bonjour,
Il est sans doute arrivé, dans les hopitaux français, des soldats allemands plus ou moins blessés. Etaient-ils isolés des français? Recevaient-ils les mêmes soins que nos soldats? Si quelqu'un a une idée ou un lien à proposer...
prisonniers blessés
Re: prisonniers blessés
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: prisonniers blessés
Bonjour,
Je n'ai pas de lien, de direction de recherche ou de renseignements particuliers à vous proposer mais je pense (et j'espère) que les blessés allemands recevaient les mêmes soins que les blessés français et qu'ils étaient très certainement soignés dans des locaux qui leur étaient réservés.
Je serais, moi aussi, preneur de rsgt dans ce domaine.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Je n'ai pas de lien, de direction de recherche ou de renseignements particuliers à vous proposer mais je pense (et j'espère) que les blessés allemands recevaient les mêmes soins que les blessés français et qu'ils étaient très certainement soignés dans des locaux qui leur étaient réservés.
Je serais, moi aussi, preneur de rsgt dans ce domaine.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: prisonniers blessés
Bonjour à tous,
Concernant les soins, aucune différence n'était faite entre les divers belligérants, en effet.
En revanche, Français et Allemands, qui auraient dû être séparés, ne l'étaient pas toujours.
Un exemple parmi d’autres : le 28 avril 1916, une inspection de l’hôpital mixte de Raon-l’Etape révèle qu’outre la répartition des blessés d’après la nature de leurs blessures, qui fait déjà défaut, un blessé allemand occupe un lit parmi des blessés français. Qui plus est, un second blessé allemand « se trouve seul dans une très belle chambre ». Aussi des « prescriptions antérieures » concernant l’obligation de séparer les blessés allemands et français sont-elles rappelées.
Mais c’est parfois aussi la garde des blessés allemands qui laisse à désirer, comme à l’hôpital Saint-Maurice d’Epinal, le 1er juillet 1915 : le service de garde y est mal assuré ; la sentinelle, ayant quitté son poste, a déposé son fusil près de la porte d’entrée de la salle pour aller déjeuner…
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Concernant les soins, aucune différence n'était faite entre les divers belligérants, en effet.
En revanche, Français et Allemands, qui auraient dû être séparés, ne l'étaient pas toujours.
Un exemple parmi d’autres : le 28 avril 1916, une inspection de l’hôpital mixte de Raon-l’Etape révèle qu’outre la répartition des blessés d’après la nature de leurs blessures, qui fait déjà défaut, un blessé allemand occupe un lit parmi des blessés français. Qui plus est, un second blessé allemand « se trouve seul dans une très belle chambre ». Aussi des « prescriptions antérieures » concernant l’obligation de séparer les blessés allemands et français sont-elles rappelées.
Mais c’est parfois aussi la garde des blessés allemands qui laisse à désirer, comme à l’hôpital Saint-Maurice d’Epinal, le 1er juillet 1915 : le service de garde y est mal assuré ; la sentinelle, ayant quitté son poste, a déposé son fusil près de la porte d’entrée de la salle pour aller déjeuner…
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: prisonniers blessés
merci eric,
si quelqu'un a connaissance d'autres témoignages, je suis preneur
si quelqu'un a connaissance d'autres témoignages, je suis preneur
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
Re: prisonniers blessés
je viens de tomber sur ceci:
Les Prisonniers Blessés
A plusieurs reprises, des trains sanitaires ont échangé aux frontières suisses les grands blessés allemands contre les nôtres. Je n'ai pas assisté à ces échanges, mais j'ai vu, en septembre 1915, passer dans une gare de l'ouest, un convoi de Boches blessés et rétablis qui se dirigeait vers Genève.
Ah! ils ne se plaignent point des soins qu'ils ont reçus en France ceux qui nous quittent, officiers et soldats! Ils ont eu, dans nos hôpitaux, un traitement excellent au double point de vue moralet chirurgical. Nos majors ont évité, autant que possible, de pratiquer des amputations. En cela les Allemands ne nous ont pas suivis et, de l'avis général des blessés français, ils se montraient aussi « coupe-toujours » pour les leurs que pour les nôtres.
