Bonjour à tous,
Quelques éléments épars, étonnants ou anecdotiques, gouttes d’eau dans l’océan, tirés de comptes-rendus d’inspection du Service de Santé de la VIIe Armée. En espérant qu’ils pourront vous être utiles, ou pourront être instructifs ou complétés.
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18 septembre 1915.
MULWENWALD.
Pour lutter contre les émanations désagréables qui se dégagent au Linge lorsqu’on creuse les abris et tranchées dans un amas de terre et de cadavres décomposés, on pourrait utilement employer le désinfectant du Métro, qui par son odeur presque parfumée, masquerait ces exhalaisons nauséabondes. Les demandes nécessaires vont être établies par les corps de troupe intéressés.
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1er octobre 1915.
GASCHENEY [sic].
Ambulance Alpine 2/75.
La formation, depuis notre visite, a subi d’heureuses modifications. Elle est entourée d’une barrière pittoresque faite de fils de fer et de bois de sapin ingénieusement agencés. Les jours d’affluence de blessés, la circulation des brancards est facilitée par la présence de deux portes, l’une pour l’entrée, l’autre réservée pour la sortie ; une croix de guerre finement taillée dans du bois et peinte avec ses couleurs distinctives décore leur fronton. Les locaux s’élèvent au milieu d’un véritable parc.
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11 octobre 1915.
SAINT-DIE.
Entrevue avec le Médecin Divisionnaire de la 41e Division et le Médecin Chef du Centre Hospitalier au sujet de la réorganisation du service dentaire.
Deux solutions :
1. Utiliser l’installation du dentiste Ackermann actuellement mobilisé au 43e Territorial, en chargeant ce militaire, praticien réputé, du fonctionnement de ce service.
Avantages : cabinet merveilleusement outillé avec tous les perfectionnements modernes. Dépenses résultantes peu élevées.
Inconvénients : réclamations possibles des dentistes de la localité.
…
A suivre…
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Quelques échos de la VIIe Armée
- Eric Mansuy
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Re: Quelques échos de la VIIe Armée
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
- Gilles ROLAND
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- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: Quelques échos de la VIIe Armée
Bonsoir Eric,
Ca me rappelle quelque chose !
http://lencrierdupoilu.blogspot.com/200 ... la_20.html
Amicalement
Gilles [:gilles roland]
Ca me rappelle quelque chose !



http://lencrierdupoilu.blogspot.com/200 ... la_20.html
Amicalement
Gilles [:gilles roland]
-Ca sent le macchab, dit Le Moal. -J’te crois, y en a plein par ici. Jean Berthaud « 1915 sur les Hauts-de Meuse en Champagne »
VESTIGES.1914.1918 MAJ le 10 novembre 2015
VESTIGES.1914.1918 MAJ le 10 novembre 2015
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Quelques échos de la VIIe Armée
Bonjour à tous,
Bonjour Gilles (désolé d'avoir empiété sur la 66e D.I.
),
Je poursuis.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
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22 décembre 1915.
BUSSANG.
Train sanitaire. 213 blessés sont évacués dont 32 couchés et 181 assis atteints pour la plupart de blessures légères. A noter la prédominance des blessures du membre supérieur gauche. 6 officiers sont parmi les évacués.
WESSERLING.
Ambulance 16/7. Vérification auprès des blessés du temps écoulé depuis leur chute jusqu’à leur arrivée à l’Ambulance : 7 heures en moyenne.
St-AMARIN.
Hôpital Mobile Alsacien. 48 lits occupés par des intransportables. Même constatation pour la durée du transport.
MOOSCH.
Ambulance 3/58. Grande affluence de blessés placés dans tous les corridors et pièces disponibles. 277 environ attendent leur évacuation empêchée par le givre et le verglas de la route de Bussang. La route étant redevenue praticable, la section sanitaire de réserve 64 est attendue pour renforcer la section sanitaire anglaise et décongestionner rapidement le poste de triage.
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29 décembre 1915.
EPINAL.
Caserne Bonnard.
Occupée l’avant-veille par le 9e bataillon du 23e d’Infanterie parti pour Deyvillers.
13 cas de rougeole s’étant présentés dans ce bataillon, on procède aux désinfections des bâtiments. Plusieurs salles du bâtiment auraient besoin d’être blanchies.
Caserne Contades.
Loge un bataillon du 170e. Etat sanitaire satisfaisant.
On aménage les locaux pour recevoir la classe 1917.
Caserne Courcy.
Occupée par le 1er Groupe (6e, 7e, 13e, 14e, 24e, 28e Bataillons). Commandant : chef de bataillon Veinot.
Nombreuses hospitalisations causées par maladies saisonnières, un petit nombre par affections contagieuses (3 rougeoles, 1 diphtérie, 1 scarlatine).
Caserne Reffy.
Loge la compagnie du 27e Bataillon.
Infirmerie du Groupe : médecin auxiliaire Duriot.
Nombreuses indisponibilités et plusieurs hospitalisations pour affections a frigore causées par l’absence d’effets de rechange et la présence d’un contingent important d’hommes du midi peu habitués aux rigueurs du climat vosgien.
Service médical chargé. Un seul médecin auxiliaire pour le 1er Groupe, qui comprend 1750 hommes.
Détritus autour des WC. La canalisation des urinoirs serait à déboucher pour éviter le croupissement de l’urine.
Caserne Haxo.
Loge le 2e Groupe, commandé par le chef de bataillon Gridel.
La capacité totale des chambres est occupée : 22 hommes au lieu de 16.
Eau insuffisante. Pas de lavoir. L’installation pour bains-douches n’étant pas terminée, les hommes vont se doucher à Contades et à Schneider, situés à 4 kilomètres environ. Incinérateur pour détritus.
