Le clergé mosellan et le secours aux blessés

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
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jacques didier
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Re: Le clergé mosellan et le secours aux blessés

Message par jacques didier »

Bonjour à toutes et à tous,

Les chroniques paroissiales pour le temps de guerre, rédigées par tous les curés du diocèse de Metz, au début de 1915, sont une source importante d’informations sur le rôle des prêtres et des religieuses dans l’organisation des premiers secours aux blessés, notamment pendant la bataille de Morhange et de Sarrebourg.
M. l’abbé L’Huillier, archiprêtre de Dieuze, évoque dans sa chronique, la mise en place des secours aux blessés, alors que le service sanitaire allemand est débordé par l’ampleur des combats du 20 août 1914.

" Les deux casernes, le lazarett, l’hôpital St Jacques, l’externat des sœurs de Peltre, deux grandes salles de concert dans le voisinage de l’hôpital ont été mis à la disposition des blessés ; les habitants ont apporté des lits. Il y avait tellement de blessés après la bataille du canton de Dieuze, que non seulement les ambulances susnommées, mais encore la cour, les pelouses de l’hôpital, les allées, les trottoirs des environs en étaient couverts. Pour faciliter la besogne aux deux seuls médecins en exercice - aidés du vétérinaire et des pharmaciens, on avait du renoncer aux maisons privées et à la salle du cercle catholique.
Les prêtres de la paroisse ont aidé comme infirmiers tout en faisant leur ministère. Pendant plus de six semaines, aucun aumônier n’étant là, ils ont visité les blessés, les ont administrés, consolés et aidés en leur donnant ce qu’on pouvait encore trouver, car les troupes de passage - innombrables tant allemandes que françaises - avaient épuisé absolument toutes les provisions des commerçants et des particuliers. Des infirmiers et des infirmières volontaires. Quelques demoiselles venues du dehors, et une quantité de dames et demoiselles de la ville. Toutes les religieuses de l’hôpital - 9 sœurs de Saint-Charles ; toutes les religieuses des écoles - 15 sœurs de Peltre ont apporté leur contribution.
Les deux casernes et le lazarett ont bien donné 700 lits. A l’hôpital Saint-Jacques, on avait mis au grenier et dans les combles les vieillards et les orphelins et on avait mis environ 180 lits au service des blessés, sans compter ceux qui étaient sur la paille au grand air (il faisait très chaud). Chez les sœurs de l’externat, il y avait au moins 80 lits, et un grand nombre, moins gravement blessés, étaient couchés sous le hangar. Dans deux grandes salles de concert, il y avait au moins 200 blessés, tant sur la paille que sur des lits. Aucun récit ne pourra jamais dépeindre les souffrances morales et physiques de ces pauvres soldats français, mourant les uns après les autres, loin des leurs ! Peu à peu, on a emmené les moins gravement blessés. Combien qui mourraient en chemin ! Les lugubres et interminables convois de blessés conduits à la gare sur des voitures de tout genre ont arraché bien des larmes. Les soldats savaient qu’ils allaient mourir ou finir en captivité.
Enfin, la situation est devenue moins grave, et trois semaines après la bataille, les salles de concert et l’externat étaient évacués, mais l’hôpital, le lazarett, les casernes restaient bien garnis. Les derniers Français de la grande bataille sont partis en captivité dans les derniers jours de novembre. Depuis, nos casernes reçoivent très souvent des blessés, mais la ville n’a plus à s’en occuper ; défense même est faite d’aller aux casernes."

Cordialement.
J. Didier



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Eric Mansuy
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Re: Le clergé mosellan et le secours aux blessés

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Bonjour Jacques,

Très intéressant. Savez-vous s'il existe quelque chose de plus fouillé sur le secteur de Saint-Quirin à Sarrebourg que le type de témoignage suivant ?
http://regards.grandeguerre.free.fr/pag ... Heymes.pdf

Bien sincèrement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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jacques didier
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Re: Le clergé mosellan et le secours aux blessés

Message par jacques didier »

Bonjour Eric,
Bonjour à tous,

Le témoignage de l'abbé Heymes surnommé le lion de Walscheid, résume bien une situation que l'on retrouve dans beaucoup de villages de la région de Sarrebourg, qu'avaient occupées les troupes françaises.
Je n'ai pas encore fini le dépouillement des chroniques de guerre, mais pour l'instant je n'ai rien trouvé sur le secteur de Saint-Quirin.
Dans mon livre "Des Moissons tachées de sang", je cite le témoignage de l'abbé Papillier, curé de Hesse, tiré de : " Mes démêlées avec l'armée allemande pendant la guerre 1914 à1918."

Bien cordialement.
J. Didier
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