DUPETIT-THOUARS - Croiseur

[beadauth]

Je viens de lire votre message et vous remercie d'y avoir répondu. A la lecture complète de la lettre d'Armand en notre possession, on constate qu'il s'adresse bien à sa maman et non pas à sa grand-mère comme le "chère Bonne Maman" le laisse supposer. Ma grand-mère paternelle s'appelait Yvonne WABLE épouse Louis Dauthuille. Ils ont eu 3 fils : Paul, Louis et Pierre (mon père) aujourd'hui tous les trois décédés. Si j'ai quelques souvenirs de mon grand-père Louis qui vivait sous le même toit que nous, je n'ai pas connu ma grand-mère Yvonne Wable car elle est décédée vers 1944 alors que mon père Pierre le dernier de ses garçons, n'avait que 16 ans. J'ai aussi en ma possession le faire-part de décès de Monsieur Paul-Pierre-Marie WABLE décédé à Bihucourt (62) à 71 ans en 1931, le père d'Yvonne Wable. Faire-part sur lequel est nommée la famille BAUDOUIN qui me permet d'en déduire que Eugénie et Yvonne ne peuvent pas être soeurs mais cousines. Si vous souhaitez que je vous scanne les documents, il nous faudra échanger nos adresses mails respectives.
Nous ne savions pas de quelle branche de notre famille provenait cette lettre, grâce à vous, maintenant nous savons à qui rattacher ce document.

[Brution489C]

Je viens de lire votre message et vous remercie d'y avoir répondu. A la lecture complète de la lettre d'Armand en notre possession, on constate qu'il s'adresse bien à sa maman et non pas à sa grand-mère comme le "chère Bonne Maman" le laisse supposer. Ma grand-mère paternelle s'appelait Yvonne WABLE épouse Louis Dauthuille. Ils ont eu 3 fils : Paul, Louis et Pierre (mon père) aujourd'hui tous les trois décédés. Si j'ai quelques souvenirs de mon grand-père Louis qui vivait sous le même toit que nous, je n'ai pas connu ma grand-mère Yvonne Wable car elle est décédée vers 1944 alors que mon père Pierre le dernier de ses garçons, n'avait que 16 ans. J'ai aussi en ma possession le faire-part de décès de Monsieur Paul-Pierre-Marie WABLE décédé à Bihucourt (62) à 71 ans en 1931, le père d'Yvonne Wable. Faire-part sur lequel est nommée la famille BAUDOUIN qui me permet d'en déduire que Eugénie et Yvonne ne peuvent pas être soeurs mais cousines. Si vous souhaitez que je vous scanne les documents, il nous faudra échanger nos adresses mails respectives.
Nous ne savions pas de quelle branche de notre famille provenait cette lettre, grâce à vous, maintenant nous savons à qui rattacher ce document.

Bonjour ; je ne parvenais plus à accéder au forum !!
Début janvier, je suis allé rendre visite à mon frère ainé (85 ans) à Lille qui m'a confié la lettre de notre grand-père Armand Baudouin dont la 1ere page est complètement effacée_il en avait fait une photocopie (peu lisible), elle commence par "Ma chère bonne maman" puis, quelques lignes avant la fin "ma chère maman": c'est donc une lettre à sa Maman Eugénie Wable où il mentionnait aussi 'Guiguitte'_Marguerite Daireaux son épouse et 'Nenette'_Yvonne sa fille, notre Mère.
Je suis heureux que nos échanges vous aient permis d'éclairer une part de l'histoire de votre famille
et , afin que nous puissions échanger des documents [je vais aller au Musée de la Grande Guerre à Meaux pour voir] je vous confie mon mail [email protected]

[Vincent Juillet]

Bonjour,

Cette carte postale du Dupetit-Thouars a été envoyée vers 1916-1917 de Brest.



Bien cordialement

Vincent

[Rutilius]

.
Bonjour à tous,


Commandants successifs du croiseur cuirassé Dupetit-Thouars



— DEGOUY Jean-Baptiste Charles Robert Mathieu, capitaine de vaisseau, du port de Toulon. Après avoir été désigné pour suivre les travaux d’achèvement du bâtiment, en construction à Toulon (Déc. min. 30 avr. 1903, J.O. 5 mai 1903, p. 2.824), nommé à son commandement le ...

