SUFFREN — Cuirassé

lulu30
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par lulu30 »

Bonjour,trouvez ci-dessus la photo du carnet de bord de mon père (Georges Gaston Miho) ou apparaissent les dates exactes des combats.
Cordialement.
lulu30
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par lulu30 »

A l'aide nous n'arrivons pas à mettre la photo du carnet de bord comment faire?!!!!!!!
merci d'avance
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Yves D
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par Yves D »

Lulu,
Je vous envoie une réponse en messagerie privée.
Cdlt
Yves
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olivier 12
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un document particulièrement intéressant : la traduction du KTB de Hans Walther, commandant de l'U 52, relatant le torpillage du SUFFREN.

SUFFREN

26/11/16

Vent d’W. Brume. Visibilité réduite. Stoppé à 05h25.
Mouvements dans tanks 3 et 4 pour améliorer l’assiette.
Avions rencontré un vapeur dans la nuit. Pluie faible. Se lève le soir. Partiellement couvert. Bonne visibilité
Vent WNW force 5. Houle de nord.
Sur l’avant, aperçu les hauts mâts d’un navire de guerre route au nord.
Grand navire de guerre type cuirassé.
Grand navire avec mâts droits et deux cheminées identiques et droites près du mât avant.
Sans doute croiseur de la classe FORMIDABLE
(nota : croiseur anglais)
Vitesse estimée 12 nœuds. Route droite.
Pas de risque d’être dérangé.
Mis en route en avant. Commencé préparation armement avant.
Tubes 1 et 2 armés. Préparation à l’attaque. Réduit la vitesse.
Houle se creusant, avec écume. Avec ces manœuvres, pas sûr de pouvoir attaquer l’animal par le flanc. Réduit vitesse de moitié. Il y a danger que cette route nous rapproche trop.
En raison de cela je me dirige avec un angle plus ouvert. En même temps, je préfère garder de la réserve.
Tubes 3 et 4 parés.
Accélération. Ouverture du clapet de remplissage d’eau du tube. Le bateau roule. Sorti le périscope. Ennemi à 1 mille. Réglé la profondeur d’attaque et route de la torpille du tube 2.
Je dois compter sur le fait qu’il m’a sans doute vu et que si je reste dans la même position je peux me faire avoir après le premier tir.

Suit une phrase malheureusement incompréhensible : « si on continue, à la fin, il émerge.... »

Lancé avec le tube n° 2

Viré de bord. Vitesse 11 nds. Plongé à 20 m
On entend un grincement le long du bord.
Sorti le périscope à moitié. Rien vu. Trop sombre.
Aperçu une rangée de lumières.
Mis en route à 11 nds. Tour circulaire avec le périscope.
Sur l’arrière gauche bâbord grand emplacement tout plat couvert de suie. Sinon, rien à voir.
Fait surface. Ouvert le panneau d’écoutille du kiosque. Après ce tir, on voit seulement un nuage de fumée qui se dissipe dans le vent.

Je m’explique les faits de cette façon :

Le tir a réussi. Il a provoqué une forte explosion à l’intérieur du navire qui a coulé instantanément. Il est allé au fond comme une épave.
Nous avons touché un morceau de l’épave (nota : ce qui a provoqué le grincement entendu le long de la coque)

Sur les lieux, nous n’avons trouvé qu’un morceau de toile et de vêtement accroché au mât.

Cette relation est fort intéressante car Hans Walther décrit minute après minute le déroulement de l’action, avec des réflexions qui montrent tout le stress de la chasse…

Un autre commentaire viendra s'ajouter dans quelques jours à ce document. C'est le compte rendu de l'interrogatoire du commandant Hans Hermann Wendlandt, de l'UC 38, qui donne quelques indications sur les torpillages des navires de guerre. (voir fiche UC 38 Sous-marin allemand)

Cdlt
Dernière modification par olivier 12 le jeu. mai 10, 2018 8:18 am, modifié 1 fois.
olivier
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Yves D
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par Yves D »

Bonsoir Lulu, bonsoir à tous
Ci-dessous le document que sans y parvenir Lulu voulait nous faire partager : le livret militaire de Georges Gaston Miho.
Cordialement
Yves (pour Lulu)

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lulu30
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par lulu30 »

Bonjour à tous , je tenais à remercier Yves pour son aide si précieuse .C'est la photo d'une page du carnet de bord de mon père , si certaines informations vous intéressent n'hésitez pas à me contacter.
Cordialement
dbu55
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par dbu55 »

Bonsoir à toutes et à tous,

D'autres marins du SUFFREN :

Décédés lors de la perte du navire (Non encore cités) ::

