RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonsoir à tous,
Le lieutenant de vaisseau Camille OHL n'aurait-il pas quelque peu grossi l'événement ?
I. — Transport pétrolier Rhône – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Camille Bernard Eugène Jean OHL – Journal de navigation n° 38 / 1917 – 6 mars ~ 17 juin 1917 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 441, p. num. 329 (extrait).
« 18 avril 1917.
De Milo à Malte.
.............................................................................................................................................................................................................................................................
Quart de 16 h. à 20 h.
Beau temps nuageux ; route au N. 80 W. La Gracieuse en ligne de file. Bordée de quart aux postes de veille.
17 h. 00 – La vigie signale à deux quarts par tribord un objet immergé et ayant un sillage que nous avons pris pour un sous-marin ennemi. Mis le cap dans la direction indiquée, mais n’avons plus rien aperçu. »
II. — Canonnière Gracieuse – alors commandée par le lieutenant de vaisseau Jean Pierre Émile Marie VALLÉE – Journal de navigation n° 5 / 1917 – 25 février ~ 19 avril 1917 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 255, p. num. 745 (extrait).
« Journée du 18 avril 1917.
..............................................................................................................................................................................................................................................................
Quart de 16 h. à 20 h.
Point observé à 17 h. 17 : L. 35° 02’ ~ G. 16° 42’.
17 h. 45 – Rhône hisse une boule puis un cône. Alerte. Rappelé au poste de combat. Venu sur la gauche 200 tours.
17 h. 48 – Venu sur la droite 220 tours.
18 h. 00 – Fait rompre du poste de combat. Repris la route, 180 tours.
18 h. 15 – Repris la route, 150 tours. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonjour,
La remarque de Rutilius semble fort pertinente dans le cas d'espèce.
Le lieutenant de vaisseau Ohl a été par la suite coulé comme commandant du Berthilde, ce qui a valu une citation du navire à l'ordre du jour (JO du 28 mars 1920) et la nomination de son commandant dans l'ordre de la Légion d'honneur. (sujet dans le forum pour Berthilde et le LV Ohl (officiers parmi tant d'autres de Généamar).
Cordialement.
La remarque de Rutilius semble fort pertinente dans le cas d'espèce.
Le lieutenant de vaisseau Ohl a été par la suite coulé comme commandant du Berthilde, ce qui a valu une citation du navire à l'ordre du jour (JO du 28 mars 1920) et la nomination de son commandant dans l'ordre de la Légion d'honneur. (sujet dans le forum pour Berthilde et le LV Ohl (officiers parmi tant d'autres de Généamar).
Cordialement.
Memgam
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonsoir à tous,
Date de nomination des commandants successifs du transport pétrolier Rhône.
— CHASPOUL Élie Marie Louis, lieutenant de vaisseau (Déc. prés. 16 févr. 1911, J.O. 18 févr. 1911, p. 1.279). Commandement pris à Toulon le 1er mars 1911 (J.O. 19 févr. 1911, p. 1.321).
— MOISETTE Émile, lieutenant de vaisseau (Déc. prés. 12 avr. 1911, J.O. 14 avr. 1911, p. 3.049).
— BOUSSÈS Joseph Jean Maurice Léonce, lieutenant de vaisseau (Déc. prés. 21 sept. 1912, J.O. 24 sept. 1912, p. 8.316).
— LAMBERT Claude Lucien Joseph, lieutenant de vaisseau (D. 4 avr. 1914, J.O. 7 avr. 1914, p. 3.262). Commandement pris le 19 avril 1914 (J.O. 8 avr. 1914, p. 3.287).
— OHL Camille Bernard Eugène Jean, lieutenant de vaisseau (D. 21 août 1916, J.O. 23 août 1916, p. 7.693).
— JOONNEKINDT Jérôme Léon, enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve, capitaine au long-cours, inscrit à Dunkerque, n° 117. Promu au grade de lieutenant de vaisseau de réserve par un décret en date du 6 juin 1919 (J.O. 11 juin 1919, p. 6.016).
— BLANC Léon Marie Joseph, capitaine de vaisseau (en 1919).
— MUIRON André Auguste, lieutenant de vaisseau, du port de Lorient (J.O. 16 juin 1921, p. 6.829) .
