KANGUROO - Porte-submersible

olivier 12
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un petit complément sur le Kangouroo (source "La Mar Mar" de Jérome BILLARD) ed. ETAI

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Il semblerait qu'une seule livraison ait été effectuée vers le Pérou. Le Palacios serait-il le sous-marin Ferré rebaptisé?
Ou bien effectua-t-il d'autres transports internes à la France?
Cdlt
Olivier
olivier
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Ar Brav
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Ar Brav »

Il semblerait qu'une seule livraison ait été effectuée vers le Pérou. Le Palacios serait-il le sous-marin Ferré rebaptisé?
Ou bien effectua-t-il d'autres transports internes à la France?
Cdlt
Olivier
Bonjour Olivier,

Deux sous-marins pour le Pérou :

le SC 1 Aguirre rebaptisé Ferré en avril 1912, condamné en 1919
le SC 3 Palacios en 1913, condamné en 1919 également.

Les 2 bâtiments ont été livrés (deux voyages), mais la guerre a interrompu les exportations, et comme on le sait, le Kanguroo a été torpillé en 1916, mettant un terme à une carrière prometteuse.

Le SC 0 Delphin et le SC 2 Xiphias, tous deux grecs, rallieront par leurs propres moyens respectivement en 1912 et 1913 la Grèce.

Les transports internes en France seront effectués par le chaland-dock le Porteur, spécialement étudié et construit pour la descente de la Saône et du Rhône, qui acheminera les sous-marins et torpilleurs construits à Chalons sur Saône sur Toulon (où Schneider disposait d'une base d'essais, à Saint Mandrier). Le Porteur restera en service jusqu'en 1939.

Amicalement,
Franck
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Ar Brav
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Le transport de sous-marins Kanguroo

Un article de Gérard Garier paru dans la revue Marines n° 40, merci à Yves de l'avoir déniché :

Grâce à quatre revues d'époque ("La Nature" n° 2038 du 15 juin 1912, "Le Yacht" n° 1780 du 20 avril 1912 et n° 1792 du 13 juillet 1912, "Engineering" du 19 juillet 1912 et "Le Génie Civil" n° 1572 du samedi 27 juillet 1912), on peut présenter ce bateau curieux et révolutionnaire : le Kanguroo qui porte bien son nom.

Le Ferré entrant à flot dans le radier du Kanguroo, le 26 juin 1912, et après assèchement de celui-ci.

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Deux de ces publications nous fournissent un très bon plan et des coupes transversales qui se complètent et que nous reproduisons ici.

« Pour transporter à destination les sous-marins qu’ils construisent pour le compte des gouvernements étrangers, MM. Schneider et Cie n’ont pu envisager ni leur remorquage, présentant trop d’aléas, ni leur envoi par leurs propres moyens, le rayon d’action de ces navires étant forcément limité. Ils ont adopté une solution ingénieuse, consistant dans la construction d’un bâtiment spécial, aménagé pour transporter un sous-marin dans une cale contenue dans sa coque, et auquel on a donné le nom caractéristique de Kanguroo. Ce navire a été construit par la Société des Chantiers et Ateliers de la Gironde, à Bordeaux, d'après les plans de MM. Schneider et Cie, sous la surveillance du Bureau Véritas, qui l'a classé dans la première catégorie.

Le Kanguroo est en somme, un dock flottant autopropulseur, ayant des formes navigables et abritant complètement le navire à transporter. Il a une longueur de 93 mètres et une largeur de 12 mètres : son tirant d'eau moyen est de 5,95 m, correspondant à un déplacement de 5 540 tonneaux. Il est entièrement en acier. Son appareil moteur se compose d'une machine alternative à triple expansion d'une puissance de 850 chevaux, construite par les Ateliers Dyle et Bacalan, de Bordeaux, lui permettant de réaliser une vitesse de 10 nœuds environ. Il peut porter un poids utile de 3 830 tonnes.

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La coque du navire présente trois parties principales :

- la partie arrière "A" qui contient la machinerie, les pompes, les logements, etc ...,et qui est disposée comme l'arrière d’un navire ordinaire ;

- la partie centrale "B", qui est un véritable dock flottant, destinée à contenir le sous-marin ;

- la partie avant "C", présentant des dispositifs spéciaux pour l'introduction du sous-marin, d'une part, et pour l'équilibrage du navire, d'autre part.

