MARIE - Goelette

[Terraillon Marc]

Bonjour,

Voici la fiche sommaire d'un voilier caboteur français disparu en 1917 :

Marie,

goélette de 250 t de port en lourd (tonnage brut : 126 t), construite à Binic en 1889, appartenant à M. Joubert, d'Hennebont, disparue sans nouvelles, allant de Swansea à Hennebont avec du charbon.

D'aprés l'ouvrage de L. LACROIX - Les derniers voiliers caboteurs français.

A bientot

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

MARIE Goélette de 126 tx

Le 17 Mars 1917, l'armateur de la goélette MARIE envoie ce télégramme aux Autorités Navales

"Hennebont, 11h20

Vous serais reconnaissant de me dire si vous pouvez donner nouvelles de ma goélette, MARIE, capitaine COURANT, partie de SWANSEA le 9 Mars à destination d'Hennebont.
Familles équipage éplorées "

Quelques jours plus tard, les services du renseignement maritime envoie cette réponse

"J'ai l'honneur de vous faire savoir que mon département n'a jamais reçu de nouvelles de la goélette MARIE partie de Swansea le 9 Mars à destination d'Hennebont.

Etant donné le grand nombre de voiliers français détruits par des sous-marins allemands dans la Manche et l'Atlantique au cours de ce mois de Mars 1917, j'estime que la perte de la goélette MARIE résulte d'un évènement de guerre."

La goélette fut donc considérée comme perdue corps et biens jusqu'à la fin du conflit.

L'ouverture des archives allemandes permit d'attribuer sa destruction au sous-marin U 62 du KL Ernst HASHAGEN.

Mais, curieusement, le KTB rapporte que le voilier attaqué s'appelait MARIE et était un anglais immatriculé à Lowestoft.
Il avait été coulé le 10 Mars 1917 à 15 milles au Nord des Seven Stones. (source U-boat.net)

Deux jours plus tard Ernst Hashagen coulera le grand voilier français JULES GOMES, en Mai le BERENGERE, en Août le vapeur HENRIETTE et en 1918 le croiseur DUPETIT-THOUARS.

On peut voir sa photo à la fiche BERENGERE.
Il est décédé le 12 Juin 1947.

Cdlt

[Yves D]

Bonsoir Olivier, Franck
Il convient d'être prudent car l'affaire n'est pas claire. Cependant, il y a de telles présomptions sur l'U 62 qu'il est très probable qu'il s'agit bien de notre Marie et que la mention de navire anglais basé à Lowestoft est vraisemblablement une erreur alors que tout le reste concorde mais nous n'aurons jamais une certitude absolue je le crains.
Amts
Yves

[breizou]

Bonjour,

J'ai trouve la retranscription de Francis LE BIHAN, matelot sur la goelette "Marie", acte retranscrit a Nevez (Finistere) d'apres le jugement du Tribunal Civil de Lorient. Cela semble correspondre a notre bateau.
Il n'a pas de fiche MdH, mais il est inscrit sur le MaM de la commune de Nevez.
Pour les personnes interessees, voici l'acte:




Breizou

[Rutilius]

Bonjour Breizou,

Fort intéressante découverte. D'où il ressort que la goélette Marie fut considérée perdue le 15 mars 1917 par le Tribunal de première instance de Lorient, appelé à constater judiciairement le décès des marins qui faisaient partie de l’équipage de ce bâtiment.

[Rutilius]

Bonjour à tous,


Marie — Goélette de 126 tx jb et de 250 tx pl. — Armement Henri Joubert & Fils, Hennebont.


Allant de Swansea à Hennebont avec un chargement de charbon, coulée le 10 mars 1917 par le sous-marin allemand U-62 (Kapitänleutnant Ernst Hashagen) à 15 milles dans le Nord du récif des Seven Stones.

▪ uboat.net —> http://uboat.net/wwi/ships_hit/7217.html

▪ The Ship List —> http://www.wrecksite.eu/wreck.aspx?176712


Saisi par le procureur général près la Cour d’appel de Rennes afin de constater judiciairement le décès des marins qui faisaient partie de l’équipage de la goélette Marie, le Tribunal de première instance de Lorient a, par une décision en date du 21 janvier 1919 prise sur le fondement de l’article 90 du Code civil, retenu le 15 mars 1917 comme date de leur disparition.


■ Un marin disparu avec la goélette Marie, le 10 mars 1917.


— LE BIHAN Francis Théophile, né le 10 mai 1873 à Plogastel-Saint-Germain (Finistère) et domicilié à Névez (– d° –). Fils de François Marie LE BIHAN et d’Amélina Célestine LE FRAPER ; marié avec Anne Marie TALLEC [Jug. Trib. Lorient, 21 janv. 1919, transcrit à Névez, le 22 févr. 1919].


• Registre des décès de la commune de Névez (Finistère). Année 1919.

« n° 11 bis. – LE BIHAN Francis. – Extrait des minutes du greffe du Tribunal civil de Lorient (Morbihan).

