AMIRAL CHARNER - Croiseur cuirassé Marine Nationale

[dbu55]

Bonjour à toutes et à tous,

A propos de

ARCELLA Raphaël, né le ... à ..., Matelot de 2ème classe Gabier.

ARGELLA Raphaël né le 10/12/1891 à Sète (Hérault), Matelot de 2ème Classe Gabier - Décédé le 08/02/1916 (24 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

BACLE Abel, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.

BÂCIE Abelné le 05/08/1895 à Saintes (Charente-Maritime (Charente-Inférieure en 1914)), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

BONDEYEEL Paul Cornil Gaston, né le ... à ...., Matelot de 3ème classe sans spécialité.

BONDEWEL Paul Cornil Gaston né le 19/05/1896 à Saint-Pol-sur-Mer (Nord), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (19 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

BOUCAL Joseph, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.

BOUCAT Joseph Urbain Raymond né le 22/07/1893 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (22 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

BRAYELET Marius Charles, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.

BRAVELET Marius Charles Antoine né le 11/06/1895 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

BRUNEL Paul, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.

BRUNEL Paul né le 05/05/1893 à Saint-Jean-du-Gard (Gard), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (22 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

CARIOU Pierre, né le ... à ..., Quartier-Maître Fusilier.--- Matricule 48053

CARIAU Pierre né le 09/08/1889 à Toulon (Var), Quartier Maître Fusilier - Décédé le 08/02/1916 (26 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

GAUTHIER Jean, né le ... à ..., Mtaelot de 2ème classe Canonnier.--- Matricule 54194, 5ème arrdt maritime

GAUTHIER Jean né le 12/03/1890 à Saint-Vivien (Gironde), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (25 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

GOUTTERAND Georges, né le... à ..., Matelot de 2ème classe Électricien.--- Matricule 34206, 1er arrdt maritime

GOUTTERAUD Georges né le 03/12/1894 à Paris (Paris (Seine en 1914)), Matelot de 2ème Classe Electricien - Décédé le 08/02/1916 (21 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

HA(???)ER Louis, né le... à ..., Premier Maître Fusilier.--- Maticule 7119 à Lorient.

HALPER Louis né le 13/03/1874 à Quéven (Morbihan), Premier Maître Fusilier - Décédé le 08/02/1916 (41 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

HAREAUT Pierre, né le...à ..., Matelot de 2ème classe Chauffeur provisoire.--- Matricule 2314 à Bayonne

HARCAUT Pierre né le 13/06/1895 à Boucau (Pyrénées-Atlantiques (Basses-Pyrénées en 1914)), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

JOACHIN Nourré Clovis, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe Chauffeur provisoire.--- Matricule 2636 à Libourne

JOACHIM Nourré Clovis né le 22/03/1895 à Saint-Michel-de-Rivière (Dordogne), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

KERMAREC François Marie, né le... à ..., Matelot de 2ème classe.--- Matricule 101759, 2ème arrdt maritime

KERMARREC François Marie né le 30/10/1897 à Plougastel-Daoulas (Finistère), Matelot de 2ème Classe Canonnier - Décédé le 08/02/1916 (18 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

Le GALL Yves Alexis, né le ... à ..., sans spécialité. --- Matricule 1608 à Camaret.

LE GALL Yves Marie né le 23/02/1892 à Saint-Pierre-Quilbignon (Aujourd'hui Brest) (Finistère), Matelot de 3ème Classe - Décédé le 08/02/1916 (23 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

Le MÉZET Eugène, né le ... à ..., sans spécialité.--- Matricule 3730 à Lorient.

LE NEZET Eugène Marie né le 28/05/1886 à Riantec (Morbihan), Matelot - Décédé le 08/02/1916 (29 Ans) - A bord de l'AMIRAL CHARNER Disparu en mer

SÉVIGNON Louis Antoine Marie, né le ... à ..., sans spécialité.--- Matricule 2764 à Quimper.

LE SEVIGNON Louis Antoine Marie né le 12/07/1890 à Combrit (Finistère), Matelot de 3ème Classe Fusilier Auxiliaire - Décédé le 08/02/1916 (25 Ans) - A bord de l'AMIRAL CHARNER Disparu en mer

PAOLI Jean, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.--- Matricule 1984 à Ajaccio

PAOLI Jean né le 13/01/1895 à Ajaccio (Corse-du-Sud), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (21 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

PÉRON Jean Pierre, né le ... à ..., Quartier-Maître Chauffeur.--- Matricule 78970, 2ème arrdt maritime.