— GUILBERT Jules Léon, lieutenant de vaisseau (D. 21 janv. 1922, J.O. 22 janv. 1922, p. 1.014).
— QUÉRÉ François Marie, lieutenant de vaisseau (D. 30 sept. 1923, J.O. 2 oct. 1923, p. 9.590).
— DIDAILLER Hervé Marie, capitaine de corvette, du port de Brest (D. 24 sept. 1925, J.O. 25 sept. 1925, p. 9.344).
— MERRIEN Jean François, capitaine de corvette, du port de Brest. Nommé à ce commandement par un décret en date du 22 septembre 1927 (J.O. 24 sept. 1927, p. 10.019).
— LUCAS Charles Philibert Henri, capitaine de corvette, du port de Cherbourg. Nommé à ce commandement par un décret en date du 4 juin 1929 (J.O. 5 juin 1929, p. 6.219).
— ... / ...
— DELAITTRE Marie Joseph Paul, lieutenant de vaisseau (D. 15 juill. 1933, J.O. 18 juill. 1933, p. 7.315).
— CLAVÈRE René Jacques Denis, capitaine de corvette (D. 3 févr. 1936, J.O. 6 févr. 1936, p. 1.568). En outre nommé au commandement des pétroliers de la 2e Région maritime.
— RAFE Eugène Charles Antoine, capitaine de corvette (D. 22 mai 1937, J.O. 23 mai 1937, p. 5.651). En outre nommé au commandement des pétroliers de la 2e Région maritime.
— CLAVERY Jean Baptiste Albert, capitaine de corvette (D. 16 mai 1939, J.O. 24 mai 1939, p. 6.555).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonjour,
Ohl, Camille, Bernard, Eugène, Jean, fils de Pierre et de Joséphine Dardisquy, né à Bayonne le 17 avril 1880 est décédé à Onesse Laharie près de Dax (Landes) le 13 janvier 1947.
Promu chevalier de la Légion d'honneur par décret du 26 juin 1915.
Titulaire de la Croix de guerre avec palme (1919)
Promu officier de la Légion d'Honneur par décret du 23 avril 1931.
Il est alors capitaine de corvette de réserve, résidant au 5 bis, rue Amiral Page à Saïgon, où il est pilote.
Il totalise alors 21 ans et 5 mois de service dans la marine d'active dont 11 ans et 4 mois à la mer
Il a 7 ans et 3 mois dans la réserve.
Il a fait 6 ans de guerre.
Sa décoration lui est remise le 3 juin 1931, devant le front des troupes (la compagnie de débarquement) à la caserne Francis Garnier à Saïgon, par le capitaine de vaisseau Bongrain, commandant Marine Indochine.
La décoration a été obtenue pour le sauvetage de l'équipage de Berthilde, le 12 juillet 1917.
Source : Base Léonore.
Cordialement.
Ohl, Camille, Bernard, Eugène, Jean, fils de Pierre et de Joséphine Dardisquy, né à Bayonne le 17 avril 1880 est décédé à Onesse Laharie près de Dax (Landes) le 13 janvier 1947.
Promu chevalier de la Légion d'honneur par décret du 26 juin 1915.
Titulaire de la Croix de guerre avec palme (1919)
Promu officier de la Légion d'Honneur par décret du 23 avril 1931.
Il est alors capitaine de corvette de réserve, résidant au 5 bis, rue Amiral Page à Saïgon, où il est pilote.
Il totalise alors 21 ans et 5 mois de service dans la marine d'active dont 11 ans et 4 mois à la mer
Il a 7 ans et 3 mois dans la réserve.
Il a fait 6 ans de guerre.
Sa décoration lui est remise le 3 juin 1931, devant le front des troupes (la compagnie de débarquement) à la caserne Francis Garnier à Saïgon, par le capitaine de vaisseau Bongrain, commandant Marine Indochine.
La décoration a été obtenue pour le sauvetage de l'équipage de Berthilde, le 12 juillet 1917.
Source : Base Léonore.
Cordialement.
Memgam
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Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonjour à tous,
Rencontre avec des sous-marins les 5 et 6 Juin 1917. Rapport de l’Enseigne de Vaisseau Joonekindt, commandant
2 Juin 1917
Appareillé de Salamine en convoi avec HENRIETTE, escorté par DAPHNIS. Fait route sur Milo à 9 nœuds.
