(...suite)
Mercredi 5. — Hélas ! en rentrant au cantonnement, j'ai dû passer la visite, et le major déclare qu'il va m'évacuer. Je pars au moment où le régiment se réorganise, où le 1er bataillon se reforme, où l'on parle d'une petite offensive prochaine vers la ferme de l'Union si souvent inspectée par ma jumelle.
(à suivre, le 8, pour la dernière journée...)
Journal d'un fusilier marin
Re: Journal d'un fusilier marin
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: Journal d'un fusilier marin
(...suite et fin)
Samedi 8 mai 1915. — Dans le train belge d'évacuation qui m'emporte.
Bonne chance à la chère brigade !
C. P.
Samedi 8 mai 1915. — Dans le train belge d'évacuation qui m'emporte.
Bonne chance à la chère brigade !
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour à tous,
Voilà. C’est terminé. Je ne sais pas ce qu’est devenu l’enseigne Poisson, ni même s’il a survécu à la guerre.
J’espère simplement ne pas vous avoir rasé pendant ces 7 mois et 8 jours. Certes, nous sommes bien loin des récits épiques et souvent délirants de Charles Le Goffic, et si on a parfois l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose chez Poisson, son journal n’est demeure pas moins un témoignage de première main, car lui il y était, même si son journal a été rédigé après coup, d’après son carnet, fin 1915 à l’hôpital (Cf. JN Cru). On peut déplorer qu’il s’attarde si peu sur la psychologie du combattant, mais l’époque n’était sans doute pas propice à ce style de relation (le journal est paru en février 1916 chez Perrin).
L’intérêt du journal, à mes yeux, était double, d’une part ; le témoignage d’un acteur (par ailleurs plutôt modeste), de cette période et d’autre part le caractère purement "affectif", s’agissant de la compagnie de l’arrière grand-père de mes enfants.
Voici un extrait du journal du matelot fusilier Charles Renou, 17 ans à peine à l’époque, pour les 4, 5, 6 et 7 mai 1915 :
"Le courrier m’apporte deux lettres, une des religieuses de Richelieu, et une de Suzanne. Le temps n’est plus aux souvenirs, et l’on parle ici de toute autre chose. Une grande attaque se prépare dans tout le secteur, aussi ces quatre jours de repos se passent-ils dans la fièvre des préparatifs.
Le 7, on complète les vivres de réserve et l’on distribue des vivres frais pour un jour d’avance.
Le Lieutenant Poisson qui vient d’être évacué pour fatigue générale est remplacé dans le commandement de sa section par le Maître Le Borgne.
Nous quittons Oostdunkerque vers 8 heures pour arriver à Saint Georges aux environs de minuit.
Ma section est placée en réserve dans les ruines de l’église et dans le fossé de la route qui mène à la tranchée de St Georges Sud."
Charles Renou, devenu par la suite Officier des Equipages, rendra visite au grand-père de mon épouse, avec qui il s’était lié d’amitié, chez lui, ici au village, après la seconde guerre mondiale.
Cordialement,
Franck
Voilà. C’est terminé. Je ne sais pas ce qu’est devenu l’enseigne Poisson, ni même s’il a survécu à la guerre.
J’espère simplement ne pas vous avoir rasé pendant ces 7 mois et 8 jours. Certes, nous sommes bien loin des récits épiques et souvent délirants de Charles Le Goffic, et si on a parfois l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose chez Poisson, son journal n’est demeure pas moins un témoignage de première main, car lui il y était, même si son journal a été rédigé après coup, d’après son carnet, fin 1915 à l’hôpital (Cf. JN Cru). On peut déplorer qu’il s’attarde si peu sur la psychologie du combattant, mais l’époque n’était sans doute pas propice à ce style de relation (le journal est paru en février 1916 chez Perrin).
L’intérêt du journal, à mes yeux, était double, d’une part ; le témoignage d’un acteur (par ailleurs plutôt modeste), de cette période et d’autre part le caractère purement "affectif", s’agissant de la compagnie de l’arrière grand-père de mes enfants.
Voici un extrait du journal du matelot fusilier Charles Renou, 17 ans à peine à l’époque, pour les 4, 5, 6 et 7 mai 1915 :
"Le courrier m’apporte deux lettres, une des religieuses de Richelieu, et une de Suzanne. Le temps n’est plus aux souvenirs, et l’on parle ici de toute autre chose. Une grande attaque se prépare dans tout le secteur, aussi ces quatre jours de repos se passent-ils dans la fièvre des préparatifs.
Le 7, on complète les vivres de réserve et l’on distribue des vivres frais pour un jour d’avance.
Le Lieutenant Poisson qui vient d’être évacué pour fatigue générale est remplacé dans le commandement de sa section par le Maître Le Borgne.
Nous quittons Oostdunkerque vers 8 heures pour arriver à Saint Georges aux environs de minuit.
Ma section est placée en réserve dans les ruines de l’église et dans le fossé de la route qui mène à la tranchée de St Georges Sud."
Charles Renou, devenu par la suite Officier des Equipages, rendra visite au grand-père de mon épouse, avec qui il s’était lié d’amitié, chez lui, ici au village, après la seconde guerre mondiale.
Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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- Arnaud Carobbi
- Messages : 5753
- Inscription : mer. avr. 19, 2006 2:00 am
- Localisation : Maine-et-Loire
- Contact :
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour Franck,
Et un grand merci pour ce récit, très dense au début, un peu moins à la fin comme ce fut le cas bien souvent, mais toujours intéressant. Il est dommage que l'on en sache si peu sur Poisson après. Comme tu l'as écrit, ce récit a rythmé 7 mois de ce forum, en témoigne le nombre de lecture. Merci à toi pour ce travail qui n'a connu aucun retard et je dirai même une ponctualité de métronome (encore que entre 00h05 et 07h00 pour la mise en ligne, avec une moyenne qui doit se tenir à 3h30 j'imagine que la pluie t'empêchant de dormir...
).
Maintenant que tu as créé un phénomène de dépendance, que vas-tu nous trouver ? Un récit de marin sur un navire cette fois-ci
?
Amicalement,
Arnaud
Et un grand merci pour ce récit, très dense au début, un peu moins à la fin comme ce fut le cas bien souvent, mais toujours intéressant. Il est dommage que l'on en sache si peu sur Poisson après. Comme tu l'as écrit, ce récit a rythmé 7 mois de ce forum, en témoigne le nombre de lecture. Merci à toi pour ce travail qui n'a connu aucun retard et je dirai même une ponctualité de métronome (encore que entre 00h05 et 07h00 pour la mise en ligne, avec une moyenne qui doit se tenir à 3h30 j'imagine que la pluie t'empêchant de dormir...

