Bonsoir à tous,
MARC FRAISSINET Navire auxiliaire (1917 – 1917)
Chantier :
Ateliers & Chantiers de Provence, Port de Bouc
Commencé : N.C.
Mis à flot : 25.08.1901
En service : 08.02.1917
Retiré : 28.10.1917
Caractéristiques : 3 060 t ; 314 ,1 x 44 x 26,3 pieds ; machine à triple expansion.
Armement : N.C.
Observations :
Premier navire construit par les chantiers de Port de Bouc. Cargo de la Compagnie Marseillaise de Navigation à Vapeur (Fraissinet)
08.02.1917 – 28.10.1917 : réquisitionné
28.10.1917 : torpillé par le sous-marin allemand UB 50 (KL Franz Becker) devant Bône, Algérie.
Cordialement,
Franck
MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Bonsoir Franck et tous,
Starke Reg. 1901 :
MARC FRAISSINET FR 1T (10)
3,060 Cie. Marseillaise de Nav. à Vapeur (Fraissinet & Cie.), Marseille 314.1 x 44.0
C Chant. & Atel. de Provence, Port de Bouc (5/02) #1
Torp. and sunk by UB 50, 28 Oct 1917, 20 miles NE of Cape Bengut, voy. Marseille - Bizerta

L'UB 50 avait entamé à Cattaro le 21.10 cette deuxième patrouille de sa carrière. Secteur assigné : la côte d'Afrique du Nord. Aux premiers jours de sa patrouille, le KL Becker note dans son KTB que le trafic est important sur l'axe Tunis-Alger et s'effectue le long de la côte avec généralement 1 ou 2 bâtiments d'escorte. C'est dans ce secteur qu'il rencontre le Marc Fraissinet qui est torpillé en plongée puis plus tard dans la journée, c'est le tour du vapeur italien Senegal.
L'UB 50 sera de retour à sa base le 15.11 après avoir coulé 3 autres vapeurs GB et US et endommagé un 4e qui parvint à séchouer. Ce sous-marin allait avoir une carrière bien remplie et devait s'illustrer en coulant le cuirassé HMS Britannia à 2 jours de la fin de la guerre. Mais ceci est une autre histoire...
Cdlt
Yves
Starke Reg. 1901 :
MARC FRAISSINET FR 1T (10)
3,060 Cie. Marseillaise de Nav. à Vapeur (Fraissinet & Cie.), Marseille 314.1 x 44.0
C Chant. & Atel. de Provence, Port de Bouc (5/02) #1
Torp. and sunk by UB 50, 28 Oct 1917, 20 miles NE of Cape Bengut, voy. Marseille - Bizerta

L'UB 50 avait entamé à Cattaro le 21.10 cette deuxième patrouille de sa carrière. Secteur assigné : la côte d'Afrique du Nord. Aux premiers jours de sa patrouille, le KL Becker note dans son KTB que le trafic est important sur l'axe Tunis-Alger et s'effectue le long de la côte avec généralement 1 ou 2 bâtiments d'escorte. C'est dans ce secteur qu'il rencontre le Marc Fraissinet qui est torpillé en plongée puis plus tard dans la journée, c'est le tour du vapeur italien Senegal.
L'UB 50 sera de retour à sa base le 15.11 après avoir coulé 3 autres vapeurs GB et US et endommagé un 4e qui parvint à séchouer. Ce sous-marin allait avoir une carrière bien remplie et devait s'illustrer en coulant le cuirassé HMS Britannia à 2 jours de la fin de la guerre. Mais ceci est une autre histoire...
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET

Marin disparu dans la nuit du 28 au 29 octobre 1917 avec le bâtiment.
- DAYSSON Joseph, né le 22 janvier 1884 à GUJAN (Gironde), Matelot de 3ème classe sans spécialité.
Cordialement. Malou
Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
You know cargo this steamer?
Ladislav
Ladislav
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Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Bonjour à tous,
Quelques renseignements sur le naufrage de ce navire
MARC FRAISSINET