Avant les Hospitaux
Les hôpitaux spéciaux pour Allemands blessés n'ont pas été crées au début de la guerre, mais toujours chaque dépôt d'Allemands a eu une infirmerie confortable pour soigner les blessés et les infirmes. On les envoyait, avec les nôtres, dans les hôpitaux de l'arrière. Il est bien évident que dans la zone des armées, blessés boches et français restent d'abord mêlés. Il est bien évident aussi que, lorsqu'une blessure qu'on avait crue d'abord légère chez un prisonnier nécessite son transport de l'infirmerie du dépôt dans un hôpital, on envoie le blessé à l'hôpital le plus proche. C'est pour cela qu'on trouve des Boches blessés dans certains des hôpitaux ordinaires.
On y envoie, aussi, ceux qui se blessent en travaillant. Mais les accidents du travail sont rares parmi les prisonniers allemands, employés à la culture ou dans l'industrie française. Au contraire, les déclarations de nos échangés prouvent que beaucoup de Français, de Russes et d'Anglais ont été blessés en travaillant en Allemagne à des besognes auxquelles rien ne les avait préparés, notamment dans la métallurgie.
En Allemagne, on se contente souvent de renvoyer le blessé à l'infirmerie du camp originel.
Actuellement, les Allemands blessés qui sont dans les hôpitaux spéciaux, sont soignés par des infirmiers français et allemands; dans les autres hôpitaux, par des infirmiers militaires et par les dames de la Croix-Rouge.
Les Soins des Infirmiers
On sait comment en Allemagne des infirmières ont été punies sévèrement pour avoir été trop tendres envers des blessés français, si tendres qu'elles les avaient demandés en mariage.
Pour les blessés boches, nos infirmières ont été compatissantes dévouées. Elles les ont soignés comme les nôtres. Elles n'ont pas eu à être tendres, mais aucune d'elles n'a refusé d'écrire pour eux à leur famille et à leur fiancée.
Parfois, certains de ces grands blessés que nous échangeons aujourd'hui ont été trouvés porteurs de bijoux volés. Souvent on a fermé les yeux. On estimait que la blessure etait déjà un châtiment, mais nous voulons croire qu'on ne laissera partir aucun d'eux en emportant ce qu'il nous a pris.
Enfin, il faut bien le dire, ceux d'entre eux qui ont séjourné en contact avec nos blessés dans nos hôpitaux ont parfois pu apprendre certaines choses. Je sais bien qu'ils ont été généralement placés dans des salles spéciales, parfois même dans les chambres d'isolement très confortables, réservées d'ordinaire pour l'observation des aliénés. Cependant, au début, ces prescriptions, qui font l'objet de circulaires du service de santé, n'ont pas été observées partout.
Dans une ville du centre, on avait laissé à l'extrémité d'une grande salle commune deux Boches blessés. On croyait qu'ils n'entendaient pas le français. L'un d'eux fut brusquement atteint d'une crise fort douloureuse de rhumatisme généralisé. Il était complètement immobilisé par la souffrance. Un jour qu'on ne comprenait pas ses phrases allemandes, car il ne pouvait faire aucun geste, le voilà qui s'écrie: Piquez- moi donc à la morphine! Bien qu'il eût été traité avec pitié et douceur, ce Boche avait jugé bon de dissimuler sa connaissance du français. Cela pouvait toujours servir.
l'Opinion des Grands Blessés
Parmi les mutilés qui s'en retournent, voici un enfant de seize ans, engagé volontaire, et dont l'engagement fut accepté parce qu il était le fils d'un officier général de la garde. L'enfant est très triste. Son visage volontaire reste voilé.
— J'espérais être officier ou mourir, dit-il.
— Que ferez-vous?
— Je me ferai professeur. C'est bien peu [sic] quand on espérait être officier dans la garde!
— Avez-vous été bien soigné?
— Très bien!
— C'est beau la France! Comme on est riche dans votre pays! Vos infirmiers sont d'un dévouement admirable.