La cale a une longueur de 58 mètres et un volume de 3 300 mètres cubes. Elle est constituée par une double coque en forme de U, raidie à sa partie supérieure par des poutres transversales et fermée par des panneaux mobiles. Ces panneaux sont mis en place au moyen d'un pont roulant courant d'un bout à l'autre de la partie centrale du navire, au dessus de la cale ; chaque tronçon repose d'un côté sur la paroi de la cale, de l'autre sur une poutre métallique placée au-dessus de la cale ; parallèlement à l’axe de cette dernière. L'espace compris entre les deux coques forme water-ballast dans la partie inférieure et caissons d'air dans les parties latérales.

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La cale peut communiquer avec la mer de deux façons, soit par des vannes de fond placées à sa partie inférieure et manœuvrables du pont, soit par l'avant du navire.

Cette partie avant du navire comprend un tunnel, limité dans sa partie inférieure et sur ses côtés par des parois étanches. L'espace compris entre ces parois et la coque constitue trois water-ballasts : un inférieur et deux latéraux symétriques. Ce tunnel est séparé de la cale proprement dite par une porte d'acier étanche à deux battants "a", et de la mer par une partie démontable "b", constituant la proue du navire, dont l'enlèvement permettra l'introduction du sous-marin.

L'équipage du Kanguroo se compose de quatre officiers, trois mécaniciens, treize marins et chauffeurs, et deux mousses. Le navire comporte encore des emménagements pour le logement de vingt deux hommes, dont six officiers, constituant l'équipage du sous-marin qu'il transporte. Il contient encore une soute spéciale pour le transport des torpilles.

(à suivre)


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Ar Brav
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Ar Brav »

(suite)

L'embarquement du sous-marin s'effectue de la manière suivante : le Kanguroo approvisionné en eau et en charbon, étant dans ses lignes d'eau, a modifié son assiette en allégeant l'avant par la manœuvre des water-ballasts de cette partie du navire, jusqu'à ce que son avant soit entièrement au-dessus de l'eau. On enlève alors la partie démontable "b" de l'avant, puis on ouvre la porte battante "a" séparant le tunnel de la cale, et enfin, on ouvre successivement les vannes de remplissage de la cale et celles des water-ballasts placés dans la partie inférieure de la double coque de la cale. Le navire prend alors une assiette différente et c'est l'avant qui s'enfonce légèrement, le seuil des portes étant immergée, et l'arrière émergeant davantage ; la cale communique alors avec la mer par l’intermédiaire du tunnel, et le sous-marin à transporter y pénètre en flottant ; suivant le type du sous-marin et son tirant d’eau, on règle l'assiette du Kanguroo pour que son avant plonge plus ou moins, de façon à laisser une profondeur d'eau suffisante dans le tunnel pour le passage du sous-marin ; le réglage de cette assiette s'obtient par la manœuvre des robinets de remplissage et des pompes des water-ballast de la partie avant ; si le Kanguroo est trop immergé, on épuise partiellement le water-ballast inférieur ; si au contraire l'immersion est insuffisante, on introduit un volume d'eau supplémentaire dans les water-ballasts latéraux. Cette eau n'est pas introduite dans le water-ballast inférieur, pour pouvoir parer au cas où le navire prendrait de la bande. Si le navire prenait en effet, une inclinaison d'un côté ou de l'autre, pour une raison quelconque, pendant le remplissage des water-ballasts, on y remédierait en augmentant la quantité d'eau dans le water-ballast du côté opposé à l'inclinaison. En utilisant le water-ballast inférieur, au lieu que l'on puisse ainsi modifier l'inclinaison du navire, celle-ci s'accentuerait rapidement, car toute l'eau introduite se précipiterait du même côté.

Le navire étant amené l'inclinaison voulue vers l'avant, le sous-marin est introduit de façon à être amené au-dessus de pièces de bois, ou "ventrières" installées au préalable sur le fond de la cale, et qui sont destinées à l'immobiliser pendant toute la durée du trajet.

