AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

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IM Louis Jean
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Re: AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,

Le 17 janvier 1917, des renforts du 58e RI, à destination de Salonique, embarquaient sur ce navire. Il était armé de deux canons de 75, amarrés à l'entrée des coursives. Dans la nuit du 23 au 24, après avoir passé Pathmos, il entre en collision avec le NIVERNAIS, qui lui arrache l'ancre de bâbord et laisse dans ses flancs une des siennes, avec un morceau de chaîne. L'avant est éventré et le servo-moteur endommagé. L'équipage tente d’ôter la chaîne qui trainait avec le mât de charge mais ce dernier casse, contusionnant deux ou trois matelots et fracturant le bras du second, obligeant à couper la chaîne. Le navire finit sa route en zigzags à cause de l'avarie du servo-moteur et, après avoir perdu le convoi, atteint Salonique le 25 janvier.

Source "P.C. de compagnie" par Maurice Constantin-Weyer.


Image
Source Europeana

Cordialement
IM Louis Jean
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Svenja
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Re: AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Svenja »

Bonsoir

J'ai trouvé par hasard les actes des décès des quatres matelots du vapeur "Amiral Olry". On les trouve en ligne dans les registres de décès de Le Havre de l'an 1918. Il y a d'autres actes de décès des matelots qui sont mort pour la France en mer.

http://recherche.archivesdepartementale ... &page_ref=

Ce sont les quatres qui sont mentionnés "disparus lors du naufrage" dans la liste d'équipage et des passagers.
Il y a date et lieu de naissance, les noms des parents, le nom d'épouse, date et lieu de mariage, lieu de domicile.

Cordialement
Svenja
Je sais lire et écrire allemand, anglais et français. Je peux vous aider avec les recherches en Allemagne. Je suis intéressé aux sujet de prisonniers de guerre et aux internés militaires en Suisse.
Rutilius
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Re: AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Rutilius »

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Bonsoir à tous,


■ Traversées.


— 19 octobre 1916 : Débarque à Salonique 136.980 litres d’essence pour avions et 57.700 litres d’essence pour automobiles destinés au Dépôt des ingrédients du Parc aéronautique de Salonique.

Journal des marches et opérations du Parc aéronautique de Salonique – 15 juin ~ 1er déc. 1916 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote 26 N 95/4, p. num. 34.

« 19 octobre 1916. — [...] Arrivage au Dépôt des ingrédients du Parc par bateau (Amiral-Olry) de 136.980 litres Essence avion et 57.600 litres Essence auto. [...] ».


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

— 8 ~ 17 décembre 1916 : Transporte de Marseille à Salonique le personnel de la Section de munitions du 143e Régiment d’artillerie lourde coloniale, constituée le 4 novembre 1916 à Joigny (Yonne) et placée sous le commandement du capitaine Vallade, du 5e Escadron du train des équipages militaires.

Le matériel de la section, soit 16 camions Berliet 22 H.P., type C.B.A., et 2 voitures de tourisme Renault, fut embarqué sur le cargo portugais Alentejo.

• « Historique du 143e régiment d’artillerie lourde coloniale. 1914~1918. », éd. Bouchet, Toulon, sans date, in-16, 72 p.


Image

(p. 5).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Rutilius »

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Bonsoir à tous,


■ Historique (complément).


— 1er et 2 octobre 1911 : Près de l’île du Tigre, à 78 milles environ dans le N.N.-O. de Tourane (Indochine) – aujourd’hui Da Nang (Viêt-nam) –, se porte au secours du paquebot mixte Colombo, de la Compagnie de navigation mixte, et parvient à remorquer ce bâtiment jusqu’en rade de Tourane, où il sera néanmoins considéré perte totale.


Journal officiel du 28 avril 1911, p. 3.372 et 3.373.

AMIRAL-OLRY - Récompenses - J.O. 28-IV-1911 bis - Capture.JPG
AMIRAL-OLRY - Récompenses - J.O. 28-IV-1911 bis - Capture.JPG (68.56 Kio) Consulté 1514 fois



Journal officiel du 24 mai 1912, p. 4.711 et 4.712.