PÉRON Jean Pierre né le 14/12/1880 à Plouégat-Guerrand (Finistère), Quartier Maître Chauffeur - Décédé le 08/02/1916 (35 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER ERREUR sur liste MDH - Nom : Jean Marie

PIÉTRI Louis, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.--- Matricule 5553 à Bastia

PIÉTRI Louis né le 11/08/1893 à Luri (Haute-Corse), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (22 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

PISSIMBON Joseph Baptistin, né le ... à ..., Matelot de 3ème classe sans spécialité.--- Matricule 7415 à Marseille

PISSINBON Joseph Baptistin né le 09/07/1895 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

RANSON Hilaire Marcel, né le ... à ..., Matelot de 2ème classe sans spécialité.--- Matricule 57430, 5ème arrdt maritime

RAUSON Hilaire Marcel né le 31/01/1897 à Alger (Algérie (Département d'Alger en 1914)), Matelot de 3ème Classe Canonnier - Décédé le 08/02/1916 (19 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

RUMIGO Jean Joseph, né le ... à ..., Second Maître Canonnier.--- Matricule 2992 à Auray.

RUNIGO Jean Joseph né le 01/01/1889 à Ploëmel (Morbihan), Second Maître Canonnier - Décédé le 08/02/1916 (27 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

TOREILLES Joseph, né le ... à ..., Matelot de 1ère classe Clairon.--- Matricule 53728, 5ème arrdt maritime.

TORREILLES Joseph Adolphe Michel né le 26/12/1887 à Bravas (Pyrénées-Orientales), Matelot de 2ème Classe Clairon - Décédé le 08/02/1916 (28 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

LACOSTE Joseph, né le ... à ..., Chauffeur.--- Matricule 3050 à Libourne.

LACOSTE Joseph né le 15/03/1895 à Vayres (Gironde), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

LEBOBE Joseph Fernand, né le ... à ..., Chauffeur).--- Matricule 38421, 1er arrdt maritime

LELOBE Joseph Fernand né le 13/01/1896 à Landricourt (Marne), Matelot de 2ème Classe Chauffeur - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

SAMMARTIN Moïse, né le ... à ..., Chauffeur.--- Matricule 3260 à Narbonne

SANMARTIN Moïse né le 02/02/1895 à Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (20 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

SCINICARIELLO Casimir Alexandre, né le ... à ..., sans spécialité.--- Matricule 2348 à Sète

SCINICARRIELLO Casimir Alexandre né le 15/12/1892 à Sète (Hérault), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (23 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

MANCEYRON Fernand Alphonse, né le ... à ..., sans spécialité--- Matricule 15795, 4ème arrdt maritime.

MONCEYRON Fernand Alphonse né le 25/02/1894 à Ronsenac (Charente), Matelot de 3ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 08/02/1916 (21 Ans) - Disparu en mer à bord de l’AMIRAL CHARNER

Cordialement
Dominique

[olivier 12]

Bonjour à tous,

AMIRAL CHARNER

Voici les copies des télégrammes échangés par les autorités navales lors de la perte du croiseur AMIRAL CHARNER.

09/02/16

Amiral Jeanne d’Arc à Marine Paris

Desaix bien arrivé à Port Saïd. AMIRAL CHARNER aurait du rentrer ce matin de la croisière de Syrie. Pas de TSF depuis plus de 36 heures. Crains accident en raison de la présence de sous-marins sur la côte. Fais effectuer recherches par tous les chalutiers français et anglais disponibles.

10/02/16

Amiral France à Marine Syrie

Amiral 3e escadre m’a signalé sans nouvelles depuis 36 heures CHARNER parti de Rouad le 7 au soir pour Syrie et Port Saïd.
Recherches faites par chalutier PARIS II et chalutiers anglais.
Expédié TEMERAIRE que je détache à la 3e escadre.

12/02/16

Amiral Jeanne d’Arc à Marine Paris

Toujours aucun indice sérieux sur AMIRAL CHARNER. Appareille avec JEANNE D’ARC pour renforcer exploration au large. TEMERAIRE va concourir à la recherche aussitôt petites réparations et ravitaillement terminés.

12/02/16

Amiral France à Marine Paris

HACHE parti ce matin pour rallier 3e escadre.
D’ESTREE va rallier de Corfou.
Absence complète de nouvelles AMIRAL CHARNER justifie toutes les inquiétudes.
En accord avec commandant en chef italien et amiral De Gueydon envoie EDGARD QUINET de Brindisi à Corfou. Canal d’Otrante étroitement surveillé par trois grands croiseurs français.
Envoi d’une division cuirassée de Valence n’est à priori pas désirable pour l’instant.

