En attendant...

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
Nathalie C.
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Re: En attendant...

Message par Nathalie C. »

Bonsoir


A tous ceux et celles qui, teint blafard et langue pendante, subissent les ostentatoires préparatifs de ceux qui partent en villégiature, je propose en compensation un petit voyage bénéfique sur la planète Hospitalière, dont les curieuses vertus thérapeutiques devraient les aider à patienter jusqu’au mois suivant…

Mesdames et Messieurs, bienvenue à bord du « Manuel de la Dame Infirmière »
Le commandant M. le Dr P.BOULOUME et son équipage de l’Union des Femmes de France sont heureux de vous accompagner dans votre périple hospitalier .
Le départ de ce long courrier est fixé au crépuscule du 10 Juillet
Une modeste collation, au menu cité ci-dessous, vous sera proposée pendant tout le temps du vol ; libre à vous de la refuser .
En vous souhaitant un agréable voyage au pays de la Seringue et du Pansement
La société rappelle qu’elle décline toute responsabilité en cas de virose inopinée contractée lors de ces déplacements


Partie 1 organisation des Hopitaux Auxiliaires du Territoire
I les locaux
II le personnel
1 le personnel supérieur
2 le personnel secondaire
3 les hommes de peine
III le matériel
IV les fonds

Partie 2 fonctionnement des Hôpitaux Auxiliaires du Territoire
I fonction de la directrice
II fonction de la secrétaire
1. bureau des entrées et comptabilité en journées
2. correspondance
3. comptabilité en deniers
III fonction de la préposée à la dépense
IV fonction de la préposée à la lingerie
V fonction des infirmières
1.l’infirmière major
2. fonctions principales
3. régime alimentaire
4. tenue des cahiers de visite
5. relevé des aliments
6. distribution des aliments
7. relevé des médicaments
8 distribution des médicaments

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Nathalie C.
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Message par Nathalie C. »

Organisation et fonctionnement des hôpitaux auxiliaires du territoire

Par: M. le Dr P.BOULOUME (secrétaire général de l’Union des Femmes de France) et M. l’Officier d’administration principal VOIZARD (délégué régional de l’Union des Femmes de France)

Source :Manuel de l’infirmière hospitalière ; Union des Femmes de France ; Editions Masson ; 1912


REGLEMENTS GENERAUX

L’étude de l’organisation et du fonctionnement des hôpitaux auxiliaires du territoire ( HAT)ne saurait être traitée ici dans tous ses détails.
Le cadre du manuel ne le permettrait pas, et nous renvoyons, pour une étude plus complète, les membres de l’Union des Femmes de France aux documents ci après :
  • le décret du 19 Octobre 1892, portant règlement pour le fonctionnement de l’Union des Femmes de France
  • l’instruction du 5 Mai 1899, sur l’utilisation, en temps de guerre, des ressources du territoire national pour l’hospitalisation des malades et blessés
  • les règlements sur le service de santé militaire à l’intérieur et en campagne, résumés dans « le règlement pour l’organisation et le fonctionnement des hôpitaux auxiliaires de la société »
Il est entendu que nous n’avons pas à nous occuper des formations sanitaires de l’avant, qui sont du ressort du service de santé militaire. Il s’agira ici que des HAT, créés par l’Union des Femmes de France.
Cette étude peut se diviser en deux parties : la première comprendra l’organisation, le seconde le fonctionnement


PREMIERE PARTIE : ORGANISATION DES HOPITAUX AUXILIAIRES DE TERRITOIRE


L’organisation des HAT doit être faite, des le temps de paix, par les soins des conseils d’administration de chaque comité et être l’objet de toute leur sollicitude.
Elle concerne les locaux, le personnel, le matériel et les fonds