ANTOMARCHI Etienne né le 18/01/1890 à Loreto-di-Casinca (Haute-Corse), Quartier Maître Timonier - Décédé le 26/11/1916 (26 Ans) - A Bord du SUFFREN - Disparu en mer Son nom figure sur le Livre d'Or des Corses tombés au Champ d'Honneur concernant la commune de Loreto-di-Casinca

CAITUCOLI Paul Joseph né le 24/12/1894 à Argiusta-Moriccio (Corse-du-Sud), Matelot de 2ème Classe Canonnier - Décédé le 26/11/1916 (21 Ans) - A Bord du SUFFREN - Disparu en mer

GRAFFION Emile né le 08/08/1885 à Lorient (Morbihan), Quartier Maître Torpilleur - Décédé le 26/11/1916 (31 Ans) - A Bord du SUFFREN - Disparu en mer

JAOUEN Yves né le 24/05/1884 à Plouzévédé (Finistère), Quartier Maître Chauffeur - Décédé le 26/11/1916 (32 Ans) - A Bord du SUFFREN - Disparu en mer - Son nom figure sur sur le monument aux morts de Plouzévédé (Finistère)

KERSERHO Joseph Jean Marie né le 11/04/1896 à Etel (Morbihan), Matelot Sans Spécialité - Décédé le 26/11/1916 (20 Ans) - A Bord du SUFFREN Disparu en mer

VEILLET Emile Henri né le 18/08/1890 à Brest (Finistère), Quartier Maître Canonnier - Décédé le 26/11/1916 (26 Ans) - A Bord du SUFFREN - Disparu en mer

Tués dans l'action du 18/03/1915 (au Dardanelles) :

HOUGARD François Marie Célestin né le 07/09/1891 à La Turballe (Loire-Atlantique (Loire-Inférieure en 1914)), Matelot de 2ème Classe Gabier Breveté - Décédé le 18/03/1915 (23 Ans) - A Bord du SUFFREN - Tué à l'ennemi - Son nom figure sur le monument aux morts de La Turballe (Loire-Atlantique)

LE MALLET René François Marie né le 19/08/1897 à Lannion (Côtes-d'Armor (Côtes-Du-Nord en 1914)), Matelot de 1ère Classe Canonnier - Décédé le 18/03/1915 (17 Ans) - A Bord du SUFFREN – Tué par un obus ennemi dans la casematte babord arrière

Morts de maladies :

ALLAIN Yves Marie Guillaume né le 29/08/1899 à Plouézec (Côtes-d'Armor (Côtes-Du-Nord en 1914)), Matelot de 2ème Classe Sans Spécialité - Décédé le 19/07/1915 (22 Ans) - A bord du navire Hôpital DJURJURA à Moudros (Grèce) de Maladie - Son nom figure sur le monument aux morts de Plouézec (Côtes-d'Armor)

DES MICHELS Jean Marie Louis né le 14/01/1897 à Nice (Alpes-Maritimes), Apprenti marin - Décédé le 07/07/1915 (18 Ans) - A bord du navire Hôpital DJURJURA en rade de Moudros (Grèce) de Dysenterie - Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) – Inhumé au Cimetière militaire Français de Seddul-Bahr - Tombe N°247

FAVÉ Jean né le 14/01/1888 à Plouider (Finistère), Quartier Maître Chauffeur - Décédé le 11/08/1915 (27 Ans) - A Bord du SUFFREN en rade de Moudros (Grèce) de Dysenterie - Son nom figure sur le monument aux morts de Plouider (Finistère) – Inhumé au Cimetière militaire Français de Seddul-Bahr - Tombe N°665

PEUVION Albert Eugène Maurice né le 24/05/1892 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Matelot de 2ème Classe Torpilleur - Décédé le 23/07/1915 (23 Ans) - A Bord du SUFFREN en rade de Moudros (Grèce) de Dysenterie - Son nom figure sur le monument aux morts d'Outreau (Pas-de-Calais) – Inhumé Cimetière militaire Français de Seddul-Bahr - Tombe N°776

VIEULLE Clément Georges né le 09/11/1866 à Rochefort (Charente-Maritime (Charente-Inférieure en 1914)), Premier Maître Commis - Décédé le 13/07/1916 (49 Ans) à l’hôpital Lazaret de la Pointe Mikra à Salonique (Grèce) de Grippe

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
dbu55
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

Un autre marin du SUFFREN :

LUPIS Jean Antonie né le 28/04/1884 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Matelot de 2ème Classe Cuisinier- Décédé le 26/11/1916 (32 Ans) - A Bord du SUFFREN - Disparu en mer

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
Rutilius
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SUFFREN ― Cuirassé d’escadre (1903~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―, n° 6250, Lundi 11 décembre 1916,
p. 4, en rubrique « Dernière heure ».


