Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
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marcel clement
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par marcel clement »

Bonjour à tous, :hello:


Travaillant sur l’évolution des techniques de soins durant la guerre 14-18, j’ai essayé de faire une fiche concernant le traitement des blessures au ventre. La règle au début de la guerre était l’abstention chirurgicale systématique et à la fin de la guerre l’intervention chirurgicale systématique. Comment expliquer ce changement complet de méthode ?

Ce petit résumé concerne uniquement les blessures avec perforation par balles ou par éclats dans l’abdomen et pas les terribles blessures de type éviscération car les malheureux blessés mouraient le plus souvent très rapidement.

Une hiérarchie existe cependant dans la gravité des plaies du ventre par balle ou par éclats :
Plaie pariétale : Simple atteinte de la paroi abdominale sans atteinte plus profonde et sans lésion des viscères.
Plaie perforante : Avec atteinte des viscères et déversement dans le ventre du contenu de l’intestin et avec d’autres lésions possibles à d’autres organes vitaux et aussi pénétration dans la cavité abdominale de bouts de tissus, terre et autres corps étrangers.

Pour les médecins du poste de secours la relation avec les blessés du ventre était brève, on ne pouvait guère faire autre chose qu’un pansement sommaire et procéder à l’évacuation vers l’ambulance chirurgicale.


Au début de la guerre : La règle de l’abstention chirurgicale systématique

Le Docteur Xavier DELORE, chirurgien écrit :

« Devant mes yeux apparaissent encore trois officiers atteints de plaie par balle au ventre au milieu de mille blessés de la veille. Ils causaient tranquillement et se sentaient peu touchés. Après quelques mots d’encouragements, je passais, la mort dans l’âme. Moins de 24 heures plus tard tous trois étaient morts ».


Le Docteur Lucien LABY écrit le 25 mai 1917 :

« Le lieutenant Maldent avec qui j’ai passé une partie de l’hiver à Braisne et à Ribaudont, un excellent camarade, m’est apporté dans une toile de tente, affreusement replié en deux ; il est jaune, les traits tirés et fait peine à voir. Il me demande si la plaie est pénétrante ; je le rassure de mon mieux. Mais quand il demande à boire, je suis obligé de lui refuser. Alors il se rend bien compte qu’il a une perforation. Il me supplie de lui donner de l’eau pour se rincer la bouche. Je lui fais jurer de ne pas l’avaler. Comme c’est horrible. Il tient sa parole. S’en tirera-t-il ? J’en doute … Le 30 mai 1917, ordre de départ. J’apprends la mort de mon pauvre ami Maldent .»

La communication du 10 août 1914 par le docteur Edmond Delorme, chirurgien renommé, fut reprise dans une circulaire d’octobre 1914 adressée aux chirurgiens du front et réaffirma le principe intangible de l’abstentionnisme opératoire pour les blessures au ventre. Ce dogme de l’abstention opératoire était enseigné à l’hôpital du Val de Grâce. Il était admis par presque tous les chirurgiens militaires et reposait fondamentalement sur l’expérience acquise par les chirurgiens lors des guerres précédentes.

Le docteur Robert Picqué déclarait en 1916 : « Aucune des guerres antérieures ne s’est terminée sans avoir ramené en faveur la doctrine abstentionniste ».

Les abstentionnistes étant convaincu que les conditions d’une intervention chirurgicale étaient trop difficiles à mettre en place et incompatibles avec les conditions d’une guerre moderne.

Au début de la guerre, deux chirurgiens, Gross et Weisser, affectés dans une unité proche du front, publièrent une statistique sur 66 blessés du ventre : 9 opérés avec 9 morts. 57 traités médicalement et avec abstention chirurgicale dont 8 guérisons.

Mais très rapidement les statistiques suivantes établies par les autres équipes chirurgicales firent état de résultats catastrophiques avec 100 % de décès.

Petit à petit certains chirurgiens, devant ces résultats catastrophiques, essayèrent tout de même d’opérer les blessés et en eurent les premiers résultats satisfaisants, les premiers opérés qui survécurent. Un taux de réussite au départ d’environ 40 %.

Ceci démontra que l’intervention était réalisable avec succès et que la mortalité était également liée :
- Aux conditions de transport,
- Aux délais d’évacuation,
- A la compétence des équipes chirurgicales.