On m'avait montré une lettre. Il écrivait à sa sœur, dont le mari avait été tué à Ypres:
« Ne pleure pas. Moi, je donnerai bien mon autre bras pour l'empereur, s'il le demande et s'il l'accepte. »
Cet autre — un sous-officier — qui était industriel avant août 1914. Il n'espère rien de bon de cette guerre.
— Pendant ce temps on me prenait mes clients. Je suis bien content d'en avoir fini. Je vais gagner un peu d'argent. Quand on est riche, ça ne fait rien, une jambe de moins: on fait des appareils si perfectionnés en Allemagne!
— Et la victoire?
— Ça n'a pas d'importance (sic)! ceux qui auront des usines intactes profiteront toujours.
— Comment avez-vous été soigné?
Il me regarde. Il se sent libre maintenant et peut tout dire.
— Trop bien! Ceux qui ont reçu votre hospitalité, même blessés, auront envie de revenir pour rester [sic).
Un des soldats français de garde sourit et montre sa baïonnette:
— Oui, mais le verrou est tiré, mon vieux!
Tous les autres Boches se contentent de remercier des soins qu'ils ont reçus.
Les Prisonniers Blessés
A plusieurs reprises, des trains sanitaires ont échangé aux frontières suisses les grands blessés allemands contre les nôtres. Je n'ai pas assisté à ces échanges, mais j'ai vu, en septembre 1915, passer dans une gare de l'ouest, un convoi de Boches blessés et rétablis qui se dirigeait vers Genève.
Ah! ils ne se plaignent point des soins qu'ils ont reçus en France ceux qui nous quittent, officiers et soldats! Ils ont eu, dans nos hôpitaux, un traitement excellent au double point de vue moralet chirurgical. Nos majors ont évité, autant que possible, de pratiquer des amputations. En cela les Allemands ne nous ont pas suivis et, de l'avis général des blessés français, ils se montraient aussi « coupe-toujours » pour les leurs que pour les nôtres.
Avant les Hospitaux
Les hôpitaux spéciaux pour Allemands blessés n'ont pas été crées au début de la guerre, mais toujours chaque dépôt d'Allemands a eu une infirmerie confortable pour soigner les blessés et les infirmes. On les envoyait, avec les nôtres, dans les hôpitaux de l'arrière. Il est bien évident que dans la zone des armées, blessés boches et français restent d'abord mêlés. Il est bien évident aussi que, lorsqu'une blessure qu'on avait crue d'abord légère chez un prisonnier nécessite son transport de l'infirmerie du dépôt dans un hôpital, on envoie le blessé à l'hôpital le plus proche. C'est pour cela qu'on trouve des Boches blessés dans certains des hôpitaux ordinaires.
On y envoie, aussi, ceux qui se blessent en travaillant. Mais les accidents du travail sont rares parmi les prisonniers allemands, employés à la culture ou dans l'industrie française. Au contraire, les déclarations de nos échangés prouvent que beaucoup de Français, de Russes et d'Anglais ont été blessés en travaillant en Allemagne à des besognes auxquelles rien ne les avait préparés, notamment dans la métallurgie.
En Allemagne, on se contente souvent de renvoyer le blessé à l'infirmerie du camp originel.
Actuellement, les Allemands blessés qui sont dans les hôpitaux spéciaux, sont soignés par des infirmiers français et allemands; dans les autres hôpitaux, par des infirmiers militaires et par les dames de la Croix-Rouge.
Les Soins des Infirmiers
On sait comment en Allemagne des infirmières ont été punies sévèrement pour avoir été trop tendres envers des blessés français, si tendres qu'elles les avaient demandés en mariage.
Pour les blessés boches, nos infirmières ont été compatissantes dévouées. Elles les ont soignés comme les nôtres. Elles n'ont pas eu à être tendres, mais aucune d'elles n'a refusé d'écrire pour eux à leur famille et à leur fiancée.
Parfois, certains de ces grands blessés que nous échangeons aujourd'hui ont été trouvés porteurs de bijoux volés. Souvent on a fermé les yeux. On estimait que la blessure etait déjà un châtiment, mais nous voulons croire qu'on ne laissera partir aucun d'eux en emportant ce qu'il nous a pris.
