Quelques cartes postales m'ont été amenées dans le cadre de la dernière Grande Collecte. Voici ce que j'ai pu en tirer :
Jules CHÈGNE habite avenue de la Pyrotechnie à Bourges. Il est officier d'administration au train sanitaire semi-permanent n°9 (midi) stationné en gare régulatrice de Troyes (Aube). Ce train a pour mission d'évacuer des blessés sur des hôpitaux de l'arrière, les noms défilent au gré des envois : Clermont-Ferrand, Vichy, Rodez, Montpellier, Sète, Perpignan, Amélie-les-Bains, Cahors, Bordeaux. Ainsi, Jules voyage vers le midi et profite des arrêts pour visiter, aller à la pêche et ramasser des coquillages sur la plage de Sète. Le train reste parfois des jours en gare attendant son tour pour la désinfection avant de repartir chercher des blessés à Troyes. Il loge dans le train et se plaint de la chaleur ou de la pluie qui l'empêche de faire un tour à bicyclette. On est loin des écrits de poilus décrivant la vie au front. Ce qui ne l'empêche pas d'écrire que "plus on avance dans le midi, plus les embusqués sont nombreux", et que c'est un pays "de frimeurs". La vision qu'il a des méridionaux n'est pas très flatteuse...
Sur une carte postale non datée (sans doute de 1915), il mentionne que les trains sanitaires sont envoyés à Bordeaux "aux ateliers pour aménager et grillager deux compartiments pour le transport des fous qui deviennent de plus en plus nombreux".
Ces cartes postales achetées par la donatrice sont envoyées principalement à sa femme Marguerite ou à des amis.
Pour les amateurs de marques postales :