Les travaux de la société de chirurgie en juin 1915 marquèrent un tournant décisif dans la discussion sur la conduite à tenir dans les traitements des plaies du ventre. Le Professeur Quénu qui avait eu 89 des décès sur 117 blessés du ventre malgré une abstention chirurgicale systématique, devint le plus ardant défenseur de l’intervention systématique avec d’autres chirurgiens qui publièrent des séries d’observations d’opérés avec + de 50 % de guérison, ces interventions étant pratiquées le plus rapidement possible sur des blessés transportés avec le plus de précautions possibles.

C’est Quénu qui établit clairement la distinction entre les plaies de l’abdomen pénétrantes et les plaies non pénétrantes. Les plaies pénétrantes étant elles mêmes divisées en plaies pénétrantes simples sans atteinte viscérales et les plaies pénétrantes viscérales. C’est lui qui, en examinant 45 plaies de l’abdomen, s’aperçut que la distinction n’était pas faite entre les plaies pénétrantes et les autres, les plaies non pénétrantes pouvant bien sûr guérir par un simple traitement médical, les autres jamais.

De 1915 à 1916, le docteur Quénu continua à plaider en faveur de l’intervention chirurgicale pour ce type de blessures.

A la fin de 1915, le chirurgien Vignard constate :

Il faut opérer le plus tôt possible, en améliorant les conditions opératoires ; la victoire restera finalement au bistouri, toute la difficulté étant de faire une évacuation le plus rapide et la moins traumatisante possible, le docteur Bichat insistant sur les douleurs et les risques d’hémorragies provoquées par les cahots lors du transport par les véhicules automobiles. D’ou la nécessité d’avoir des équipes chirurgicales le plus près possible du front.

L’abstentionnisme abandonné :

Malheureusement bien souvent, devant l’afflux des blessés, les chirurgiens, préférant essayer de sauver le plus d’existences possibles et compte tenu du temps nécessaire à une intervention du ventre, délaissaient les blessés de l’abdomen au profit des autres.

Le docteur Chevassu, débordé par le nombre des blessés graves qui lui étaient incessamment amenés, avait du recourir au plus pressé et abandonner, le cœur serré, des opérations abdominales longues à exécuter et dont les résultats eussent été aléatoires, et une distinction fut établie entre période d’offensive et période d’accalmie sous l’influence d’un des derniers abstentionnistes, le docteur Tuffier. Les interventions abdominales n’étaient possibles qu’en phase d’accalmie avec des conditions sanitaires favorables et ne pouvaient donner de bons résultats en période d’avance ou de recul.


Mais en dépit de ces réserves, petit à petit le principe de l’intervention chirurgicale systématique pour les blessés du ventre fut acquis.

Enfin en 1916, la Société de Chirurgie émit le vœu que l’intervention précoce soit faite pour les blessés de l’abdomen et que les ambulances automobiles soient concentrées au point où affluent les blessés.


La fin de la guerre :

En dépit des hésitations et des différences de point de vue et des différences d’attitudes en fonction des stades du conflit, le Médecin chef, le docteur Duval, releva 53% de bons résultats chez les opérés du ventre pour l’ensemble de la guerre 14 – 18.

En comparant avec les statistiques catastrophiques de 1914 (100 % de décès pour les plaies pénétrantes ) c’était une très nette amélioration. .



Avec le recul que nous avons maintenant il paraît incroyable que l’on ait pu au début de la guerre systématiquement interdire d’opérer les blessés du ventre.
La « brutalisation » de la guerre et la mise en service de nouvelles armes de la guerre dite « moderne » peut expliquer en partie les nombreuses erreurs commises par le corps médical..
Au début 1914, le corps de santé n’était pas du tout prêt et presque tout était à recomprendre et à réorganiser.
Cela a été fait au prix de trop nombreuses erreurs et malheureusement les poilus ont souvent payé tout cela de leur vie.


Merci de vos avis et de vos réactions,


Amicalement,

Alain MC



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laurent provost
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par laurent provost »

Bonjour,
c'est un débat que nous avons déjà abordé dans ce forum, ICI

Et j'ai mis en ligne Un tableau des indications opératoires publié par le doc Chaput en décembre 1914 .

Tous du long de l'année 14 et mi 1915 le débat entre abstention et intervention précoce va se poursuivre tant à l'académie de médecine, a la société de chirurgie, et dans la presse médicale.

C'est un des thémes de l'évolution constante de SS pendant ce conflit, qui n'a de cesse de coller a la réalité du terrain. Ce qui fai que le service de 14 n'a rien a voir avc celui de 18, ni dans ces moyens, matériels et doctrine et attitude.

Amicalement
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XSL
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par XSL »

Bonjour Alain.

Voilà une étude très intéressante.

Amicalement.

