GANGE - Compagnie des Messageries Maritimes

Rutilius
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GANGE ― Paquebot mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1914~1917).

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Bonjour à tous,

□ Pour la perte du paquebot-poste Gange, la Compagnie des Messageries maritimes perçut de l’État une indemnité d'un montant de 2.457.050 fr., valeur estimée du bâtiment à la date de son torpillage.

□ Rapport fait par M. Milliès-Lacroix, sénateur, au nom de la Commission des finances chargée d’examiner le projet de loi, adopté par la Chambre des députés, concernant l’ouverture et l’annulation de crédits sur l’exercice 1917 (J.O. — Débats du Sénat —, 3 août 1917, p. 855).

Ministère des Travaux publics et des Transports

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Daniel.
olivier 12
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Re: GANGE - Compagnie des Messageries Maritimes

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Bonjour à tous,

Un complément sur le naufrage du GANGE

GANGE


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Rapport du capitaine


Appareillé de Marseille – Joliette le 12 Avril 1917 à 05h30 avec 236 passagers et 104 hommes d’équipage, la poste et un chargement de marchandises pour l’Egypte, l’Australie et la Nouvelle Calédonie.

Veille organisée avec l’équipage et doublée par les marins militaires passagers sur passerelle, dunette, gaillard et dans les nids de pie. Armement des pièces aux postes de combat. Exercice de combat aux pièces de 90 mm à 14h00 sous les ordres du CF Henry de Villeneuve, du LV Guimiot et des EV Chrétienne et Bourdaut. Excellent résultat. Exercice d’abandon à 08h00, renouvelé à 16h00.

Le 14 à 06h00, croisé les vapeurs MEDINA et ISPAHAN. Ciel couvert, petite brise d’ouest, houle et clapotis.

A 12h10, par 37°21 N et 09°25 E, formidable explosion à l’avant tribord au niveau de cales 1 et 2. Le navire apique aussitôt et prend de la gite sur tribord. Stoppé les machines et lancé le signal de détresse.
A 12h15, fait au sifflet le signal d’abandon, 15 coups longs suivis de plusieurs coups brefs. Envoyé le lieutenant Razimbaud pour sonder les cales. Il revient aussitôt et m’indique qu’elles sont pleines d’eau. Le 1er chauffeur Cervoni, envoyé dans la chaufferie pour soulager les soupapes de sureté, indique que l’eau recouvre les parquets. Le navire a été ébranlé dans toute sa structure. A la passerelle, toutes les vitres ont volé en éclat. Les compas et les taximètres ont été arrachés de leurs assises et projetés au plafond. Plusieurs embarcations ont été projetées en l’air. Les garants ont cédés, et elles pendent verticales, suspendues à un seul bossoir. Les cloisons étanches des cales 1 et 2 ont cédé.

L’explosif est certainement une mine. Il est impossible de croire à un torpillage car les veilleurs auraient vu, sinon le périscope du sous-marin, au moins le sillage de la torpille.

En six minutes, tout le monde est évacué.
A 12h22, je libère les deux télégraphistes qui ont émis les signaux de détresse avec le poste de secours, la grande antenne ayant cassé.
A 12h25, effectué une tournée avec les deux lieutenants dans toutes les parties accessibles du navire et constaté qu’il n’y avait plus personne. Je donne l’ordre à ces deux officiers de prendre place dans la petite embarcation arrière. J’y prends place en dernier avec les papiers du bord et les documents confidentiels (Courrier pour le KERSAINT et pour les consuls à Sydney et Port Saïd). Les deux hélices et le gouvernail sortent de l’eau.

A 12h28, tous les canots sont débordés et s’écartent La canonnière SURVEILLANTE et le chalutier JUPITER II recueillent tout le monde à 12h40.
Je demande au JUPITER une remorque en fil d’acier pour l’un de nos canots, afin de la frapper sur l’étambot du GANGE pour essayer de l’échouer. Mais à 13h00, il faut renoncer en raison des mouvements de plongée du navire et de la gite.
A 13h25, GANGE disparaît dans les flots salué par son état-major, son équipage et tous les passagers. Tout l’équipage a fait son devoir.