Le sous-marin introduit, on modifie encore une fois l'assiette du Kanguroo en épuisant au moyen de pompes les water-ballast de l'avant, mais en maintenant encore la communication entre la cale et la mer par les vannes de fond. Dès que l'avant du navire est suffisamment relevé, on ferme la porte battante, on replace la partie démontée de l'avant et on ferme les vannes de fond, puis on épuise l'eau contenue dans la cale. Le navire a, dès lors, son assiette définitive de route. A l'arrivée, les opérations inverses sont effectuées pour remettre le sous-marin à flot.

Quant au démontage de la partie avant du Kanguroo, il comprend deux opérations : l'arrachage des rivets qui réunissent à la coque les plaques de tôle à enlever; le déboulonnage des membrures servant d'appui aux tôles.

Il est à remarquer que toutes les manœuvres que nous venons de décrire sont effectuées par le Kanguroo par ses propres moyens, sans le secours d'aucun engin extérieur.

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Le Kanguroo, lancé à Bordeaux le 12 avril, a subi à Rochefort de brillants essais et a gagné le port de Toulon. Le Kanguroo, construit spécialement pour le transport des sous-marins, peut être utilisé pour transporter tout autre navire, tel que torpilleur, vedette, etc. d'un tonnage et d'un rayon d'action trop faibles pour affronter la haute mer, au carénage de tout sous-marin ou autre navire, comme dans un dock ordinaire et cela n'importe où.

En outre, ce navire peut être également employé au transport des pièces lourdes et encombrantes qui ne peuvent être chargées que très difficilement sur des bateaux ordinaires, comme les turbines, chaudières, machines, locomotives, etc. : de puissants appareils de levage permettent l'embarquement direct du chargement dans la cale, une fois celle-ci privée du panneau qui la recouvre. »

L'embarquement du sous-marin péruvien Ferré à bord du Kanguroo (le Yacht) :

« Il a eu lieu le 28 juin 1912, dans le petit port de Saint-Mandrier, au creux St Georges, en face de l'usine annexe de Schneider. Le Kanguroo avait été mouillé à une centaine de mètres de la rive. L'opération avait excité un vif intérêt dans le monde maritime. Elle était dirigée par un ancien officier de marine, M. le Commandant Caré, directeur de l'usine annexe de Saint-Mandrier. Y assistaient, les amiraux Boué de Lapeyrière, Commandant de l'escadre active et ancien Ministre de la Marine ; Auvert, de Bellue, Ytier, M. l'Ingénieur Laubeuf, auteur des plans des submersibles construits par la Société Schneider, l'Ingénieur Lauvergne, Ingénieur des Chantiers de la Gironde, qui ont construit le Kanguroo , les ingénieurs Dolley et Michaud du Petit Creusot de Châlon, qui a construit le submersible, le directeur des constructions navales du port de Toulon, M. Duplaa-Lahitte et de nombreuses personnalités encore. Beaucoup de curieux aussi entouraient le navire dans des embarcations.
L'opération a commencé vers 8 heures du matin, par l'immersion du Kanguroo. Elle était au point vers 10 h 20 et le Ferré était présenté à l'entrée, puis introduit au moyen d'amarres et de treuils. Le mouvement a pris environ 1 heure. L'accorage avait lieu, puis l'assèchement des ballasts de l'avant et du centre commençait et l'avant émergeait, mettant à découvert de nouveau le seuil de l’entrée. Il restait à fermer l'ouverture, tandis que l'on procéderait à l'assèchement de l'intérieur du dock. L'opération d'embarquement était terminée vers 3 heures de l'après-midi.
Elle était admirablement réussie : le jeu de ballasts fonctionnait d'une manière parfaite et le Kanguroo, qui a montré de bonnes qualités de mer dans sa traversée de Bordeaux à Toulon, s’est, en cette expérience délicate, montré tout à fait apte à remplir la fonction qui lui est destinée. Tout au plus, pourrait-on trouver que le démontage et le remontage de l'avant prennent un temps un peu long, puisqu'ils exigent en tout, de quatre à cinq semaines. Mais il ne faut pas oublier que le Kanguroo est le premier navire de ce genre et le but essentiel étant atteint, si des répétitions ont lieu, il n'est point téméraire de supposer que quelque dispositif pourra être installé réduisant considérablement cette partie de la manœuvre.
Le Kanguroo doit partir pour son premier voyage le 20 juillet, destination Calao au Pérou. »



Le Kanguroo livrera dans de bonnes conditions ses deux sous-marins et reviendra en France à l'orée de la guerre. Il sera réquisitionné par la Marine Nationale. La guerre lui sera fatale, car il sera coulé par torpillage le 3 décembre 1916 par l'U 38 (sous-marin allemand) à Funchall. L 'U 38 coulera le même jour et au même endroit la canonnière Surprise.