Adjoint : LALLEMAND de DRIESSEN Arthur Louis, capitaine de frégate, du port de Toulon (J.O. 9 oct. 1903, p. 6.203).


— LESPINASSE de SAUNE Marie Adolphe Jean Gabriel, capitaine de vaisseau, du port de Toulon. Nommé à ce commandement par une décision présidentielle du 5 décembre 1904 (J.O. 7 déc. 1904, p. 7.308). Commandement pris le 10 décembre 1904 (Ibid.). En essais à Toulon, puis Escadre d’Extrême-Orient.


— De GUEYDON Paul Albert, capitaine de vaisseau, du port de Toulon. Nommé à ce commandement par une décision présidentielle du ... Commandement pris à Brest le 12 janvier 1907 (J.O. 30 déc. 1906, p. 8.721). Escadre du Nord.


— BARBIN Henri Victor, capitaine de vaisseau, du port de Lorient. Nommé à ce commandement par une décision présidentielle du ... Commandement pris le 12 janvier 1909 (J.O. 16 déc. 1908, p. 8.632). Escadre du Nord.


— NISSEN Alphonse Henri Alexandre, capitaine de vaisseau, du port de Cherbourg. Nommé à ce commandement par une décision présidentielle du 18 juin 1910 (J.O. 20 juin 1910, p. 5.277). Commandement pris le 12 juillet 1910 (J.O. 21 juin 1910, p. 5.302). 2e Escadre.


— JOURDEN Louis, capitaine de vaisseau, du port de Brest (J.O. 11 janv. 1911, p. 278). En réserve normale au port de Brest, puis 2e Groupe de réserve d’escadre au port de Brest.


— TIERCELIN Max Paul, capitaine de vaisseau, du port de Brest (J.O. 16 oct. 1913, p. 9.627). 2e Groupe de réserve d’escadre au port de Brest.


— GERVAIS Benjamin Joseph Marie, capitaine de vaisseau, du port de Toulon. Nommé à ce commandement par un décret du 3 novembre 1913 (J.O. 5 nov. 1913, p. 9.706). Commandement pris le 15 novembre 1913 (J.O. 6 nov. 1913, p. 9.731). Division des écoles de l’océan (10 nov. 1913).


— FAVREUL Ernest Marie, capitaine de frégate, du port de ... Nommé à ce commandement par un décret du 27 août 1915 (J.O. 29 août 1915, p. 6.075).


— PAQUÉ Félix Jean, capitaine de frégate, du port de Brest. Nommé à ce commandement par un décret du 5 octobre 1917 (J.O. 8 oct. 1917, p. 7.968).

[Rutilius]

.
Bonjour à tous,


Marins disparus le 7 août 1918 avec le croiseur cuirassé Dupetit-Thouars

[Jugement déclaratif de décès prononcé le 2 avril 1919 par le Tribunal civil de Brest, transcrit à Brest, le 15 avril 1919]

(Registre des actes de décès de la ville de Brest, Année 1919, Vol. II., f° 39, acte n° 716)

[Judiciairement déclarés « Morts pour la France »]

[13]


— BARTHÉLEMY Fernand Pierre, né le 21 janvier 1894 à Lamarche (Vosges) et y domicilié. Quartier-maître mécanicien, matricule n° 41.339 – 1 ; classe 1914, n° 1.131 au recrutement de Neufchâteau.

Fils de Charles Albert BARTHÉLEMY, né vers 1868, ancien clerc de notaire, et de Marie Louise Eugénie BARRARD, née vers 1871, sans profession, son épouse (Registre des actes d’état civil de la commune de Lamarche, Année 1894, f° 2, acte n° 5).


— BOUDARD Lucien, né le 6 mars 1899 à Champegeix, lieu-dit de la commune de Saint-Chabrais (Creuse), et y domicilié. Apprenti-marin, matricule n° 18.514 – 4 ; classe 1919, n° 585 au recrutement de Guéret.

