LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

panpan
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par panpan »

Bonsoir,
Voici des marins affectés sur le Léon Gambetta, morts en mer :
Bechet Georges
Bellemin-Comte François
Colas Leon Marie
Druet Maurice
Lambege Jean
Le Roux François
Requier Alfred
Rivet Marcel

Cordialement,
JCP.







Bonjours a tous ,


Je joind une photo de mon grand oncle Antoine joseph Culioli qui a disparut en mer a bord du lèon gambetta le 27/04/1915 il allez avoir 20 ans Image
panpan
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par panpan »

Bonsoir tout le monde,

dans le cadre de mes recherches sur les morts français en Italie, je suis en train de chercher les listes des marins et aviateurs français morts dans l'Adriatique. La plus grande partie des pertes est causée par le torpillage le 27/04/1915 du croiseur Léon Gambetta à 5 miles nautiques des côtes italiennes, il y aurait eu selon mes sources 684 morts et disparus sur 821 officiers et marins. Pour l'instant, j'ai :sarcastic: 9 noms :

Abgrall Emile 2ème maître armurier officier mécanicien
André capitaine de vaisseau
Chédeville Eugène Louis Désiré lieutenant de vaisseau
Deligny Marie Léon Gabriel commissaire principal
Eveno Joseph
Le Doeuf Guillaume matelot de 2ème classe
Senès Etienne Marius matelot de 2ème classe - mécanicien
Sénès Victor Baptiste contre amiral
Simon Jean Edouard quartier-maître - timonier


Si vous croisez par hasard dans le cadre de vos recherches le nom de l'un des 673 noms qui me manquent, pensez à moi !

Cordialement

f-xavier







Bonjours a tous ,



je joind une photo de mon grand oncle antoine joseph culioli disparut en mer le 27/04/1915 a bord du leon gambetta il allez avoir 20 ans

mesimages/11920/mini/IMG0050A.jpg1..jpg
















olivier 12
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Le 30 Avril, Monsieur Rodde, consul de France en Sicile (Palerme), envoie au Ministre de la Marine Monsieur Augagneur les photographies suivantes :
a) Photo du canot 2 du LEON GAMBETTA, amarré devant la capitainerie du port de Syracuse. Il explique que ce canot, d’une capacité de 58 personnes, a permis de sauver 108 hommes du croiseur cuirassé.

Image

b) Photo prise à l’infirmerie de la caserne Statella de Syracuse montrant trois blessés rescapés du LEON GAMBETTA. Il précise que leur état de santé est bon. Ce sont, de gauche à droite :
- Roger LERICHE, électricien breveté, du Havre
- Hyacinthe TOURREL, matelot sans spécialité, de Toulon
- Jean LE GALL, premier maître canonnier, de Toulon.

Image

Il ajoute que le premier maître Le Gall a réussi à se maintenir dans la mer pendant 14 heures avant d’être repêché. Selon le témoignage du matelot Tourrel, le commissaire du bord (nota : le commissaire principal DELIGNY) a fait preuve d’un courage et d’un sang froid extraordinaires. Quand le navire a sombré, il a continué à fumer tranquillement une cigarette tout en s’efforçant de tranquilliser les marins.

On remarque que dans la liste des survivants donnée dans de précédents posts, les trois hommes photographiés ci-dessus sont signalés comme hospitalisés à Brindisi. Sans doute transportés par les vapeurs italiens ERYTHREA ou CITTA DI MESSINA, il est plus probable qu’ils ont été rapidement ramenés à Syracuse. Le consul ajoute qu’il enverra prochainement des photos des groupes de marins arrivés par ces deux vapeurs.

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olivier
Sempai
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par Sempai »

Bonjour Olivier 12

je viens de m'inscrire sur le forum et en regardant l'histoire du Leon Gambetta, quelle merveilleuse surprise de voir que tu as une photo de mon grand père "Hyacinthe Tourrel" à l'hôpital.
Je suis assez ému de voir cette photo et j'aimerais que ma mère (sa fille) la voit, tu crois que c'est possible, c'est la dernière survivante de la famille ?