Je dois un éloge tout spécial au commandant Henry de Villeneuve qui, depuis le départ de Marseille, a collaboré avec moi pour toutes les organisations. Il était sur la passerelle avec moi au moment de l’explosion. Il n’a quitté le bord qu’au dernier moment, avec les deux lieutenants. Très belle conduite de mes deux lieutenants qui ont exécuté tous mes ordres avec le plus grand mépris du danger. Les deux TSF n’ont quitté leur poste qu’après avoir accompli leur mission.
Je signale particulièrement le 2e capitaine, Mr Panza, qui a dirigé la mise à l’eau des canots et des radeaux, l’officier mécanicien de quart, Mr Taux, et son chauffeur Mr Cervoni, ainsi que le chauffeur Kerouredan et le garçon Ribournel (nota : aussi appelé Ribourel) qui ont recueilli des passagères sur le pont et les ont descendues sur leur dos dans les embarcations.

Rapport du commandant d’armes CF Henry de Villeneuve

Embarqué sur GANGE le 11 Avril au soir avec les passagers militaires. En dehors de la courtoisie, de tradition aux Messageries Maritimes, j’ai trouvé chez le LV Lapousse, commandant du GANGE, le plus grand empressement à collaborer avec moi. J’ai alors donné l’ordre au LV Guimiot, désigné pour embarquer comme officier en second sur le KERSAINT, d’installer le service mis au point entre le commandant et moi-même.

1) Veille :
Veilleurs passagers sur la passerelle supérieure, à l’avant et à l’arrière. Second maître et quartier maître timonier désignés pour le KERSAINT de quart par bordée sur la passerelle de navigation, en renfort de l’équipage.

2) Combat :
Trois armements par pièces pour faire le quart en 3x8.

3) Evacuation :
Répartition des marins dans toutes les embarcations. Effectué, le 12 Avril, 2 appels aux postes d’abandon et 2 appels aux postes de combat.

Le commandant Lapousse a mis gracieusement son salon personnel à ma disposition ce qui m’a permis de ne guère quitter la passerelle pendant toute la traversée.

Le 14 à 12h10, très violente explosion sur tribord. (nota : le CF reprend ensuite le déroulement des faits exposés par le capitaine dans son rapport) Puis il ajoute :

Tous les marins du bord disent que GANGE a touché une mine. Les veilleurs n’ont rien vu, malgré l’intensité de la veille. Le point d’impact s’est révélé être à 6,10 m sous la flottaison, ce qui est trop profond pour un réglage de torpille. Les commandants allemands connaissent trop bien les caractéristiques des navires attaqués et ne prennent pas le risque de voir leurs torpilles passer en dessous. Enfin, le patron du JUPITER, qui regardait justement GANGE au moment de l’explosion, dit que ce n’était pas une explosion de torpille.

Je n’ai aucune qualité officielle pour le faire, mais j’attire l’attention de l’Autorité supérieure sur la très belle conduite du commandant du GANGE. Discipline et entraînement du personnel ont permis que ce naufrage ne tourne pas à la catastrophe. Le commandant Lapousse, qui commande sans discontinuer depuis le début de la guerre mérite la Légion d’Honneur.
Je signale aussi deux militaires, Bascon et Tacot. L’embarcation dans laquelle je me trouvais avait eu tous ses avirons projetés à la mer par l’explosion. Elle était chargée et à moitié remplie d’eau et risquait d’être prise sous le navire s’il venait à chavirer. Ces deux soldats se sont jetés à la mer pour aller chercher des avirons qui flottaient à une trentaine de mètres. Cela nous a permis de nous éloigner du bord.

