TROMBE - Torpilleur

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Ar Brav
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

TROMBE Torpilleur de haute mer type Cyclone blindé (1901 – 1921)

Chantier :

Ateliers & Chantiers de La Loire, Nantes
Commencé : 01.08.1898
Mis à flot : 30.07.1900
Terminé : 1901
En service : 09.1901
Retiré : 04.04.1921
Caractéristiques : 130 t ; 4 200 cv ; 46,5 x 5,2 x 1,6 m ; 2 chaudières ; 2 hélices ; 28 nds ; 30 h.
Symbole de coque : N.C.
Armement : II de 47 + 2 TLT.

Observations :

Essais à Brest
29.09.1900 : échoué en cours d’essais
1902-1906 : Brest
1911-1913 : Cherbourg et flottille des sous-marins de Calais
1914-1918 : Cherbourg et Le Havre
05.04.1916 : participe à la traque puis à la capture (EV Villiers de la Nouë) du sous-marin allemand UB 26 en rade du Havre, ce dernier deviendra le Roland Morillot
02.08.1914-18.09.1919 : campagnes de guerre
06.01.1928 : vendu à Cherbourg pour démolition.

Sources :
Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005
http://www.netmarine.net/dico/index.htm
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
French Warships of World War I, Jean Labayle-Couhat, Ian Allan Ltd, 1974


Cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Ar Brav
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Le torpilleur de haute mer Trombe qui a, avec les patrouilleurs et les filets, réussi à capturer le sous-marin allemand UB 26 au Havre le 05.04.1916 :

Image

Cordialement,
Franck
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alain13
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par alain13 »

Bonjour à tous,

Le 5 Avril 1916, deux Chalutiers dragueurs de mines entrain d'opérer en rade du Havre s'aperçoivent qu'un gros poisson est pris dans les mailles de leurs filets.
Avertie par TSF, la Trombe, accompagnée de chalutiers armés, s'abat sur un pauvre sous-marin qui ne peut faire autrement que faire surface et se rendre, non sans avoir ouvert ses vannes.
C'est l'UB 26 qui coulera pendant son remorquage mais sera rapidement renfloué. Son équipage s'en tirera sans dommage et sera fait prisonnier.

le voilà en cale sèche au Havre : photo l'Illustration

Image

pour lui la guerre est finie...

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Cordialement,
Alain
dbu55
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

un marin du TROMBE mort pour la France :

LEROI Charles Louis né le 08/03/1888 à Ouistreham (Calvados), Quartier Maître Chauffeur - Décédé le 04/03/1915 (26 Ans) à l'hôpital de Cherbourg (Pas-de-Calais) des suites de blessures reçues en service commandé

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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Yves D
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par Yves D »

Bonjour à tous
Tiré du fonds de l'Agence Rol, le torpilleur Trombe.

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Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
dbu55
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

Article du Nouvelliste du Morbihan N°117 du 19 mai 1915

Le lieutenant de vaisseau Lanoë [Jules Charles Constant - Voir sa bio dans la rubrique Officier parmi tant d'autres Page 31] est nommé au commandement du torpilleur de haute mer Trombe.

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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GENEAMAR
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour Dominique, bonjour à tous,