AMIRAL-OLRY - Récompenses - J.O. 24-V-1912 - Capture.JPG
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

Marins disparus le 1er septembre 1917 avec le cargo Amiral-Olry.

[4]

Jugement rendu le 30 novembre 1917 par la 1re chambre du Tribunal civil du Havre, transcrit au Havre, le 10 janvier 1918

(Registre des actes de décès de la ville du Havre, Année 1918, Transcriptions, f° 3, acte n° 100).


« Attendu qu’il résulte des pièces et documents du dossier que, le premier septembre mil neuf cent dix-sept, vers midi trente, le vapeur Amiral-Olry, armé au Havre, a été coulé en Méditerranée par un sous-marin allemand ; qu’à la suite de ce torpillage, quatre marins, les nommés Le Duc, Droupéet, Le Gallic et Troussel, ont disparu pendant le naufrage, tués sans doute par l’explosion ;

Attendu que, depuis cette époque, ces quatre marins n’ont pas reparu ni donné de leurs nouvelles ; qu’il est certain qu’ils ont péri dans les circonstances susindiquées ;
[...] »


— LE DUC Yves, né le 15 février 1871 à Henvic (Finistère) et y domicilié à Carantec (– d° –). Matelot.

Fils de Jean LE DUC et de Jeannette HÉRRY, son épouse. Époux d’Anne LE NEN, avec laquelle il avait contracté mariage à Carantec, le 27 juillet 1902.


— DROUPÉET Gonéry François Jean Marie, né le 31 juillet 1877 à Plougrescant (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et y domicilié. Matelot chauffeur.

Fils d’Yves DROUPÉET, né vers 1849, journalier, et de Catherine L’ABBAT, née vers 1850, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Plougrescant, Année 1877, f° 29, acte n° 54). Époux de Virginie L’ANTHOËN, née le 14 décembre 1884 à Plougrescant, domestique, avec laquelle il avait contracté mariage au Havre, le 10 novembre 1911 (Registre des actes de mariage de la ville du Havre, Année 1911, Vol. III., f° 62, acte n° 1.224).


— LE GALLIC Jean Baptiste Marie, né le 12 septembre 1886 à Saint-Jean-Kerdaniel (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et domicilié à Paris, au 17, rue de l’Eure (XIVe Arr.). Matelot chauffeur.

Fils de Jean François LE GALLIC, né vers 1841, « tailleur d’habits », et de Marie Perrine MENGUY, née vers 1852, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Jean-Kerdaniel, Année 1886, f° 10, acte n° 17). Époux de Marie Césarine CARZUMEL, avec laquelle il avait contracté mariage à Paris (XVIIIe Arr.), le 11 février 1911.


— TROUSSEL Léon Pierre François Marie, né le 27 février 1880 à Trébeurden (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et y domicilié. Matelot chauffeur.

Fils d’Yves François TROUSSEL, né vers 1858, commerçant, et de Marie Louise JEANNIN, née vers 1857, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Trébeurden, Année 1880, f° 8, acte n° 13). Célibataire.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: AMIRAL OLRY - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Torpillage du 1er Septembre 1917

Corrections à apporter aux noms figurant sur la liste d’équipage

SALOMON François 2e capitaine
METTLER James Elève officier pont
LACHIVER Grégoire Elève mécanicien
MENGUY Félix TSF
LANSEZEUR Yves Médecin

FAVREL Jean Maître d’équipage
NGUYEN VAN NUOY Matelot
ANDRE Yves Marie Matelot (au lieu de AVIES)

LE CHAFFOTEC Albert 1er chauffeur
SCUDELLER Alain Chauffeur (au lieu de SOMMELIER)
THEO MANY Chauffeur
SOULE OUMOU Chauffeur
MATHEOUS Alfred Chauffeur anglais