3 Juin 1917
Mouillé sur rade de Milo à 06h35 et débarqué les 106 subsistants. Accosté PROMETHEUS auquel nous avons délivré 1800 tonnes de mazout et 14 tonnes d’huile d’olive. Débarqué le matériel de dragage destiné aux torpilleurs et chalutiers.
4 Juin 1917
Appareillé de Milo en convoi RHÔNE, CANTAL, SAINT JOSEPH en ligne de file escortés par BOUDEUSE. A 14h40, au signal KMT, pris formation de jour : RHÔNE en tête, ST JOSEPH à droite, CANTAL à gauche à 60° et 600m sur arrière de RHÔNE, BOUDEUSE à gauche de CANTAL.
Beau temps calme, mer plate, horizon légèrement brumeux. Route au S67W pour passer à 10 milles à l’Est du cap Malée, vitesse 8,5 nœuds.
A 22h00, croisé un cargo escorté par un torpilleur.
A 23h00, rencontré une division de croiseurs faisant route à l’Est.
Doublé le canal de Cythère le 5 Juin à 02h00 et fait route au S77W pour passer à 3 milles dans le Sud du cap Matapan.
5 Juin 1917
A 08h05, le maître de timonerie Roallec de quart sur la passerelle aperçoit à 1500 ou 1800 m un périscope et un sillage se dirigeant vers nous, sillage qui disparaît aussitôt. Etant sur la passerelle à ce moment, je donne l’ordre de hisser le signal (boule et pavillon) et donne un coup de sifflet pour indiquer la direction du sous-marin. L’alerte est donnée aussitôt et tous les hommes se précipitent aux postes de combat. Mis la machine à toute puissance (12 à 13 nœuds).
A 08h07, voyant que la canonnière ne quitte pas son poste, je siffle à nouveau un coup pour signaler qu’il y a un sous-marin sur tribord. Nous entrons alors dans un bouchon de brume très épais qui nous fait perdre de vue le périscope.
A 08h10, nous apercevons à nouveau le périscope à tribord, à 30° sur l’arrière du travers à environ 400 m. Je viens à gauche toute pour présenter l’arrière au sous-marin et j’indique ma manœuvre par deux coups de sifflet brefs.
A 08h15, la brume se fait plus épaisse et le sous-marin ne reparaît pas. Je reviens au S77W.
A 08h30, la brume se dissipe.
A 08h45, BOUDEUSE envoie le signal « Qu’avez-vous vu ? » Je lui réponds « Un sous-marin ».
La position du sous-marin : 36°04 N et 21°11 E
6 Juin 1917
A 07h45, BOUDEUSE est à tribord de RHÔNE et envoie le signal « Suivez-moi », puis « Route Sud » et enfin « Prenez formation de nuit » route S29E. Nous suivons en ligne de file à 400 m les uns des autres. Cette manœuvre me paraissant étrange, je donne l’ordre à la machine de monter à pleine puissance à 12/13 nœuds.
A 08h10, le maître Le Conniat, de quart à la passerelle, me dit : « Commandant, je vois un périscope et un sillage se dirigeant sur nous à 60° par tribord, à environ 2000m. Je regarde dans la direction indiquée et j’aperçois le sillage. Je tire un coup de 57 mm dans la direction du sous-marin et donne l’ordre de hisser les signaux (boule et pavillon). Je donne aussi un coup de sirène pour signaler que le sous-marin est à tribord et met la barre à gauche toute pour venir sur bâbord et présenter l’arrière au sous-marin. Le sous-marin disparaît aussitôt.
A 08h10, BOUDEUSE file à toute vitesse cap au Nord puis revient cap au S20E pour nous rejoindre.
A 08h30, nous apercevons à nouveau périscope et sillage à 30° sur l’arrière tribord, à 1500 m. Tiré un coup de 95 mm et venu au N65E pour présenter l’arrière à l’ennemi qui nous poursuit, puis disparaît. BOUDEUSE est à 3 milles sur l’arrière de RHÔNE.
A 08h35, aperçu pour la 3e fois le périscope à 1500 m dans notre sillage. Tiré 3 coups de 95, le 3e semblant tomber aux environs du sous-marin qui disparaît. Tiré un 4e coup de 95, tandis que BOUDEUSE tire aussi. Le sous-marin plonge et ne reparait plus.