LANOË Jules Charles Constant

Né le 31 octobre 1872 à NANTES (Loire-Atlantique) - Décédé.
Entre dans la Marine en 1890, Aspirant le 5 octobre 1893; port BREST. Au 1er janvier 1894, sur le croiseur "HUGON", Division navale de l'Océan Indien (Cdt Eugène DENIS). Au 1er janvier 1906, port BREST. Enseigne de vaisseau le 10 février 1896. Au 1er janvier 1897, sur le croiseur "AMIRAL-RIGAULT-DE-GENOUILLY", Division navale de l'Océan Atlantique (Cdt Jules NÉNT). Au 1er janvier 1899, Second sur le transport "DRÔME", Service du littoral (Cdt Paul BERNARD). Aux 1er janvier 1900, 1901, sur le croiseur "SUCHET", Division navale de l'Océan Atlantique (Cdt Pierre LE BRIS). Aux 1er janvier 1902, 1903, sur le citerne "MARIGOT", Directeur des mouvements du port de DAKAR, auprès de Condorcet GUIBERTEAU, Commandant la Marine au SÉNÉGAL. Au 1er janvier 1904, sur le cuirassé "HENRI-IV), Escadre du Nord (Cdt Jules LEPHAY). Lieutenant de vaisseau le 5 février 1904. Officier breveté Torpilleur. Au 1er janvier 1906, port BREST. Le 1er juillet 1907, Commandant un groupe de torpilleurs armés de la 1ère Flottille de torpilleurs de Méditerranée. Au 1er janvier 1909, Professeur des apprentis torpilleurs sur le cuirassé "MARCEAU", École des marins torpilleurs (Cdt Félix JOURNET). Chevalier de la Légion d'Honneur. Aux 1er janvier 1911, 1912, idem, sur le cuirassé "MARCEAU" (Cdts René LE NEPVOU DE CARFORT puis Jean PRADIER). Du 2 janvier 1913 au 10 juillet 1914, Commandant le "CERBÈRE", mouilleur de mines , groupe de réserve de la 2ème Escadre légère. En mai 1915, Commandant le torpilleur de haute mer "TROMBE". Capitaine de corvette le 1er juillet 1917. Au 1er janvier 1918, port CHERBOURG. --- Versé dans le cadre de réserve le 1er février 1919; port BREST.
[:geneamar:8]
Cordialement. Malou
marpie
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Re: TROMBE - Torpilleur

Message par marpie »

Bonjour à tous ,

Extrait du JO du 18 mai 1915 :

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Bien amicalement
Marpie
Rutilius
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TROMBE ― Torpilleur de haute mer de type Cyclone blindé (1901~1921).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Trombe, ex-N.16) — « Torpilleur d’escadre » (1901) ; « torpilleur de haute mer » (1904) ; « torpilleur de haute mer divisionnaire » (1908) ; « torpilleur de haute mer » (1910). Date du marché et de actes additionnels : 21 septembre 1898, 23 août 1899 et 22 novembre 1899. Date de livraison d’après le marché : 4 juin 1900. Date de livraison effective : 15 septembre 1900.

Événements de mer

— 3 mars 1915 : Alors que le torpilleur de haute mer Trombe occupait un poste de surveillance au large de Barfleur, le collecteur principal de vapeur de la chaudière arrière se rompit brusquement à 16 h. 30. Trois hommes d’équipage furent alors brûlés : très grièvement le quartier-maître chauffeur breveté ré-serviste Charles Julien VERDIER et le chauffeur breveté réserviste Charles Louis LEROI, beaucoup plus légèrement le matelot chauffeur DUBOIS, tous étant demeurés à leur poste pour éviter que l’accident ne prit de plus grandes proportions et que la vapeur ne fit d’autres victimes.

Ayant hissé le signal de détresse, le bâtiment fut d’abord pris en remorque par le cargo russe Balva, puis par le torpilleur d’escadre Fauconneau et, enfin, par le remorqueur Mouflon, de la Direction des mouvements du port de Cherbourg.

Lancé le 7 septembre 1885 sous le nom d’Oliva à Wallsend-on-Tyne (Royaume-Uni) par la société Swan, Hunter & Wigham Richardson Ltd. pour le compte de l’armement Th. Rodenacker, de Dantzig (Prusse occidentale — aujourd’hui Gdańsk, Pologne), le cargo Balva jaugeait 1.165 tx jb et 680 tx jn, et avait pour signal distinctif les lettres H.D.F.N. Acquis en 1911 par l’armement P. Danneberg, de Riga (Lettonie — alors empire russe), il fut arraisonné et coulé le 16 juillet 1915 par le sous-marin allemand U-41 (Kapitänleutnant Klaus HANSEN) à 60 milles dans le S.-E. de Lerwick (Îles Shetland, Écosse, Royaume-Uni), par 59° 45’ N. et 4° 5’ E., alors qu’il allait de Leith (Écosse, Royaume-Uni) à Arkhangelsk (Empire russe) avec un chargement de charbon.


