Bonsoir à tous,
■ Historique (complément).
— 31 juillet 1917 : Recueille le capitaine et 30 hommes d’équipage du cargo britannique Fremona [Cairn Line of Steamships Ltd.( Cairns, Young & Noble), de Newcastle-Upon-Tyne (Royaume-Uni)], torpillé et coulé le même jour, à 2 h. 37, par le sous-marin allemand UC-47 (Kapitänleutnant Paul HUNDIUS), à 10 milles dans le N.-W. de l’île de Batz, par 48° 55' N. et 4° 11'W., alors qu’il allait en convoi de Brest à Cher-bourg. 16 disparus.
• Torpilleur d’escadre Tromblon ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Albert Armand Marius Eugène GUILLAUME ―, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment ― 19 déc. 1915 ~ 24 oct. 1918 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 605, p. num. 256 et 257.
« Convoyage Brest ~ Cherbourg et retour. 30 juillet ~ 2 août [1917].
Le 30, j’appareille à 14 h. 00 de l’avant-port ; je mouille à Bertheaume à 15 h. 00 ; j’en appareille à 15 h. 45 avec le convoi : 6 bâtiments [dont le cargo britannique Fremona allant à Leith].
[...]
A 1 h. 03, le 31, le Fremona vient en grand sur la droite en sifflant à plusieurs reprises. Je me trouve en ce moment à 1.000 mètres sur l’arrière de lui, par bâbord. J’augmente de vitesse et passe à portée de voix. Je comprends ― il est difficile d’entendre à cause du vent ― qu’il a vu un sous-marin et évité une torpille. Il reprend son poste et le convoi passe sans autre incident pendant que je reste un moment en queue de ligne sana rien voir. Position à 1 h. 03 du Fremona : 14 milles N. 58 W. Île de Batz.
Je rédige un télégramme : " Sous-marin vu le 31 à 1 h. 14 milles N. 58 W. Île de Batz par 2e bâtiment convoi." Ce télégramme est déposé à 2 h. 20 mais Kerlaër appelé ne répond pas.
A 2 h. 37, j’entends une explosion sur l’avant. J’ai à ce moment trois navires devant moi, dont je vois les feux ; et il y a un grand intervalle dans la ligne entre le troisième et le quatrième bâtiment. J’estime à environ 2.000 mètres la distance qui me sépare du troisième bâtiment. Presque aussitôt après l’explosion, je ne vois plus que deux feux de poupe. Je fais mettre un supplément de vitesse et mets aux postes de combat. Peu après, les hommes qui se trouvent à l’arrière voient un sillage de torpille passer derrière à tribord du gouvernail ; de la passerelle, on n’a rien vu ― ce renseignement ne m’a d’ailleurs été fourni que longtemps après. On me signale presque immédiatement une grande traînée blanche et, à tribord, de nombreuses épaves. On entend des cris et des coups de sifflet et, presque aussitôt, je stoppe à toucher deux embarcations qui accostent et dont les hommes sont hissés à bord ; je recueille encore deux hommes à la mer sur des épaves. Pendant ce temps, les bâtiments de queue qui ne paraissent pas avoir entendu l’explosion ont traversé le champ d’épaves et continué leur route sans incidents.
3 h. 30 ― N’entendant plus rien, et n’ayant vu aucun sous-marin, je rejoins le convoi. Entre temps, j’ai lancé un télégramme indiquant un bâtiment coulé et sa position, puis, à 4 h. 15, un second télégramme en donnant des renseignement plus complets. J’avais à bord 31 hommes qui m’encombraient beaucoup ; c’est pourquoi je demandais une relève, dans la pensée qu’en arrivant vers 5 h. aux Casquets, le pourrais être relevé par un torpilleur de patrouille dans cette région, pendant que j’irai déposer l’équipage avant la nuit à Cherbourg. Je fais annuler le premier télégramme relatif à l’attaque de 1 h., qui n’a pu être passé et qui, passé après l’autre indiquant le naufrage, aurait pu donner lieu à confusion ; je pense d’ailleurs qu’il s’agit du même sous-marin qui a dû remonter la ligne et renouveler son attaque manquée la première fois ; la distance entre les points de 1 h. et de 2 h. 30 n’est que de 6 milles, soit 4 nœuds de vitesse, et le courant était dans le sens de la route. La vitesse du convoi a donc été très faible pendant cette heure et demie. Des renseignements recueillis, il résulte qu’à 1 h., le sous-marin a été parfaitement vu par tous les hommes du pont, ainsi que le sillage de la torpille qui a passé à une vingtaine de mètres sur l’avant. Le sous-marin était par tribord ; en venant sur la droite, le Fremona l’a laissé par bâbord, et il a plongé en me voyant arriver par bâbord arrière du Fremona. A 2 h. 30 au contraire, la nuit étant très noire, personne n’a vu le sous-marin, sauf l’homme de veille à tribord qui aurait vu " un sous-marin à tribord " ; cet homme n’ayant pas été recueilli, seul l’homme de barre a entendu un cri au moment même de l’explosion ; le canonnier en chef qui se tenait sur la plateforme a vu la torpille frapper le bâtiment. Selon certains hommes, il y aurait eu deux explosions. Personne d’autre n’a rien vu et tous les témoignages sont unanimes à dire que le Fremona a coulé en piquant du nez et en tombant sur tribord en 3 ou 4 minutes au plus ; en arrivant, je n’ai d’ailleurs vu aucune épave importante en dehors des nombreuses planches et débris qui surnageaient ; or, j’étais sur les lieux 7 minutes après l’explosion entendue. 31 hommes ont été recueillis, dont le capitaine qui a été ramassé par une embarcation ; 16 sont manquants.
[...]
J’arrive devant Cherbourg vers 3 h. le 1er août et entre au jour avec les quatre bâtiments restants, et je débarque les naufragés. »
— 4 août 1917 : A 5 h. 30, recueille les quatre hommes qui formaient l’équipage du dundee Renée-Marthe (Armement M. Parc fils, F. Frioux et Hubert, de Landerneau), coulé au canon le 3 août 1917 au large du phare d’Eddystone (Cornouailles, Royaume-Uni), par 49° 50’ N. et 4° 25’ W., par le sous-marin allemand UB-31 (Oberleutnant zur See Thomas BIEBER). Les débarque le même jour à Cherbourg.
• Torpilleur d’escadre Tromblon ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Albert Armand Marius Eugène GUILLAUME ―, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment ― 19 déc. 1915 ~ 24 oct. 1918 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 605, p. num. 257 et 258.
« Rapport sur le convoyage Brest ~ Cherbourg et retour. 3 ~ 6 août [1917].
Appareillage à 14 h. 00 le 3 ; mouillage Bertheaume 15 h. 00 ; appareillage 15 h. 45.
[...]
A 5 h. 30, aperçu une embarcation. Je l’accoste et recueille 4 hommes formant l’équipage du voilier Renée-Marthe qui a été coulé la veille (le 3) à 7 h. 00 (été) par un sous-marin, par 49° 50’ N. et 4° 25’ W. [...] ».
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