Journal d'un fusilier marin

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bonifacio
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par bonifacio »

encore bravo pour ce superbe journal
mon grand oncle est mort a dixmude le 25 octobre
je vais tacher de prnedre en photo les 4 medailles que nous avons dans la famille pour les identifier auprès des personnes du forum
néanmoins existe t'il une medaillespecialement pour les fusilliers marins morts lors de ces combats
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,
Bonjour Bonifacio,

Merci. Il existe une médaille commémorative belge avec les agraphes "Dixmude" "Ypres" et "Nieuport" portée par les A.C., mais les spécialistes de la question pourront certainement vous en dire davantage concernant les marins tués lors de ces combats.

Bien cordialement et bon dimanche,
Franck

(je vais tenter de retrouver la doc)
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par Ar Brav »

Bonjour Bonifacio,

Ceci ne répond pas vraiment à votre question, mais s'agissant de la médaille commémorative dite "Médaille des Trois Cités", vous pouvez la retrouver là :

http://perso.numericable.fr/~semoeric/D ... LGES_3.htm

Le Grand Père de mon épouse la portait (du moins en était détenteur), c'est comme çà que je l'ai découverte.

Bien cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par Ar Brav »

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Jeudi 31. — C'est par un mot venu de France que j'apprends la disparition, près de Saint-Georges, de l'excellent Philippe de Blic. Nous savons seulement que son bataillon (1er du 2ème) fait d'excellente besogne dans la région de Nieuport et Saint-Georges.
J'ai aujourd'hui des nouvelles de ma cantine, qui vient de quitter Dunkerque pour... Paris !

(le journal reprend à la date du dimanche 3 janvier 1915, à suivre, donc...)
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antoinedeverdun
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par antoinedeverdun »

Merci beaucoup pour ce magnifique journal. C'est un enchantement.
Dulce et decorum est pro patria mori...
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par Ar Brav »

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Dimanche 3 janvier 1915. — L'après-midi, dans chaque régiment séparément, l'amiral remet les décorations gagnées à Dixmude ou depuis. Le colonel du 1er régiment reçoit ensuite dans son cantonnement les nouveaux décorés du régiment, et on sable un champagne venu de Dunkerque pour la circonstance. Petite réunion de famille très simple, très cordiale, laissant à tous une bonne et forte impression d'union, de bonne entente, de fraternelle camaraderie.

(à suivre, le 6 janvier...)
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

Message par Ar Brav »

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Mercredi 6. — Près du pont d'Elsendamme, ce matin, un spectacle de paix et de tranquillité. La route longe une étendue d'eau calme, sans ride, autour de la rivière débordée. Un moulin à vent reflète classiquement ses ailes dans l'eau grise où nagent quelques canards. Des marins à demi nus, dans le froid du matin, se débarbouillent à grande eau ou lavent leur linge. Le canon a faibli, le bruit s'est ouaté. Ce serait le repos complet si nos hommes étaient mieux logés. Ils aspirent surtout à entendre parler français autour d'eux. La frontière est toute proche. Nous espérons, de jour en jour, qu'on nous permettra de la franchir et de prendre notre repos en France.
Pour occuper le temps, écritures nombreuses et séances d'exercice.

(à suivre, le 8...)
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

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Vendredi 8.- L'ordre attendu nous a été communiqué hier soir. La pluie a beau continuer, le vent siffler, nous n'en avons cure, car, pour nôtre déplacement, Dunkerque a mis à notre disposition des autobus. Vingt-cinq hommes par voiture, les sacs sous les banquettes. L'imposant convoi suit, cette fois, la grand'route, tourne dans Furnes, encore à peu près intacte, où la gare seule a été sérieusement bombardée aux heures de départ des trains de blessés. Le chemin longe ensuite le canal de Dunkerque à Furnes. Nous roulons sans savoir où l'on nous emmène. Dunkerque est brûlé sans arrêt, puis Saint-Pol-sur-Mer, et quand retentit le commandement « Tout le monde à terre ! » nous sommes à Fort-Mardyck, et notre bataillon est seul. Le village est habité par des marins, descendants de ceux qui furent installés là sous Louis XIV, dans des conditions toutes spéciales, puisque l'Etat loue à long terme le terrain et n'en fournit qu'à eux¹. Population de pêcheurs, surtout de pêcheurs d'Islande. Il n'y a pas de grand établissement susceptible de nous recevoir, bien entendu. Deux compagnies envahissent l'école des filles ; l’école des garçons reçoit deux sections ; les autres sections sont réparties dans les grandes salles de quelques estaminets. Nous sommes tout de suite en pays ami, presque en pays de connaissance : la Providence, sous les traits d'un aimable secrétaire de mairie, ne m'a-t-elle pas logé chez la belle-fille de mon ancien pilote du Lavoisier, dans les mers d’Islande ?

