madeleine II au mouillage. On notera l'erreur de la légende : Madeleine II est bien un trois-mâts carré. Madeleine a été acheté par Bordes pour 445 393 francs.
Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, armement français Bordes, Books on demand, 2012, page 191.
Je sais que je ne vais rien d'apporter d'essentiel à votre discussion mais vous avez piqué ma curiosité.
Je possède une vieille photo du 3 mats La Madeleine datée de 1903. Je ne savais même pas que ce bateau avait participé à la guerre.
Voici la photo :
Il est toujours intéressant de voir une photo de grand voilier, différente de celles qui ont été déjà publiées ici et là.
Celle que vous présentez montre plusieurs éléments intéressants.
1°) vous lui donnez le nom de Madeleine, ce qui situerai le cliché avant que le navire ne devienne propriété Bordes, puisqu'il a été acheté en octobre 1904 pour 445 393 francs.
il porte une livrée avec des faux sabords noirs, comme il portera ensuite celle de Bordes, mais la photo permet de voir la principale différence : Un liston noir court sous les faux sabords chez Bordes, mais pas chez la Société de navigation du sud-ouest. D'autre part, la coque est grise sous les faux sabords, alors qu'elle reste blanche chez Bordes.
2°) Bien que la reproduction de la photo ne soit pas très nette, il semble que le navire soit en excellent état, donc fraîchement repeint ou directement sorti du chantier, ce que laisse aussi supposer que le cliché a été pris devant le chantier constructeur à Rouen, d'autant que le navire est très haut sur l'eau, trop haut pour naviguer à la voile et donc pas encore lesté.
3°) Pour son premier voyage chez Bordes, Madeleine II, capitaine François Marie Bequet (inscrit à Lannion), quitte Shields le 7 décembre 1904 avec un chargement de charbon et 27 hommes d'équipage pour le Chili. Il sera de retour à Anvers le 12 août 1905.
Merci donc pour cette photo.
Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, BOD, 2012.
Comme indiqué par Rutilius ci-dessus, Madeleine a été commandé à son neuvage par le capitaine Georges Roy qui ne fit à bord que le premier voyage. Dès juillet 1903, il prenait le commandement d'Edmond Rostand, pour San Francisco. En quittant ce port, pris dans un cyclone, il perdit toute sa voilure. Il était de retour au Havre en octobre 1904. Il fera ensuite un voyage d'Australie en 1905 toujours à bord d'Edmond Rostand. Georges Roy a également commandé les trois-mâts barque Noémi,(en 1900-1901, voyage au charbon australien) et Jane Guillon. Ces trois voiliers ont échappé aux pertes de la Grande guerre, les deux premiers (derniers voyages en 1920) seront démolis en 1927, quant au troisième, Jane Guillon, capitaine Lech'vien, c'est parce qu'il a été perdu en remorque dans le mauvais temps et a fait côte en Manche à Audreselles le 3 mai 1907.
Source : Henri Picard, La fin des cap-horniers, Edita-Vilo, 1976.
Philippe Ouvrard, Les long-courriers nantais, thèse d'histoire.
Patrick Ahern, French sailing ships at Austrlaian ports, Patrick Ahern, 2010.
Il est toujours intéressant de voir une photo de grand voilier, différente de celles qui ont été déjà publiées ici et là.
Celle que vous présentez montre plusieurs éléments intéressants.
1°) vous lui donnez le nom de Madeleine, ce qui situerai le cliché avant que le navire ne devienne propriété Bordes, puisqu'il a été acheté en octobre 1904 pour 445 393 francs.
il porte une livrée avec des faux sabords noirs, comme il portera ensuite celle de Bordes, mais la photo permet de voir la principale différence : Un liston noir court sous les faux sabords chez Bordes, mais pas chez la Société de navigation du sud-ouest. D'autre part, la coque est grise sous les faux sabords, alors qu'elle reste blanche chez Bordes.
2°) Bien que la reproduction de la photo ne soit pas très nette, il semble que le navire soit en excellent état, donc fraîchement repeint ou directement sorti du chantier, ce que laisse aussi supposer que le cliché a été pris devant le chantier constructeur à Rouen, d'autant que le navire est très haut sur l'eau, trop haut pour naviguer à la voile et donc pas encore lesté.
3°) Pour son premier voyage chez Bordes, Madeleine II, capitaine François Marie Bequet (inscrit à Lannion), quitte Shields le 7 décembre 1904 avec un chargement de charbon et 27 hommes d'équipage pour le Chili. Il sera de retour à Anvers le 12 août 1905.
Merci donc pour cette photo.
Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, BOD, 2012.
Cordialement,
Bonjour,
Je tiens à préciser que sur le tableau sous la photo est écrit : "Trois Mats français "La Madeleine" Société de Navigation du Sud Ouest" puis "Bordeaux"
Sur la photo se trouvent les initiales "L.G." et "J.L." avec l'année 1903.
Monsieur Alexandre Lévêque
Lieutenant de Vaisseau Auxiliaire Commandant le trois-mâts "Madeleine" à MM. Ant. Dom. Bordes & Fils.
Monsieur,
Médailles attribuées aux états-majors et équipages des navires de commerce.
Dans sa séance du 7 juillet 1916, le Conseil de Direction du Comité Central des Armateurs de France a décidé d'honorer les actes de vaillance accomplis par les marins, à tous les degrés de la hiérarchie, à bord des navires de commerce attaqués ou coulés par l'ennemi. Chaque marin du commerce, à la solde d'un armateur, et désigné par l'Etat-major Général de la Marine comme ayant été l'objet d'une citation (à l'ordre de l'Armée, de la Division, de la Brigade, du Régiment, etc...) ou d'une inscription à la Légion d'Honneur ou à la Croix de Guerre, recevra un exemplaire grand module de la médaille frappé sous Louis XIV pour glorifier la renaissance de notre marine et qui porte, à avers, cet exergue : "Splendor rei navalis". Cette médaille est encastrée dans une plaquette au bas de laquelle sont gravés, le nom du marin, son grade, le nom du navire sur lequel il naviguait au moment de l'acte qui lui a valu sa citation, le nom de l'armateur, la date de la citation, etc.. Pour commémorer la belle conduite que vous avez eue à bord du navire "Madeleine", le Comité Central des Armateurs de France est heureux de vous offrir une médaille qui vous parviendra par l'entreprise de : MM. Ant. Dom. Bordes & Fils, pour le compte desquels vous naviguiez. Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de nos sentiments distingués.