• Torpilleur de haute mer Trombe ― alors commandé par le ... BA... ―, Journal de bord n° - /1914 ― 6 nov. 1914 ~ 31 mars 1915 ―, Service historique de la Défense, Cote SS Y 601, p. num. 661.

Le 3 mars 1915. De Cherbourg à Cherbourg.

Observations sur le fonctionnement des appareils moteurs et évaporatoires

A 16 h. 40, forte fuite de vapeur dans la chaufferie. La prise de vapeur de la chaudière AR s’est dé-chirée. Éteint les feux à l’aide des extincteurs, soulagé les soupapes de sûreté, fermé les soupapes d’arrêt, les tubes de niveau alimentés de la machine à forte quantité.
Trois hommes brûlés.

Le Maître mécanicien,

Signé : Le Gro...

Journal de navigation

Vent de S.-O. à N.-N.-O. ; mer houleuse ; jolie brise.

0 h. 00 — Appareillé pour le service de patrouille. Rentré au mouillage à 2 h. 30 ; amarré sur un corps mort de la baie de Sainte-Anne.

6 h. 15 — Appareillé. Fait route à l’Est pour aller prendre le poste de surveillance dans le secteur de Barfleur. Vers 7 h. 15, la brise mollit jusqu’à petite brise ; légère houle du N.-O.

7 h. 30 — La Trombe se fait reconnaître au sémaphore de Barfleur.

7 h. 45 — Croisé le vapeur anglais Galtée.

10 h. 30 — Croisé le vapeur français Cambrai.

14 h. 40 — Échangé le № officiel avec le Fauconneau.

16 h. 30 — Avarie au collecteur de chaudière 1.

16 h. 35 — Hissé le signal de détresse N.C. + A.Z.

17 h. 10 — Le vapeur russe Balva nous prend en remorque.

17 h. 20 — Hissé le signal du Code sémaphorique 5201.

18 h. 35 — Le Balva nous largue la remorque et le Fauconneau nous la prend ensuite.

20 h. 30 — La remorque casse. Le Mouflon, remorqueur de la D.P., arrive au même moment, nous envoie un médecin et nous prend en remorque.

Les hommes blessés sont les dénommés Leroi et Dubois, matelots, et Verdier, quartier-maître chauf-feur.

Le Patron de quart,

Signé : Levêque.

Observations du commandant

Patrouillé du raz de Baunes au Reynier.

2 h. 45 — Repris poste à Sainte-Anne.

6 h. 15 — Appareillé et pris poste de surveillance de jour entre le Reynier et Barfleur. Escorté plusieurs navires.

16 h. 30 — Explosion du collecteur principal de vapeur de la chaudière AR. Trois hommes brûlés, dont deux très grièvement. Un vapeur russe Balva nous prend en remorque ; le Glaive la fait larguer à 18 h. 35 et donne l’ordre au Fauconneau de nous remorquer à Cherbourg.

20 h. 30 — La remorque casse. Au moment où le Fauconneau se dispose à nous la repasser, le Mouflon arrive avec le docteur, nous passe une grosse remorque en chanvre qui décapèle des ... Repris cette remorque sur notre chaîne tribord. Rentré à Cherbourg et amarré dans l’avant-port de guerre à minuit 30.

Le Commandant,

Signé : Ba...

Les victimes

— VERDIER Charles Julien, né le 7 décembre 1886 à Lille (Nord), décédé le ... à ... (...). Quartier-maître chauffeur réserviste, matricule n° 23.553 – 1 au 1er Dépôt des équipages de la flotte, à Cherbourg ; classe 1906, n° 3.142 au recrutement de Lille.