13/02/16

Marine Paris à Amiral France

Télégramme de Berlin annonce qu’un sous-marin a coulé le 8 Février dans le sud de Beyrouth un cuirassé français. Le bâtiment aurait coulé en deux minutes.

13/02/16 12h10

Amiral Jeanne d’Arc à Marine Paris

AMIRAL CHARNER est perdu, sans doute torpillé au large de Beyrouth. Retrouvé un radeau qui portait 14 hommes, avec un seul survivant.

13/02/16 20h00

Amiral Jeanne d’Arc à Marine Paris

- Seul survivant AMIRAL CHARNER , CARIOU Joseph quartier maître canonnier, matricule 93053 Lorient. Prévenir sa femme au village de Port Clet par Clohars Carnoët. (Finistère)

- AMIRAL CHARNER torpillé le 8 Février à 07h00 a coulé en deux minutes. Aucune embarcation mise à la mer. Seulement deux radeaux dont un a chaviré. Le second est celui retrouvé. Les recherches continueront demain.

13/02/16 21h00

Amiral France à Marine Paris

AMIRAL CHARNER a été frappé au cours d’une mission d’avant garde. L’armée navale est fière de lui.

Un télégramme de Berlin a annoncé son torpillage par un sous-marin.

15/02/16

Amiral Moreau commandant 3e escadre à Vice-Amiral commandant 1ère armée navale

L'unique survivant de l'AMIRAL CHARNER est le quartier maître canonnier Joseph Marie Cariou.
Malgré 5 jours passés sur un petit radeau sans boire ni manger, j'ai bon espoir qu'il sera rapidement remis.
Il n'a pas encore été possible de l'interroger sérieusement. De toutes façons, il ne connaissait presque personne sur AMIRAL CHARNER, n'étant embarqué que depuis 15 jours.
Il est certain que rien dans sa déposition ne permettra de mettre en évidence des actes de courage permettant des citations individuelles.
La catastrophe a été trop soudaine et trop brutale.

Je vous demande pour lui la médaille militaire avec une citation à l'ordre de l'Armée Navale pour le motif suivant :

"Unique survivant de l'AMIRAL CHARNER, recueilli après 5 jours passés sur un radeau, ayant vu disparaître successivement ses compagnons épuisés, n'a eu d'autre soutien que sa vigueur physique et sa haute énergie morale."

Voici le texte exact de la citation



Cdlt

[olivier 12]

Bonjour à tous,

AMIRAL CHARNER

Voici un condensé du rapport envoyé par l’amiral MOREAU, commandant la 3e escadre (amiral JEANNE D’ARC dans les télégrammes), à l’amiral chef d’état-major de la Marine (Amiral France).
Ce rapport explique le déroulement des recherches effectuées pour retrouver le croiseur.

« Le 7 Février AMIRAL CHARNER relâche à Rouad et en repart le même jour à 21h00. Ses instructions lui enjoignent d’être le 9 à Port Saïd. Son télégramme de départ est le dernier qui nous parviendra.

Le 8 Février à 13h30, nous attaquons en vain ce bâtiment par trois fois, par TSF. Le temps est orageux. Un signal du POTHUAU met sept heures et demie avant d’être passé. En outre, nous savons que la TSF du CHARNER marche mal depuis quelque temps. Le télégramme n’étant pas très urgent, on sursoit à son envoi.

Dans la nuit du 8 au 9 Février, la CHARNER, qui n’a pas envoyé dans la soirée son signal de position, est attaqué à nouveau par TSF sans succès.

Le 9 Février au matin, tous les petits navires susceptibles de patrouiller sont envoyés à sa recherche.

A Port Saïd, le PARIS n’a pas terminé l’installation de son canon de 100 mm. On y travaille sans relâche, mais il ne pourra appareiller qu’à 16h00. Il fera route une heure plus tard après avoir vérifié son installation d’artillerie par trois tirs.

Le SURMULET, arrivé de Castellorizo depuis 2 jours pour remplacer sa pièce de 47 mm par une pièce de 65 mm, reçoit l’ordre de remonter en hâte ses machines et de remettre en place la pièce déjà démontée. Il appareille à 09h30 sous le commandement du lieutenant de vaisseau LABONNE, de la JEANNE D’ARC.