Fils de Vincent BOUDARD, né vers 1856, cultivateur, et d’Augustine CLIDIÈRE, née vers 1864, cultivatrice, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Chabrais, Année 1899, f° 1, acte n° 2). Était cultivateur.


— CHAPALAIN Jean Pierre Marie, né le 6 juin 1892 à Douarnenez (Finistère) et y domicilié. Matelot de 1re classe chauffeur breveté, inscrit le 29 juin 1910 au quartier de Douarnenez, n° 4.018 ; classe 1912, n° 3.599 au recrutement de Quimper.

Fils de Jean-Marie CHAPALAIN et de Charlotte Michelle GALÈS, son épouse. Était marin-pêcheur.


— COUPA Eugène Marie, né le 2 septembre 1896 au Guilvinec (Finistère) et y domicilié. Matelot de 3e classe mécanicien, inscrit le 2 septembre 1914 au quartier du Guilvinec, n° 8.360.

Fils d’Eugène COUPA et de Marie Yvonne BARGAIN, son épouse. Était marin-pêcheur.


— FÉRAS François Eugène Adrien, né le 17 avril 1896 au hameau des Grandes-Dalles, commune de Sassetot-le-Mauconduit (Seine-inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et y domicilié. Matelot de 1re classe chauffeur breveté, inscrit au quartier de Fécamp, n° 7.338 ; classe 1916, n° 574 au recrutement du Havre.

Fils de François Ferdinand FÉRAS, né le 18 septembre 1866 à Saint-Pierre-en-Port (Seine-inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), marin, et de Louise Adrienne Émérentienne DUBOC, née le 13 mars 1869 à Sassetot-le-Mauconduit, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Sassetot-le-Mauconduit, le 5 février 1895 (Registre des actes d’état civil de la commune de Sassetot-le-Mauconduit, Année 1895, f° 5, acte n° 8 – Registre des actes d’état civil de la commune de Sassetot-le-Mauconduit, Année 1896, f° 13, acte n° 31).


— GRENON André Albin Gustave, né le 15 février 1898 à Dompierre-sur-Charente (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –) et y domicilié. Apprenti-marin, matricule n° 16.742 – 4 ; classe 1918, n° 1.010 au recrutement de Saintes. Engagé volontaire le 26 mars 1917 à la mairie de Saintes.

Fils de Gédéon Frédéric GRENON et d’Angèle EMON, son épouse.


— LE BIHAN Louis Marie, né le 19 décembre 1899 à Concarneau (Finistère) et domicilié à Saint-Ouen (Seine – aujourd’hui Seine-Saint-Denis –). Apprenti-marin, matricule n° 18.391 – 4.

Fils d’Eugène Louis Marie LE BIHAN et de Rosine LE POUPON, son épouse.


— LE VÉLER Joseph Pierre, né le 3 mai 1897 au port de La Houle, commune de Cancale (Ille-et-Vilaine) et y domicilié. Matelot de 3e classe sans spécialité, inscrit au quartier de Cancale, n° 6.180.

Fils de Jean François LE VÉLER, né vers 1850, carrier, et de Jeanne Françoise LE PENVEN, née vers 1853, sans profession, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Cancale, Année 1897, f° 11, acte n° 41).

Frère de Jean François LE VÉLER, né le 1er juin 1888 au village de la Gauduchais, commune de Cancale (Registre des actes de naissance de la commune de Cancale, Année 1888, f° 11, acte n° 46), disparu avec le patrouilleur auxiliaire Saint-Louis-III, de la Flottille des chalutiers de la Manche, coulé le 30 mars 1917 au large de Saint-Valéry-en-Caux par une mine larguée par le sous-marin allemand UC-71 (Oberleutnant zur See Hans VALENTINER). Matelot de 3e classe sans spécialité, inscrit au quartier de Cancale, n° 1.609.


— MORICET Théodore Louis Marie, né le 26 janvier 1898 à Coëtlogon (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et domicilié à Vincennes (Seine – aujourd’hui Val-de-Marne –). Matelot de 3e classe fourrier breveté, matricule n° 44.553 – 1.