La position exacte est : 36°20 N et 17°00 E.
Le convoi est intact et nous continuons route à l’Est. BOUDEUSE nous dit qu’ils ont vu le sous-marin à 7000 m, mais le temps était brumeux et je doute qu’ils aient pu le voir à une telle distance. A mon avis, il était beaucoup plus près.
Le sous-marin semblait marcher à 12/13 nœuds en plongée. Mais il est possible qu’il s’en soit trouvé deux dans les mêmes parages…
Je signale le sang froid et le courage de tout l’équipage de RHÔNE pendant la première alerte et pendant la 2e. Postes de combat dans l’ordre le plus parfait. Ordres exécutés à la lettre tant dans la machine que sur le pont.
C’est la 3e fois que l’équipage de RHÔNE a l’occasion de se distinguer en pareil cas et j’estime qu’avec de tels hommes on peut avoir toute confiance en l’avenir.
Les chaudières ont beaucoup fatigué pendant ces marches forcées successives pour échapper à l’ennemi et elles auraient besoin d’une sérieuse visite.
7 Juin 1917
Brume intense à partir de 07h00 du matin. Pris le pilote de Marsa Sirocco à 04h35 et mouillé à 05h05.
Appareillé à 08h00 suivi de BOUDEUSE. Pris le chenal de sécurité. Mouillé à 13h00 à La Valette. Amarré l’arrière à quai face aux citernes de l’Amirauté à La Marsa. Embarqué du mazout et 250 tonnes de charbon. Réparé fuites sur chaudière bâbord, vanne de prise d’eau à la mer et citerne 8. Embarqué 200 tonnes d’eau potable.
11 Juin 1917
Appareillé pour l’arsenal où nous embarquons du matériel destiné à la base de Corfou. Le 12, revenu à La Marsa où nous embarquons 3360 tonnes de mazout.
17 Juin 1917
Appareillé de La Valette à 17h00 pour rallier Marsa Sirocco et attendre les ordres.
Appareillé à 19h00, ayant pris les ordres, en ligne de file avec COMMANDANT RIVIERE, RHÔNE, BRETON, CARAÏBES, COMMANDANT LUCAS et BISSON.
Rien à signaler jusqu’au 21 Juin où nous apercevons l’île de Paxos.
Amarré le 21 Juin à 10h15 sous la citadelle de Corfou.
Voici la signature du commandant Joonekindt

Et deux plans montrant les manœuvres lors des deux rencontres avec les sous-marins.


Les sous-marins rencontrés
Ne sont pas identifiés.
Toutefois, les positions sont très précises :
- Par 36°04 N et 21°11 E pour la 1ère rencontre.
- Par 36°20 N et 17°00 E pour la 2e rencontre.
Il ne s’agit donc ni d’UC 67, ni d’UC 34 comme le suggérait Oliver dans des posts précédents. RHÔNE n’allait pas vers Port Saïd, mais vers Malte, puis Corfou.
De plus, aucune torpille n’a été apparemment lancée. On a juste aperçu des périscopes.
Sur cette zone située entre la Sicile et le cap Matapan on pouvait alors rencontrer UB 14, UC 25, U 33 , U 65 et peut-être d’autres encore…
Cdlt
Rencontre avec des sous-marins les 5 et 6 Juin 1917. Rapport de l’Enseigne de Vaisseau Joonekindt, commandant
2 Juin 1917
Appareillé de Salamine en convoi avec HENRIETTE, escorté par DAPHNIS. Fait route sur Milo à 9 nœuds.
3 Juin 1917
Mouillé sur rade de Milo à 06h35 et débarqué les 106 subsistants. Accosté PROMETHEUS auquel nous avons délivré 1800 tonnes de mazout et 14 tonnes d’huile d’olive. Débarqué le matériel de dragage destiné aux torpilleurs et chalutiers.
4 Juin 1917
Appareillé de Milo en convoi RHÔNE, CANTAL, SAINT JOSEPH en ligne de file escortés par BOUDEUSE. A 14h40, au signal KMT, pris formation de jour : RHÔNE en tête, ST JOSEPH à droite, CANTAL à gauche à 60° et 600m sur arrière de RHÔNE, BOUDEUSE à gauche de CANTAL.
