les 41 généraux français tués pendant la PGM

jjr
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par jjr »

Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Adal et Gérard

Un grand merci pour les précisions au sujet des généraux Micheler!
Si je comprends bien: le général Henri Frédéric MICHELER - dit l'aîné - provenait de la 56e DR et a donc remplacé le général BROCHIN, limogé le 23/081914, à la tête du 5ème CA ...
Bonne soirée de Belgique
Bonjour,

Au risque de détourner ce forum de son sujet principal, je ne résiste pas au désir de partager avec vous l’évocation d’un « fait d’armes » de ce général Micheler dit « le vieux » pour le différencier de son frère plus célèbre, relaté par le Dr. Javal dans son livre de souvenirs « La Grande Pagaîe » paru chez Denoêl en 1937, bien qu’il fut rédigé dès 1918. L’auteur éprouve, par ailleurs, la plus grande admiration pour ce général !

« La Justice du Général Micheler

L’état-major du 5ème CA n’était resté qu’une nuit à Clermont-en-Argonne et s’était avancé jusqu’à Aubreville, dans l’espoir que la poursuite, si bien commencée, continuerait sans arrêt. Mais hélas ! il n’en fut rien et le 28 septembre [1914], l’état-major était obligé au contraire de se replier sur Clermont.

Le général Micheler ouvrait tristement la marche, en suivant la route encadrée par les obus allemands. En avant de lui, il vit un soldat qui fuyait sans fusil, et lui demanda où étaient ses armes. Le soldat, l’œil hagard, lui répondit qu’il les avait perdues. Le général sortit son revolver, et tua net le soldat.

On discuta longtemps sur ce cas étrange. Un général avait-il le droit de tuer un soldat dans ces conditions ? J’opine pour l’affirmative, mais en fait, le procédé me parait un peu somma ire, et rien ne prouve que le général n’ait pas commis une effroyable erreur. En tous cas, si un officier moins élevé en grade avait accompli cet acte, peut-être réglementaire, les choses auraient sans doute tourné autrement.

La journée avait été extrêmement pénible et meurtrière. Il faisait un temps affreux. Tout le monde était consterné. … »

Cordialement,

JJ Raoul
adalberon
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par adalberon »

Bonjour à tous

On se demande ce qui est le plus consternant, le "geste" du général ou l'approbation de ce Dr. Javal qui le rapporte... Merci pour ce témoignage en tout cas, il me laisse à penser que l'absence de Micheler dans les "Morts pour la France" n'est finalement pas une grosse perte !

Cordialement
Adal
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mibelius
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par mibelius »

bonsoir tout le monde,
le livre du Dr. Javal ne manque pas -et c'est peu dire, d'intérêt. Il ne mâche pas ses mots, il est extrêmement spirituel, bref, il a d'éminentes qualités. Cependant, je suis sidérée de voir que s'il évoque plusieurs fois des cas de simulation, il ne parle jamais d'auto-mutilation.
En feuilletant l'"Anthologie des écrivains morts à la Guerre, 1914-1918", tome 1, je trouve, p. 181 sqq. le nom du Général Jean COLIN (1864-1917) tué par E.O. devant Monastir. Je vais vérifier sa fiche SGA.
Cordialement,
Mireille B
Mireille
larris
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par larris »

Bonjour

Le général DEFFONTAINES était en poste en poste à Amiens à la déclaration de la guerre
1er Général Français Mort.p.l.France
inscrit sur le Monument aux Morts et sur la plaque commémorative de l'église St Martin
inscrit sur le Mémorial, Hôtel des Invalides
Musée des Armées - Eglise St Louis des Invalides - 129 rue de Grenelle : Aux Généraux morts au Champ d'Honneur 14-18.
Cordialement
J.Fouré
http://www.premiumwanadoo.com/memorial- ... ce-80/[img]

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claude bay
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par claude bay »

bonsoir,
Je viens de compulser une transcription d'un extrait du carnet de campagne du docteur de Bellevue relatant la mort du General Bridoux commandant un corps de cavalerie.