Fils de Théodore Marie MORICET, né le 10 octobre 1868 à Plumieux (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et décédé le 7 janvier 1897 à ... (...), et d’Eugénie Marie Rose GUILLEMET, née le 6 juin 1869 à Plumieux, ménagère [domestique en 1895]; époux ayant contracté mariage à Coëtlogon, le 25 juin 1895 (Registre des actes de mariage de la commune de Coëtlogon, Année 1895, f° 2, acte n° 1 – Registre des actes de naissance de la commune de Coëtlogon, Année 1898, f° 2, acte n° 2).


— POIRIER Gaëtan Yves Joseph Narcisse, né le 13 septembre 1898 à La Flotte (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –) et y domicilié. Apprenti-marin, matricule n° 16.957 – 4 ; classe 1918, n° 42 au recrutement de La Rochelle. Avait embarqué sur le Dupetit-Thouars le 1er janvier 1918.

Fils de Narcisse Louis POIRIER et de Rose Élisa Adélina HERBRETEAU, son épouse. Était ajusteur-mécanicien.


— QUÉRÉ Jean Louis, né le 13 juillet 1871 à Brest (Finistère) et y domicilié. Maître mécanicien, inscrit le 12 mars 1895 au quartier de Brest, f° et n° 921 ; classe 1891, n° 632 au recrutement de Brest.

Fils de François Julien QUÉRÉ, né le 10 avril 1845 à Plounévez-Lochrist (Finistère) et décédé le 4 octobre 1897 à Brest, ouvrier tôlier au port, et de Françoise Michelle CHOQUER, née le 5 août 1841 à Lampaul (Finistère) et décédée le 23 avril 1903 à Brest ; époux ayant contracté mariage à Brest, le 14 septembre 1868 (Registre des actes de mariage de la ville de Brest, Année 1868, f° 153, acte n° 303 – Registre des actes de naissance de la ville de Brest, Vol. I., f° 188, acte n° 747).

Époux de Jeanne Louise PAUL, née le 8 octobre 1879 à Brest et y décédée, le 12 juin 1948, sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage à Brest, le 9 août 1897 (Registre des actes de mariage de la ville de Brest, Année 1897, f° 146, acte n° 290).


— RICHARD François Marie, né le 9 avril 1881 à Paimpol (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et domicilié à Brest (Finistère). Second maître charpentier, inscrit au quartier de Paimpol, n° 14.821 ; classe 1901, n° 375 au recrutement de Saint-Brieuc.

Fils de Jacques Marie RICHARD, né vers 1848, charpentier, et de Françoise BIDAMANT, née vers 1849, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Paimpol, Année 1881, f° 8, acte n° 13).

Époux d’Alice LE DU, avec laquelle il avait contracté mariage à Kérity – aujourd’hui quartier de Paimpol – (Côtes-d’Armor – aujourd’hui Côtes-d’Armor –), le 24 octobre 1906 (Ibid.).


— SÉVIN Henri, né le 2 décembre 1899 à La Ferté-Villeneuil (Eure-et-Loir) et y domicilié. Apprenti-marin, matricule n° 116.558 – 2 ; classe 1919, n° 673 au recrutement de Chartres. Avait embarqué sur le Dupetit-Thouars le 10 juin 1918, étant arrivé au 2e Dépôt des équipages de la flotte le 16 avril 1918.

Fils de Rémi Henri SÉVIN, né le 9 janvier 1854 à Ymonville (Eure-et-Loir), charretier de labour, et d’Aspasie Désirée ALOIN, née le 8 mai 1860 à La Ferté-Villeneuil, sans profession [domestique en 1884] ; époux ayant contracté mariage à La Ferté-Villeneuil, le 4 novembre 1884 (Registre des actes d’état civil de la commune de La Ferté-Villeneuil, Année 1884, f° 4, acte n° 4 – Registre des actes d’état civil de la commune de La Ferté-Villeneuil, Année 1899, acte n° 16). Était ouvrier agricole.

[olivier 12]

Bonjour à tous,

DUPETIT THOUARS

Quelques CP du croiseur cuirassé













Naufrage du 7 Août 1918

Lettre du Préfet Maritime de Brest au Ministre. 13 Août 1918

471 survivants du DUPETIT THOUARS ont été débarqués à Brest le 12 Août dans la matinée par les destroyers américains qui les avaient recueillis en mer le 8 Août dans l’après midi, soit dix huit heures après la perte de leur navire.
Parmi eux se trouvait le commandant et tout l’état major du DUPETIT THOUARS.