• Fils de Désiré Adolphe Henri VERDIER, né le 4 juillet 1864 à Lille, fileur de coton [« Déboureur » en 1908], et de Françoise Joséphine WERNER, née le 20 mars 1856 à Guebwiller (Haut-Rhin), veuve de Désiré Antoine SAMEYN, décédé le 15 janvier 1886 à Louvain (Belgique), « dévideuse » [« Ménagère » en 1908] ; époux ayant contracté mariage à Lille, le 2 avril 1888 (Registre des actes de mariage de la ville de Lille, Année 1888, Vol. I., f° 168, acte n° 330).

• Époux de Juliette Victoria Fernande OLIVIER, née le 27 août 1884 à Lille, « dévideuse », avec laquelle il avait contracté mariage dans cette ville, le 15 février 1908 (Registre des actes de mariage de la ville de Lille, Année 1908, Vol. I., f° 98, acte n° 181). Était alors embarqué en qualité de matelot de 2e classe chauffeur sur le cuirassé d’escadre Suffren, dans l’Escadre de la Méditerranée (Capitaine de vaisseau Goulven Louis PRAT, commandant).

— LEROI Charles Louis, né le 8 mars 1888 à Ouistreham (Calvados) et y domicilié, décédé le 4 mars 1915 des suites de ses blessures à l’Hôpital maritime de Cherbourg (Manche), sis rue de l’Abbaye. Matelot de ... classe chauffeur réserviste , inscrit au quartier de Caen, n° 6.390 ; classe 1908, n° 1.207 au recrutement de Rouen-Nord (Acte de décès transcrit le 4 juill. 1915 à Ouistreham : Registre des actes de décès, Année 1915, f° 9, acte n° 20).

• Fils d’Auguste Édouard LEROI, né le 1er novembre 1851 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime), marin, et de Cécile Virginie Caroline RICARD, née le 18 novembre 1855 à Ouistreham, dentelière [Journalière en 1913] ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 22 février 1880 (Registre des actes de mariage de la commune de Ouistreham, Année 1880, f° 3, acte n° 2 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Ouistreham, Année 1888, f° 4, acte n° 7).

• Époux de Léontine Adolphine Joséphine MARIE, née le 16 octobre 1895 à Criqueville-en-Auge (Calvados), couturière, avec laquelle il avait contracté mariage à Ouistreham, le 25 octobre 1913 (Registre des actes de mariage de la commune de Ouistreham, Année 1913, f° 16, acte n° 15).

Fille de Jean-Baptiste Constant MARIE, né vers 1856, journalier, et d’Anna Marie Louise DESLIENS, née vers 1864, sans profession (Ibid.).

**********

□ Par une décision ministérielle du 4 mars 1915 (J.O. 7 mars 1915, p. 1.193), ces deux marins furent promus d’office au grade supérieur dans les termes suivants : « Ayant été grièvement blessés par l’ex-plosion d’un collecteur de vapeur, ont donné le plus bel exemple de courage en restant à leur poste et en prenant toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’accident de prendre de plus grandes pro-portions. »

Charles Louis LEROI fut inscrit à titre posthume au tableau spécial de la médaille militaire dans les termes suivants (J.O. 12 août 1920, p. 11.780) : « Leroi (Charles-Louis), quartier-maître chauffeur, Caen 6390, torpilleur Trombe : bien que, atrocement brûlé à l’extérieur et à l’intérieur lors d’une ex-plosion de chaudière à bord de la Trombe, le 3 mars 1915, a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du bâtiment et éviter que la vapeur ne fit de nouvelles victimes ; a accompli ces diverses opérations dans l’obscurité complète avec un ordre, un sang-froid et une précision qui com-mandent l’admiration. Est mort à l’hôpital, le 4 mars, des suites de ses blessures. A été cité. »

Charles Julien VERDIER, qui perdit l’usage d’un membre à la suite de l’accident, bénéficia d’une pension de retraite de 1.313 fr. à compter du 16 avril 1916 (D. 26 mai 1916, J.O. 15 juin 1916, p. 5.277). Ayant, à cette date, le grade de second maître chauffeur, il comptait alors 10 ans 7 mois et 1 jour de services.
_________________________________________________________________________________________


Le Journal de la Manche, n° 1.171, Mercredi 10 mars 1915, p. 2.