Merci de ta réponse et surtout merci de publier cette photo
Sempai
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par Sempai »

Bonjour Olivier 12

je viens de m'inscrire sur le forum et en regardant l'histoire du Leon Gambetta, quelle merveilleuse surprise de voir que tu as une photo de mon grand père "Hyacinthe Tourrel" à l'hôpital.
Je suis assez ému de voir cette photo et j'aimerais que ma mère (sa fille) la voit, tu crois que c'est possible, c'est la dernière survivante de la famille ?

Merci de ta réponse et surtout merci de publier cette photo

Image

Mon grand père Hyacinthe Tourrel (a gauche) chauffeur sur le "Suffren"
olivier 12
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous, bonjour Sempai,

Je vous ai contacté par message privé pour l'envoi de la photo de votre grand-père. En tous cas, on le reconnait bien sur les deux clichés. Celui pris à l'infirmerie est extrait d'un microfilm des archives de Vincennes. La photo, étant assez mauvaise, a été un peu retouchée.
On peut noter que votre grand-père a été embarqué sur deux navires aux destins particulièrement tragiques!

Enquête sur le torpillage du LEON GAMBETTA Rapport de l'Amiral de Gueydon(Extraits)

Selon le Contre Amiral de Gueydon qui portait sa marque sur le WALDECK ROUSSEAU, le LEON GAMBETTA occupait le secteur le plus occidental de la croisière Leuca-Ducato. Il ignore pourquoi l’Amiral SENES s’est tenu à cette heure de la nuit dans le voisinage immédiat du cap Santa Maria di Leuca alors que les ordres étaient de se tenir à au moins 40 milles au sud pendant la nuit, sur le parallèle 39°. Des raisons spéciales, qu’il était le seul à connaître, l’ont sans doute conduit à déroger à ces ordres.
L’Amiral de Gueydon semble surpris que la vitesse n’ait été, selon les témoignages des rescapés, que de 6 nœuds. L’Amiral Senes préconisait toujours des vitesses supérieures à 10 nœuds pendant le jour. Il paraît improbable, selon lui, qu’un officier général à la valeur technique incontestée ait, par une nuit aussi claire, tenu une vitesse en contradiction avec ses idées. (nota : néanmoins, les témoignages des officiers mariniers mécaniciens confirment tous la vitesse de 6 nœuds)
Le bâtiment a disparu en 10 minutes et 136 personnes seulement ont été sauvées. Il semble donc que la TSF ait été mise instantanément hors service. (Nota : ce rapport est écrit au lendemain du naufrage. Les antennes TSF étaient effectivement tombées dès les explosions). Le WALDECK ROUSSEAU se trouvait à 20 milles seulement du LEON GAMBETTA. Il avait avec lui une escadre de torpilleurs qui pouvaient donner 28 à 30 nœuds.
Dans l’après midi du 26, le LEON GAMBETTA avait visité le vapeur BARLETTA en route vers Brindisi avec une cargaison de soufre, bois et pétrole. Le temps de cette visite avait certainement été réduit au minimum car ces bâtiments de commerce sont souvent accompagnés de sous-marins ou de torpilleurs. Mais il ne semble pas que l’attaque du sous-marin soit la conséquence de l’arraisonnement du BARLETTA. (nota : le LEON GAMBETTA avait aussi arraisonné dans l’après midi le vapeur italien ADRIATICO.)


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olivier 12
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici, d’après les premiers témoignages de divers rescapés, un résumé des phases du torpillage du LEON GAMBETTA. Parmi les survivants gradés entendus figurent :

- Jean-François GRALL 1er maître fusilier
- François Marie LESPAGNOL 1er maître canonnier
- Antoine BALDASSARI Maître mécanicien
- Auguste L’HOTELLIER Maître mécanicien
- Yves QUINIOU Second maître mécanicien

L’officier qui a mené cette première enquête est le capitaine de frégate Jules Docteur, commandant le JURIEN DE LA GRAVIERE, en escale dans le port de Syracuse. Il était assisté par le consul de France en Sicile, Monsieur Rodde.