Beau temps calme, mer plate, horizon légèrement brumeux. Route au S67W pour passer à 10 milles à l’Est du cap Malée, vitesse 8,5 nœuds.
A 22h00, croisé un cargo escorté par un torpilleur.
A 23h00, rencontré une division de croiseurs faisant route à l’Est.
Doublé le canal de Cythère le 5 Juin à 02h00 et fait route au S77W pour passer à 3 milles dans le Sud du cap Matapan.
5 Juin 1917
A 08h05, le maître de timonerie Roallec de quart sur la passerelle aperçoit à 1500 ou 1800 m un périscope et un sillage se dirigeant vers nous, sillage qui disparaît aussitôt. Etant sur la passerelle à ce moment, je donne l’ordre de hisser le signal (boule et pavillon) et donne un coup de sifflet pour indiquer la direction du sous-marin. L’alerte est donnée aussitôt et tous les hommes se précipitent aux postes de combat. Mis la machine à toute puissance (12 à 13 nœuds).
A 08h07, voyant que la canonnière ne quitte pas son poste, je siffle à nouveau un coup pour signaler qu’il y a un sous-marin sur tribord. Nous entrons alors dans un bouchon de brume très épais qui nous fait perdre de vue le périscope.
A 08h10, nous apercevons à nouveau le périscope à tribord, à 30° sur l’arrière du travers à environ 400 m. Je viens à gauche toute pour présenter l’arrière au sous-marin et j’indique ma manœuvre par deux coups de sifflet brefs.
A 08h15, la brume se fait plus épaisse et le sous-marin ne reparaît pas. Je reviens au S77W.
A 08h30, la brume se dissipe.
A 08h45, BOUDEUSE envoie le signal « Qu’avez-vous vu ? » Je lui réponds « Un sous-marin ».
La position du sous-marin : 36°04 N et 21°11 E
6 Juin 1917
A 07h45, BOUDEUSE est à tribord de RHÔNE et envoie le signal « Suivez-moi », puis « Route Sud » et enfin « Prenez formation de nuit » route S29E. Nous suivons en ligne de file à 400 m les uns des autres. Cette manœuvre me paraissant étrange, je donne l’ordre à la machine de monter à pleine puissance à 12/13 nœuds.
A 08h10, le maître Le Conniat, de quart à la passerelle, me dit : « Commandant, je vois un périscope et un sillage se dirigeant sur nous à 60° par tribord, à environ 2000m. Je regarde dans la direction indiquée et j’aperçois le sillage. Je tire un coup de 57 mm dans la direction du sous-marin et donne l’ordre de hisser les signaux (boule et pavillon). Je donne aussi un coup de sirène pour signaler que le sous-marin est à tribord et met la barre à gauche toute pour venir sur bâbord et présenter l’arrière au sous-marin. Le sous-marin disparaît aussitôt.
A 08h10, BOUDEUSE file à toute vitesse cap au Nord puis revient cap au S20E pour nous rejoindre.
A 08h30, nous apercevons à nouveau périscope et sillage à 30° sur l’arrière tribord, à 1500 m. Tiré un coup de 95 mm et venu au N65E pour présenter l’arrière à l’ennemi qui nous poursuit, puis disparaît. BOUDEUSE est à 3 milles sur l’arrière de RHÔNE.
A 08h35, aperçu pour la 3e fois le périscope à 1500 m dans notre sillage. Tiré 3 coups de 95, le 3e semblant tomber aux environs du sous-marin qui disparaît. Tiré un 4e coup de 95, tandis que BOUDEUSE tire aussi. Le sous-marin plonge et ne reparait plus.
La position exacte est : 36°20 N et 17°00 E.
Le convoi est intact et nous continuons route à l’Est. BOUDEUSE nous dit qu’ils ont vu le sous-marin à 7000 m, mais le temps était brumeux et je doute qu’ils aient pu le voir à une telle distance. A mon avis, il était beaucoup plus près.
Le sous-marin semblait marcher à 12/13 nœuds en plongée. Mais il est possible qu’il s’en soit trouvé deux dans les mêmes parages…
Je signale le sang froid et le courage de tout l’équipage de RHÔNE pendant la première alerte et pendant la 2e. Postes de combat dans l’ordre le plus parfait. Ordres exécutés à la lettre tant dans la machine que sur le pont.