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Rutilius
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Message par Rutilius »

.
— 5 avril 1916 : Grenade, canonne puis capture le sous-marin allemand UB-26 (Oberleutnant zur See Wilhelm SMITHS), pris en rade du Havre dans un filet du H.M.S. Endurance, à environ 7 milles dans le N. 50 W. du cap de La Hève.

• Torpilleur Trombe ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Jules Charles Constant LANOË ―, Journal de bord n° - /1915~1916 ― 5 nov. 1915 ~ 11 avr. 1916 ―, Service historique de la Défense, Cote SS Y 601, p. num. 442 et 443.

Le Mercredi 5 avril 1916.

Journal de navigation

Beau temps, petite brise du N.-O., mer petite houle. Continué d’exercer la surveillance.

4 h. 25 ― Mis au poste de combat au signal de la fusée d’alarme ; fait route sur les lieux.

4 h. 35 ― Deuxième fusée d’alarme.

4 h. 40 ― Troisième fusée d’alarme.

5 h. 00 ― Le 301 nous communique à la voix.

5 h. 10 ― Fait un signal au 301.

5 h. 15 ― Communiqué à la voix avec 301.

5 h. 25 ― Fait rompre du poste de combat ; continué à croiser.

8 h. 00 ― Mis au poste de combat Fait plusieurs signaux du code international aux vapeurs rentrant pour leur indiquer la route.

8 h. 25 ― Fait rompre.

9 h. 15 ― Fait un signal au 315. Le 315 nous communique à la voix.

9 h. 40 ― Un patrouilleur anglais nous signale un sous-marin en vue (Guidon B. + boule). Fait route sur les lieux ; mis au poste de combat.

9 h. 55 ― Lancé la première grenade.

10 h. 10 ― Lancé la deuxième grenade.

10 h. 17 ― Lancé la troisième grenade.

10 h. 20 ― Le sous-marin allemand monte à la surface ; tiré sur lui sept coups de 47 mm ; opéré le sau-vetage des hommes du sous-marin. Donné des ordres au chalutier Noëlla pour le prendre à la re-morque. Fait route sur le mouillage.

11 h. 00 ― Fait un signal au 308, puis au 307.

11 h. 15 ― Communiqué avec le sémaphore de La Hève.

11 h. 27 ― Débarqué les officiers et les hommes d’équipage prisonniers au quai des États-Unis.

11 h. 55 ― Amarré dans le bassin de la Citadelle. Fait du charbon. Expédié les permissionnaires.