Récit

Depuis minuit, le LEON GAMBETTA faisait route à 6 nœuds au NNE. Le phare de Santa Maria di Leuca était visible à 16 milles environ par le travers bâbord. Il était prévu de reprendre la vitesse de 10 nœuds à 04h00 du matin. Très beau temps, beau clair de lune et mer plate. Equipage aux postes de veille et tourelles et pièces de 47 armées.
A minuit 40, deux torpilles ont frappé le bâtiment à bâbord, à 15 secondes d’intervalle au plus. La 1ère a explosé au couple 50 (dynamos bâbord et rues de chauffe 2 et 4) et la seconde un peu plus en arrière.
Le commandant sort, habillé, de la chambre de veille, située derrière la passerelle et se précipite sur bâbord avec les officiers de quart. Le bâtiment prend aussitôt une gite de 10 degrés qui s’accentue rapidement. Le commandant téléphone aux machines pour demander de redresser le bâtiment avec un mouvement de ballast. Mais il ne reçoit aucune réponse de la salle des machines. L’Amiral Senes, qui était couché, arrive en chemise sur la passerelle avec Monsieur Chedeville, son aide de camp. Amiral et commandant donnent l’ordre au poste TSF d’envoyer le signal de détresse SOS. Monsieur Fay, aide de camp de service sur la passerelle répond qu’il n’y a plus d’électricité et que les antennes sont tombées sur le pont.
« Mettez les embarcations à la mer et faites silence » ! ordonne le commandant. L’inclinaison atteint 30° et l’eau arrive au niveau du plat bord. Le mât arrière se casse en deux. Le commandant ordonne « Tout le monde à tribord » pour tenter de limiter la gite. Les hommes obéissent et se hissent à quatre pattes vers tribord.
La chaloupe tribord, dans laquelle ont pris place une vingtaine d’hommes, sort de son chantier, y laissant sa quille, et s’écrase contre la cheminée n°3 tuant ou blessant nombre d’hommes. La vedette du commandant (un White insubmersible), placée sur l’avant de la chaloupe, roule sur le panneau du carré des officiers supérieurs y laissant sa chaudière et s’effondre contre la tourelle centrale de 16 bâbord. Elle tombe ensuite à la mer et flotte.
Des hommes jettent à l’eau tout le bois qu’ils peuvent trouver : caillebotis, avirons, planches…A tribord, plusieurs hommes sont déjà sur la cuirasse ; d’autres sautent à l’eau.

(On note que d’après ses descendants, le matelot Hyacinthe Tourrel aura la cuisse ouverte par les coquillages se trouvant sur la coque. On peut donc supposer que la salissure extrême de cette coque est l’une des causes de la faible vitesse du bâtiment. D’une part il fallait économiser le charbon, d’autre part les coquillages empêchaient de donner les vitesses normales aux allures requises.)

« Mes enfants, tâchez de vous sauver » sera le dernier ordre du commandant.

Lorsqu’on coupe son garant, la baleinière de sauvetage hissée sous l’Y de tribord se brise sur la cuirasse, écrasant une vingtaine d’hommes qui comptaient monter dedans au passage. Le canot 2 chavire contre la rambarde et se crève le flanc sur les angles de son chantier. Mais il tombe d’aplomb et flotte. Beaucoup d’hommes s’y embarquent. Il ne possède plus de gouvernail, mais ils peuvent récupérer 7 avirons, un seau et un boitier en bois qui permettent d’écoper. Ils bouchent les trous de nables avec un morceau de mât de pavillon et le trou dans la coque avec des tricots. 108 hommes vont y prendre place. Ils atteindront le phare de Santa Maria di Leuca à 08h30 du matin et ce sont eux qui donneront l’alerte.