C’est la 3e fois que l’équipage de RHÔNE a l’occasion de se distinguer en pareil cas et j’estime qu’avec de tels hommes on peut avoir toute confiance en l’avenir.
Les chaudières ont beaucoup fatigué pendant ces marches forcées successives pour échapper à l’ennemi et elles auraient besoin d’une sérieuse visite.
7 Juin 1917
Brume intense à partir de 07h00 du matin. Pris le pilote de Marsa Sirocco à 04h35 et mouillé à 05h05.
Appareillé à 08h00 suivi de BOUDEUSE. Pris le chenal de sécurité. Mouillé à 13h00 à La Valette. Amarré l’arrière à quai face aux citernes de l’Amirauté à La Marsa. Embarqué du mazout et 250 tonnes de charbon. Réparé fuites sur chaudière bâbord, vanne de prise d’eau à la mer et citerne 8. Embarqué 200 tonnes d’eau potable.
11 Juin 1917
Appareillé pour l’arsenal où nous embarquons du matériel destiné à la base de Corfou. Le 12, revenu à La Marsa où nous embarquons 3360 tonnes de mazout.
17 Juin 1917
Appareillé de La Valette à 17h00 pour rallier Marsa Sirocco et attendre les ordres.
Appareillé à 19h00, ayant pris les ordres, en ligne de file avec COMMANDANT RIVIERE, RHÔNE, BRETON, CARAÏBES, COMMANDANT LUCAS et BISSON.
Rien à signaler jusqu’au 21 Juin où nous apercevons l’île de Paxos.
Amarré le 21 Juin à 10h15 sous la citadelle de Corfou.
Voici la signature du commandant Joonekindt

Et deux plans montrant les manœuvres lors des deux rencontres avec les sous-marins.


Les sous-marins rencontrés
Ne sont pas identifiés.
Toutefois, les positions sont très précises :
- Par 36°04 N et 21°11 E pour la 1ère rencontre.
- Par 36°20 N et 17°00 E pour la 2e rencontre.
Il ne s’agit donc ni d’UC 67, ni d’UC 34 comme le suggérait Oliver dans des posts précédents. RHÔNE n’allait pas vers Port Saïd, mais vers Malte, puis Corfou.
De plus, aucune torpille n’a été apparemment lancée. On a juste aperçu des périscopes.
Sur cette zone située entre la Sicile et le cap Matapan on pouvait alors rencontrer UB 14, UC 25, U 33 , U 65 et peut-être d’autres encore…
Cdlt
olivier
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonsoir Olivier,...
Il ne s’agit donc ni d’UC 67, ni d’UC 34 comme le suggérait Oliver dans des posts précédents. RHÔNE n’allait pas vers Port Saïd, mais vers Malte, puis Corfou.
De plus, aucune torpille n’a été apparemment lancée. On a juste aperçu des périscopes.
Sur cette zone située entre la Sicile et le cap Matapan on pouvait alors rencontrer UB 14, UC 25, U 33 , U 65 et peut-être d’autres encore…
well, o.k., with this exact positions now it's much more easy

05.06.1917 must have been UB 43, Oblt.z.S. Horst Obermüller, which claimed to have seen an convoy of 3 steamers and 1 destroyer about 70 miles West of Cerigo at 6 a.m. UB 43 claimed the convoy was too fast to reach ...
Position given by RHÔNE is about 85 miles West of Cerigo, time difference is 2 hours which is o.k.

I have found no U-Boat responsible for the sighting of 06.06.1917, have checked all U-Boats at sea on that date.
Oliver
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonjour à tous,
• Transport pétrolier Rhône – alors commandé par l’enseigne de vaisseau Jérôme Léon JOONNEKINDT – Journal de navigation n° 38/1917 – 6 mars ~ 17 juin 1917 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 441, p. num. 342 à 344 (extraits).
« 5 juin 1917.
De Milo à Malte.
............................................................................................................................................................................................................................................................
Quart de 8 h. à 12 h.
Route en formation de jour. Bordée de quart aux postes de veille.
8 h. 05 – Aperçu un périscope de sous-marin au N. 30 W. à 2.000 m environ. Fait le signal ; mis en route à toute vitesse.
