Bonsoir HT62.
Je viens de vous relater dans mon précédent message, la blessure par balle traversant le poumon droit de mon Grand-père. C'était le soir de la grande offensive de Massiges, le 25 septembre 1915. En rampant prudemment au bord du grand cratère soit disant "nettoyé" par l'artillerie, et chargé d'une reconnaissance, il n'aperçoit personne et recule d'un pas. Voulant s'assurer de son constat, il se rapproche à nouveau de la lèvre du cratère et là, en une seconde, le voilà traversé d'une balle allemande pénétrant son poumon de haut en bas. Il restera trois jours, souvent sous la pluie, sans soin, piétiné par des camarades le croyant mort. Il sera enfin découvert par un brancardier et sera transporté à l'hôpital Chanzy de Sainte-Menehould. L'extraction, sans anesthésie, à la sonde, afin d'extraire les déchets d'habillement ont été un cauchemar de souffrance pur lui. je l'entend encore en parler. Il restera trois jours à l'hôpital Chanzy, soigné par Monsieur L'Abbé,"Caporal infirmier" et la bonne soeur "Jeanne" et ensuite rapatrié sur Paris par train sanitaire, (wagons de marchandises équipés). Il sera alors soigné dans deux différents hôpitaux. Son livre de guerre raconte celà en détail. J'étais enfant, il ne parlait jamais de la guerre, pourtant, un soir chez lui en vacance dans l'Oise; je lui ai demandé s'il pouvait me faire voir ses blessures. Au creux de sa clavicule, une première étoile rose de la taille d'une pièce d'un euro peut être et dans le bas du dos, une autre étoile, cette fois du diamètre d'un rond de serviette. En fait, on c'était aperçu à l'hôpital qu'un premier éclat métallique en forme d'aiguille l'avait aussi atteint à l'épaule. Agé de 35 ans, il ne retournera jamais au front Tout ceci pour vous dire que malgré cet "accroc", une longue vie l'attendait encore. Une carrière d'instituteur et maire pendant 17 ans d'une petite commune, il aura été beaucoup aimé tant de ses anciens élèves que de ses administrés. Jusqu'à ses derniers jours, il est mort très âgé, fumeur de pipe invétéré, amoureux de culture, (littérature et histoire surtout), il était un homme très agréable, ne se plaignant jamais. Son poumon "abimé" ne l'a jamais empêché dans ses marches infatiguables, même bien âgé, 15 kilomètres à pied ne lui faisaient pas peur, pourvu qu'il ait la pipe à la bouche. Un vrai Marsouin. Quelle chance pour moi d'avoir eu ce Grand-père.
Bien cordialement.
Pierre M
Balle dans le poumon
Re: Balle dans le poumon
Bonsoir à tous
Je confirme que l'on peut très bien vivre avec un corps étranger dans le tissu pulmonaire comme une balle. Elle est alors entourée de fibrose cicatricielle et peut rester là fort longtemps.
Joyeux Noël à tous
Marc
Je confirme que l'on peut très bien vivre avec un corps étranger dans le tissu pulmonaire comme une balle. Elle est alors entourée de fibrose cicatricielle et peut rester là fort longtemps.
Joyeux Noël à tous
Marc