Un cri s’élève de la passerelle « Vive le France » ! Tous ceux qui sur le pont luttent pour leur existence le reprennent trois fois. Le commissaire principal Deligny fume une dernière cigarette sur le pont arrière, avec le plus grand calme. L’arrière paraît se relever et les plus mauvais nageurs tentent alors de remonter vers cet arrière. Mais le navire se retourne et reste quille en l’air avec ses trois hélices hors de l’eau. Bientôt, il ne reste plus qu’un seul homme sur la coque, le quartier maître réserviste Le Roux, pas très bon nageur, qui espère que le bâtiment va encore flotter quelque temps. Mais l’avant s’enfonce et Le Roux doit sauter à l’eau. Il voit les hélices disparaître pour toujours dans un faible remous. Il s’est écoulé 10 minutes depuis le torpillage. Tous les hommes crient « Vive la France », tandis que la capitaine d’armes Grall entonne le couplet patriotique « Mourir pour la Patrie, c’est la mort la plus belle ».
Avant le naufrage, environ la moitié de l’équipage avait pu atteindre le pont. 108 hommes étaient dans le canot 2 et environ 200 à 250 dans l’eau. La vedette de l’amiral flottait et beaucoup d’hommes vont tenter d’y monter. Les efforts de ceux qui sont à bord pour éviter la surcharge sont vains. Ils tentent de repousser les nageurs à coups de gaffes, à coups de poings. Mais la vedette finit par s’enfoncer, chavirer et couler. Il y a beaucoup d’espars, bouées de sauvetage, bois, avirons, morceaux de liège échappés des soutes à munitions éventrées. Des hommes s’accrochent à un madrier de but en bois de sapin de 5 mètres de long. Mais il tourne sur lui-même, étant mal équilibré. A chaque fois, des hommes disparaissent. On s’aide mutuellement en assemblant des madriers, des avirons, des cages à poules, des planches.

Quand le jour paraît, on s’aperçoit d’assez loin. Mais froid, congestion, fatigue, crampes, ont fait disparaître beaucoup d’hommes. Pourtant, les plus braves résistent, secouent ceux qui sont près de succomber, les ramènent à la surface. Ainsi, le petit aide de chauffe Jean Tutein doit la vie au capitaine d’armes Grall qui l’a soutenu contre lui pendant toute la dernière heure jusqu’à l’arrivée du torpilleur, alors qu’il était évanoui. Ce 1er maître fusilier avait sauté à l’eau habillé et n’avait pas abandonné son carnet de rôle. C’est grâce à lui que l’on a eu immédiatement la liste complète de l’équipage.

Le sous-marin est toujours sur place. On voit son périscope et la moitié de son kiosque. Lorsqu’à 14h30 arrivent de Brindisi les torpilleurs 33 et 36, le sous-marin est toujours en faction. Il semble contempler son œuvre et n’aura porté aucun secours.

Vingt sept héroïques survivants sont repêchés. Les torpilleurs INDOMITO et INTREPIDO arrivent de Tarente peu après 33 et 36. Ils recueillent deux hommes vivants sur une épave et retirent de l’eau 58 cadavres. Le nombre de survivants est donc de 137 : 108 sur le canot 2, 27 sur 33 et 36 et 2 sur les torpilleurs italiens.

Les 32 officiers ont disparu. L’Amiral fut admirable de calme et sut faire exécuter ses ordres jusqu’à la dernière minute. Il se tenait à la rambarde tribord de la passerelle quand le bâtiment a coulé. Sur la passerelle se trouvaient aussi le commandant et les lieutenants de vaisseau de Lesparda et Puech. Seuls, le chef d’état-major Heraut, le lieutenant de vaisseau Dubois et le mécanicien principal de 1ère classe Launay étaient parvenus à se hisser, avec une centaine d’hommes, dans la vedette de l’amiral. Mais surchargée, celle-ci a rapidement coulé. Deux officiers ont été bloqués dans leurs cabines : l’enseigne de vaisseau Jaillard et l’aumônier Julian. Dans l’eau, aucun n’a survécu, sans doute à cause d’une résistance physique moindre que celle des hommes. L’enseigne de vaisseau Bourgine est décédé le dernier, à 11h00 du matin.
Tous les officiers ont été à la hauteur de leur tâche et ont donné un magnifique exemple de calme et de sang froid. Les hommes ont admiré leur dévouement : ils ont éclairé, avec leur lampes de poche, les différentes échelles donnant accès au pont et c’est grâce à ce moyen de fortune que les hommes encore valides après les explosions ont pu monter jusqu’aux embarcations. Les officiers ont aidé à les déborder, mais la tâche s’est avérée impossible en raison de la gite et du manque de pression aux treuils.