Rapport du capitaine
Le 27 Octobre 1917, débarqué à Bône un contingent de spahis avec leurs bagages et 250 chevaux dont 5 tués par le mauvais temps pendant la traversée.
Appareillé le 28 Octobre à 14h00 pour Salonique, chargé de matériel de guerre et de munitions pour l'armée d'Orient embarqués à Marseille et ayant embarqué du fourrage en balles à Bône.
Avant l'appareillage, avons procédé à des réparations d'extrême urgence d'avaries dues au mauvais temps.
Temps à grains de NW. Mer un peu houleuse. Suivi les routes recommandées.
A 18h30, aperçu un petit bâtiment que nous reconnaissons comme étant le chalutier convoyeur ALBATROS 2.
Vent de NW fraîchissant, mer devenant grosse avec forts grains de NW.
A 20h30, par 37°10 N et 08°37 E, violente explosion par le travers de la soute à charbon bâbord qui ébranle tout le navire et soulève une formidable colonne d'eau, de charbon et de feu. Les embarcations de bâbord sont démolies. La TSF ne fonctionne plus car le tuyau d'arrivée d'essence au groupe électrogène a été coupé et on ne peut le démarrer. Aucun signal n'est donc envoyé.
Le navire donne une forte gite sur bâbord. Le transmetteur d'ordre de la passerelle a été démoli.
Nous avons été frappés par une torpille.
J'envoie le second capitaine faire stopper les machines. Mais le compartiment machine est déjà envahi par l'eau. L'officier de quart a déjà fermé la soupape et fait évacuer.
Mis aux postes de combat et d'évacuation car le navire s'enfonce rapidement. Coupé les saisines des embarcations bâbord et des radeaux de l'avant.
Jeté à la mer les papiers et les documents secrets dans un sac plombé. Après avoir vérifié qu'il ne reste personne à bord, embarqué dans un canot alors que le pont est déjà immergé. La pontée a été entièrement enlevée par la mer qui balaie le château central. Nous nous écartons du navire.
Sommes recueillis par ALBATROS 2 dans un laps de temps relativement court vu les circonstances et l'état de la mer. Effectué l'appel et constaté l'absence du matelot Nourry Eugène, ainsi que d'un matelot passager de l'EROS. Effectué alors des recherches au milieu des épaves. Au bout de trois heures, nous retrouvons le matelot Nourry, seul sur un radeau et très abattu.
Le passager disparu s'était jeté à l'eau afin d'atteindre une embarcation et a coulé à pic, peut-être victime d'une congestion.
A 23h45, le MARC FRAISSINET, qui flottait encore, disparaît.
Je signale le grand sang-froid des officiers, la belle conduite du 1er chauffeur Pietri, du maître d'équipage Pesce, du quartier maître canonnier Lelias qui n'a quitté son poste qu'au dernier moment et sur mon ordre, ainsi que des convoyeurs militaires Arnal et Guillaumont.
Le sous-marin attaquant
C'était donc l'UB 50 du KL Franz BECKER
Cdlt
Quelques renseignements sur le naufrage de ce navire
MARC FRAISSINET