¹. C'est un aspect bien original et caractéristique que celui du village de Fort-Mardyck. Il se compose de longues suites de jardins rectangulaires, sensiblement égaux, se succédant sans autre interruption qu'une haie basse ; chacun d'eux renferme une petite maison blanche, la plupart du temps simple rez-de-chaussée de deux ou quatre pièces. Autour, jouent de nombreux enfants, tous légitimes, car la natalité est très grande à Fort-Mardyck , et la misère y semble inconnue. La législation spéciale qui régit ce coin de terre aurait-elle résolu des problèmes si angoissants ailleurs ? Ici, point de propriétaires. Je n'ai vu nulle part les panonceaux d'un officier ministériel ; notaire ou huissier ne trouverait pas à gagner sa vie dans une cité où partages, héritages et chicanes sont également inconnus. C'est Louis XIV qui installa, dans les sables incultes s'étendant au sud du petit ouvrage de Fort-Mardyck, une colonie de quatre familles picardes. La législation particulière qu'il leur donna est encore aujourd'hui en vigueur. Tout inscrit maritime de la commune — on est ici caboteur ou pêcheur d'Islande — qui épouse une de ses concitoyennes, reçoit la jouissance d'une parcelle de terrain de 2 400 mètres carrés. Quand la mort vient dissoudre le ménage, ce terrain retombe dans le domaine communal, pour être attribué à un nouveau couple. Ainsi l'avenir et la stabilité des familles se trouvent assurés dans une honnête aisance qui ne dispense pas du travail. Les Picards de Louis XIV, ou quelques immigrés plus récents, ont sûrement introduit à Fort-Mardyck quelques gouttes de sang espagnol ; il se retrouve sans conteste dans le type de plus d'une femme du village et jusque dans l'allure de ses dévotions.

Comme d'habitude, l'état-major du bataillon est au presbytère. Si ces cantonnements dispersés ne sont pas l'idéal au point de vue de la surveillance des hommes et de la discipline, par contre, nous trouvons ici le calme complet, le repos du corps et de l'esprit, un peu plus de confortable que dans l'entassement des granges belges, et la possibilité de compléter à Dunkerque tout ce qui peut faire défaut.
Le 2ème régiment est à Saint-Pol-sur-Mer, l'amiral dans un château des environs ; notre 2ème bataillon, d'abord à Grand-Mardyck, sera bientôt transféré à Saint-Pol.

(à suivre...)
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

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Samedi 9. — Les commissaires et les fourriers courent fiévreusement à travers Dunkerque. La visite du Président de la République est annoncée pour lundi ; il faut rendre à nos tenues un aspect moins lamentable — ma cantine retrouvée arrive à point — remplacer les capotes les plus déchirées, restituer aux bonnets des matelots leurs pompons rouges, leurs jugulaires blanches, leurs rubans noirs aux lettres d'or. Mais le cauchemar des boutons de capote ! Dunkerque n'en peut fournir assez, malgré qu'on ait fait appel aux modèles les plus disparates. C'est que nous avons encore l'ancienne capote à deux rangées ! Enfin, on tâchera de compléter au moins la rangée de droite.

(à suivre...)
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Ar Brav
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Re: Journal d'un fusilier marin

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Dimanche 10. — Dès six heures et demie, grand branle-bas. Il s'agit de répéter sur le terrain le défilé qui doit avoir lieu demain. Sont-ce les hommes qui ont le plus besoin d'exercice, ou les officiers ? Des déploiements de force de six mille hommes sont une nouveauté pour les marins, qui n'en ont jamais vu qu'au 14 Juillet, à Toulon ou à Brest. Le génie aplanit en hâte le terrain, plante des fanions de direction. Puis, discussion : le Président ne remettra qu'un seul drapeau pour la brigade. Quel régiment en aura la garde ? A tout hasard on désigne une garde du drapeau dans chaque régiment. Le point délicat sera élucidé demain.

(à suivre...)
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