8 h. 10 – Périscope au N. 55 E. à 250 m environ [sic]. Manœuvré pour présenter l’arrière. La brume se faisant tout à coup très épaisse, le sous-marin ayant disparu n’a pas été aperçu. Allo transmis par Boudeuse.
Quart de 12 h. à 16 h.
Route en convoi ; formation de jour. Veille par bordée. (Allure réglée sur le Cantal).
12 h. 00 – L. = 36° 13’ N. ~ G. = 20° 16’ E.
Quart de 16 h. à 20 h.
Très beau temps. Route en convoi.
A 17 h. 40, la Boudeuse signale : " Demain matin, à 4 h. 30, changer de route." Allure réglée sur le Cantal.
_________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Mardi 5 juin 1917
Ordres pour la nuit.
R.V. = N. 79 W. Veille très attentive. Tenir la formation de jour, Saint-Joseph à droite, 30° sur l’arrière du travers, Cantal à gauche, 30° sur l’arrière du travers, les deux à 600 m de distance minimum, Boudeuse derrière à 400 m ; régler l’allure de la machine pour tenir ce poste. Me prévenir et en cas de non vue et en tous les cas à 4 heures. En cas de brume, allumer le fanal de poupe, tous feux masqués.
J. Joonnekindt.
_________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Quart de 20 h. à 24 h.
22 h. 20 – Rencontré patrouilleur anglais faisant route à contre bord ; échangé les signaux de reconnaissance.
22 h. 35 – Un convoi composé de 6 navires faisant route à contre bord nous passe par bâbord ; échangé les signaux de reconnaissance. Conservé la formation de jour : Saint-Joseph à tribord ; Cantal à bâbord ; Boudeuse sur l’arrière. Navigation tous feux masqués avec bordée de veille.
[En marge : L. = 36° 31’ N. ~ G. = 18° 30’ E.]
6 juin 1917.
De Milo à Malte.
Quart de minuit à 4 h.
Très beau temps ; horizon bouché. La bordée de quart aux postes de veille, tous feux masqués, Boudeuse derrière le Rhône, Saint-Joseph à droite. Cantal à gauche a obligé à diminuer très sensiblement l’allure pendant tout le quart.
Quart de 4 h. à 8 h.
Très beau temps légèrement brumeux. Allure réglée sur le Cantal.
7 h. 56 – La Boudeuse vient en grand sur la gauche et signale : "Suivez-moi. Route au Sud vrai."
Quart de 8 h. à 12 h.
Route en convoi ; formation de jour. Boudeuse se place sur l’arrière à proximité du Saint-Joseph.
8 h. 20 – Aperçu un périscope par tribord, à 60° environ, se dirigeant sur nous. Venu à gauche pour lui présenter l’arrière en faisant le signal. Ouvert le feu par 47 mm AV. qui, par suite de l’évolution, n’a pu tirer qu’un coup ; continué avec le 95 AR. et, au troisième coup, le périscope disparaît puis reparaît quelques minutes après ; on tire encore un coup, il disparaît de nouveau.
[En marge et en gras : L. 35° 48’ N. ~ G. 17° 08’ E.]
La Boudeuse se rapprochant du lieu, le sous-marin n’a pas été revu.
8 h. 55 – Boudeuse signale : " Suivez-moi."
9 h. 55 – Boudeuse ... tout le signal. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonjour à tous,
Rhône – Transport pétrolier de la Marine (1913~1942).
Le transport pétrolier de la Marine Rhône fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :
– du 2 août 1914 au 25 décembre 1916 ;
– du 28 février 1917 au 11 juin 1919 ;
– du 11 septembre au 24 octobre 1919.
[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 762.].
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: RHÔNE - Pétrolier Marine Nationale
Bonjour,
Le pétrolier Rhône.
Source : Raymond Frémy, Georges Basili, des noms sur la mer, Acoram, 1990.
Francis Dousset, Les navires de guerre français, Editions de la Cité, 1975, photo age 341.
Cordialement.


Le pétrolier Rhône.
Source : Raymond Frémy, Georges Basili, des noms sur la mer, Acoram, 1990.
Francis Dousset, Les navires de guerre français, Editions de la Cité, 1975, photo age 341.
Cordialement.


Memgam