I. LES LOCAUX
  • · Ils sont à peu près les mêmes que ceux d’un hôpital militaire, à savoir :
local pour le concierge, chambre de garde du médecin, local pour l’infirmière major de garde, cabinet du médecin chef, cabinet de la directrice, bureau des entrées, vestiaire pour les entrants, magasin pour les effets des malades, salles communes de malades ou des blessés, salle ou cabinet d’isolement pour les contagieux, salle d’officiers, salle de sous-officiers, réfectoire à l’usage des malades, salles d’opérations et de pansements, pharmacie-tisanerie, salle de bains, dépense, locaux pour la boucherie et les approvisionnements de denrées, magasin de combustible ou bucher, cuisine, lingerie, magasin pour le linge sale, locaux pour la désinfection, buanderie avec séchoirs, dortoir pour les infirmières, réfectoires pour les infirmières, greniers et caves, latrines et urinoirs.
  • · Les HAT sont établis dans les lycées, collèges, pensionnats, asiles, grands hôtels meublés, qui, possédant déjà des lits, des objets de couchage, un matériel de cuisine, etc, peuvent être facilement transformés en hôpitaux, s’ils remplissent, d’ailleurs, les conditions hygiéniques requises pour cette destination.
  • · Ils doivent être installés autant que possible dans des localités desservies par les chemins de fer, ou les canaux et les rivières navigables. Ils doivent contenir 20 lits au moins et avoir une contenance qui assure 40m3 d’air pour chaque malade et blessé.
C’est le Ministère de la Guerre qui concède, des le temps de paix, aux sociétés d’assistance le droit d’utiliser, à la mobilisation, certains établissements pour l’installation des HAT
Le Ministère de la Guerre ne concède un établissement à la société d’assistance qui l’a demandé que dans le cas où cette société se trouve en mesure de constituer HAT, susceptible d’être classé en première ou seconde série.
  • · Au point de vue de leur destination, les HAT sont généraux ou spéciaux ; les premiers reçoivent à la fois les malades, y compris les contagieux et les blessés ; les seconds ne traitent que des malades, y compris les contagieux, à l’exclusion des blessés, ou des blessés seulement.
Quelques hôpitaux peuvent être également affectés au traitement exclusif des convalescents.
Toutefois, en cas de nécessité, les hôpitaux spéciaux devront recevoir tous les militaires malades ou blessés qui leur seront adressés par le directeur du service de santé de la région.
  • · Dans chaque corps d’armée, les HAT de L’Union des Femmes de France sont numérotés, sans distinction de série, et quelle que soit leur destination spéciale, de 101 à 200.

II. LE PERSONNEL

Le personnel des HAT est fixé par la notice n°8 de l’instruction du 5 Mai 1899 ;
Afin de fixer les idées, voici quelle serait la composition du personnel d’un HA de 100 lits de blessés

1. personnel supérieur

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2. personnel secondaire

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3. hommes de peine

Le chiffre des hommes de peine varie selon les nécessités du service ; il peut être de 10 à 15 environ.