En tenant compte des 20 rescapés débarqués à Rochefort, il ne resterait plus que 13 manquants sur 504 hommes d’équipage présents à bord du DUPETIT THOUARS au moment de sa perte.
Dès leur arrivée en rade, j’ai fait prendre les survivants à bord des destroyers américains par des canonnières et des embarcations qui les ont conduits directement :
- Les officiers à l’hôpital maritime
- L’équipage au 2e dépôt.
Le mouvement s’est effectué avec le maximum de discrétion possible, sous la direction du Chef d’Etat Major et d’un officier supérieur de l’arrondissement, que j’avais spécialement chargé de l’opération.
Des ordres avaient été donnés pour que les vêtements nécessaires soient immédiatement délivrés à l’équipage, afin de pouvoir remettre sans retard les effets d’habillement prêtés par les Américains.
Je me suis moi-même rendu à l’hôpital maritime et au 2e dépôt pour visiter le personnel dont j’ai constaté avec plaisir l’excellent état moral. Les rares hommes blessés ou contusionnés sont en voie de prompt rétablissement. Un malade, déjà alité sur DUPETIT THOUARS, a été transporté à l’hôpital maritime.
Des permissions spéciales seront accordées à ceux qui en feront la demande.
De l’avis unanime des rescapés, la conduite des Américains à leur égard a été parfaite. En quittant les destroyers, nos marins ont donné de chaleureux « Hourras » en l’honneur de leurs sauveteurs.

Le Captain HOWE, commandant le CONNER (DD 72), de l’escadrille américaine avait réparti ainsi l’équipage du DUPETIT THOUARS :

- 44 hommes WINSLOW DD 53
- 144 hommes PORTER DD 59 (dont le commandant Paqué)
- 28 hommes DRAYTON DD 23
- 127 hommes TUCKER DD 57
- 78 hommes FANNING DD 37
- 50 hommes WARRINGTON DD 30

J’ai déjà adressé mes remerciements à l’Amiral WILSON pour la généreuse attitude des officiers et équipages américains à l’égard de nos marins. Mais si vous le jugez opportun, je serais heureux, Monsieur le Ministre, que vous vouliez bien donner une marque personnelle de votre gratitude aux officiers américains qui ont pris part au sauvetage de l’équipage du DUPETIT THOUARS.

Note du 19 Août 1918 du Préfet Maritime Brest à Marine Paris

Le préfet Maritime de Brest a adressé le 13 Août un télégramme et une lettre demandant au Ministre un témoignage de gratitude envers l’Amiral WILSON pour l’attitude des destroyers américains lors du torpillage du DUPETIT THOUARS.
L’Amiral MOREAU insiste pour qu’une réponse soit envoyée à très bref délai. Il est obligé d’écrire à l’Amiral WILSON pour le remboursement des frais supportés par les officiers et les équipages américains et voudrait pouvoir accompagner cette lettre d’une marque de gratitude du Département.

Lettre du Ministre à l’Amiral WILSON. 20 Août 1918

J’ai été particulièrement touché lorsque les détails parvenus à ma connaissance m’ont fait savoir les soins empressés dont les officiers et marins du DUPETIT THOUARS ont été l’objet à bord des destroyers américains qui les ont recueillis.

Je vous prie de vouloir bien transmettre mes chaleureux remerciements et ceux de la Marine Française à

Captain A. G. HOWE, commandant le CONNER
Lieutenant Commander F.W. ROCKWELL commandant le WINSLOW
Lieutenant Commander J.T. ALEXANDER, commandant le PORTER
Lieutenant Commander M.B. MAC COMB, commandant le DRAYTON
Lieutenant Commander FULLER, commandant le TUCKER
Lieutenant Commander F. COGSWELL, commandant le FANNING
Lieutenant Commander N.R. VAN DER VEER, commandant le WARRINGTON,

Ainsi qu’aux états-majors et aux équipages de ces bâtiments pour le courage et le dévouement dont ils ont fait preuve au cours de ce sauvetage, ainsi que pour les nombreuses attentions et la vive sympathie qu’ils ont témoignées à leurs camarades de la Marine Française.