Xavier

PS : L'expérience est la méditation d'une erreur mais en médecine elle se fait sur un monceau de cadavres ...
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XSL
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par XSL »

Bonjour Laurent.

Le lien est hors service ...
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laurent provost
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par laurent provost »

Re bonjour XSl

Le lien est corrigé et fonctionne ! ouf
ICI

Bon appétit.
MP 92
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par MP 92 »

Bonjour à tous, :hello:


Travaillant sur l’évolution des techniques de soins durant la guerre 14-18, j’ai essayé de faire une fiche concernant le traitement des blessures au ventre. La règle au début de la guerre était l’abstention chirurgicale systématique et à la fin de la guerre l’intervention chirurgicale systématique. Comment expliquer ce changement complet de méthode ?

Ce petit résumé concerne uniquement les blessures avec perforation par balles ou par éclats dans l’abdomen et pas les terribles blessures de type éviscération car les malheureux blessés mouraient le plus souvent très rapidement.

Une hiérarchie existe cependant dans la gravité des plaies du ventre par balle ou par éclats :
Plaie pariétale : Simple atteinte de la paroi abdominale sans atteinte plus profonde et sans lésion des viscères.
Plaie perforante : Avec atteinte des viscères et déversement dans le ventre du contenu de l’intestin et avec d’autres lésions possibles à d’autres organes vitaux et aussi pénétration dans la cavité abdominale de bouts de tissus, terre et autres corps étrangers.

Pour les médecins du poste de secours la relation avec les blessés du ventre était brève, on ne pouvait guère faire autre chose qu’un pansement sommaire et procéder à l’évacuation vers l’ambulance chirurgicale.


Au début de la guerre : La règle de l’abstention chirurgicale systématique

Le Docteur Xavier DELORE, chirurgien écrit :

« Devant mes yeux apparaissent encore trois officiers atteints de plaie par balle au ventre au milieu de mille blessés de la veille. Ils causaient tranquillement et se sentaient peu touchés. Après quelques mots d’encouragements, je passais, la mort dans l’âme. Moins de 24 heures plus tard tous trois étaient morts ».


Le Docteur Lucien LABY écrit le 25 mai 1917 :

« Le lieutenant Maldent avec qui j’ai passé une partie de l’hiver à Braisne et à Ribaudont, un excellent camarade, m’est apporté dans une toile de tente, affreusement replié en deux ; il est jaune, les traits tirés et fait peine à voir. Il me demande si la plaie est pénétrante ; je le rassure de mon mieux. Mais quand il demande à boire, je suis obligé de lui refuser. Alors il se rend bien compte qu’il a une perforation. Il me supplie de lui donner de l’eau pour se rincer la bouche. Je lui fais jurer de ne pas l’avaler. Comme c’est horrible. Il tient sa parole. S’en tirera-t-il ? J’en doute … Le 30 mai 1917, ordre de départ. J’apprends la mort de mon pauvre ami Maldent .»

La communication du 10 août 1914 par le docteur Edmond Delorme, chirurgien renommé, fut reprise dans une circulaire d’octobre 1914 adressée aux chirurgiens du front et réaffirma le principe intangible de l’abstentionnisme opératoire pour les blessures au ventre. Ce dogme de l’abstention opératoire était enseigné à l’hôpital du Val de Grâce. Il était admis par presque tous les chirurgiens militaires et reposait fondamentalement sur l’expérience acquise par les chirurgiens lors des guerres précédentes.

Le docteur Robert Picqué déclarait en 1916 : « Aucune des guerres antérieures ne s’est terminée sans avoir ramené en faveur la doctrine abstentionniste ».

Les abstentionnistes étant convaincu que les conditions d’une intervention chirurgicale étaient trop difficiles à mettre en place et incompatibles avec les conditions d’une guerre moderne.

Au début de la guerre, deux chirurgiens, Gross et Weisser, affectés dans une unité proche du front, publièrent une statistique sur 66 blessés du ventre : 9 opérés avec 9 morts. 57 traités médicalement et avec abstention chirurgicale dont 8 guérisons.

Mais très rapidement les statistiques suivantes établies par les autres équipes chirurgicales firent état de résultats catastrophiques avec 100 % de décès.

Petit à petit certains chirurgiens, devant ces résultats catastrophiques, essayèrent tout de même d’opérer les blessés et en eurent les premiers résultats satisfaisants, les premiers opérés qui survécurent. Un taux de réussite au départ d’environ 40 %.