  • Le personnel des HAT peut être recruté par les sociétés d’assistance, dans les conditions prévues par le décret du 19 Octobre 1892 et l’instruction ministérielle du 5 Mai 1899.
- Les médecins sont désignés par le conseil d’administration des comités, sur la présentation des médecins membres de la commission médicale d’enseignement. Ils doivent être agréés par le Ministère de la Guerre. A cet effet, des états de présentation sont établis par les délégués régionaux et adressés, dans chaque corps d’armée, au directeur du service de santé, qui les fait parvenir au ministre de la guerre.
- Les directrices d’hôpital, les infirmières, les secrétaires, la préposée à la dépense et à la lingerie, sont nommées, sur la présentation de la directrice du personnel, par le conseil d’administration du comité dont dépend l’hôpital.
- Les hommes de service, la cuisinière, l’aide de cuisine, la femme de service et le gardien de la porte d’entrée sont choisis par la directrice de l’hôpital.
  • Les médecins, le pharmacien, la directrice, les secrétaires, les infirmières qui constituent le personnel volontaire, ne reçoivent aucune rétribution
Les hommes de service, la cuisinière, l’aide de cuisine, les femmes de service et le gardien de porte constituent le personnel pouvant être rétribué.
En cas de nécessité, une rétribution peut également être allouée aux secrétaires et aux infirmières.
Le montant de ces rétributions, qui peut varier selon les localités, est fixé par le conseil d’administration.
Le personnel rétribué est seul nourri à l’hôpital auquel il est attaché. Néanmoins dans les cas de force majeure ou dans l’intérêt du service, le personnel volontaire peut également être nourri, soit à titre gratuit, soit à titre remboursable, suivant la décision du comité.
  • Toutes les personnes, hommes ou femmes, qui consentent à faire partie du personnel des HAT doivent signer une déclaration d’engagement envers la société intéressée, qui sera annexée au Journal de Mobilisation.
Ces déclarations sont établies sur papier libre et contresignées successivement par la présidente du comité local et le délégué régional.
  • Le personnel des HAT doit être pourvu, à la mobilisation, du brassard de neutralité et de la carte nominative d’identité (article 10 du décret du 19 Octobre 1892).
L’approvisionnement de ces brassards et de ces cartes d’identité est constitué en temps de paix par la société.
Les brassards doivent porter les inscriptions suivantes :
· cachet du ministère de la guerre
· numéro de la région du corps d’armée sur le territoire duquel est situé l’hôpital auxiliaire ; dans le gouvernement militaire de Paris ou de Lyon, et en Tunisie, ce numéro est remplacé par les lettres G.P, G.L, et T.
· une lettre spéciale à chaque société d’assistance : S (pour SSBM), F (pour UFF), A (pour ADF)
· un numéro d’ordre appartenant à une série, qui dans chaque région de corps d’armée, ou gouvernement militaire commencera à 1, pour s’étendre indéfiniment.
  • Toutes les personnes, hommes ou dames, employés dans les HAT doivent porter un insigne distinctif, déterminé par le ministre de la guerre, sur la proposition des sociétés d’assistance, et apres avis de la commission supérieure desdites sociétés (article 9 du décret du 19 octobre 1892).
  • Le personnel des hôpitaux classés en première série doit être rendu au lieu de destination le deuxième jour de la mobilisation, exception faite pour le médecin-chef et la directrice, qui doivent y arriver le premier jour.
Le personnel des hôpitaux classés deuxième série doit être rendu au lieu de destination le neuvième jour de la mobilisation, exception faite pour le médecin-chef et la directrice qui doivent y parvenir le septième.
  • Les personnes affectées aux HAT de première ou deuxième série reçoivent, des le temps de paix, un avis de convocation pour le temps de guerre, lequel est établi d’après les indications ci-dessus et signé par la présidente du comité local et le délégué régional.
III. LE MATERIEL

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Le matériel nécessaire pour assurer le fonctionnement des HAT est déterminé par la notice n°9 de l’instruction du 5 Mai 1899.

Les quantités de matériel et d’objets varient suivant l’importance de l’établissement et suivant qu’il est destiné à recevoir des malades, y compris des contagieux, et des blessés , ou des malades, y compris les contagieux, à l’exclusion des blessés.
Le matériel ainsi prévu se compose de nombreux objets ou effets, classés par catégorie, de la manière suivante :
instruments de chirurgie, objets et accessoires de pansements, matériel de désinfection, matériel de pharmacie, objets de couchage, habillement, lingerie, chaussures , lingerie et objets spéciaux à l’usage des malades ;objets pour le service des bains, de la buanderie, de la cuisine, de la dépense et de la cave ; objets et vaisselle pour les repas, objets et ustensiles pour les ateliers, balance, poids et mesure, chauffage, éclairage, meubles, objets de bureau, objets mobiliers et ustensiles, objets pour le service en campagne, médicaments, accessoires de pansements, appareils et objets pour fractures, objets de consommation.