L’extinction des lumières a été instantanée, le compartiment des dynamos ayant été détruit à la première explosion. Il n’est remonté personne de ce compartiment ainsi que des chaufferies de l’arrière. L’éclairage de secours des chaufferies n’a pas fonctionné.

Les chefs de tourelles de tribord avant ont pu entrer en contact avec leurs hommes coincés sous les pivots et leur ont donné l’ordre de remonter. Ils ont répondu qu’ils allaient monter. Mais il fallait passer par les soutes et le faux-pont et aucun d’eux n’est parvenu en haut.

Au panneau milieu, le plus utilisé par l’équipage pour monter sur le pont, l’échelle tribord de l’entrepont et les échelles correspondantes au dessus avaient été démontées pour faire passer les drisses des signaux de combat (prescription de combat). Cela a considérablement gêné l’évacuation et beaucoup d’hommes ont du se rendre au panneau arrière et se sont perdus dans l’obscurité ou sont tombés dans le vide. Les échelles de bâbord étaient mal fixées et sont tombées à la gite. Les hommes ont du se hisser sur le pont par les hiloires de panneau.

Il ne restait que 500 tonnes de charbon à bord et le croiseur était en fin de patrouille. Il devait se ravitailler 24 heures plus tard. Cette circonstance fortuite l’a fait flotter quelques minutes de plus. (nota : cette indication confirme qu’il fallait probablement économiser le combustible ce qui explique à nouveau la faible vitesse.)

L’officier enquêteur conclut :

« Telle fut l’agonie du LEON GAMBETTA. Cette perte a entraîné celle de beaucoup de camarades et de beaucoup de braves marins. Le seul réconfort est de constater la belle conduite de cet équipage qui a vu son navire disparaître sous lui. On est fier de commander à de tels hommes et de pouvoir compter sur eux ».

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olivier
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bonifacio
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par bonifacio »

bonsoir a tous,

le gambetta revient d'actualité et cela fait plaisir je viens de retrouver un article sur un journal italien de l'époque a voir sur ce site :

www.archiviolastampa.it il vous suffit de taper en recherche le mot cle "gambetta"
olivier 12
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Re: LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Note complémentaire

Début Mai, le capitaine de frégate Docteur envoie une note à l’amiral commandant l’escadre de la Méditerranée.

Il indique qu’un sous-marin a été signalé à Taormina et que « l’imagination sicilienne »l’a même fait voir dans une baie au nord de Syracuse. Mais les patrouilles menées n’ont permis de découvrir aucun indice. Il pense toutefois qu’il est fort possible qu’un sous-marin ait pris comme base de ravitaillement une baie proche de Syracuse car il y a beaucoup de germanophiles dans cette ville. Propriétaires et personnel des hôtels y sont allemands. Sept navires allemands y sont réfugiés dont un, chargé de pétrole, est mouillé au milieu de la baie. La nuit, il pourrait fort bien ravitailler quelque sous-marin. Il y a possibilité pour l’ennemi d’avoir un centre de renseignement dans cette ville. Voiliers et vapeurs partant de ce port pour l’Adriatique doivent être surveillés.

Il déclare être allé interroger des survivants du LEON GAMBETTA en compagnie du consul général de France à Palerme, mais à la caserne de Syracuse car les autorités italiennes n’ont pas autorisé les marins à se rendre à l’agence consulaire. Lui-même a du se rendre à la caserne en civil pour éviter toute manifestation.

Après avoir réconforté les marins, il a recueilli leurs dépositions. Elles constituent l’essentiel du récit exposé dans le post précédent, avec toutefois quelques petites précisions supplémentaires.

Ainsi, il confirme que la 2e torpille a atteint la salle des machines bâbord et que l’eau a aussitôt envahi les deux autres machines qui ont du être évacuées. Il signale que les lieutenants de vaisseau Puech, Lesparda et surtout l’enseigne de vaisseau Lefevre se sont dévoués pour mettre à l’eau les canots. Seuls le canot 2 et la vedette de l’amiral ont flotté. Mais la vedette, dans laquelle étaient montés au moins 150 hommes a fini par couler.
Il signale qu’au petit jour, le lieutenant de vaisseau Fay et l’enseigne de vaisseau Amet, qui étaient ensemble sur une épave avec le 1er maître canonnier Le Gall, lui ont dit adieu et ont succombé.
C’est le guetteur sémaphorique de Leuca qui a donné l’alerte à Tarente et à Brindisi en voyant arriver le canot 2. Il a recueilli les marins épuisés et leur a donné des vêtements secs. Sa conduite a été admirable. Les torpilleurs italiens arrivés peu après 14h00 ont recueilli une soixantaine de corps dont celui de l’amiral Sénès.