Observations sur le naufrage du GANGE


Les Allemands mouillent des mines par des fonds allant jusqu’à 150 m. Il faudrait que les routes obligatoires passent soit sur des fonds supérieurs à 200 m, donc au nord de La Galite si l’on se dirige sur Bizerte, soit sur des fonds de seulement 20 à 30 m, donc très près de terre. C’est cette deuxième solution qui paraît la meilleure au commandant Lapousse et à moi-même. Mais les routes à suivre étant impératives, nous ne pouvons pas agir ainsi. Pourtant, si GANGE avait navigué sur des fonds d’environ 15 m, il eut été facile de l’échouer puis de le renflouer.
Ces routes obligatoires ne sont pas bonnes. Les Allemands n’ont même pas besoin d’espionnage pour les connaître. Il suffit qu’un sous-marin reste quelque temps en observation pour qu’elles soient identifiées et l’action devient alors des plus simples. Ils savent à coup sûr où se mettre à l’affût au large et où mouiller leurs mines.

Autre observation importante : les militaires permissionnaires pour Tahiti et Nouméa sont arrivés à bord le 10 Avril sans chef de détachement. Ils se considéraient comme des permissionnaires soustraits à tout contrôle.
J’ai du imposer mon autorité et les placer sous les ordres du LV Guimiot, secondé par un lieutenant d’infanterie coloniale, pour mettre de l’ordre dans cette cohue, véritable danger pour le bord.
Que se serait-il passé au moment du naufrage si ces hommes ne s’étaient pas sentis encadrés, solidement tenus, soumis à tous les exercices ? D’autant plus que ces hommes ne connaissent rien au langage maritime. J’ai vu au cours du sauvetage, que même la discipline avait parfois du mal à mater la bête humaine.
Cette façon d’embarquer sur un paquebot des hommes non encadrés sous prétexte qu’ils sont permissionnaires est des plus dangereuse, et plus encore lorsqu’il s’agit de Canaques.

Dernier point : un marin du GANGE est porté manquant. Blessé en débordant l’embarcation bâbord qui était restée collée au navire, il est tombé à la mer. Il s’est soutenu quelque temps à un radeau, puis n’a pas été revu. Il s’appelle Toussaint Carducci, originaire de Bastia. Bien que malade, il avait accepté de partir de Marseille avec le navire. Il est mort en faisant tout son devoir et il laisse cinq enfants.

Conclusions de l’officier enquêteur CF Wolff

De toutes les dépositions recueillies auprès des naufragés à Sidi Abdallah, il résulte que GANGE a coulé sur une mine. Rien ne pouvait être tenté pour sauver le bâtiment dont les chaufferies ont été immédiatement envahies par l’eau.
Si l’on ne déplore la perte que d’une seule vie humaine, c’est que l’évacuation s’est faite dans le plus grand ordre et dans le plus grand calme, suivant le rôle prévu, grâce aux exercices et appels faits à Marseille avec beaucoup de minutie.

Le mérite de cette bonne organisation revient d’abord au lieutenant de vaisseau Lapousse, commandant du GANGE, à ses officiers et au commandant d’armes, le Capitaine de Frégate Henry de Villeneuve, ainsi qu’aux officiers passagers qui ont tous fait leur devoir.

Il faut signaler aussi la bonne attitude de la totalité de l’équipage du GANGE et des marins passagers qui, loin d’être aidés dans leurs manœuvres par les soldats, ont eu à combattre, comme presque toujours dans les naufrages, contre l’ignorance et l’affolement des soldats passagers. Il faut aussi signaler que la plupart des soldats ne comprennent pas le langage des marins…

Récompenses


Citation à l’Ordre de l’Armée


LAPOUSSE Joseph Marie Laurent Guillaume LV auxiliaire CLC Marseille 296

Pour le sang froid et l’énergie dont il a fait preuve lors de la destruction de son paquebot par l’ennemi. A réussi, grâce aux dispositions parfaites qu’il avait prises, à assurer le sauvetage de tous les passagers et de l’équipage