Il est dommage que la Marine française n'ait pas exploité cette idée originale pour ses propres fins, car de là au transport de chalands de débarquement il n'y a qu'un pas : le problème de la porte avant aurait été résolu facilement, puisque les TCD ont une porte arrière.

D'ailleurs, la maison italienne Fiat San Giorgio avait bien conçu en 1916, le Ceara navire base de sous-marin de 4130 tx pour la marine brésilienne, navire bon à tout faire (refuge, relevage, réparations), ayant un radier comme les TCD actuels, mais là aussi personne n'a suivi, il faudra les américains pendant la seconde guerre mondiale pour mettre en chantier ce type de bâtiment mais uniquement dans le rôle de TCD.
La France héritera de l’USS Okéanos qu'elle baptisera Foudre et plus tard construira les Orage et Ouragan sur ce modèle.

Cordialement,
Franck
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Rutilius
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Rutilius »

« ...ce navire peut être également employé au transport des pièces lourdes et encombrantes qui ne peuvent être chargées que très difficilement sur des bateaux ordinaires, comme les turbines, chaudières, machines, locomotives, etc. : de puissants appareils de levage permettent l'embarquement direct du chargement dans la cale, une fois celle-ci privée du panneau qui la recouvre. »
Bonjour Franck,
Bonjour à tous,

Une simple question : pour quel motif le Kanguroo se trouvait à Funchal, le 3 décembre 1916, et que transportait-il ? Sous la plume d'un auteur digne de foi, René La Bruyère, contrôleur de 1re classe de la Marine, ce navire est qualifié à cette époque de " transport de câbles sous-marins " (Revue politique et parlementaire 1918, T. 94, p. 104). D'ailleurs, un tel câble n'arrivait-il pas à Funchal ?

Bien à vous,

Daniel.

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Ar Brav
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,

J'ai cherché ce que pouvait transporter le Kanguroo à ce moment précis, je n'ai pas trouvé. Transport de torpilleurs ? Quant au câble, je ne sais pas.

Bien cordialement,
Franck
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Rutilius
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Rutilius »

J'ai cherché ce que pouvait transporter le Kanguroo à ce moment précis, je n'ai pas trouvé.
Bonjour Franck,
Bonjour à tous,

Selon le Temps - n° 20240 - du 5 décembre 1916 (p. 2), le Kanguroo " était à Funchal en avaries de machines." Ceci ne signifie pas pour autant qu'il ait été lège...

Bonne journée,
Daniel.

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Ar Brav
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Ar Brav »

Bonjour Daniel,

Ah ! Cà se précise, il était en carafe. Mais, comme vous le dites, Ceci ne signifie pas pour autant qu'il ait été lège...
Que pouvait-il bien transporter dans ce coin là ? Je fais une fixation sur des torpilleurs, je suis sans doute à côté de la plaque. Bâtiment-base pour d'éventuels sous-marins ? Ou simple escale pour réparations ? Réception des patrouilleurs achetés aux USA ?

Bien cordialement,
Franck
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Rutilius
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Rutilius »


Bonsoir Franck,
Bonsoir à tous,

Selon Le Figaro n° 341 du 6 décembre 1916 (p. 2), le Kanguroo « était affecté au transport de matériel et se touvait en relâche à Funchal, à la suite d'une avarie de machine ». Mais, que diable !, quel « matériel » pouvait-il bien transporter et vers quelle destination ? La nature exacte de sa cargaison était-elle un secret militaire, ce qui expliquerait que les commentateurs n'en aient pas dit plus, redoutant sans doute les foudres de la censure ? La seule certitude que l'on ait est qu'il était « en carafe » !