BALAGUES Jean Cuisinier
NEGREL Alphonse Cambusier

Rapport du capitaine

Quitté Marseille le 20 Août à 10h00 à destination de Port Saïd, Saigon et Haiphong. Route sur Bône en suivant les instructions et arrivé à Bône le 23 à 07h00 et appareillé à 18h00. Arrivé à Bizerte le 24 à 06h00 et appareillé à 07h00 convoyé par la canonnière TAPAGEUSE. Arrivé à Marsa Sirocco le 25 à 12h00 et appareillé à 18h00. Arrivé à Navarin le 28 à 06h00 et appareillé à 19h00. Arrivé à Milo le 29 Aout à 12hàà et appareillé de Milo le 1er Septembre à 01h00 convoyé par la canonnière BOUFFONE. Route en zigzags pour me rendre à Port Saïd.

A 12h30 le 1er Septembre, par 35°40 N et 23°28 E Paris, la vigie signale le sillage d’une torpille par le milieu du navire à tribord. L’officier de quart fait mette la barre à gauche toute, mais avant que cette manœuvre ne soit exécutée, le choc se produit dans la soute fixe et la chaufferie. Le choc est d’une extrême violence. Deux embarcations sont mises en pièces, ainsi que plusieurs radeaux de sauvetage. L’appareil TSF ainsi que les antennes de secours sont brisés.
Sous la violence du choc, une vive panique se produit parmi les passagers qui embarquent dans les embarcations encore sous palans et saisines. Nos officiers font preuve d’une grande énergie et parviennent en très peu de temps à calmer les passagers, à leur faire évacuer les embarcations et à obtenir d’eux, par la suite, le calme le plus absolu. Je me rends compte que le navire n’allait pas couler immédiatement.

Cependant, machine et chaufferie sont pleines d’eau et la machine a stoppé seule. Je prends la résolution de sauver mes passagers et donne l’ordre d’amener les radeaux et les embarcations pour les conduire en sécurité à bord de la canonnière. Dans le premier moment de panique, un garant de l’embarcation n° 8 avait été coupé par les Arabes et le second maître Le Duc, qui était dans ce canot avait été projeté à la mer. Le canot était tombé sur lui et Le Duc avait disparu, tué sous le choc.

Les radeaux sont jetés à l’eau et les officiers y font descendre les passagers en ordre parfait, suivant les affectations données lors des exercices précédents de sauvetage. Les canots sont amenés et prennent leurs contingents sans le moindre désordre. Une visite du bord fait découvrir trois hommes grièvement blessés. Ils reçoivent sur le champ un premier pansement fait par le Docteur du bord puis sont descendus sur des matelas dans les embarcations.

Accompagné du chef mécanicien, d’un Enseigne de Vaisseau passager et de quelques uns de mes officiers, je fais une visite minutieuse de tous les logements. Après avoir acquis la certitude qu’il ne reste plus personne à bord, je descends le dernier dans une embarcation.

Les canots prennent en remorque les radeaux et s’éloignent du navire en direction de la canonnière qui croise à toute allure autour du navire et lance des grenades dans le sillage du sous-marin. Elle stoppe et prend à son bord tout l’équipage et les passagers.
Quand les embarcations sont vides, je réunis mes officiers et marins et décide de retourner du navire pour en juger l’état, et si possible le sauver en le faisant remorquer. Etant remonté à bord, je fais sonder et constate que machines, chaufferie et soutes sont pleines d’eau, mais que les cales sont sèches. Un destroyer anglais se présente et je réunis mes hommes pour donner la remorque.
Mais à 16h15, avant d’avoir pu réaliser cette opération, le sous-marin avait à nouveau été aperçu par BOUFFONNE qui tirait sur son sillage à coups de canon, et j’aperçois alors les sillages de deux torpilles qui explosent dans la machine et la cale 3 à tribord.
Le navire s’enfonce avec rapidité et je fais évacuer en toute hâte. Nous nous écartons le plus rapidement possible. Le navire a alors un temps d’arrêt et ne s’enfonce plus que lentement. J’en conclus que le navire est définitivement perdu et retourne à bord de la canonnière qui, avec le destroyer anglais, croisait dans les environs.
AMIRAL OLRY a disparu définitivement vers 18h00. La canonnière a alors remis en route et est arrivée à Milo le lendemain à 07h00.