Rapport du capitaine
Le 27 Octobre 1917, débarqué à Bône un contingent de spahis avec leurs bagages et 250 chevaux dont 5 tués par le mauvais temps pendant la traversée.
Appareillé le 28 Octobre à 14h00 pour Salonique, chargé de matériel de guerre et de munitions pour l'armée d'Orient embarqués à Marseille et ayant embarqué du fourrage en balles à Bône.
Avant l'appareillage, avons procédé à des réparations d'extrême urgence d'avaries dues au mauvais temps.
Temps à grains de NW. Mer un peu houleuse. Suivi les routes recommandées.
A 18h30, aperçu un petit bâtiment que nous reconnaissons comme étant le chalutier convoyeur ALBATROS 2.
Vent de NW fraîchissant, mer devenant grosse avec forts grains de NW.
A 20h30, par 37°10 N et 08°37 E, violente explosion par le travers de la soute à charbon bâbord qui ébranle tout le navire et soulève une formidable colonne d'eau, de charbon et de feu. Les embarcations de bâbord sont démolies. La TSF ne fonctionne plus car le tuyau d'arrivée d'essence au groupe électrogène a été coupé et on ne peut le démarrer. Aucun signal n'est donc envoyé.
Le navire donne une forte gite sur bâbord. Le transmetteur d'ordre de la passerelle a été démoli.
Nous avons été frappés par une torpille.
J'envoie le second capitaine faire stopper les machines. Mais le compartiment machine est déjà envahi par l'eau. L'officier de quart a déjà fermé la soupape et fait évacuer.
Mis aux postes de combat et d'évacuation car le navire s'enfonce rapidement. Coupé les saisines des embarcations bâbord et des radeaux de l'avant.
Jeté à la mer les papiers et les documents secrets dans un sac plombé. Après avoir vérifié qu'il ne reste personne à bord, embarqué dans un canot alors que le pont est déjà immergé. La pontée a été entièrement enlevée par la mer qui balaie le château central. Nous nous écartons du navire.
Sommes recueillis par ALBATROS 2 dans un laps de temps relativement court vu les circonstances et l'état de la mer. Effectué l'appel et constaté l'absence du matelot Nourry Eugène, ainsi que d'un matelot passager de l'EROS. Effectué alors des recherches au milieu des épaves. Au bout de trois heures, nous retrouvons le matelot Nourry, seul sur un radeau et très abattu.
Le passager disparu s'était jeté à l'eau afin d'atteindre une embarcation et a coulé à pic, peut-être victime d'une congestion.
A 23h45, le MARC FRAISSINET, qui flottait encore, disparaît.
Je signale le grand sang-froid des officiers, la belle conduite du 1er chauffeur Pietri, du maître d'équipage Pesce, du quartier maître canonnier Lelias qui n'a quitté son poste qu'au dernier moment et sur mon ordre, ainsi que des convoyeurs militaires Arnal et Guillaumont.
Le sous-marin attaquant
C'était donc l'UB 50 du KL Franz BECKER
Cdlt
olivier
Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Le chalutier Albatros (II), utilisé comme patrouilleur et ayant recueilli la quasi totalité de l'équipage du Marc Fraissinet, était commandé par le premier-maître timonier Mathurin Le Guilloux, né le 17 septembre 1869, inscrit maritime le 18 avril 1883, à Vannes, n° 741, qui a d'abord navigué à la pêche, au cabotage à voile, au long cours à voile et au long cours sur les vapeurs. Il totalisait ainsi 67 mois et vingt jours de navigation avant d'entrer dans la Marine le 25 septembre 1889. Il la quitte le 17 septembre 1925 atteint par la limite d'âge au grade d'officier de première classe des équipages. Une biographie lui a été consacré par André Cormerais, Sur les flots, une vie de marin au service de la France, Imprimerie G. Vatar, Rennes, 1928, 242 pages. La perte du Marc de Fraissinet est décrite dans la troisième partie, chapitre III, pages 137 à 146.
Memgam
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Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Bonjour à tous,
Complément sur MARC FRAISSINET
Avant son torpillage du 27 Octobre 1917, MARC FRAISSINET avait déjà croisé la route d’un sous-marin.
Rapport d’enquête
Le 28 Mai 1917, MARC FRAISSINET, 3406 tx, capitaine Michel LELIEVRE inscrit à Saint Nazaire n° 226, affrété par le gouvernement français, effectue une traversée Marseille-Salonique. Il est escorté par un bâtiment type D’IBERVILLE dont le capitaine ignore le nom, et qui suit une route en lacets à 500 m sur l’arrière.
A 19h50, il se trouve par 37°30 N et 05°29 E faisant route au S23E à 7 nœuds (nota : MARC FRAISSINET fait route vers la côte algérienne avec peut-être une escale prévue à Djidjelli, voire même Bizerte)
Très beau temps, légère brise d’Est, mer plate, visibilité parfaite.
Aperçu le sillage d’une torpille provenant d’un point situé à 400 m par 7 quarts tribord et qui va couper le bâtiment à 25 m sur l’arrière de l’étrave.
Mis la barre à gauche toute, sifflé 3 coups brefs plus 1 coup long et appelé l’équipage aux postes de combat.