Ceci démontra que l’intervention était réalisable avec succès et que la mortalité était également liée :
- Aux conditions de transport,
- Aux délais d’évacuation,
- A la compétence des équipes chirurgicales.

Les travaux de la société de chirurgie en juin 1915 marquèrent un tournant décisif dans la discussion sur la conduite à tenir dans les traitements des plaies du ventre. Le Professeur Quénu qui avait eu 89 des décès sur 117 blessés du ventre malgré une abstention chirurgicale systématique, devint le plus ardant défenseur de l’intervention systématique avec d’autres chirurgiens qui publièrent des séries d’observations d’opérés avec + de 50 % de guérison, ces interventions étant pratiquées le plus rapidement possible sur des blessés transportés avec le plus de précautions possibles.

C’est Quénu qui établit clairement la distinction entre les plaies de l’abdomen pénétrantes et les plaies non pénétrantes. Les plaies pénétrantes étant elles mêmes divisées en plaies pénétrantes simples sans atteinte viscérales et les plaies pénétrantes viscérales. C’est lui qui, en examinant 45 plaies de l’abdomen, s’aperçut que la distinction n’était pas faite entre les plaies pénétrantes et les autres, les plaies non pénétrantes pouvant bien sûr guérir par un simple traitement médical, les autres jamais.

De 1915 à 1916, le docteur Quénu continua à plaider en faveur de l’intervention chirurgicale pour ce type de blessures.

A la fin de 1915, le chirurgien Vignard constate :

Il faut opérer le plus tôt possible, en améliorant les conditions opératoires ; la victoire restera finalement au bistouri, toute la difficulté étant de faire une évacuation le plus rapide et la moins traumatisante possible, le docteur Bichat insistant sur les douleurs et les risques d’hémorragies provoquées par les cahots lors du transport par les véhicules automobiles. D’ou la nécessité d’avoir des équipes chirurgicales le plus près possible du front.

L’abstentionnisme abandonné :

Malheureusement bien souvent, devant l’afflux des blessés, les chirurgiens, préférant essayer de sauver le plus d’existences possibles et compte tenu du temps nécessaire à une intervention du ventre, délaissaient les blessés de l’abdomen au profit des autres.

Le docteur Chevassu, débordé par le nombre des blessés graves qui lui étaient incessamment amenés, avait du recourir au plus pressé et abandonner, le cœur serré, des opérations abdominales longues à exécuter et dont les résultats eussent été aléatoires, et une distinction fut établie entre période d’offensive et période d’accalmie sous l’influence d’un des derniers abstentionnistes, le docteur Tuffier. Les interventions abdominales n’étaient possibles qu’en phase d’accalmie avec des conditions sanitaires favorables et ne pouvaient donner de bons résultats en période d’avance ou de recul.


Mais en dépit de ces réserves, petit à petit le principe de l’intervention chirurgicale systématique pour les blessés du ventre fut acquis.

Enfin en 1916, la Société de Chirurgie émit le vœu que l’intervention précoce soit faite pour les blessés de l’abdomen et que les ambulances automobiles soient concentrées au point où affluent les blessés.


La fin de la guerre :

En dépit des hésitations et des différences de point de vue et des différences d’attitudes en fonction des stades du conflit, le Médecin chef, le docteur Duval, releva 53% de bons résultats chez les opérés du ventre pour l’ensemble de la guerre 14 – 18.

En comparant avec les statistiques catastrophiques de 1914 (100 % de décès pour les plaies pénétrantes ) c’était une très nette amélioration. .



Avec le recul que nous avons maintenant il paraît incroyable que l’on ait pu au début de la guerre systématiquement interdire d’opérer les blessés du ventre.
La « brutalisation » de la guerre et la mise en service de nouvelles armes de la guerre dite « moderne » peut expliquer en partie les nombreuses erreurs commises par le corps médical..
Au début 1914, le corps de santé n’était pas du tout prêt et presque tout était à recomprendre et à réorganiser.
Cela a été fait au prix de trop nombreuses erreurs et malheureusement les poilus ont souvent payé tout cela de leur vie.


Merci de vos avis et de vos réactions,


Amicalement,

Alain MC



mesimages/2990/39c3_12.jpg
Bonsoir alain, Bonsoir à tous,

Oui, oui, tout ça est exact mais ... il faudrait aussi aborder la question des sutures si l'intervention est pratiquée !
Primitive ou secondaire, docteur ??
J'ai sous les yeux un exemple du professeur agrégé Raymond GREGOIRE (patron de l'ACA n°3) qui dit, je cite:
"... La pratique de la suture immédiate que nous avons été des premiers à pratiquer et à défendre peut présenter des contre indications qui rendent difficiles son application constante. C'est ainsi que sur 330 blessés opérés, nous avons dû pratiquer 244 drainages et seulement 84 sutures immédiates dont 17 cependant ont dû être désunies ..."