Les comités qui ont pris charge d’organiser des HAT doivent avoir soin de constituer tout ce matériel de la façon suivante :
- certains objets doivent être acquis, et en leur possession des le temps de paix et ce sont :
les instruments de chirurgie, les objets et accessoires de pansements, certaines pièces de linge, certains objets spéciaux à l’usage des malades, certains objets pour les bains, les objets de bureau, les objets pour le service en campagne, les matières et objets de pansements, les tissus pour pansements, les objets et accessoires pour pansements, les appareils et objets pour fracture.
- certains objets doivent être constitués, des le temps de paix, par promesses écrites de personnes les possédant ; ce sont : les objets de couchage, quelques effets de lingerie, les objets de vaisselle pour les repas etc
- certains objets doivent être constitués, par temps de paix, par marchés conditionnels, ce sont : les effets d’habillement pour malades, en drap ou en laine, les médicaments et accessoires de pharmacie, les objets en caoutchouc ou en gomme.
-enfin une dernière catégorie d’objets peut n’être acquise qu’au moment de la mobilisation et suivant les besoins, ce sont : le matériel de désinfection, le matériel de pharmacie, le matériel de cuisine, les objets pour le service de la cave, etc

Le Journal de Mobilisation, dont la tenue est prescrite pour chaque hôpital par l’instruction du 5 Mai 1899 donne le détail du matériel de ces 4 catégories.
Les directrices d’hôpital doivent prendre connaissance du journal de mobilisation de leur hôpital et se conformer en tous points à ses indications.

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IV. LES FONDS

L’UFF constitue en outre, au titre de chaque hôpital, un fonds de réserve comprenant :
- les fonds nécessaires pour l’exécution, s’il y a lieu, des travaux d’adaptation, dans les locaux où doit être installé l’hôpital
- une somme, variant suivant l’importance de l’hôpital calculée à raison de 2 francs par lit et par jour, pendant 2 mois.La société reçoit en outre sur les fonds du service de santé, à titre de part contributive de l’Etat, une indemnité fixe de 1 franc par jour, pour chaque journée de malade, ou de blessé traité dans ses établissements
- les fonds nécessaires pour acquitter le prix des objets à livrer par marchés conditionnels : effets d’habillement, objets en caoutchouc, médicaments, blanchissage et désinfection.


Telles sont les dispositions que doivent prendre, en temps de paix, les conseils d’administration de la société en ce qui concerne les locaux, le personnel, le matériel et les fonds
Ces dispositions sont toujours contrôlées et vérifiées par une commission militaire, nommée par le directeur du service de santé de chaque corps d’armée.



A suivre
Nathalie C.
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DEUXIEME PARTIE : FONCTIONNEMENT DES HAT


Les HAT, organisés par l’UFF sont placés sous l’autorité du commandement et des directeurs du service de santé.
Les conditions de traitement des malades ou des blessés, admis dans les hôpitaux de la société, en ce qui concerne le régime alimentaire, les prescriptions et le fonctionnement du service intérieur doivent, autant que possible, se rapprocher des prescriptions du règlement sur le service de santé militaire.
Le soin de régler cette partie du service incombe au délégué régional. Néanmoins, ces hôpitaux demeurent placés, tant au point de vue du contrôle et de la discipline qu’à celui de l’hygiène et de l’exécution du service, sous l’autorité du commandement local et du directeur du service de santé ou du médecin-chef du ressort.
Le personnel des sociétés d’assistance, employé dans la zone de l’arrière est soumis aux lois et règlements militaires ; il est passible des tribunaux militaires, par application des articles 62 à 75 du code de justice militaire.
Il ressort des dispositions qui précèdent qu’il doit exister une assimilation étroite entre les hôpitaux militaires et les hôpitaux auxiliaires de l’UFF.
Les imprimés et les registres nécessaires aux HAT sont les mêmes que ceux en usage dans les hôpitaux militaires. Ils sont fournis gratuitement par le service de santé, par les soins des délégués régionaux, qui demeurent chargés d’en faire la répartition dans les divers hôpitaux.
Pour se faire une idée plus exacte du fonctionnement des HAT, on ne saurait mieux faire qu’étudier le rôle des divers membres du personnel des ces établissements, et d’en passer en revue les attributions et les obligations, qui sont aussi nombreuses que variées.