HENRY de VILLENEUVE Guy Désiré Louis Marie Capitaine de Frégate

Pour l’énergie et le sang froid dont il a fait preuve lors du torpillage du GANGE à bord duquel il était commandant d’armes

CARDUCCI Toussaint Matelot Bastia 798

Disparu en faisant son devoir lors du torpillage du GANGE le 14 Avril 1917

Citation à l’Ordre de la Division

GUIMIOT Octave Louis Hippolyte Lieutenant de Vaisseau
PANZA Emile CLC 2e capitaine Bastia 962
TAUX Bernard OM1 2e mécanicien Bordeaux 8328

Pour leur belle attitude et leur action coopérative au sauvetage du personnel du GANGE lors du torpillage de ce bâtiment

Citation à l’Ordre de la Brigade

KEROUREDAN Arthur Chauffeur Douarnenez 3622
CERVONI Vincent Chauffeur Marseille 5436
RIBOURNEL Henri Garçon Marseille 9495
BASCON Soldat au 7e groupe d’artillerie d’Afrique
TACOT Soldat au 5e régiment d’infanterie coloniale

Ont fait preuve de courage et de sang froid lors du torpillage de leur bâtiment

Témoignage Officiel de Satisfaction du Ministre


GANGE pour l’attitude disciplinée et énergique de son équipage lors du torpillage de ce bâtiment le 14 Avril 1917

(A suivre prochainement, la liste des passagers)

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Re: GANGE - Compagnie des Messageries Maritimes

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Bonjour à tous,

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Rutilius
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GANGE ― Paquebot mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1914~1917).

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Bonsoir à tous,

■ Historique (complément).

— 14 avril 1917 : A l’entrée du canal de Bizerte, et à 33 milles du cap Serrat (Tunisie), par 37° 22’ N. et 9° 27’ E., heurte à tribord avant une mine larguée dans la nuit du 27 mars par le sous-marin allemand UC-37 (Oberleutnant zur See Otto Launburg).

Le paquebot-poste Gange allait alors de Marseille en Nouvelle-Calédonie avec 286 passagers et 106 hommes d’équipage, des sacs postaux, ainsi qu’un chargement de marchandises destinées à l’Égypte, l’Australie et la Nouvelle Calédonie.

Avait notamment pris passage sur ce bâtiment un détachement composé de 7 sergents, 6 caporaux-four-riers, 20 caporaux et 127 soldats néo-calédoniens permissionnaires appartenant au Bataillon des tirailleurs du Pacifique. Revenus à Marseille, ils furent dirigés vers le Dépôt des isolés coloniaux de Marseille ; de retour dans leur unité le 12 mai 1917, ils furent incorporés dans sa 3e et nouvelle compagnie (Journal des marches et opérations du Bataillon mixte du Pacifique — 4 juin 1916 ~ 10 mai 1919 — : Service historique de la Défense, Cote 26 N 875/23, p. 4).

247 naufragés furent recueillis par le patrouilleur auxiliaire Jupiter-II (Premier maître de manœuvre Jean Louis BRAMOULLÉ) qui les débarqua à Sidi-Abdallah ; d’autres le furent par la canonnière Surveillante.


La recherche des naufragés du paquebot mixte Gange


• Canonnière Friponne — alors commandée par le lieutenant de vaisseau Marie Joseph Bertrand de MONTS de SAVASSE —, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment — Compte rendu des croisières, sorties et escortes faites du 19 mars au 1er mai 1917, daté du 27 mai 1917 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 240, p. num. 815 et 817.

« № 9.

Le Lieutenant de vaisseau, commandant la Friponne
à Monsieur le Capitaine de Vaisseau, Chef de Division des Patrouilles de Méditerranée occidentale

Compte rendu des croisières, sorties et escortes faites par la "Friponne" du 19 mars au 1er mai 1917

..................................................................................................................................

