Sous marins à Granville et Cherbourg

[Manche14-18]

Bonjour à tous les sous mariniers ( et aux autres)
Je suis un peu novice ne la matière de sous marins et torpilleurs. Quelqu'un pourrait-il m'aider à comprendre comment s'organise le fonctionnement des unités de torpilleurs et de sous marins, basés à Cherbourg et Granville, j'avoue ne pas être un spécialiste et être un peu perdu :
- combien y-a-t-il de bâtiments sur place ?
- où sont-ils cantonnés dans le port ?
- quelles sont leurs missions, leurs équipages ?


merci d'avance, et bonne plongée ( dans vos archives !)
Patrick,

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Patrick,

Concernant les sous-marins de l'escadrille de Normandie début 1918, voici déjà un élément de réponse :

Nom du sous-marin Affectation en janvier 1918 Entrée en service Propulsion

Pluviôse Escadrille des sous-marins de Normandie 1908 Vapeur

Thermidor Normandie 1910 Vapeur

Fructidor Normandie 1910 Vapeur

Prairial Normandie 1909 Vapeur

Cornélie Normandie 1916 Diesel

Amiral Bourgois Normandie 1908 Diesel

Roland Morillot
ex UB 26 Normandie 1917 Diesel

Aigrette Normandie 1908 Diesel

Espadon Normandie 1902 Vapeur

Triton Normandie 1902 Vapeur

Mais il me semble vous avoir déjà fourni ce tableau, ou ma mémoire me fait défaut ?

Pour le reste de vos questions, ce n'est pas gagné....
Bien cordialement et bon week end,
Franck

[Manche14-18]

Merci Franck pour tes bonnes informations.
Il y a quelqes temps, nous avions échangé des infos, il est vrai, mais c'était à propos des navires coulés au large du département de la Manche, entre 14 et 18. Je tiens toujours à ta disposition cette liste, si jamais elle t'intéresse;
Bonne journée et merci encore

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Patrick,

Pour répondre en partie à tes interrogations, il convient d’avoir une vue d’ensemble de la situation maritime pour mieux en saisir les enjeux.
En août 1914, la France doit payer l’impéritie de sa politique navale. Elle est totalement incapable de s’opposer à une force cuirassée allemande arrivant par le nord, c’est le massacre assuré. L’Angleterre, puissance commerciale maritime et pays insulaire, ne pouvait se risquer à jouer son destin sur nous ni à avoir la moindre brèche dans son système de défense. Notre Flotte n’était pas prête, et cela même en dépit de la qualité technique indéniable de nos équipages, de la qualification du personnel et de son haut degré de préparation. Ainsi sommes nous invités à opérer contre les flottes ennemies en Méditerranée, là où nous avions quelques chances. L’Angleterre se réservait le Nord avec la Home Fleet. Il était convenu que les terrains d’opérations seraient répartis comme suit :

Mer du Nord : la flotte anglaise
Défense du Pas de calais : flottilles de torpilleurs et de sous-marins anglais basés à Douvres, plus une flottille de torpilleurs et de sous-marins français basés à Calais, Dunkerque, Boulogne
Manche Occidentale : la France maintient une escadre de croiseurs, accompagnée de torpilleurs et de sous-marins, appuyée de 4 croiseurs anglais
En Méditerranée, il y aurait deux commandements distincts. Les Français surveilleraient le bassin occidental (communications indispensables avec l’Algérie), l’Angleterre, le bassin oriental (canal de Suez, Egypte).

En résumé, sur mer lors de la Première Guerre Mondiale, la France a comme forces navales principales : dans le nord, la 2ème escadre légère de l'amiral Rouyer ; dans le sud, l'armée navale de l'amiral Boué de Lapeyrère. Elle se voit donc confier la surveillance de la Manche et le contrôle de la Méditerranée. Dans le nord, elle surveille le Pas de Calais, pour en interdire le passage à l'escadre allemande. Dans le sud, en assurant le contrôle de l'Adriatique, l'armée navale bloque dans ses ports la flotte autrichienne. Sous les ordres de l'amiral Guépratte, elle participe, avec la marine britannique, aux opérations des Dardanelles. A partir de 1915, elle contribue à la défense du canal de Suez contre les Turcs. Enfin, elle assure l'escorte des convois que la guerre sous-marine déclenchée par l'Allemagne en réponse au blocus de ses ports, rend indispensable.

La flotte française de la Manche.

A Brest :

1 Dreadnought : France (après le retour de Russie avec le Président de la République)

A Cherbourg :

La deuxième escadre légère de l’Amiral Rouyer qui comprend :

1ère division de croiseurs cuirassés : Marseillaise, Amiral Aube, Jeanne d’Arc
2ème division de croiseurs cuirassés : Gloire, Gueydon, Dupetit-Thouars, croiseur protégé Lavoisier, 3 contre-torpilleurs
1ère escadrille de torpilleurs d’escadre : 6 torpilleurs d’escadre
2ème escadrille de torpilleurs d’escadre : 6 torpilleurs d’escadre
3ème escadrille de torpilleurs d’escadre : 6 torpilleurs d’escadre
Groupe de réserve des torpilleurs d’escadre : 4 torpilleurs d’escadre
1ère escadrille de sous-marins (Cherbourg) : 2 torpilleurs, 9 sous-marins
2ème escadrille de sous-marins (Calais) : 2 torpilleurs, 7 sous-marins
3ème escadrille de sous-marins (Cherbourg) : 2 torpilleurs, 5 sous-marins
Défense mobile de Dunkerque : 2 torpilleurs, 20 petits torpilleurs

On a un peu dégrossi, mais je n’ai pas la liste nominative des unités (je pense aux torpilleurs), peut-être au SHM de Cherbourg ?

Pour la liste des navires coulés, je suis preneur, je te joins en MP.

Bien cordialement,
Franck

Sources :
La Royale, Jean Randier
La Grande Guerre sur mer, Yves Buffetaut
Histoire maritime de la Première Guerre Mondiale, Paul Chack, Jean Jacques Antier

[alain13]

Bonjour,

Ci-dessous quatre mini torpilleurs de la défense mobile de Dunkerque, amarrés dans le port de Dunkerque fin 1914.



Cordialement,
Alain

[Manche14-18]

Bonjour et merci Alain pour ce beau cliché, mais auriez-vous d'autres exemples plus "locaux" pour moi, à savoir cherbourgeois ou granvillais ?
merci d'avance et bonne journée,
cordialement,
Patrick