Les français récipiendaires de médailles britaniques

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Sur le net, il est possible de chercher les titulaires français de médailles britaniques
Pour cela, il suffit de consulter le "London Gazette", le stock en ligne va de 1752 à 1998 !!!!!

Je vous taquine, voici donc une astuce:
Ils ont mis un moteur de recherche par patronyme:
http://www.gazettes-online.co.uk/home.a ... ype=London

Je viens ainsi de retrouver les sous lieutenants Bouin et Boue du 90e RI, le capitaine Lefranc du 268e, le lieutenant Aumenier du 68e RI, ...

Cordialement
Jérôme Charraud

[louis cazaubon]

Bonjour Jérôme,

et merci pour le tuyau, qui confirme ce que je savais pour Henri BAUDIMENT; je ne savais pas, en revanche, que l'information était en ligne.

Un certain Kevin, rencontré au hasard d'un surf sur un site web UK, par un pluvieux dimanche de février 2003, m'avait envoyé la page .pdf où se trouvent les noms des officiers du 90 et du 68 (et je m'en veux , après coup, de ne pas avoir eu le réflexe a posteriori de te faire partager cette information, devenue importante pour tes recherches sur les Berrichons).

Je ne trouve aucune référence aux circonstances dans lesquelles ces décorations ("gallantry") leur ont été attribuées par les autorités britanniques: tous étaient-ils commandants de compagnies?

Par analogie avec celles de l'attribution de la CdG à mon GO, j'ai tendance à penser que la MC leur a été attribuée à l'issue des combats de début novembre 1914, à Ypres: la citation, en date du 24.04.1915, précise: "...du 6 au 12 novembre [1914], dans les combats autour d'Ypres...".

Il me semble que le 9ème CA (ou tout du moins les 68 et 90?) était, à l'époque, passé sous le commandement britannique du général Douglas HAIG.

Peux-tu le confirmer?

Bien amicalement,


Louis

[Charraud Jerome]

Bonsoir à tous
Bonsoir Louis

Je n'ai pas eu le temps de tout lire, mais je devine donc que Baudiment est donc aussi sur la liste.
Le 14 novembre 14, le 9e CA dépend du DAB (Détachement d'Armée de Belgique) qui est commandé par d'Urbal.
Mais je ne pense pas que le DAB ait existé dès l'arrivée des éléments du 9e CA (fin octobre). Vraisemblablement, il y a eu une période où ils ont été très certainement rattachés aux troupes britaniques.
Dixit Eggenspieler, à une date non clairement définie (mais avant le 10 novembre), le saillant d'Ypres n'est occupé que par le 9e CA et le 1er corps anglais. Il faudrait que je regarde ce qu'en dit Dubois.

Cordialement
Jérôme Charraud

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Me voici de retour

Détachement d'Armée de Belgique - Etat major
Rousbrugge, 30 octobre 23h30

Ordre particulier
En présence des efforts que tente l'ennemi sur notre front, il y a lieu d'étayer l'offensive par une forte organisation défensive préalable du terrain conquis et de profiter de la nuit pour reconstituer des réserves dans toutes les unités
...................
Bien qu'ayant fourni des unités de renfort au 1er corps anglais, le 9e corps devra également se reconstituer des réserves.
Les réserves seront employées dès la première heure à créer ou améliorer des centres de résistance. Celles du groupement du généal Dubois perfectionneront les ouvrages établis précédemment:
1) sur la ligne Langemarck - Zonnebeke
2) Vers Saint Jean

V. d'Urbal

Bon et bien, je remonte avant le 30 octobre

Cordialement
Jérôme Charraud

[Charraud Jerome]

Bonsoir
Louis, voilà ce que tu m'as demandé, voici donc l'ordre de Dubois pour formé le groupement Moussy, mis à dispo du 1er corps anglais du général Haig:

9e Corps d'Armée - Etat major
Ypres 30 octobre 22h30
Ordre particulier aux généraux commandant les 17e et 31e divisions d'infanterie

Par ordre du commandant de l'armée, il sera formé demain, 31 octobre, sous les ordres du général Mousy, un détachement comprenant cinq bataillons, trois batteries, six escadrons, pour être mis à disposition du 1er corps anglais. Ce détachement sera constituer ainsi qu'il suit:
1) Détachement Payerne (2 bataillons du 68e, un bataillon du 268e (1) ), déjà à disposition du 1er corps anglais;
2) Un bataillon du 68e et un bataillon du 268e, à relever cette nuit par la 31e division;
3) Une brigade de la 6e division de cavalerie, dèjà à la disposition du 1er corps anglais
4) Un groupe d'artillerie de corps pris parmi ceux de la 31e division.
Le général Moussy viendra de suite à Ypres (Hôtel de ville) prendre les instructions du général commandant le 1er corps anglais.
La relève des bataillons du 68e et du 268e sera faite par deux bataillons de la 31e division, après entente entre les deux généraux de division.
Ces différents éléments seront mis en route de manière à se trouver à Zillebeke à 6 heures. Itinéraire: Saint-Jean, Potize, halte de Zillebeke
Général Dubois.