E. — Sortie du 14 avril
[1917]. — S.O.S. du "Gange".

14 avril.

13 h. 25 — Jupiter-II à Bizerte, etc., n° 90 : " Gange sauté sur une mine 37° 25 et 9° 25 Est. Tout le monde présumé sauvé. "

13 h. 30 — S.O.S. SSSS – 3722 – 0927 – 1216 Gange.

La Préfecture me demande si je peux appareiller de suite. Répondu oui.

13 h. 42 — Appareillé. Trouvé dehors : Bouffonne, Surveillante, Impatiente, deux torpilleurs et une vedette.

La Surveillante rentre à Bizerte avec les sauvetés du Gange. L’Impatiente, après avoir communiqué à bras avec la Surveillante, se dirige sur Bizerte.

14 h. 00 — Eros à Bâtiments de service :
" Gange ayant sauté sur une mine par 37° 22 et 9° 27 Est à 12 h. le 14 faire arrondir ce passage."

15 h. 45 — La Bouffonne, qui a des réparations de dynamos à terminer, me demande l’autorisation de rentrer à Bizerte. Accordée.

En présence de l’incohérence qui se manifeste dans l’action des différents bâtiments présents, j’envoie le télégramme suivant :


" Friponne à Eros – n° 47. – Je vous demande instructions et, si je suis le plus ancien, nom des bâtiments dont je dois prendre la direction. Je devrais rentrer Bône ou Bizerte demain matin pour faire vivres."

18 h. 45 — Eros à Friponne, n° 1.763 : " Réponse à votre télégramme n° 47. Sont sous vos ordres Surveil-lante, Impatiente, Bouffonne. Faites rechercher Britannia, Caraïbe et protégez-les jusqu’à Bizerte. Lais-sez une canonnière pour renforcer demain protection entre Cap Rosa et Cap Ferrat. Les autres rentreront Bizerte avec les cargo-boats. Catapulte prévenue. [...] »


• Chalutier Jupiter-II — alors commandé par le premier maître de manœuvre Louis BRAMOULLÉ —, Journal de navigation n° 8 / 1917 — 11 avr. ~ 7 juin 1917 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 304, p. num. 283 et 284.

« En mer. 14 avril 1917. Secteur III.

..................................................................................................................................

11 h. 45 — Arraisonné le vapeur français Gange. Route Est (N.-O. des Fratelli) [Îles Fratelli].

12 h. 05 — En patrouille Secteur III.

12 h. 10 — Le Gange saute sur une mine par 37° 22’ N. ~ 9° 21’ E. Mis le cap sur le Gange ; envoyé S.O.S.

12 h. 50 — Embarqué 247 naufragés du Gange qui se trouvaient dans des embarcations.

13 h. 20 — Envoyé une remorque à bord du Gange.

13 h. 25 — Coupé la remorque voyant le Gange couler ; perdu 100 mètres de fil d’acier.

13 h. 30 — Le Gange coule par l’avant et prend la gîte sur tribord ; une explosion a eu lieu.

13 h. 40 — Route sur Bizerte avec les naufragés.

16 h. 30 — Jupiter-II à Vigie
: " Quels sont les ordres ? " Réponse : " Montez à Sidi-Abdallah, rentrée des Jetées."

16 h. 35 — Flégéton [lire : Phlégéton] à Jupiter-II, à bras : " Combien de soldats, marins et équipage nau-fragés avez-vous à bord ? " Réponse : " Tout compris, 392."

16 h. 40 — Route sur Sidi-Abdallah.

17 h. 25 — Vigie Sidi-Abdallah à Jupiter-II, à bras
: " Amarrez-vous quai Nord." Débarqué l’équipage et les passagers civils du Gange. On nous donne l’ordre d’aller à Bizerte débarquer les soldats naufragés.

