Bonsoir à tous,
Merci, un grand merci à Marpie, Bonifacio, Rutilius pour les précisions et les documents fournis.
J'ai de mon côté fait de la "généalogie" sur l'équipage du Mascara et j'ai eu la chance de retrouver des descendants... En particulier ceux du commandant Gout et du second Franceschi. Ils ont en leur possession de précieuses lettres envoyées à leurs épouses qui font avancer le sujet. Ces lettres sont datées entre le 15 et le 20 octobre 1917 soit pour les dernières 4 jours avant la disparition du Mascara.
En substance celles de Franceschi nous indiquent en date du 15/10/1917 que le Mascara a fait bon voyage et est arrivé à Bougie le 14/10/1917 à 9h00 du matin, le lendemain il est à Alger également à 9h00 du matin et procède au déchargement de je cite "nos poudres". Il ajoute: " Notre séjour à Alger sera probablement de plus longue durée que d'habitude par suite de réparations à la machine qui s'imposent avant notre départ et dont on à pas eu le temps nécessaire pour les faire à Marseille"....plus loin " Inutile de te dire que notre arrêt à Marseille est d'autant plus certain à notre retour que les réparations au navire deviennent de plus en plus nécessaires."
En date du 20/10/1917 il dit:"je m'ennuie passablement de me trouver ici, de toute ma navigation c'est la première fois qu'il m'arrive de rester aussi longtemps dans un port. Le temps s'est complètement remis au beau. Demain je t'enverrai un télégramme avant notre départ d'Alger et un second lundi de Bougie"
Celles du commandant Gout recoupent en tout point celles de Franceschi. Elle apportent même des précisions fort importantes et même un scoop...
A Alger il avoue à sa femme qu'il a accepté une mission pour le moins périlleuse mais avec prime et peut être avancement à la clé... Le Mascara a quitté Marseille avec 30 000 tonnes de ...dynamite de Pauline et détonateurs (d'où l'explication du déchargement de "nos poudres" de Franceschi). Si Pauline ne dit rien à personne, il me parle immédiatement: Dans les Pyrénées Orientales où je vis, il existait à cette époque, à 3km de Port Vendres une usine de fabrication de dynamite, à Paulilles exactement.
Le reste n'engage que moi... La CNM ne prend pas de risque avec ses bateaux les meilleurs pour ce "genre" de transport. Par contre elle doit s'entourer d'un bon équipage avec prime et peut être plus pour les convaincre. C'est un "salaire de la peur" avant l'heure...
Question: comment est composé l'équipage? Choix du commandant? de la CNM? en tout cas je le pense choisi et trié. La possibilité de "copinage" n'est pas exclue n'ont plus, Les corses sont en majorité de deux ou trois villages très proches. Les catalans idem. les algérois sont aussi bien représentés...
Muriani est un commis aux écritures de la CNM, c'est son premier embarquement.
Au niveau officier, trois vrais commandants qui ont eu chacun la responsabilité de bateaux de la CNM en tant que commandant... Gout, Franceschi, Calvani.
J'avais pensé comme Ar Brav (une pensée pour lui) à un moment que l'équipage avait été contraint et forcé d'embarquer...
Je ne comprends pas très bien que la dynamite ne soit pas partie de Port Vendre directement puisque la CNM avait son "quai" là bas. Mais bon il doit y avoir une bonne raison... Enfin et en relisant les "états de services" fournis par l'ENIM de Paimpol concernant mon arrière grand oncle, le Mascara quitte Marseille le 7 septembre 1917.
Il n'a pas du passer tout ce temps pour arriver le 14/10/1917 à Bougie... et il n'a pas non plus fait de réparations avant le départ!!!
Cargaison de retour, conforme à celle annoncée ou autre???
Les six noms cités sont aussi ceux des six seules fiches des Morts pour la France que l'on trouve sur le site Mémoire des Hommes... Je pense que cela est du à ce JO et explique pourquoi on ne retrouve pas la totalité de l'équipage...
Bref je continue encore à chercher, je vous remercie de tout ce que vous m'apportez comme traces concrètes sur ces faits, ainsi que votre expertise car je n'ai aucune connaissance en matière de "Marine".
Cordialement
Jean Paul Caveribère