Bonjour à tous,
Torpillage du 1er Septembre 1917
Corrections à apporter aux noms figurant sur la liste d’équipage
SALOMON François 2e capitaine
METTLER James Elève officier pont
LACHIVER Grégoire Elève mécanicien
MENGUY Félix TSF
LANSEZEUR Yves Médecin
FAVREL Jean Maître d’équipage
NGUYEN VAN NUOY Matelot
ANDRE Yves Marie Matelot (au lieu de AVIES)
LE CHAFFOTEC Albert 1er chauffeur
SCUDELLER Alain Chauffeur (au lieu de SOMMELIER)
THEO MANY Chauffeur
SOULE OUMOU Chauffeur
MATHEOUS Alfred Chauffeur anglais
BALAGUES Jean Cuisinier
NEGREL Alphonse Cambusier
Rapport du capitaine
Quitté Marseille le 20 Août à 10h00 à destination de Port Saïd, Saigon et Haiphong. Route sur Bône en suivant les instructions et arrivé à Bône le 23 à 07h00 et appareillé à 18h00. Arrivé à Bizerte le 24 à 06h00 et appareillé à 07h00 convoyé par la canonnière TAPAGEUSE. Arrivé à Marsa Sirocco le 25 à 12h00 et appareillé à 18h00. Arrivé à Navarin le 28 à 06h00 et appareillé à 19h00. Arrivé à Milo le 29 Aout à 12hàà et appareillé de Milo le 1er Septembre à 01h00 convoyé par la canonnière BOUFFONE. Route en zigzags pour me rendre à Port Saïd.
A 12h30 le 1er Septembre, par 35°40 N et 23°28 E Paris, la vigie signale le sillage d’une torpille par le milieu du navire à tribord. L’officier de quart fait mette la barre à gauche toute, mais avant que cette manœuvre ne soit exécutée, le choc se produit dans la soute fixe et la chaufferie. Le choc est d’une extrême violence. Deux embarcations sont mises en pièces, ainsi que plusieurs radeaux de sauvetage. L’appareil TSF ainsi que les antennes de secours sont brisés.
Sous la violence du choc, une vive panique se produit parmi les passagers qui embarquent dans les embarcations encore sous palans et saisines. Nos officiers font preuve d’une grande énergie et parviennent en très peu de temps à calmer les passagers, à leur faire évacuer les embarcations et à obtenir d’eux, par la suite, le calme le plus absolu. Je me rends compte que le navire n’allait pas couler immédiatement.
Cependant, machine et chaufferie sont pleines d’eau et la machine a stoppé seule. Je prends la résolution de sauver mes passagers et donne l’ordre d’amener les radeaux et les embarcations pour les conduire en sécurité à bord de la canonnière. Dans le premier moment de panique, un garant de l’embarcation n° 8 avait été coupé par les Arabes et le second maître Le Duc, qui était dans ce canot avait été projeté à la mer. Le canot était tombé sur lui et Le Duc avait disparu, tué sous le choc.
Les radeaux sont jetés à l’eau et les officiers y font descendre les passagers en ordre parfait, suivant les affectations données lors des exercices précédents de sauvetage. Les canots sont amenés et prennent leurs contingents sans le moindre désordre. Une visite du bord fait découvrir trois hommes grièvement blessés. Ils reçoivent sur le champ un premier pansement fait par le Docteur du bord puis sont descendus sur des matelas dans les embarcations.
Accompagné du chef mécanicien, d’un Enseigne de Vaisseau passager et de quelques uns de mes officiers, je fais une visite minutieuse de tous les logements. Après avoir acquis la certitude qu’il ne reste plus personne à bord, je descends le dernier dans une embarcation.
Les canots prennent en remorque les radeaux et s’éloignent du navire en direction de la canonnière qui croise à toute allure autour du navire et lance des grenades dans le sillage du sous-marin. Elle stoppe et prend à son bord tout l’équipage et les passagers.
Quand les embarcations sont vides, je réunis mes officiers et marins et décide de retourner du navire pour en juger l’état, et si possible le sauver en le faisant remorquer. Etant remonté à bord, je fais sonder et constate que machines, chaufferie et soutes sont pleines d’eau, mais que les cales sont sèches. Un destroyer anglais se présente et je réunis mes hommes pour donner la remorque.
Mais à 16h15, avant d’avoir pu réaliser cette opération, le sous-marin avait à nouveau été aperçu par BOUFFONNE qui tirait sur son sillage à coups de canon, et j’aperçois alors les sillages de deux torpilles qui explosent dans la machine et la cale 3 à tribord.
Le navire s’enfonce avec rapidité et je fais évacuer en toute hâte. Nous nous écartons le plus rapidement possible. Le navire a alors un temps d’arrêt et ne s’enfonce plus que lentement. J’en conclus que le navire est définitivement perdu et retourne à bord de la canonnière qui, avec le destroyer anglais, croisait dans les environs.
AMIRAL OLRY a disparu définitivement vers 18h00. La canonnière a alors remis en route et est arrivée à Milo le lendemain à 07h00.
Mon équipage sans exception s’est montré digne de tout éloge.
Je rends un très vif hommage à la vaillante et courageuse conduite de Monsieur le Lieutenant de Vaisseau FORTOUL, commandant la canonnière BOUFFONNE, de son état-major et de son équipage, et le remercie de l’aide qu’il nous a apportée en cette grave circonstance.
Le sergent Joseph GRALLE, chef de détachement, a montré la plus grande énergie pour maintenir la discipline parmi les Arabes.
Je transportais à bord 265 passagers dont un détachement d’Arméniens et de Syriens venant d’Amérique et engagés dans la Légion Française d’Asie Mineure, un détachement de tirailleurs arabes, un détachement de soldats annamites et environ une soixantaine d’hommes d’équipages divers.
Le commandant Guibert énumère alors sur 4 pages toute une liste de noms (officiers et équipage) parmi lesquels les deux élèves Mettler et Caraman dont il souligne le courage et le dévouement.
Voici le destroyer anglais LILY qui tenta un remorquage d'AMIRAL OLRY
Cdlt