Je crains que tout ça nous emmène très loin ???
A votre avis,

Cordialement,
Michel PINEAU

Il m'importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes pourvu qu'elles emploient toute ton attention. Diderot
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marcel clement
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par marcel clement »

Bonjour Michel et bonjour à tous, :hello:




Vous avez tout à fait raison et tout cela risque de nous emmener trop loin et de ne vraiment intéresser que peu de membres de notre forum.

Ce qui m'a semblé vraiment impensable c'est que le corps médical ait pu envisager des guérisons en quelque sorte " spontanées " des plaies perforantes de l'abdomen et qu'il ait fallu un débat sur plusieurs années pour revenir à une évidence.


Amicalement,

Alain MC
MP 92
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Inscription : lun. nov. 17, 2008 1:00 am

Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par MP 92 »

Bonjour Michel et bonjour à tous, :hello:




Vous avez tout à fait raison et tout cela risque de nous emmener trop loin et de ne vraiment intéresser que peu de membres de notre forum.

Ce qui m'a semblé vraiment impensable c'est que le corps médical ait pu envisager des guérisons en quelque sorte " spontanées " des plaies perforantes de l'abdomen et qu'il ait fallu un débat sur plusieurs années pour revenir à une évidence.


Amicalement,

Alain MC
Bonjour alain, Bonjour à tous,

Impensable oui ...
Mais pour le comprendre, il faut bien se pénêtrer qu'au début de la guerre, la doctrine en vigueur depuis des décennies est:
"EMBALLEZ et EXPEDIEZ" ...

On doit dégager le "terrain" trop encombré au plus vite, comme pour les GBD !!!
Ce n'est que devant l'hécatombe et l'évolution de la nature des blessures, les grands délabrements, que les esprits vont peu à peu évoluer ...
A rapprocher du nouveau concept de l'auto-chir. qui deviendra opérationnelle en mai et juin 15 (les 3 premières).

A+
Michel PINEAU

Il m'importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes pourvu qu'elles emploient toute ton attention. Diderot
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FX Bernard
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par FX Bernard »


Vous avez tout à fait raison et tout cela risque de nous emmener trop loin et de ne vraiment intéresser que peu de membres de notre forum.
Bonjour,

en fait, ignorant tout sur le sujet, j'aime bien ce genre di discussion, même si elles deviennent pointues. Cela a permis de répondre à une interrogation que je m'étais faite en lisant "La Grande Guerre entre les lignes - Correspondances, journaux intimes et photographies de la famille Saint-Pierre", où l'un des membres de la famille raconte, après l'avoir vu personnellement, le cas d'un infirmier (il me semble) blessé au ventre lors d'une offensive et qui avait attendu 24 heures entre les lignes, sans manger et sans boire, avant de regagner les tranchées françaises. Et visiblement il s'en était tiré.

Cordialement

f-xavier (qui a lu le fil juste après le repas, ce qui n'est peut-être pas très intelligent :pt1cable: )
Mon blog photographique:
www.ww1photographs.wordpress.com
Le site sur les troupes françaises en Italie :
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marcel clement
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Re: Opérer ou ne pas opérer les blessés du ventre en 14-18 ?

Message par marcel clement »


Bonjour,

en fait, ignorant tout sur le sujet, j'aime bien ce genre di discussion, même si elles deviennent pointues. Cela a permis de répondre à une interrogation que je m'étais faite en lisant "La Grande Guerre entre les lignes - Correspondances, journaux intimes et photographies de la famille Saint-Pierre", où l'un des membres de la famille raconte, après l'avoir vu personnellement, le cas d'un infirmier (il me semble) blessé au ventre lors d'une offensive et qui avait attendu 24 heures entre les lignes, sans manger et sans boire, avant de regagner les tranchées françaises. Et visiblement il s'en était tiré.

Cordialement

f-xavier (qui a lu le fil juste après le repas, ce qui n'est peut-être pas très intelligent :pt1cable: )

Bonsoir à tous, :hello:

Je suis heureux que ce sujet intéresse certains de nos amis du forum. Bien sur ce n'est qu'un petit résumé et il n'a rien d'original.
Cependant il apporte, du moins je l'espère, quelques informations complémentaires pour mieux comprendre le fonctionnement général du Service de Santé.

Amicalement,

Alain MC




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