18 h. 25 — Appareillage de Sidi-Abdallah pour Bizerte.

19 h. 10 — Accosté à Bizerte, quai de la Gare. Débarqué le restant de naufragés.

19 h. 20 — Appareillé de Bizerte pour reprendre croisière Secteur III.
[...] »[/justify

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Bonsoir à tous,


Récompenses consécutives à la perte du paquebot mixte Gange


Témoignage officiel de satisfaction

Journal officiel du 16 mai 1917, p. 3.928.

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GANGE – Paquebot mixte – T.O.S. – .jpg
GANGE – Paquebot mixte – T.O.S. – .jpg (688.92 Kio) Consulté 950 fois

Citations à l’ordre de l’armée

Journal officiel du 16 mai 1917, p. 3.928.

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Inscription au tableau spécial de la Légion d’honneur

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 19 juin 1921 (J.O. 20 juin 1921, p. 7.042 et 7.044), le capitaine au long-cours Joseph Marie Laurent Guillaume LAPOUSSE, commandant le paquebot Gange, fut inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :

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Inscription à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 21 octobre 1919 (J.O. 4 nov. 1919, p. 12.328), le matelot Toussaint CARDUCCI fut inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « Caducci (Toussaint), Bastia 798, matelot du Gange. Disparu en faisant son devoir lors du torpillage du Gange, le 17 avril 1917. » [Lire : Carducci].
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Bonjour à tous,

L’unique victime du naufrage du paquebot mixte Gange


— CARDUCCI Toussaint, né le 13 juillet 1880 à Bastia (Corse — aujourd’hui Haute-Corse). Matelot, inscrit le 1er septembre 1911 au quartier de Bastia, n° 798 ; classe 1900, n° 619 au recrutement de Bastia.

• Fils d’Aristide CARDUCCI, né le 4 février 1854 à Livourne (Toscane, Italie), marin, et de Catherine Letizia Egidia VITO, née le 24 octobre 1858 à Rio Marina (Île d’Elbe, Italie), « ménagère » ; époux ayant contracté mariage à Bastia, le 3 octobre 1874 (Registre des actes de mariage de la ville de Bastia, Année 1874, f° 109, acte n° 105 ~ Registre des actes de naissance de la ville de Bastia, Année 1880, f° 94, acte n° 368).

• Époux de Marie Anne PETTINATO, avec laquelle il avait contracté mariage à Bastia, le 21 février 1903 (Ibid.).

Dont cinq enfants.

Distinctions honorifiques

□ Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 16 mai 1917, p. 3.928) : « Carducci (Toussaint), matelot (Bastia 798) : disparu en faisant son devoir lors du torpillage du Gange, le 17 avril 1917. »

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 21 octobre 1919 (J.O. 4 nov. 1919, p. 12.328), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « Carducci (Tous-saint), Bastia 798, matelot du Gange. Disparu en faisant son devoir lors du torpillage du Gange le 17 avril 1917. »
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Re: GANGE - Compagnie des Messageries Maritimes

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Deux autres CP du GANGE

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Bonsoir à tous,

Le dernier capitaine du paquebot mixte Gange


— LAPOUSSE Joseph Marie Laurent Guillaume, né le 24 février 1870 à Agde (Hérault) et décédé le 22 août 1955 à Marseille (Bouches-du-Rhône) (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1870, acte n° 40).

Capitaine au long-cours, inscrit au quartier maritime de Marseille, n° 496 [Initialement, capitaine de la marine marchande de 2e classe ; brevet conféré par une décision ministérielle du 20 juin 1895 (J.O. 23 juin 1895, p. 3.471) ; lieutenant de vaisseau auxiliaire. Classe 1890, n° 1.614 au recrutement de Marseille.