Enfin, il faut bien le dire, ceux d'entre eux qui ont séjourné en contact avec nos blessés dans nos hôpitaux ont parfois pu apprendre certaines choses. Je sais bien qu'ils ont été généralement placés dans des salles spéciales, parfois même dans les chambres d'isolement très confortables, réservées d'ordinaire pour l'observation des aliénés. Cependant, au début, ces prescriptions, qui font l'objet de circulaires du service de santé, n'ont pas été observées partout.
Dans une ville du centre, on avait laissé à l'extrémité d'une grande salle commune deux Boches blessés. On croyait qu'ils n'entendaient pas le français. L'un d'eux fut brusquement atteint d'une crise fort douloureuse de rhumatisme généralisé. Il était complètement immobilisé par la souffrance. Un jour qu'on ne comprenait pas ses phrases allemandes, car il ne pouvait faire aucun geste, le voilà qui s'écrie: Piquez- moi donc à la morphine! Bien qu'il eût été traité avec pitié et douceur, ce Boche avait jugé bon de dissimuler sa connaissance du français. Cela pouvait toujours servir.
l'Opinion des Grands Blessés
Parmi les mutilés qui s'en retournent, voici un enfant de seize ans, engagé volontaire, et dont l'engagement fut accepté parce qu il était le fils d'un officier général de la garde. L'enfant est très triste. Son visage volontaire reste voilé.
— J'espérais être officier ou mourir, dit-il.
— Que ferez-vous?
— Je me ferai professeur. C'est bien peu [sic] quand on espérait être officier dans la garde!
— Avez-vous été bien soigné?
— Très bien!
— C'est beau la France! Comme on est riche dans votre pays! Vos infirmiers sont d'un dévouement admirable.
On m'avait montré une lettre. Il écrivait à sa sœur, dont le mari avait été tué à Ypres:
« Ne pleure pas. Moi, je donnerai bien mon autre bras pour l'empereur, s'il le demande et s'il l'accepte. »
Cet autre — un sous-officier — qui était industriel avant août 1914. Il n'espère rien de bon de cette guerre.
— Pendant ce temps on me prenait mes clients. Je suis bien content d'en avoir fini. Je vais gagner un peu d'argent. Quand on est riche, ça ne fait rien, une jambe de moins: on fait des appareils si perfectionnés en Allemagne!
— Et la victoire?
— Ça n'a pas d'importance (sic)! ceux qui auront des usines intactes profiteront toujours.
— Comment avez-vous été soigné?
Il me regarde. Il se sent libre maintenant et peut tout dire.
— Trop bien! Ceux qui ont reçu votre hospitalité, même blessés, auront envie de revenir pour rester [sic).
Un des soldats français de garde sourit et montre sa baïonnette:
— Oui, mais le verrou est tiré, mon vieux!
Tous les autres Boches se contentent de remercier des soins qu'ils ont reçus.
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: prisonniers blessés
Bonsoir,
Pourriez-vous nous donner les sources de ces témoignages? Merci d'avance.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Pourriez-vous nous donner les sources de ces témoignages? Merci d'avance.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: prisonniers blessés
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
- Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: prisonniers blessés
Bonjour à toutes et à tous,
Merci pour ce lien.
A présent je me rappelle l'avoir "vu"... mais je ne m'en souvenais plus !!
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Merci pour ce lien.
A présent je me rappelle l'avoir "vu"... mais je ne m'en souvenais plus !!
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: prisonniers blessés
bonjour a tous, merci pour le lien, tres bon site que je decouvre,bonne journée ,Jean-Louis.
Dites le a tous, " Il ne fait pas bon mourir".
Re: prisonniers blessés
Bonjour,
Trouvé cette gravure dans "Pages de Gloire", intitulée: "DANS LA MEUSE: blessés allemands faits prisonniers, attendant le moment d'être évacués après avoir été pansés". BB

Trouvé cette gravure dans "Pages de Gloire", intitulée: "DANS LA MEUSE: blessés allemands faits prisonniers, attendant le moment d'être évacués après avoir été pansés". BB

Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)