Je viens de compulser une transcription d'un extrait du carnet de campagne du docteur de Bellevue relatant la mort du General Bridoux commandant un corps de cavalerie.
Je cite :
Le général Bridoux commandant la 5eme division de cavalerie.
J'ai eu hier, une des journées les plus émouvantes de ma vie : le général Bridoux, commandant notre corps de cavalerie depuis dix jours, à la place du général X...., remercie, est mort dans mes bras...
La scène se passait dans une cabane en torchis, par un jour tellement gris qu'on ne voyait a peine, au son de la fusillade qui s'éloignait et se rapprochait, par une pluie torrentielle qui faisait rage. Le temps était tellement bouché comme disent les marins, qu'on ne voyait guère qu'a 200 ou 300 mètres. Pour se rendre mieux compte des opérations, le général venait de sauter dans une auto, suivi de son état major dans quelques autres, et le petit groupe s'avançait a la découverte quand éclate brusquement sur lui la fusillade nourrie d'un parti d'allemands postes a 50 mètres, a la corne d'un bois. Les voitures sont criblées, le général est atteint, deux officiers d'ordonnance sont tues net, deux chauffeurs foudroyés. L'escorte à cheval dégage rapidement les voitures en poursuivant l'ennemi qui s'enfuit. On transporte, au milieu des trombes d'eau, le général dans la masure la plus proche et on nous appelle en toute hâte. A notre arrivée, je constate que le général Bridoux a reçu une balle qui, sortie par la région deltoïdienne de l'épaule droite, a du traverser le poumon (car il a de l'oppression, de la matité et des râles sous crépitant a l'auscultation) et trancher la partie postérieure de la moelle, car il est anesthésie, insensible : paralysie de toute la partie sous-jacente a sa blessure.
Le pronostic est fatal, a brève échéance. Rien à faire qu’à retarder le dénouement par la caféine, de l’éther, de l’huile camphrée. Je m’y emploie avec ardeur et lui donne ainsi une heure de plus de vie. Cet homme, mortellement atteint et qui le sait, ne pousse pas une plainte. Quand la douleur est trop forte, il ne dit pas : « je souffre », mais « je me sens mal ». Il parle de sa femme et de ses enfants a l’aumônier ; a nous, rien que de son armée, de ses soldats et des ennemis. Il me dit son admiration pour « ce Corps de cavalerie qui marche sans chevaux, mais dont tous les hommes sont des braves ». Il s’assoupit de temps en temps, mais reprend vite son monologue sur « ses braves cavaliers ». Le général Buisson, qui commandait notre division, arrive, et cette conversation sublime, qu’on ne peut reproduire qu’en termes trop faibles, s’engage entre ces deux héros :
-Mon cher Buisson, mon brave ami, je meurs pour mon pays, et j’en suis presque content, puisque cela va vous permettre d’exercer le commandement dont vous êtes digne…. N’oubliez pas que rôle est d’aller en avant, qu’il nous faut faire le plus de mal possible aux barbares, qui veulent anéantir notre belle France……J’ai confiance dans la victoire finale, je regrette de n’y avoir contribue que peu. Mais je suis content, car mon pays triomphera.
Le général Buisson lui répondit dans des termes à peu prés analogues ; ils s »embrassèrent, et l’agonie commença. Au bout de dix minutes, le mourant rassemble les dernières forces qui lui restent et prononce ces mots dignes de l’antique, qui furent exactement se dernières paroles : « Je meurs avec joie pour mon pays. Dites au Corps de cavalerie que le sacrifice de ma vie doit lui servir d’exemple ».
Là, le coma commença, tellement profond qu’en cinq minutes il était mort.
Pendant tout ce temps, le général était dans mes bras, roulant sa tète tantôt sur mes bras, tantôt sur ma poitrine, et j’avais peine a me retenir de l’embrasser, tant cet homme était brave devant mort, simple et fort dans ses propos… Cet homme était un chef et un héros !
Je suis encore malade de cette scène splendide et émouvante, déroulée au milieu de quelques officiers aussi éminents que lui, par le courage et la valeur et qui pleuraient et même sanglotaient. Lui seul, le patient, consolait tout le monde et avait l’œil sec.
C’était beau comme du Corneille…..
Temps, 21 jan 1915

larris
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par larris »

Bonjour à tous

Sur la façade de la mairie de Poeuilly (80) est fixée une plaque commémorative rappelant sur le territoire de la commune la mort du général Bridoux   le 17/09/1914