(1) En réalité, pour des raisons de relève intérieure, ce furent deux bataillons du 90e qui firent partie du détachement Moussy. De ce fait, trois régiments se trouvaient disloqués.

Sources: Deux ans de commandement - Général Dubois

Cordialement
Jérôme Charraud

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Et maintenant le secteur le 1 novembre.
Le détachement Moussy est au sud vers Hollebeke, alors que le reste des unités est au dessus de Zonnebeke.



Cordialement
Jérôme Charraud

[louis cazaubon]

Bonsoir Super Jérôme,

et merci pour toutes ces indications qui s'emboîtent admirablement avec les documents en notre possession (du moins en ce qui concerne le 90)

1) l'Historique du 90 précise que c'est bien les 1er et 2ème bataillons qui sont mis, à la toute dernière minute, à disposition des Britaniques, qui sont en difficulté:

Le 3l, les troupes du 9e Corps d'Armée ont été mises à la disposition du Général Douglas Haig, commandant le 1er Corps anglais.
Le front depuis Klein, Zillebecke jusqu’au passage du canal sur la route d'Ypres à Messines devra être tenu à tout prix. Il faut arrêter court la progression de l'ennemi dans la direction d'Ypres. - La résistance doit aller, s'il est nécessaire, « jusqu’au sacrifice complet ».
A 4 heures, les 1er et 2e Bataillons vont renforcer en toute hâte les lignes anglaises violemment bousculées.

2) le Journal des Marches et des Opérations du 90 précise qu'à la suite des pertes de certains commandants de compagnies, encore en poste le 31 octobre, les Adjudants Chefs DUMAS et BAUDIMENT, et les Adjudants BOUIN et BOUE sont promus sous-lieutenants à tt, le 6 novembre

Tous 4 sont commandants de compagnie (respectivement 6ème, 3ème, 8ème, et 1ère) à la date du 12 novembre, qui marque la fin de l'attaque allemande.

Tous sont cités sur la même page de la London Gazette, à l'exception de DUMAS, dont je n'ai pas eu le temps de retrouver la trace. Ils ont donc été promus, puis décorés pour avoir tenu bon (et survécu) dans des fonctions de commandants de compagnie prises sur le champ de bataille, dans des conditions particulièrement difficiles.

3) Le croquis ci-joint, établi peu après par Henri BAUDIMENT à l'intention de son frère, sous-lieutenant au 1er RMZ, qui se remettait à l'arrière d'une grave blessure encaissée au Marais de Saint-Gond, donne sa vision "terrain" de l'âpreté des combats de début novembre 14, à Ypres




Amicalement,


Louis

[louis cazaubon]

Post scriptum (tardif... ) pour tous:

C'est une photo de la Military Cross qui contitue mon avatar: cette médaille UK reconnaissait les faits d'armes des officiers subalternes.

C'est cette décoration qui avait été décernée à BOUIN, BOUE, etc...

Cordialement,


Louis

[Charraud Jerome]

Bonjour

Pour l'édition du 16 novembre 1914, j'ai récupéré 5 pages de récipiendaires français. Tous les grades furent servis.
Reste plus qu'à établir la liste

Cordialement
Jérôme Charraud

[louis cazaubon]

1915!...

Bravo Jérôme d'avoir eu la patience d'attendre le téléchargement des 5 pages pdf: de mon côté, je me suis continuellement heurté à des bugs de transmission...

A noter qu'il aura fallu plus d'un an après les combats d'Ypres de novembre 14, aux autorités britanniques pour faire paraître cette édition de la London Gazette.

Les Français avaient tout de même été plus rapides, en faisant paraître leurs citations (Croix de Guerre), en avril 1915.

Au fait, l'un d'entre vous saurait-il nous dire à quel moment une décoration était effectivement épinglée sur la poitrine d'un récipiendaire:
- sur le champ?
- après la notification officielle de la citation?

Et en particulier, pour ces décorations britanniques: ont-elles été simplement reçues "par la poste" (alors que les régiments n'étaient plus sous commandement britannique), et remises par la hiérarchie française, comme des décorations nationales?

Bien cordialement,


Louis