I. FONCTIONS DE LA DIRECTRICE

La directrice est chargée de l’administration, de la gestion et de la surveillance de l’hôpital auxiliaire.
- elle veille à la stricte exécution des ordres et prescriptions donnés par le médecin au personnel des salles de malades.
- elle prend charge des objets et matériaux dont la réception a été prononcée.
- elle adresse en temps opportun au comité directeur toutes les demandes concernant le personnel et le matériel.
- elle vise les pièces et tient les registres prescrits par le règlement.
- elle fait partie de la commission chargée de recevoir le matériel, les denrées et objets de consommation livrés à l’établissement.
- en ce qui concerne le personnel, la directrice, après entente avec le médecin-chef, en fait la répartition dans les différents services de l’hôpital. Les mutations sont autorisées par elle.
- demandes de permission et toutes les réclamations lui sont adressées.

Elle a, en un mot, la main haute sur tout le personnel

II. FONCTIONS DE LA SECRETAIRE

La secrétaire habite l’hôpital.
Elle dirige le bureau des entrées et tient la comptabilité en journées ; elle est chargée de la tenue des registres et de l’expédition de toutes les pièces militaires ou autres concernant l’exécution du service

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Elle s’occupe de la correspondance.
Elle tient la comptabilité en deniers

1. bureau des entrées et comptabilité en journées.

Le bureau des entrées, ainsi nommé parce que, dans les hôpitaux militaires, il a été crée en vue des formalités à remplir concernant l’entrée et la sortie des malades, n’a plus dans les hôpitaux auxiliaires cette affectation spéciale. C’est la que la secrétaire, indépendamment du service des entrées et des sorties, établit sa correspondance, fait ses opérations de caisse etc . On pourrait donc appeler aussi cette pièce le secrétariat de l’hôpital

Pour mieux faire comprendre le rôle de la secrétaire dans la tenue des bureaux des entrées, nous allons prendre un malade à son arrivée à l’hôpital, et nous le suivrons jusqu’à sa sortie.
X est un blessé adressé à l’hôpital de l’UFF

a-Billet d’hôpital : il est muni d’un billet. En principe, nul n’est admis dans une formation sanitaire sans un billet d’entrée régulièrement établi.
Le billet se compose de 3 parties :
- le certificat de visite, qui est toujours rempli et signé par le médecin militaire

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- la partie administrative, qui est toujours signé par le capitaine

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- l’inventaire des effets

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Ce billet d’entrée sert en même temps de billet de salle et de billet d’évacuation, s’il y a lieu.
Quand le militaire rentre à son corps, la partie administrative du billet reste entre les mains de la secrétaire pour justifier du séjour et de la sortie du malade ; la partie médicale est remise au médecin du corps pour servir à l’établissement de la statistique.

b-Admission sans billet régulier : dans les cas urgents, le malade est admis à l’hôpital, sur l’invitation du médecin qui l’a visité, ou, s’il y a lieu, d’après le certificat du médecin de garde de l’hôpital auxiliaire.
La directrice fait établir et signer par le médecin de garde un billet provisoire, qui doit être remplacé le lendemain par un billet d’hôpital régulier

c-Entrée par évacuation : si le malade arrive d’un hôpital ou d’une ambulance où il a séjourné, son entrée est dite par évacuation. Les évacuations peuvent être individuelles ou collectives, et elles sont autorisées par le commandement.

d-Registre des entrées : le blesse ou malade, à son arrivée, est conduit au bureau des entrées où il est inscrit au registre des entrées

e-Registre des dépôts : on lui fait déposer les objets de valeur dont il est porteur, et la secrétaire en fait l’inscription au registre des dépôts. Elle en délivre un reçu particulier au malade et les dépose immédiatement dans la caisse.