L’amiral WAMYSS met à notre disposition le chalutier CARL KITCHENER, non muni de TSF, qui croisait devant Port Saïd. Il appareille à 20h00 sous les ordres de l’enseigne de vaisseau (nom illisible) de la JEANNE D’ARC.

Le NORD CAPER est à Famagouste où il fait un voyage de ravitaillement pour Rouad. Il reçoit l’ordre d’appareiller dès le 9 au matin, mais le mauvais temps l’en empêche. Il ne pourra prendre la mer que le 10 au soir.

Le LABORIEUX ne peut appareiller de Rouad que le 9 à 15h45.

C’est donc seulement le 10 Février que les recherches commencent à être effectives.

Je rappelle l’AMIRAL AUBE qui s’avance entre Chypre et Port Saïd et fait explorer méthodiquement par le POTHUAU qui rentre de Castellorizo toute la zone du large.

Le TUNISIEN, jusque là en avarie, appareille le 11 Février à 14h00 pour Rouad et participe aux recherches.

Toutes les recherches s’avérant infructueuses, j’appareille moi-même avec la JEANNE D’ARC le 12 Février et explore une zone située à 50 milles des côtes, tandis que nos patrouilleurs la serrent de plus près.

Le 13 Février à 07h00 du matin, dans des parages déjà explorés, le LABORIEUX retrouve l’unique petit radeau portant le quartier-maître canonnier Joseph Marie CARIOU, immatriculé à Lorient. 13 de ses 14 occupants ont succombé.
Le LABORIEUX le recueille et lui donne les premiers soins. Son état est d’ailleurs satisfaisant. Le 14 Février à 01h00 du matin, il est transféré sur la JEANNE D’ARC au moyen d’un cadre, mais sans danger.

On ne peut encore l’interroger étant donné les grands ménagements qu’exige son état.
Il est toutefois établi qu’AMIRAL CHARNER a été torpillé le 8 à 07h00 du matin, alors que tout l’équipage était sur le pont.
La torpille a frappé sur tribord avant dans un grand compartiment. Le navire a continué sur son erre avec l’avant enfoncé, puis a chaviré et coulé en 2 ou 3 minutes. Aucune embarcation n’a pu être amenée et seuls deux radeaux ont surnagé.
Il y avait beaucoup d’hommes à la mer et le remous provoqué par le bâtiment en chavirant a noyé la plupart d’entre eux. Il n’est resté finalement qu’un seul radeau portant 2 officiers et 12 hommes.
Le temps, très beau jusqu’alors, est devenu mauvais dans la soirée et le radeau s’est retourné. Cinq ou six rescapés se sont alors noyés. Nous n’avons pas plus de renseignements pour l’instant.

J’ai donné l’ordre au PARIS et au TEMERAIRE de poursuivre les recherches et j’ai fait route sur Port Saïd avec la JEANNE D’ARC, après avoir rendu les honneurs à nos vaillants marins sur le lieux de la catastrophe.

Cet événement est un des épisodes de guerre auxquels nous devons être préparés et faire face courageusement. Je ressens plus que quiconque la perte de l’AMIRAL CHARNER car j’avais depuis longtemps pour le commandant CAUSSE autant d’estime que d’affection. C’était un marin de premier ordre en qui j’avais la plus grande confiance. Il avait des officiers de premier ordre et un équipage excellent. Ils sont morts pour la Patrie, de la mort que nous devons tous souhaiter.

Signé : MOREAU


Le récit exact du naufrage et de la survie du quartier-maitre Cariou, que l'on trouve dans le dossier CHARNER est conforme aux récits rapportés dans les posts qui ont précédé.

Cdlt

[Rutilius]

Bonjour à tous,

• Annales du sauvetage maritime (Société centrale de sauvetage des naufragés), 1er et 2e trim. 1916, p. 70 et 71 — Morts pour la Patrie (Troisième liste).

« MORELLO (François), canotier de sauvetage au Grau-du-Roi (Gard), englouti avec l’Amiral-Charner, le 8 février 1916, sur la côte de Syrie. »

— MORELLO François, né le 19 octobre 1888 au Grau-du-Roi (Gard) et y domicilié, mort le 8 février 1916, « disparu en mer à bord de l’Amiral-Charner ». Matelot de 3e classe sans spécialité, inscrit au quartier de Sète, n° 553 (Jug. Trib. civ. 1re inst. Toulon, 29 août 1916, transcrit le 16 oct. 1916 au Grau-du-Roi).