Mon équipage sans exception s’est montré digne de tout éloge.

Je rends un très vif hommage à la vaillante et courageuse conduite de Monsieur le Lieutenant de Vaisseau FORTOUL, commandant la canonnière BOUFFONNE, de son état-major et de son équipage, et le remercie de l’aide qu’il nous a apportée en cette grave circonstance.

Le sergent Joseph GRALLE, chef de détachement, a montré la plus grande énergie pour maintenir la discipline parmi les Arabes.

Je transportais à bord 265 passagers dont un détachement d’Arméniens et de Syriens venant d’Amérique et engagés dans la Légion Française d’Asie Mineure, un détachement de tirailleurs arabes, un détachement de soldats annamites et environ une soixantaine d’hommes d’équipages divers.

Le commandant Guibert énumère alors sur 4 pages toute une liste de noms (officiers et équipage) parmi lesquels les deux élèves Mettler et Caraman dont il souligne le courage et le dévouement.

Voici le destroyer anglais LILY qui tenta un remorquage d'AMIRAL OLRY

Image

Cdlt
olivier
Rutilius
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AMIRAL-OLRY ― Cargo mixte ― Compagnie des Chargeurs réunis (1904~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,
olivier 12 a écrit : jeu. janv. 04, 2018 8:40 am
« Le commandant Guibert énumère alors sur quatre pages toute une liste de noms (officiers et équipage) parmi lesquels les deux élèves Mettler et Caraman dont il souligne le courage et le dé-vouement. »

— METTLER James Auguste Paul Victor, né le 20 juin 1900 au Havre (Seine-Inférieure ― aujourd’hui Seine-Maritime), au 25, passage Dieppedalle, et décédé le 24 mars 1937 à Brest (Finistère) (Registre des actes de décès de la ville de Brest, Année 1937, Vol. I., f° 87, acte n° 341). Élève officier, faisant fonction de 3e lieutenant à bord.

• Fils de James Jacob Marie METTLER, né le 1er juin 1873 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord ― aujour-d’hui Côtes-d’Armor), décédé le 3 mai 1953 à Sanvic ― aujourd’hui quartier du Havre ― (Seine-Infé-rieure ― aujourd’hui Seine-Maritime), capitaine au long-cours, inscrit au quartier du Havre, f° 592, n° 192 [En 1937, étant pilote de la Basse-Seine en retraite, inscrit avec le même matricule au quartier de Quillebeuf] ; et de Marie Charlotte BEHRENS, née le 18 juillet 1877 à Chartres (Eure-et-Loir), décédée le ... à ... (...), sans profession ; époux ayant contracté mariage à Saint-Brieuc, le 11 septembre 1899 (Registre des actes de mariage de la ville de Saint-Brieuc, Année 1899, f° 99, acte n° 98. ~ Registre des actes de naissance de la ville du Havre, Année 1900, Vol. I., f° 107, acte n° 2.176.).

• Époux de Simonne Émilia Angélina LAPLANCHE, avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Brieuc, le 24 août 1926 (Ibid.).

**********

Capitaine au long-cours, inscrit au quartier du Havre, n° 7.982 ; classe 1920, n° 3.243 au recrutement du Havre.

Par décret du 2 juin 1928 (J.O. 4 juin 1928, p. 6.228), nommé au grade d’enseigne de vaisseau de 1re classe dans la réserve de l’armée de mer ; rattaché au port de Cherbourg.

Par décret du 20 septembre 1930 (J.O. 21 sept. 1930, p. 10.913), nommé au grade d’enseigne de vais-seau de 1re classe dans l’active de l’armée de mer à compter du 1er octobre 1930.

Par décret du 4 août 1936 (J.O. 5 août 1936, p. 8.367), promu au grade de lieutenant de vaisseau à compter du 1er octobre 1930.

Distinctions honorifiques

□ Médaille militaire et croix de guerre — selon son acte de décès.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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