• Fils de Joseph LAPOUSSE, né le 9 janvier 1834 à Cette [Sète] (Registre des actes de naissance de la ville de Sète, Année 1834, acte n° 12), décédé le 14 janvier 1901 à Marseille ; et de Clémence DOUZAL, née le 31 mars 1844 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1844, acte n° 89), décédée le ... à ... (...) ; époux ayant contracté mariage à Agde, le 2 juin 1869 (Registre des actes de mariage de la ville d’Agde, Année 1869, acte n° 89).

• Petit-fils de :

— Jean Jacques LAPOUSSE, né le 9 décembre 1809 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1810, acte n° 251), décédé le 23 janvier 1835 à Cette [Sète], marin-pêcheur (Registre des actes de décès de la ville de Sète, Année 1835, f° 5, acte n° 28) ; et de Jeanne TIRE, née le 24 avril 1807 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1817, acte n° 12), décédée le ... à ... (...), sans profession ; époux ayant contracté mariage à Agde, le 25 avril 1833 (Registre des actes de mariage de la ville d’Agde, Année 1833, acte n° 23).

— Laurent DOUZAL, né vers 1804 à ... (...), décédé le ... à ... (...), boulanger ; et de Marguerite Praxède LOUBATIÉRE, née le 18 nivôse an XII [9 janvier 1804] à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, An XII, acte n° 106), décédée le ... à ... (...), sans profession [Domestique en 1828] ; époux ayant contracté mariage à Agde, le 14 avril 1828 (Registre des actes de mariage de la ville d’Agde, Année 1828, acte n° 10).

• Frère de Joseph François Prosper Marie LAPOUSSE, né le 11 mai 1874 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1874, acte n° 90), disparu avec le cargo mixte Bambara, de la Compa-gnie française de l’Afrique occidentale (Verminck et Cie), présumé perdu corps et biens en Méditerranée, le 29 mars 1903 (J.O. 7 août 1904, p. 4.955 — Ouverture de la procédure de constatation judiciaire de décès). Matelot, inscrit au quartier de Marseille, n° 2.610.

• Époux de Séraphine Marie Rose ALTERY, née le 28 septembre 1878 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1878, acte n° 179), décédée le ... à ... (...), sans profession ; époux ayant contracté mariage à Marseille, le 9 janvier 1900 (Registre des actes de mariage de la ville de Mar-seille, Année 1900, Registre 2, f° 8).

Fille de Jacques Charles ALTERY, né le 20 avril 1845 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1845, acte n° 86), capitaine au long-cours, inscrit au quartier d’Agde, f° et n° 138, et de Catherine Clémence SIAU, née le 20 février 1849 à Agde (Registre des actes de naissance de la ville d’Agde, Année 1849, acte n° 52), sans profession, son épouse.

Distinctions honorifiques

□ Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 16 mai 1917, p. 3.928) : « Lapousse (Joseph-Marie-Laurent-Guillaume), lieutenant de vaisseau auxiliaire (Marseille 496) : pour le sang-froid et l’énergie dont il a fait preuve lors de la destruction de son paquebot par l’ennemi. A réussi, grâce aux dis-positions parfaites qu’il avait prises, à assurer le sauvetage de tous ses passagers et de l’équipage. »

□ Par décret du 11 août 1930 (J.O. 15 août 1930, p. 9.482), promu au grade d’officier dans l’Ordre du Mérite maritime.

□ Par arrêté du Ministre de la Santé publique et de l’Éducation physique en date du 4 mai 1936 (J.O. 6 mai 1936, p. 4.672 et 4.675), lui fut conférée la Médaille d’honneur de l’éducation physique. Alors directeur de l’École Courbet, à Marseille.

□ Par décret du 22 juillet 1937 (J.O. 28 juill. 1937, p. 8.512), promu au grade de commandeur dans l’Ordre du Mérite maritime.