Rapport de Décembre 1918

A) Le 7 Août 1918 à 19h57, par 46°42 N et 12°00 W, le DUPETIT THOUARS, croiseur cuirassé français a été coulé par deux torpilles.
B) Parti de New York avec un convoi de 24 cargos qu’il escortait. Zigzags. Beau temps et houle légère.
C) 13 disparus
D) Le navire a été frappé à tribord par deux torpilles lancées à 5 ou 6 secondes d’intervalle. Elles ont touché, l’une à hauteur de la casemate avant, la 2e à hauteur de la rue 5. On n’a rien vu et la nuit commençait à se faire. Le navire a coulé à 20h40. Un quart d’heure plus tard, le sous-marin est venu en surface et a interrogé en bon français une des embarcations. Plusieurs officiers ont vu assez nettement le sous-marin qui était à 50 m d’eux pour en faire la description suivante : Longueur 75 m. Déplacement 1000 tonnes. 2 canons supérieurs à 100 mm, probablement 120 mm. Etrave droite (voir note du Capitaine de Corvette POCHARD). Plusieurs témoins prétendent que le canon de l’arrière était plus petit que celui de l’avant. Ce dernier 120 ou 140 mm et l’autre 88 mm.

Document du Service Historique du 27 Avril 1935. Note au CV chef du 2e bureau de l’Etat Major Général.

Le croiseur français DUPETIT THOUARS a été torpillé le 7 Août 1918 et des destroyers américains ont sauvé l’état major et presque tout l’équipage (13 disparus).

Le rapport du 13 Août du Vice Amiral MOREAU, préfet Maritime de Brest, signale avec éloges la conduite des marins américains. Il a adressé personnellement ses remerciements à l’Amiral WILSON.
Le 20 Août, le Ministre a adressé une lettre de félicitations au Contre Amiral Wilson, commandant les forces navales américaines en France. Le même jour, il a envoyé copie de cette lettre au Vice Amiral SINS, commandant les forces navales américaines dans les eaux d’Europe et lui a demandé de transmettre au Navy Department l’expression de la reconnaissance de la Marine Française.

Aucune distinction honorifique n’a été décernée à des Américains.

Après la guerre, le Gouvernement des Etats Unis a autorisé ses ressortissants à recevoir des décorations de guerre et le Président de la République, par décret du 9 Avril 1919, a conféré la Croix de la Légion d’Honneur à des officiers de marine américains.

Chevalier de la Légion d’Honneur

J.T. ALEXANDER Lieutenant Commander Commandant du destroyer PORTER, escorte de convoi, qui a recueilli une partie importante de l’équipage du DUPETIT THOUARS.

Document de 1936. Lettre d’un soldat américain, William MENIS

Voudriez-vous être assez aimable pour me donner tous les renseignements concernant votre cuirassé DUPETIT THOUARS coulé par un sous-marin allemand en Août 1918.

J’étais soldat américain à bord du PENNSYLVANIA, bâtiment affrété allant vers la France. J’ai vu le bâtiment couler à 20h00 et nous avons débarqué à La Pallice deux jours plus tard. Je me suis souvent demandé combien de braves marins français avaient été noyés.

C’est avec un grand plaisir que je recevrais la description de ce naufrage.

En vous remerciant beaucoup…

Voici le PENNSYLVANIA, navire qui devait donc faire partie du convoi escorté et sur lequel était embarqué ce soldat.



Réponse du Chef du Service historique à Monsieur William MENIS. West Somerville. Massachusets.

En réponse à votre lettre du 3 Février 1936 j’ai l’honneur de vous faire connaître que le croiseur DUPETIT THOUARS a été torpillé par un sous-marin le 7 Août 1918 à 19h57.

L’équipage s’était réfugié sur des canots et radeaux de sauvetage et ce n’est que le 8 Août dans l’après midi, soit dix huit heures environ après la perte du navire, qu’il a été recueilli par les destroyers américains.