« Le personnel du "Suffren" débarqué avant le départ du cuirassé

BREST, 10 décembre. ― De notre correspondant particulier. ― La préfecture du 2e arrondissement nous communique la liste du personnel débarqué du Suffren, le 14 novembre 1916, avant le départ du cuirassé pour Lorient.
Nous donnons cette liste en publiant pour chaque homme : 1° nom et prénom ; 2° grade et spécialité ; 3° quartier d’inscription.

Aspar Michel, mat. fus., Port-Vendres.

Barges Ange, mat. gab., Martigues ; Basty Toussaint, mat. canonn., Audierne ; Baud Jean, mat. canonn. ; Bertin Eugène, mat. canonn., Fécamp ; Blanquart Lucien, mat. canonn., Dunkerque ; Bollenguier Georges, mat. gab., Dunkerque ; Bonval Augustin, mat. canonn. ; Bonnière Pierre, mat. canonn., Boulogne ; Bourgeois Louis, mat. sans spéc., Saint-Pierre-et-Miquelon ; Bourhis François, q.-m. canonn. ; Briand William, q.-m. man., Caen.

Cabanes Denis, q.-m. méc. ; Carraciolo Marie, mat. élect.

Danigo Valentin, mat. aide-canonn., Lorient ; Dehaut Jules, mat. canonn. ; Diard Albert, mat. canonn. ; Didier Georges, mat. fus. ; Dubernet Simon, mat. boul.-coq ; Dupont du Vieux Pont Louis, mat. sans spéc.

Floury Constant, mat. timon., Paimpol.

Guillot Fernand, mat. boul.-coq ; Guillermin Jean, mat. méc. ; Guillou Pierre, mat. aide-canonn., Quimper ; Gourvennec Joseph, q.-m. élect. ; Groseil Alexandre, 2e m. méc., Saint-Nazaire.

Hamel Edouard, mat. aide-canonn. ; Herriot Jules, mat. fus.

Jarrys Raymond, mat. boul.-coq; Joly René, mat. sans spéc., Fécamp ; Jumentier Marcel, mat. aide-canonn.

Kerdavid Louis, q.-m. tim. ; Kerrest Pierre, mat. aide-canonn., Audierne.

Lagathu Jean, q.-m. fus. ; Lanoy Lucien, m. canonn. ; Le Bot Paul, mat. méc. ; Lecerf Edouard, mat. tim. ; Lecut Marcel, mat. canonn. ; Lannou Jean, 2e m. man., Lannion ; Le Menu Louis, 2e m. canonn., Brest ; Lévêque Marie, mat. gab. ; Le Saout Pierre, 2e m. four. ; Labbé Gustave, mat. canonn. ; Losser Jean, mat. canonn.

Madonnet Avril, mat. méc. ; Maurin Albert, mat. sans spéc. ; Michel Gaston, mat. gab., Cannes ; Milan François, mat. fus. ; Molinier Louis, mat. s. spéc., Agde ; Morand Jules, maître d’hôt. ; Morillon Jean, mat. aide-canonn., Concarneau.

Nalin Louis, mat. s. spéc., Cannes.

Orsini François, mat. s. spéc., Marseille ;

Padellec Léon, 2e m. canonn. ; Phuez Jean, q.-m. canonn. ; Poitevin Florent, mat. canonn., Île-de-Ré ; Prebois Marcelin, q.-m. canonn.

Rebourgeon Jules, q.-m. inf., Toulon ; Renaud Hippolyte, m. canonn. ; Reverand Constant, mat. canon. ; Roger Auguste, mat. élec.

Sancéo Julien, mat. canonn. ; Servel Alain, q.-m. fus. ; Sirach Jean, mat. canonn.

Tréguier Victor, q.-m. élect.

Vasseur Auguste, mat. canonn. »
Dernière modification par Rutilius le jeu. déc. 15, 2022 11:42 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: SUFFREN — Cuirassé

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Complément sur le torpillage du SUFFREN

Récit de l’amiral Arno Spindler,

écrit d’après le KTB de Hans Walther (voir post du 21/05/2009) Mais ce récit est plus clair et comporte des détails supplémentaires.

« 26 Novembre

08h30 du matin

Position 39°10 N 10°48 W à hauteur de Lisbonne.
Vent de NW force 5. Grosse houle

Grand bâtiment à deux cheminées que je prends pour un cuirassé de la classe FORMIDABLE.
Pas d’escorte et route rectiligne. Manœuvré pour l’attaquer par l’avant, mais la grosse houle ne permet pas de tenir l’immersion à petite vitesse.
Mis à demi-vitesse, mais je risque d’être trop près. Changé de route pour attaquer avec une forte incidence, en gardant de la réserve pour lancer avec le tube arrière en gyro-déviation.