Au moment de l’attaque, les chauffeurs procédaient au décrassage des foyers et le bâtiment ne marchait plus qu’à 7 nœuds au lieu de 9 auparavant. Cette circonstance particulière, ainsi que la manœuvre immédiate du capitaine, ont sans doute sauvé le navire. La torpille est passée à ranger l’avant.
Le sous-marin attaquant
N’est pas identifié.
On pourrait penser au KUK U4 de Rudolf SINGULE, mais sans aucune certitude.
Cdlt
Complément sur MARC FRAISSINET
Avant son torpillage du 27 Octobre 1917, MARC FRAISSINET avait déjà croisé la route d’un sous-marin.
Rapport d’enquête
Le 28 Mai 1917, MARC FRAISSINET, 3406 tx, capitaine Michel LELIEVRE inscrit à Saint Nazaire n° 226, affrété par le gouvernement français, effectue une traversée Marseille-Salonique. Il est escorté par un bâtiment type D’IBERVILLE dont le capitaine ignore le nom, et qui suit une route en lacets à 500 m sur l’arrière.
A 19h50, il se trouve par 37°30 N et 05°29 E faisant route au S23E à 7 nœuds (nota : MARC FRAISSINET fait route vers la côte algérienne avec peut-être une escale prévue à Djidjelli, voire même Bizerte)
Très beau temps, légère brise d’Est, mer plate, visibilité parfaite.
Aperçu le sillage d’une torpille provenant d’un point situé à 400 m par 7 quarts tribord et qui va couper le bâtiment à 25 m sur l’arrière de l’étrave.
Mis la barre à gauche toute, sifflé 3 coups brefs plus 1 coup long et appelé l’équipage aux postes de combat.

Au moment de l’attaque, les chauffeurs procédaient au décrassage des foyers et le bâtiment ne marchait plus qu’à 7 nœuds au lieu de 9 auparavant. Cette circonstance particulière, ainsi que la manœuvre immédiate du capitaine, ont sans doute sauvé le navire. La torpille est passée à ranger l’avant.
Le sous-marin attaquant
N’est pas identifié.
On pourrait penser au KUK U4 de Rudolf SINGULE, mais sans aucune certitude.
Cdlt
olivier
Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Bonjour Olivier, bonjour à tous
Je n'ai pas d'exemples de s/m austro-hongrois patrouillant aussi loin de ses bases particulièrement en Méditerranée occidentale. Il faut plutôt orienter la recherche du côté d'un U-Boot allemand.
Amts
Yves
Je n'ai pas d'exemples de s/m austro-hongrois patrouillant aussi loin de ses bases particulièrement en Méditerranée occidentale. Il faut plutôt orienter la recherche du côté d'un U-Boot allemand.
Amts
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
Bonsoir Olivier,
as Yves said, no austrian submarine operates that far West. You can say that the Austrians never went farther West than Pantelleria.
In this case U 33 (Kptlt. Gustav Siess) was the attacker and the escort was D'IBERVILLE herself. According to british files she (D'IBERVILLE) fired some shots from her gun.
Oliver
as Yves said, no austrian submarine operates that far West. You can say that the Austrians never went farther West than Pantelleria.
In this case U 33 (Kptlt. Gustav Siess) was the attacker and the escort was D'IBERVILLE herself. According to british files she (D'IBERVILLE) fired some shots from her gun.
Oliver
Re: MARC FRAISSINET - Compagnie FRAISSINET
bonsoir
je suis l'arriere-petit-fils du maitre d'équipage du "Marc Fraissinet" Pesce Philippe .
Je souhaiterais savoir s'il existe une photo de ce navire , j'attend vos réponses.
voici un mémorandum qu'il a reçu lorsqu'il a embarqué sur le vapeur "Henri fraissinet".

je suis l'arriere-petit-fils du maitre d'équipage du "Marc Fraissinet" Pesce Philippe .
Je souhaiterais savoir s'il existe une photo de ce navire , j'attend vos réponses.
voici un mémorandum qu'il a reçu lorsqu'il a embarqué sur le vapeur "Henri fraissinet".