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GANGE ― Paquebot mixte ― Compagnie des Messageries maritimes (1914~1917).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Passagers militaires décédés à bord du paquebot mixte Gange
antérieurement à la perte de ce bâtiment


(Liste non exhaustive : 9 noms)


■ Compagnie d'infanterie coloniale de Nouvelle-Calédonie.

― BERTHELIN Gaston Auguste Alexandre, né le 6 mai 1895 à Païta (Nouvelle-Calédonie), décédé le 7 janvier 1917 (Maladie contractée en service : septicémie). Soldat de 2e classe, matricule n° 1.215 au corps, classe inconnue, n° B. 105 en un lieu de recrutement inconnu (Acte transcrit à Païta, le 25 janv. 1928).

― TAUFAREUNA, né le 14 mai 1891 à Paea (Tahiti, Polynésie française), décédé le 25 décembre 1916 (Maladie contractée en service : tuberculose pulmonaire). Tirailleur de 2e classe, matricule au corps inconnu, classe inconnue, n° 12.906 en un lieu de recrutement inconnu (Acte transcrit à Paea, le 17 juill. 1928). [Non déclaré « Mort pour la France »]

■ Bataillon mixte du Pacifique.

― KORODIER, né en 1890 à Baganda (Nouvelle-Calédonie) et domicilié à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), décédé le 29 juillet 1916 (Cause inconnue). Tirailleur de 2e classe, matricule n° 683 au corps, classe 1910, n° 683 au recrutement de Nouméa.

― MIZAEL Teennane, né en 1893 à Saint-Denis (Nouvelle-Calédonie), décédé le 28 juillet 1916 « en mer » (Cause inconnue). Tirailleur de 2e classe, matricule n° 606 au corps, classe inconnue, n° inconnu au re-crutement de Nouméa.

■ 1er Bataillon territorial de zouaves.

― HAISSANT Victor Jean Joachim, né le 21 août 1881 à Grugé-l’Hôpital (Maine-et-Loire), décédé le 10 mai 1915 « au mouillage du cap Hellès » (Turquie) (Blessures de guerre). Soldat de 2e classe, matricule n° 6.720 au corps, classe 1901, n° 215 au recrutement de Laval [Acte transcrit à Sersou (Département d’Alger), le 21 sept. 1916].

■ 176e Régiment d’infanterie.

— MARTIN Jean, né le 20 juin 1895 à Laruscade (Gironde), décédé le 24 juin 1915 (Maladie contractée en service). Soldat de 2e classe, matricule n° O.R. 3.011 au corps, classe 1915, n° 67 au recrutement de Li-bourne (Acte transcrit à Laruscade, le 10 avr. 1918).

■ 1er Régiment mixte d’infanterie coloniale.

― CHAPELAIN Jean Baptiste Julien, né le 14 décembre 1888 à Plouaret (Côtes-du-Nord ― aujourd’hui Côtes-d’Armor), décédé le 23 juin 1915 (Cause inconnue). Soldat de 2e classe, matricule n° 0.973 au corps, classe 1908, n° 2.117 au recrutement de Guingamp (Acte transcrit à Plouaret, le 10 juill. 1917).

■ 54e Régiment d’infanterie coloniale.

― FRAYSSINHES Joseph Pierre, né le 1er novembre 1883 à Cassagnes (Aveyron), décédé le 2 mai 1916 (Blessures de guerre). Soldat de 2e classe, matricule n° 051.101 au corps, classe 1903, n° 1.738 au recru-tement de Rodez (Acte transcrit à Cassagnes, le 1er janv. 1918).

■ 58e Régiment d’infanterie coloniale.

― ASSIÉ Albert Firmin, né le 17 mars 1894 à Moularès (Tarn), décédé le 11 mai 1915 « [au] cap Hellès » (Turquie) (Blessures de guerre). Soldat de 2e classe, matricule n° 8/16.538 au corps, classe 1914, n° 604 au recrutement d’Albi [Acte transcrit à Albi (Tarn), le 19 janv. 1916].

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