Au remplissage des tubes, le sous-marin devient lourd de l’arrière et le kiosque sort de l’eau à 500 m du but. J’envoie tous les hommes à l’avant pour maintenir l’immersion de combat.

08h56

Lancé torpille par le tube d’étrave n° 2. Je crains d’avoir été vu et prends l’immersion à 20 m en abattant sur la droite.
18 secondes plus tard, première détonation claire, suivie d’une seconde qui ébranle fortement le navire. Remonté à 12 m pour voir ce qui se passe, mais il se produit un grincement contre la coque et il est impossible de manœuvrer le périscope qui reste sorti à moitié. Redescendu à 20m.

Aucun bruit n’étant plus perceptible, remonté et effectué un tour d’horizon. Grosse tache claire sur la mer couverte de suie.

09h03

Fait surface et ouvert le panneau du kiosque. On ne voit qu’un nuage d’explosion que le vent emporte.

Je m’explique ainsi l’événement :

L’explosion de la torpille a fait exploser le cuirassé qui a coulé instantanément et le sous-marin l’a frôlé pendant qu’il coulait. Il y a des vestiges de cette rencontre :

- enfoncement sur le pont
- fortes rayures sur le périscope arrière
- morceau de fer provenant d’un projectile de gros calibre sur le pont
- morceaux de vêtement en toile à voile sur les supports de pare-mines
- morceau de bonnet bleu avec une rayure rouge sur le mât avant
(Ces deux vêtements sentent le roussi)

Nous cherchons pendant une demi-heure des survivants, mais ne trouvons rien. Continué notre route.

Plus tard, j’ai su que c’était le cuirassé français SUFFREN, 12730 t avec 655 hommes d’équipage. »

Le 30 Novembre, l’U 52 interceptera le KEDIRI et remorquera ses 4 embarcations vers la terre. Le KEDIRI sera en fait coulé le lendemain par l’U 47.

Le 9 Décembre, il capturera le voilier EMMA LAURANS, qu’il coulera le 10, et ira déposer son équipage aux Canaries (voir récit à la fiche EMMA LAURANS)

Epilogue

Si les Français ne connaîtront le sort du cuirassé qu’après la guerre, l’Etat-Major de la Marine saura en réalité très vite ce qui s’était passé.

Voici une note confidentielle de l’Amiral Lacaze au Ministre de la Marine et envoyée dès Avril 1917

« Le cuirassé SUFFREN a été coulé le 26 Novembre dernier vers 08h00 ou 09h00 du matin par un sous-marin ennemi qui a réussi à s’approcher de lui en plongée sans être aperçu.
Une explosion formidable se produisit qui laisse à penser que la torpille a touché une soute à munitions.
Vers 10h00 du matin, le vapeur INCHWOZE, passant sur les lieux du sinistre n’a rencontré que de nombreuses épaves.
Aucune des personnes présentes à bord n’a pu être recueillie.

En conséquence j’ai l’honneur de prier Monsieur le Ministre de bien vouloir, par application de l’article 88 du code civil, décider qu’il y a disparition des 648 officiers, officiers mariniers et matelots figurant sur la liste d’équipage établie le 23 Mars par le chef du service de la solde de Brest. »

Autre note de Mars 1918

envoyée par la 1ère section au Chef d’Etat-Major Général et qui indique que le numéro même du sous-marin était connu.

Urgent et confidentiel

« J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur l’article ci-joint paru dans le journal « OUI » du 2 Mars 1918, relatif au torpillage du SUFFREN par le sous-marin allemand U 52 dans lequel on relève le passage suivant :

Dès son arrivée aux Canaries, le commandant de l’U 52 télégraphia à son gouvernement qu’il avait coulé un cuirassé anglais.

Il serait désirable que vous convoquiez le capitaine de vaisseau Voitoux, auteur de cet article, pour qu’il indique la source d’où provient ce renseignement : journal ou opuscule allemand, ou bien indiscrétion.

Dans ce dernier cas, l’auteur de l’indiscrétion serait le vice-amiral de Lapeyrère.

Il est regrettable que de semblables articles ne soient pas soumis au préalable à la censure du service d’information de la Marine. »

De toute évidence, on avait quelques espions aux Canaries et la Marine ne souhaitait pas que cela se sache. Je ne pense toutefois pas que le Capitaine de Vaisseau Voitoux ait été (malgré son nom :) ) un espion.
Cet officier, ancien chef d'Etat-Major du 4e arrondissement maritime (Rochefort) en 1914, avait été versé dans la réserve en Avril 1916. (source Geneamar)

Mais il y avait comme du règlement de compte dans l’air, entre amiraux.

Cdlt
Dernière modification par olivier 12 le jeu. mai 10, 2018 8:20 am, modifié 1 fois.
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