Le Tribunal de première instance de Lorient a, dans son audience publique du vingt-et-un janvier mil neuf cent dix-neuf, rendu le jugement dont le dispositif est ainsi conçu :

" Le Tribunal déclare constant, pour avoir eu lieu en mer le quinze mars mil neuf cent dix-sept, le décès de LE BIHAN Francis Théophile, né à Plogastel-Saint-Germain le dix mai mil huit cent soixante-treize, fils de François Marie et de LE FRAPER Amélina Célestine, marié à TALLEC Anne Marie, domicilié à Névez, matelot faisant partie de l’équipage de la goélette Marie, inscrit maritime à Concarneau ;

Ordonne la transcription par extrait du présent jugement sur les registres courants des décès de la commune de Névez et qu’il en sera fait mention en marge de l’acte le plus voisin en date du 15 mars 1917, tant sur le registre qui existe à ladite mairie que sur le double déposé au greffe du tribunal de Quimperlé ; qu’expédition pourra être délivrée ;

Dit que le présent jugement sera dispensé de timbre et enregistré gratis. "

Ensuite, se trouve la mention d’enregistrement suivante :

" Visé pour timbre et enregistrement gratis à Lorient, le vingt-huit janvier mil neuf cent dix-neuf, folio 79, case 3.

Le receveur,
Signé : MONTMAYEUR.

Pour transcription conforme,
Signé : LE MASURIER. "

Pour transcription conforme,
Mairie de Névez, le vingt-deux février mil neuf cent dix-neuf,
Signé : TRÉ... »

____________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[Memgam]

Bonjour,

"Marie, considérée comme perdue corps et bien depuis le 9 mars 1917 (déclaration de disparition parue dans le J.O. du 14 novembre 1918, page 9860).

Le Bihan, François, né le 10/05/1873 à Plogastel Saint Germain (29), matelot n° 3003 à Concarneau.
Le Courant, Armand, né le 26/01/1879 à Pont-Aven (29), capitaine, registre des maîtres au cabotage n° 19 à Concarneau
Le Coz, Emile, né le 11/04/1904 à Trégunc (29), mousse, IP 6833 à Concarneau
Mahé, Charles, né le 02/11/1900 à Trégunc (29), novice, IP 6710 à Concarneau
Mahé Louis, né le 08/08/1876 à Pont-Aven (29), maître, n° 3201 à Concarneau
Scaviner Etienne, né le 20/06/1897 à Trévoux (29), matelot, n° 6852 à Concarneau.

Armand Le Courant, fils de Joseph et Renée Bolan, marié le 28 avril 1901 à Joséphine Jaffrézou, domicilié à Pont Aven
Il obtint le brevet supérieur de capitaine au cabotage le 1 er avril 1911. Avant de commander, il avait servi comme matelot : 12 mois et 3 jours à l'Etat ; 93 mois et 11 jours au commerce ; 35 mois et 5 jours à la petite pêche. Le 25 décembre 1910, il se vit confier son premier commandement sur le dundee bordelais Louise. Il va ensuite multiplier les commandements de petits voiliers ou vapeurs au cabotage.
Le début de la guerre trouve Armand Le Courant lieutenant sur un petit vapeur immatriculé à Nantes, le Charles Leborgne. Le 12 avril 1916, il est engagé pour commander la goëlette lorientaise Marie au cabotage. Il restera à la barre de ce petit voilier jusqu'au 9 mars 1917, date retenue de la disparition corps et biens de Marie. Cette destruction est attribuée à l'U 62 du lieutenant de vaisseau Ernst Hashagen qui l'a consignée d'ailleurs dans son journal de bord.
Le décès d'Armand Le Courant fut déclaré constant par jugement du Tribunal civil de Lorient du 21 janvier 1919, jugement transcrit à l'état-civil de Lorient le 6 mars 1919. La mention Mort Pour la France, n'est pas portée sur sa fiche matricule de marin."

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, volume 2, association Bretagne 14-18, 2012.

Cordialement

[Rutilius]

Bonjour à tous,


■ Marins disparus avec la goélette Marie, le 10 mars 1917.


• Journal officiel du 14 novembre 1918, p. 9.860.

[Memgam]

Bonjour,

A l'attention de Rutilius,

Par rapport à mon message ci-dessus qui ne permettait que de connaître l'état-civil partiel des 6 disparus et le point de vue officiel de celui qui avait détruit le navire, il est vrai que l'extrait de J.O. (dont j'avais mentionné la côte), présenté ci-dessus par Rutilius, est absolument essentiel.

En effet, il précise l'ensemble des prénoms de l'état-civil des disparus en dehors du prénom usuel déjà mentionné et il ne fait donc en aucun cas doublon avec des informations précédentes.

Un grand merci pour ce document original, toujours meilleur qu'une information imprimée.

Cordialement.

[Michael Lowrey]

Bonjour à tous,

There is no sailing vessel named Marie or Maria (or variant there of) registered in Lowestoft listed in the 1917 edition of the Mercantile Navy List.

Best wishes,
Michael