Observations du commandant

Le Mercredi 5 avril, à 4 h. 25, étant d’escorte des dériveurs dans le N.O. de la bouée à sifflet, nous recevons le T.S.F. en clair suivant du chalutier Saint-André : " Sous-marin en rade ". Les deux bordées sont mises au poste de combat et nous nous dirigeons vers la rade le plus vite possible. Je n’hésitais pas à quitter les dériveurs anglais à ce moment, ces derniers n’ayant pas leurs filets à l’eau. Arrivé sur rade, j’y rencontrais les cinq torpilleurs de service et ne voyant rien de particulier, et la rade étant suffisamment surveillée par ces petits bâtiments, je retournais prendre mon poste de surveillance près des dériveurs anglais qui ne devaient pas tarder à tendre leurs filets. A 6 heures, les filets étant à l’eau, nous croisons au Nord de la petite escadrille pour en dérouter tous les navires allant au Havre ; à 9 h., il n’y a plus en vue qu’une goélette allant à Fécamp ; nous continuons à croiser pour assurer la surveillance des filets. A 9 h. 45, nous apercevons la fumée d’une bouée à phosphure du filet d’un dériveur en même temps que nous entendons deux explosions ressemblant à un coup de canon de petit calibre et venant de ce dériveur qui hisse en même temps le guidon B. supérieur à une boule. Nous partons à toute vitesse ; nous élongeons le filet et, vers le milieu, nous lançons une grenade Guiraud qui explose, mais nous ne remarquons rien de particulier après cette explosion. Les tubes étant poin-tés, les canonniers à leurs pièces, je vire de bord et, passant à toucher la bouée à phosphure, je fis lancer la deuxième grenade. L’explosion de cette deuxième ne ressemble pas à celle de la première, qui était plus large et moins haute. Aussitôt après, nous remarquons un bouillonnement ressemblant assez à celui que produit une torpille qui est au fond, mais en beaucoup plus large, puis les bouées du filet sont entraînées et plongent de temps en temps. Nous virons de bord le plus vite possible en ren-versant une machine, et je fais route directement sur les bouées. Au moment où nous y arrivons, j’aperçois distinctement une masse vert pâle au dessus de laquelle nous passons. Je donne l’ordre de lancer ma troisième grenade, puis nous continuons sur notre erre ; il est 10 h. 17. A 10 h. 20, au mo-ment où nous virions de bord pour revenir, étant à environ 500 mètres, le sous-marin émerge ; je fais ouvrir le feu à la pièce de tribord, en me rapprochant le plus vite possible ; nous tirons sept obus. Les hommes sortent avec rapidité de l’intérieur du sous-marin en levant les bras et criant : " Camarades ! ". Je fais cesser le feu à environ 200 mètres ― les hommes du sous-marin ne montrant aucune velléité de se servir de leur canon ― et m’approche à le toucher, pour prendre le personnel à mon bord. Mais la mer nous faisait rouler de telle façon que je m’écartais de 50 mètres, le canon toujours chargé et braqué dessus, les hommes armés de mousquetons prêts à tirer, les torpilles prêtes à lancer. Je fis mettre nos embarcations à la mer pour prendre l’équipage à mon bord ; du reste, trois d’entre eux vin-rent à la nage. Sur ces entrefaites, trois dériveurs anglais, qui s’étaient tenus jusqu’à environ 200 à 300 mètres, arrivèrent et aidèrent au transbordement. A 10 h. 55, tout l’équipage était transbordé, six hommes et les deux officiers à bord de la Trombe, le reste sur les chalutiers. Peu auparavant, vers 10 h. 45, le chalutier français réquisitionné Noëlla arrivait. Il y avait une demi-heure que le sous-marin avait émergé et je n’avais remarqué aucun changement dans sa flottabilité. Je donnais l’ordre au Noëlla de le prendre à la remorque, et ayant signalé par T.S.F. la situation à Bléville, je ralliais le Havre avec mes prisonniers. Dans le bassin de la Citadelle, je donnais l’ordre au commandant de la Girafe de sortir et de se mettre à la disposition du chef du service extérieur. (Position estimée, 7 milles ¼ dans le N. 50 O. de La Hève).

_________________________________________________________________________________________

— 24 avril 1917 : Recueille entre le cap de La Hève et Antifer deux canots de sauvetage du navire hôpital britannique H.M.H.S. Lanfranc qui dérivaient vides. Les remet au Torpilleur 295 qui les remorque jusqu’à l’avant-port du Havre.

• Torpilleur de haute mer Trombe ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Charles Pierre Marie LESUEURJournal de bord ― 3 févr. ~ 15 juill. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 601, p. num. 192.

Torpilleur 295Journal de bord – 27 mars ~ 20 juin 1917 ― : Service historique de la défense, Cote SS Y 524, p. num. 332.
Dernière modification par Rutilius le mar. oct. 31, 2023 6:50 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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