le15 Septembre 1914, les couleurs françaises flottent à nouveau sur Péronne.
Dans l'euphorie de la reconquête qui suit la bataille de la Marne, le corps de cavalerie du Général Bridoux descend à l'est de  Péronne en direction de Vermand.
l'unité comprend 2 divisions, la 1ère et la 5éme, soit 1 brigade de cuirassiers à 2 régiments, 4  brigades de dragons soit 8 régiments, et une brigade légère de 2 régiments de chasseurs à cheval.
Le Général Bridoux se trouve intercalé entre les deux divisions. La 5éme division en tête, constatant que la route de Vermand est barrée par un fort parti d'Allemands, quitte Poeuilly et s'engage en direction de Trefcon.
L'état-major du Général Bridoux, après avoir attendu la 1ere division, s'engage sur la route d'Estrées vers....Vermand et non Trefcon. Le convoi comprend 1 auto-mitrailleuses, 5 automobiles et se dirige sans le savoir, vers l'ennemi. La pluie qui tombe dru rend difficile la visibilité. De la hauteur, au dessus de la borne actuelle qui délimite les départements de la Somme et de l'Aisne, les Allemands ouvrent le feu.
Trois occupants de l'auto-mitrailleuse tombent. En cherchant à faire demi-tour, les voitures s'embourbent et deviennent des cibles faciles pour les tireurs ennemis.
C'est en quittant sa voiture que le Général Bridoux sera mortellement blessé à la colonne vertébrale. Son agonie sera longue et douloureuse, mais empreinte aussi de grandeur d'âme, rapportera Fasol dans son ouvrage sur Péronne.
Le convoi ou du moins ce qu'il en reste sera dégagé par les dragons du 23éme Dragon, colonel Féraud et de escadrons du 5éme Dragon, refoulent l'ennemi, permettant de dégageant les blessés et les morts.
le Général Bridoux est transporté dans une chaumière de Poeuilly


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BRIDOUX Marie Joseph Eugène
né le 25/02/1856 à Oisemont (80)
fils d'un S/officier
St Cyrien
Matricule ../... - Classe 1876
Général de Division
5éme Corps de Cavalerie
Décédé suites blessures de guerre le 17/09/1914 à 16 heures à  Poeuilly (80)
inscrit sur le livre d'or, sur la plaque commémorative de l'église, sur la plaque commémorative de la Mairie de Oisemont (80)
transcrit à Reims (51)
inhumé au cimetière Montparnasse à Paris 14éme
inscrit sur le Mémorial, Hotel des Invalides - Musée des armées - Eglise St Louis des Invalides - 129 rue de Grenelle : Aux Généraux Morts au Champ d'Honneur 14-18.

Cordialement

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chatrou51
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par chatrou51 »

Bonjour à tous,

Auriez vous des éléments plus précis sur son inhumation ? J'ai téléphoné au cimetière de Montparnasse, et visiblement ils n'ont pas trouvé dans leur base, ce général. Pour eux, il n'est pas dans ce cimetière.

A t-il été transféré ensuite ?
Je pensais vous faire une photo en passant, mais...

Merci bcp
Phil
larris
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par larris »

Bonjour à tous

J'ai trouvé l'info sur memorial genwb sur le relevé de la plaque commémorative d'Hotel des Invalides - Musée des armées - Eglise St Louis des Invalides - 129 rue de Grenelle ( paris 14éme
: Aux Généraux morts au Champ d'Honneur 14-18»
Les portraits de ces généraux sont en ligne

Cordialement
Fouré
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chatrou51
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par chatrou51 »

Bjr à tous,

faute de grive...
Ben voilà, je n'ai pas trouvé la tombe du Gal Bridoux au cimetière de Montparnasse, sans doute transferé ?

Voici les plaques aux invalides
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Désolé pour le cadrage, mais la barrière empeche de faire la photo de face.

Phil
larris
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Re: les 41 généraux français tués pendant la PGM

Message par larris »

Bonjour à tous

dans le cimetière de Laucourt, petite commune située près de Roye, se trouve une tombe collective de 4 officiers supérieurs tués lors des combats de Roye (80) du 26 et 27/09/1914
Le nom de Gazon Paul est gravé sur la pierre tombale avec le grade de général, grade que l'on retrouve sur le Monument aux Morts d'Huest (27).
Sur le relevé de Mr LAURENT Guilhem, ainsi que sur M des H, il lui est donné le grade de Colonel. Qu'elle en est l'explication ..?
Son nom ne figure pas sur la plaque des Invalides rendant hommage aux généraux

GAZAN Paul Henri Marie
né le 13/03/1856 à Huest (27)
Colonel - (Général ..)
cdt la 16éme Brigade d'Infanterie
tué à l'ennemi le 27/09/1914 près de Roye (80)
Chev Légion d'Honneur
sur le Monument aux Morts  d'Huest (27)

Cordialement

J.Fouré
http://www.lesmortspourlafrance80.fr/la ... tfosse.htm
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