L’effectif du DUPETIT THOUARS était de 504 hommes. Sur ce nombre, 471 ont été ramenés à Brest par les destroyers, 20 ont été débarqués au Verdon par le vapeur américain
JONANCY et 13 ont disparu avec le bâtiment.

Le sous-marin attaquant

C'était donc l'U 62 du Kptlt Ernst HASHAGEN

Cdlt

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Voici les destroyers américains qui ont récupéré les naufragés du DUPETIT THOUARS

WINSLOW



PORTER (avec un petit doute car je ne retrouve pas cette immatriculation à propos de ce navire)



DRAYTON



FANNING et WARRINGTON



TUCKER



Cdlt

[NIALA]

Bonjour olivier 12,

Bravo pour vos belles photos, en ce qui concerne le Porter vous pouvez lever le doute c'est bien lui sur la photo; son immatriculation au sein de l'US Navy était bien DD59, mais comme plusieurs destroyers anciens, il a été affecté après la guerre au Coast Guard il a donc porté l'immatriculation CG7 entre 1924 et 1933, il a été démoli en 1934.

Cordialement

Alain

[olivier 12]

Bonjour Alain,

Et merci pour ce renseignement. Le doute est donc levé.

Cordialement

Olivier

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Complément sur le WESTWARD HO, navire du convoi, torpillé le 8 Août 1918 par U 62 qui venait de couler DUPETIT THOUARS

Vapeur de 5643 t mis en service en Mars 1918 au chantier Columbia River SB Corp. De Portland (Oregon) pour le Gouvernement américain.
Longueur 125 m Largeur 16,5 m

Fin 1918 WAR SIRDAR Gouvernement britannique
1937 WESTWARD HO MARU
1938 IZAN MARU
Disparu des registres japonais en 1942

Navire équipé de deux canons : 1 de 6 livres à l’avant et 1 de 6 pouces à l’arrière
Capitaine NEWCOMB
70 hommes d’équipage dont 53 Américains
Traversée New York- Saint Nazaire.

Rapport de l'officier enquêteur

Ce vapeur faisait donc partie du convoi de 24 navires escorté depuis New York par DUPETIT THOUARS qui fut coulé vers 20h00 le 7 Août.
WESTWARD HO transportait 7200 t de divers (locomotives, munitions, barres d’acier, approvisionnements pour l’armée américaine).
Il était dans la ligne du centre et fut torpillé le 8 à 01h15 à hauteur de la cale 1 à tribord par 46°39 N et 10°42 W.
Après l’explosion de la torpille le navire donna une forte bande sur tribord, s’enfonça de l’avant et fut évacué. L’équipage prit place dans les embarcations et resta à proximité. Au lever du jour, voyant qu’il n’y avait pas de danger immédiat, on remonta à bord. On fit monter la pression et à 08h00 on mit en route. Mais il fut impossible de gouverner. Il fallut stopper et attendre l’arrivée de 6 destroyers américains qui prirent à leur bord les rescapés et continuèrent leur route au devant du convoi de troupes venant d’Amérique. Juste avant l’abandon, on vit un périscope à environ 1000 m et un des destroyers fonça dessus et lança plusieurs bombes. Pendant la traversée de retour, le convoi fut attaqué à trois reprises sans succès. Une torpille passa sous le FANNING et une autre à quelques mètres du ROE, tous deux destroyers américains.

WESTWARD HO fut heureusement ramené à Brest par des remorqueurs anglais et américains et son déchargement commença dans l’arsenal.

Contrairement à ce qui se produit généralement, les antennes n’ont pas été brisées et l’opérateur, interrogé à ce sujet, a déclaré que pour éviter la rupture il les avait à dessein laissées lâches. Cette précaution paraît de nature à diminuer les risques de rupture.

On note la faiblesse de l’armement de ce grand navire neuf, portant plus de 7000 tonnes de marchandises avec seulement deux canons dont une arme de 6 livres sans grande valeur.

Voici WESTWARD HO arrivant à Brest avec l’avant enfoncé



Son entrée dans la forme



Les dégâts provoqués par la torpille sur tribord avant



Cdlt