Etat sanitaire satisfaisant, 2 ou 3 angines, 1 diphtérie, plusieurs galeux.
Visite au chef de bataillon Payard, commandant le Centre d’Instruction, qui donne des renseignements sur l’état sanitaire des détachements.
Il y a eu 257 hospitalisations, représentant le 1/18 de l’effectif. Elles ont été principalement motivées par les affections saisonnières qui, avec les mauvaises conditions atmosphériques, se sont développées aisément sur le contingent élevé d’hommes du midi peu habitués aux rigueurs du climat vosgien.
L’absence de vêtements chauds et de chaussures de rechange a facilité encore l’apparition de ces maladies.
Peu de maladies contagieuses observées. 19 rougeoles, 2 cas de méningite cérébro-spinale, 32 gales. Les pyodermites fournissent également un lot important.
En somme, si les hospitalisations sont relativement élevées, la bénignité des affections rend l’état sanitaire assez satisfaisant.
Mesures prises : dotation de galoches, d’une 2ème paire de chaussures, d’une vareuse, distribution de boissons chaudes, diminution de la durée des exercices de nuit.
Desiderata : désignation d’un médecin pour renforcer le service médical chargé. Augmentation de l’allocation d’eau. Diminution, si possible, de la capacité totale occupée (22 h. par chambrée au lieu de 16).
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A suivre (?)...
Bonjour Gilles (désolé d'avoir empiété sur la 66e D.I.

Je poursuis.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
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22 décembre 1915.
BUSSANG.
Train sanitaire. 213 blessés sont évacués dont 32 couchés et 181 assis atteints pour la plupart de blessures légères. A noter la prédominance des blessures du membre supérieur gauche. 6 officiers sont parmi les évacués.
WESSERLING.
Ambulance 16/7. Vérification auprès des blessés du temps écoulé depuis leur chute jusqu’à leur arrivée à l’Ambulance : 7 heures en moyenne.
St-AMARIN.
Hôpital Mobile Alsacien. 48 lits occupés par des intransportables. Même constatation pour la durée du transport.
MOOSCH.
Ambulance 3/58. Grande affluence de blessés placés dans tous les corridors et pièces disponibles. 277 environ attendent leur évacuation empêchée par le givre et le verglas de la route de Bussang. La route étant redevenue praticable, la section sanitaire de réserve 64 est attendue pour renforcer la section sanitaire anglaise et décongestionner rapidement le poste de triage.
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29 décembre 1915.
EPINAL.
Caserne Bonnard.
Occupée l’avant-veille par le 9e bataillon du 23e d’Infanterie parti pour Deyvillers.
13 cas de rougeole s’étant présentés dans ce bataillon, on procède aux désinfections des bâtiments. Plusieurs salles du bâtiment auraient besoin d’être blanchies.
Caserne Contades.
Loge un bataillon du 170e. Etat sanitaire satisfaisant.
On aménage les locaux pour recevoir la classe 1917.
Caserne Courcy.
Occupée par le 1er Groupe (6e, 7e, 13e, 14e, 24e, 28e Bataillons). Commandant : chef de bataillon Veinot.
Nombreuses hospitalisations causées par maladies saisonnières, un petit nombre par affections contagieuses (3 rougeoles, 1 diphtérie, 1 scarlatine).
Caserne Reffy.
Loge la compagnie du 27e Bataillon.
Infirmerie du Groupe : médecin auxiliaire Duriot.
Nombreuses indisponibilités et plusieurs hospitalisations pour affections a frigore causées par l’absence d’effets de rechange et la présence d’un contingent important d’hommes du midi peu habitués aux rigueurs du climat vosgien.
Service médical chargé. Un seul médecin auxiliaire pour le 1er Groupe, qui comprend 1750 hommes.
Détritus autour des WC. La canalisation des urinoirs serait à déboucher pour éviter le croupissement de l’urine.
Caserne Haxo.
Loge le 2e Groupe, commandé par le chef de bataillon Gridel.
La capacité totale des chambres est occupée : 22 hommes au lieu de 16.
Eau insuffisante. Pas de lavoir. L’installation pour bains-douches n’étant pas terminée, les hommes vont se doucher à Contades et à Schneider, situés à 4 kilomètres environ. Incinérateur pour détritus.
Etat sanitaire satisfaisant, 2 ou 3 angines, 1 diphtérie, plusieurs galeux.
Visite au chef de bataillon Payard, commandant le Centre d’Instruction, qui donne des renseignements sur l’état sanitaire des détachements.
Il y a eu 257 hospitalisations, représentant le 1/18 de l’effectif. Elles ont été principalement motivées par les affections saisonnières qui, avec les mauvaises conditions atmosphériques, se sont développées aisément sur le contingent élevé d’hommes du midi peu habitués aux rigueurs du climat vosgien.
L’absence de vêtements chauds et de chaussures de rechange a facilité encore l’apparition de ces maladies.
Peu de maladies contagieuses observées. 19 rougeoles, 2 cas de méningite cérébro-spinale, 32 gales. Les pyodermites fournissent également un lot important.
En somme, si les hospitalisations sont relativement élevées, la bénignité des affections rend l’état sanitaire assez satisfaisant.
Mesures prises : dotation de galoches, d’une 2ème paire de chaussures, d’une vareuse, distribution de boissons chaudes, diminution de la durée des exercices de nuit.
Desiderata : désignation d’un médecin pour renforcer le service médical chargé. Augmentation de l’allocation d’eau. Diminution, si possible, de la capacité totale occupée (22 h. par chambrée au lieu de 16).
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A suivre (?)...
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.