[Nenesse]

Bonjour;
Je suis le petit neveu du matelot de 3ème classe Chouart Emile, disparu à bord de l'Amiral Charner, au large de la Syrie. Mon grand-père Leruth Henri faisait également partie de l'équipage, mais sauvé parce que débarqué quelques temps plus tôt pour occuper physiquement l'îlot Rouad. Je possède une photo de marins embarqués sur ce bateau, dont mon grand oncle, si cela intéresse quelqu'un...

[Yves D]

Bonsoir Nenesse
Je pense que cette photo peut en intéresser plus d'un aussi si vous pouviez la faire paraître dans un prochain post sur ce fil, ce serait très apprécié.
cordialement
Yves

[Nenesse]

Bonsoir, et excusez ma lenteur pour répondre... En fait, j'ai recherché et retrouvé plusieurs photos dont celle-ci. Il m'a fallu également auditionner ma mère puis mon cousin pour apporter un témoignage rigoureux sur cette affaire. Le voici: Emile CHOUART, mon grand oncle, s'est engagé jeune dans la royale (probablement à 17 ans). Né en 1895, cela nous mène vers début 1913. Sur cette photo prise avant guerre, il est le troisième en partant de la gauche, sa bande de béret indique "10° compagnie". Il n'est donc pas encore embarqué sur l'Amiral Charner. La photo est datable, à mon avis, de début 1914. Je n'ai aucune idée de l'identité des autres matelots.
Je vous livre le témoignage de ma mère sur ces évènements:
"Emile avait été remarqué par les officiers de l'Amiral Charner pour sa présentation parfaite et son sérieux, c'est pourquoi ils l'avaient choisi comme serveur pour leurs repas. Les officiers déjeunaient à l'extérieur, et pour cette raison mon arrière grand mère était persuadée qu'il avait pu facilement s'extraire du bateau au moment du torpillage et était donc certainement encore vivant. Elle était apparentée au maire de Saint Denis qui lui a délivré un laisser-passer pour Marseille (document obligatoire en ce temps de guerre) et s'est rendue à l'hôpital de la Timone (orthographe approximative) où elle a pu rencontrer Joseph Cariou. Celui-ci ne lui a apporté aucune précision sur le sort de son fils, et elle est rentrée fortement déprimée. Cette affaire a entrainé un profond traumatisme dans la famille (mon arrière grand mère a perdu son mari en 1915, son fils en 1916, une de ses filles en 1918)
Je prépare d'autres photos, dont une prise à bord de l'Amiral Charner. Je suis bien sûr intéressé par vos remarques ou précisions concernant mon message, n'hésitez pas à me contacter.
Nénesse.

[Nenesse]

[Nenesse]

Comme promis, quatre photos.
- La première est une mise en scène patriotique. Le portrait manquant est celui d'Emile Chouart que mon arrière grand mère a découpé pour mettre dans un médaillon. Nous n'avons pas retrouvé ce médaillon. Le marin en haut à droite est mon grand père, Henri Leruth. Je n'ai aucune information sur les trois autres, des amis proches, bien sûr. Comme indiqué sur le pannonceau en bas à doite, nous sommes en campagne de guerre 1914-1915, les bandes des bonnets sont bien marqués "Amiral Charner". Nous avons toujours celui de mon grand père.
- La seconde, d'une qualité désastreuse, est prise sur le bateau. La définition est modeste, mais nous reconnaissons au milieu Henri Leruth, et à droite Emile Chouart, qui écrit à ses parents (il ignore encore le décès de son père). En regardant bien, on aperçoit un personnage avec une casquette, à hauteur des genoux entre les deux personnages de droite. La carte est datée de Navarin, 20 Avril 1915. Mon grand père a conservé cette carte toute sa vie dans son portefeuille parce qu'elle était la dernière photo d'Emile.
- La troisième date de début 1920, elle a été prise à Paris. Henri Leruth arbore fièrement sa croix de guerre et ses six "sardines" d'épaule.
- La quatrième est prise à Brest, juste après guerre, mon grand père est en convalescence après d'importants soins dentaires. On voit mieux sur cette photo les deux galons de quartier maître. J'ignore sur quel bâtiment il a terminé la guerre après le torpillage de l'Amiral Charner, son livret militaire est toujours dans nos affaires, nous allons le chercher.
Merci de me faire part de vos commentaires, et bien sûr de vos documents...
Je travaille à d'autre informations, pour bientôt.
Nénesse.

[Nenesse]