Maintenant que tu as créé un phénomène de dépendance, que vas-tu nous trouver ? Un récit de marin sur un navire cette fois-ci

Amicalement,
Arnaud
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour Franck, bonjour à tous
Arnaud a raison, tu as créé une dépendance. En tout cas merci pour tous ces moments que nous avons partagés avec l'EV Poisson. Gilles trouvera peut-être ce qu'il est devenu après 1916 ?
Bonne journée à tous
Yves
Arnaud a raison, tu as créé une dépendance. En tout cas merci pour tous ces moments que nous avons partagés avec l'EV Poisson. Gilles trouvera peut-être ce qu'il est devenu après 1916 ?
Bonne journée à tous
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour Franck, Bonjour Yves, Bonjour z'a tous...
Je m'associe aux compliments et remarques; et comme il faut finir sur point qui ne soit d'interrogation, j'ai trace d'un Victor Marie Augustin Charles POISSON, fils d'Albert et d'Antoinette COUSSO mariés à TALLER (Landes) le 16 janvier 1882...
Il sera l'aîné de 9 enfants...
La loi empêche de dévoiler des informations de moins de cent ans, mais ce Charles serait décédé en 1966 à 84 ans.
[:alain dubois:8]
Je m'associe aux compliments et remarques; et comme il faut finir sur point qui ne soit d'interrogation, j'ai trace d'un Victor Marie Augustin Charles POISSON, fils d'Albert et d'Antoinette COUSSO mariés à TALLER (Landes) le 16 janvier 1882...
Il sera l'aîné de 9 enfants...
La loi empêche de dévoiler des informations de moins de cent ans, mais ce Charles serait décédé en 1966 à 84 ans.
[:alain dubois:8]
Cordialement. Malou
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour à tous,
Arnaud, Yves, Malou, merci pour vos commentaires et compliments, j'y suis sensible. Remarquez, c'est le genre d'addiction plutôt salutaire, il n'empêche, çà va me faire un petit vide, sans ce rendez-vous.
J'ai bien un journal sous le coude, mais c'est d'un officier supérieur. Passé le grade de capitaine, je trouve l'intérêt bien moindre, c'est pour moi la limite, mais je débute dans le métier.
Bon week end à tous,
Amicalement,
Franck
PS. Malou, merci également pour les infos sur Charles
Arnaud, Yves, Malou, merci pour vos commentaires et compliments, j'y suis sensible. Remarquez, c'est le genre d'addiction plutôt salutaire, il n'empêche, çà va me faire un petit vide, sans ce rendez-vous.
J'ai bien un journal sous le coude, mais c'est d'un officier supérieur. Passé le grade de capitaine, je trouve l'intérêt bien moindre, c'est pour moi la limite, mais je débute dans le métier.

Bon week end à tous,

Amicalement,
Franck
PS. Malou, merci également pour les infos sur Charles
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
- piou-marine
- Messages : 128
- Inscription : lun. mars 24, 2008 1:00 am
Re: Journal d'un fusilier marin
Harold LOWE 5è officier du RMS TITANIC
15 Avril 1912
15 Avril 1912
Re: Journal d'un fusilier marin
Samedi 17. — [...] Le même obus arrache le bras droit du jeune enseigne mitrailleur Tarrade. Celui-ci refuse l'unique brancard à portée : « Mettez mon quartier-maître dessus, il est plus grièvement atteint. » Et lui, toujours calme, s'engage à pied dans le long boyau qui mène au poste de secours, trouve encore la force de s'arrêter auprès du capitaine le plus proche pour rendre compte. Trois kilomètres plus loin, au poste de secours, il fallait pratiquer d'urgence une amputation.
Bonjour à tous,
Lu dans Ouest-Eclair - n° 5803 - du 6 juillet 1915, page 4 :
" RECOMPENSES. - [...] L'enseigne de vaisseau de 1re classe TARRADE a été inscrit d'office à la suite du tableau d'avancement pour le grade de lieut. de vais. à raison de sa belle conduite et de la blessure grave qu'il a reçu (sic) devant l'ennemi."
S'agit-il bien du même officier ?
Bonne journée,
Daniel.
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour Daniel, bonjour Franck, bonjour à tous, ...
Il s'agit bien du même Officier, TARRADE André Gaston né le 7 janvier 1886 à PARIS (Seine) qui sera promu Lieutenant de vaisseau le 12 mars 1916. (petite bio p 13, Offficier parmi tant d'autres...)

Il s'agit bien du même Officier, TARRADE André Gaston né le 7 janvier 1886 à PARIS (Seine) qui sera promu Lieutenant de vaisseau le 12 mars 1916. (petite bio p 13, Offficier parmi tant d'autres...)

Cordialement. Malou