Note du 12 Mai

Le 12 Mai, une autre note indique les dispositions prises concernant les marins réfugiés à Syracuse.
Ils sont logés en chambrée à la caserne Statella, dépôt du 75e régiment d’infanterie. C’est à cette adresse que tout courrier doit être envoyé. Les officiers mariniers ont des chambres individuelles.

Les hommes sont répartis en sections, chacune ayant un sous-officier à sa tête. Les marins sont donc commandés par leurs propres gradés. Toutes les sections sont placées sous les ordres du capitaine d’armes, le 1er maître fusilier François Grall qui était parmi les survivants. Un sous-lieutenant de l’armée royale (nota : italienne) fait la liaison entre le capitaine d’armes et le major général commandant la garnison.

Les heures de sortie sont de 17h00 à 20h30. Les sous-officiers sortent seuls et les marins par groupes de 5 à 10 accompagnés d’un sergent italien ou d’un élève officier connaissant bien la ville afin d’éviter tout interrogatoire par des personnes suspectes, ou des difficultés avec la population au sujet de « femmes légères »…

La « surveillance spéciale » visant les neutres n’est pas appliquée à ces vaillants marins pour ne pas froisser leur susceptibilité de braves combattants. On se fie à leur bon sens et à leur sentiment de discipline. Seuls les gradés français peuvent infliger des punitions et la durée est alors fixée par le capitaine d’armes.

Des lots de linge ont été distribués aux marins par l’autorité militaire du 75e d’infanterie. Les rations ont été établies comme suit :
- 25 cl de café le matin
- 750 g de pain par jour
- 200 g de viande, 200 g de pâtes, 25 cl de vin le midi
- 200 g de viande, 25 cl de vin le soir.

Enfin, signalons que selon sa petite fille, l'épouse du matelot Hyacinthe Tourrel a fait à cette époque le voyage jusqu'en Italie pour être auprès de lui.


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Rutilius
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LÉON-GAMBETTA — Croiseur cuirassé de type Victor-Hugo (1903~1915).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,
« [...] le contre-amiral de Gueydon qui portait sa marque sur le Waldeck-Rousseau, ... [...]

Le Waldeck-Rousseau se trouvait à 20 milles seulement du Léon-Gambetta. Il avait avec lui une escadre de torpilleurs qui pouvaient donner 28 à 30 nœuds.[...] »
Selon les indications du Journal de navigation du croiseur cuirassé Waldeck-Rousseau, le 27 avril 1915, à 2 h. 00 ― le croiseur cuirassé Léon-Gambetta fut torpillé à la même date à 0 h. 40 ―, sa position était alors la suivante : 37° 47’ N. et 16° 43’ E.

[Croiseur cuirassé Waldeck-Rousseau ― alors commandé par le capitaine de vaisseau Paul Onuphre Louis Blaise Marie BERNARD ―, Journal de navigation n° - / 1915 – 19 mars ~ 27 avr. 1915 – : Service historique de la Défense, Cote SS Y 646, p. num. 395.]

Autre précision : le 28 avril 1915 à 13 h. 50, par 38° 30’ N. et 15° 16’ E., le contre-amiral Paul Albert de GUEYDON, qui avait son pavillon sur le Waldeck-Rousseau, embarqua en pleine mer à bord du croi-seur cuirassé Jules-Michelet.

[Croiseur cuirassé Waldeck-Rousseau, Journal de navigation n° - / 1915 – 27 avr. ~ 24 mai 1915– : Service historique de la Défense, Cote SS Y 646, p. num. 402.]
Dernière modification par Rutilius le dim. avr. 27, 2025 2:56 pm, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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