Deux informations complémentaires néanmoins, empruntées au Commandant Emile Vedel Quatre années de guerre sous-marine », éd. Plon-Nourrit, Paris, 1919, p. 144 et 145) :

1°) Le Kanguroo était commandé par le capitaine au long cours Bernard Félix ;

2°) Il était armé d'une modeste pièce de 47 mm, servie par le quartier-maître canonnier Tonnerre et le canonnier Goupille ; demeuré à bord après l'évacuation du bâtiment, sans doute auprès de sa pièce, ce dernier sera tué par un éclat d'obus - aucune fiche à son nom sur le site S.G.A. « Mémoire des hommes » -.

Bonne soirée,

Daniel.
Rutilius
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Re: KANGUROO - Porte-submersible

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


■ Fin Avril 1916 : le voyage à destination de Port-Saïd du Kanguroo, alors considéré comme « particulièrement précieux ».


Rapport de mer du lieutenant de vaisseau P. E. Ferrat,
commandant du contre-torpilleur Dard.



(in Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment – 16 mars 1916 / 11 oct. 1918 – : S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 140, p. num. 895 à 897)


Port-Saïd, 23 avril 1916

Amiral,

J’ai l’honneur de vous rendre compte de la façon dont s’est effectuée ma mission de convoyer de Port-Saïd à Malte le paquebot Lotus des
Messageries Maritimes.

[…]

Le lendemain matin 19, gros coup de vent d’Ouest sur rade [de Malte]. Ordre donné par la Foudre à tous les bâtiments présents de se tenir prêts à appareiller. Service ordinaire à la mer. Le mauvais temps dure toute la journée et une partie de la nuit. A 21 heures, je reçois communication de la Foudre du télégramme suivant du commandant en chef : « Je vous prie de renvoyer Dard à Port-Saïd ». Le lendemain matin, 20 avril, le temps s’étant calmé, je pus refaire un peu d’eau le long d’un cargo, des vivres, et, à 15 heures, j’appareillai pour Port-Saïd avec l’indication que le Coutelas revenait à Malte, convoyant le Kanguroo, considéré comme « particulièrement précieux », devant être dans les parages de la Crête, et que, si je le rencontrais, je devais me joindre à lui pour convoyer le Kanguroo. Aussitôt mon départ, je me mis à appeler le Coutelas par T.S.F. Passé les îles Christiani et Santorin à 19 h. Passé E. et O. de Sidaro à 1 heure, le 21. Le Coutelas répond seulement à mon appel à 0 h 25. Je lui demande sa position. Il me signale à 2 h 10 : « Minuit : 14 milles N. 70 E. de Standia ; vitesse, 8 nœuds ». Très en arrière de moi, par conséquent.
Je fis demi-tour pour aller à sa rencontre et lui passais à 3 h 40 le télégramme suivant :
« Ai mission de me joindre à vous pour convoyer le Kanguroo. Vous demande de me fixer rendez-vous pour 8 heures ». A sept heures, nous étions réunis à environ 30 milles dans le S. 60 E. de Sidaro. Nous prîmes ensemble l’itinéraire B. à la vitesse de 8 nœuds 5, encadrant le Kanguroo.
T.B.T. Rien de particulier pour le reste de la traversée.
Atterri le 22 à 23 heures sur Damiette et rentré à Port-Saïd le dimanche 23 avril à 7 heures après 8 jours pleins sans mettre bas les feux.



Pièces annexes


Note du Commandant Violette, commandant la Provence IV


20 avril 1916 – En exécution du télégramme n° 3648 du Commandant en chef, vous devez retourner à Port-Saïd. Appareillez donc dès que possible. Je vous donne d’autre part les renseignements sur les navires annoncés que vous pourrez rencontrer, particulièrement le Kanguroo, escorté par le Coutelas. Si vous le rencontrez, participez à son convoi. Dans tous les cas, soyez sur la route des transports dès l’aube naissante et ne la quittez qu’à la nuit réelle et suivez cette route jusqu’à destination.
A votre arrivée, demandez à la 3e Escadre d’aviser le Gaulois de votre arrivée.

Le capitaine de frégate,
Signé : Violette.



« Le vapeur porte-sous-marins Kanguroo passera le canal de Cérigo aujourd’hui, se rendant à Port-Saïd. Particulièrement précieux, escorté par le Coutelas. »
______________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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