f-Registre des militaires non catholiques : si le malade appartient à un autre culte que le culte catholique, il est inscrit sur un registre spécial.

g-Registre des effets déposés par les entrants : puis il passe au vestiaire, où il quitte sa tenue, revêt ses vêtements d’hôpital, après avoir eu les mains et les pieds soigneusement lavés, sauf contre-indication.
Il est remis au malade en remplacement de ses vêtements militaires, les effets suivants : un mouchoir, une chemise, une capote, une cravate, un pantalon, des chaussettes, des pantoufles, un bonnet de coton.
La secrétaire inscrit ses effets militaires au registre des effets déposés.
L’infirmière chargée du vestiaire réunit, en un paquet, tous les effets appartenant à l’entrant et y fixe l’étiquette inventaire, qu’elle détache du billet d’entrée.
Les effets des malades atteints de maladie contagieuse sont désinfectés avant d’être remis en magasin. Le linge sale est mis à part pour être blanchi, avant d’être réuni aux autres effets.
Le malade passe ensuite à la salle qui lui est désignée par le médecin de garde. Il est conduit à son lit, il est couché, pansé s’il y a lieu, et reçoit les médicaments et les aliments qui lui ont été prescrits par bon ( modèle D).

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Toutes les prescriptions faites en dehors de la visite sont établies sur un bon signé du médecin de garde et qui est annexé au relevé.
Le malade qui entre d’urgence à l’hôpital est dispensé des formalités à remplir, soit au bureau des entrées, soit au vestiaire.
Il est conduit ou porté à son lit, et c’est dans la salle que la secrétaire reçoit ses valeurs et effets, qu’elle prend tous les renseignements nécessaires à son hospitalisation.

h-Sortie par guérison : quand la sortie du malade est ordonnée par le médecin traitant, son billet est complété par la mention de la maladie, la date de sortie, la signature du médecin, puis envoyé au bureau des entrées.
Les valeurs et les effets déposés sont remis le lendemain matin au malade qui rentre à son régiment.

i-Sortie par convalescence ou reforme : si le médecin traitant juge qu’un malade a besoin d’un long repos, il le constate par un certificat, qu’il adresse à l’autorité militaire.
Si le malade est jugé incapable de rester au service, il en est également rendu compte à l’autorité militaire.

j-Sortie par évacuation : les sorties par évacuation peuvent être individuelles ou collectives. Elles sont autorisées par le commencement et donnent lieu à l’établissement de feuilles d’évacuation.

k-Sortie par évasion : lorsqu’un malade s’évade, la directrice en informe immédiatement le commandant d’armes, le commandant de la gendarmerie et le conseil d’administration du corps auquel appartient le militaire.

l-Secours religieux : tous les malades sont informés, à leur entrée, que des ministres des divers cultes sont désignés pour faire le service des établissements de l’UFF.
Des qu’ils le désirent, surtout quand la terminaison de la maladie doit être fatale, toute facilité leur est donnée pour recevoir les secours de leur religion.

m-Décès : en cas de décès, la société est chargée de faire procéder, à ses frais, à l’inhumation ainsi qu’à la célébration du service mortuaire.
Des qu’un décès a lieu, l’infirmière en avertit le médecin de garde, qui, après l’avoir constaté, fait transporter le corps dans la salle des morts .
Le billet est immédiatement remis à la secrétaire, qui en informe la directrice. Celle-ci, qui a déjà dû informer la famille de l’état grave du malade, lui donne avis du décès par un télégramme, adressé au maire de la commune où elle est domiciliée.

n-Déclaration de décès : la secrétaire adresse, dans les 24 heures, à l’officier de l’état civil du lieu, une déclaration, certifiée par le médecin traitant et la directrice . L’officier d’état civil constate le décès conformément à la loi.

o-Registre des décès : des que la déclaration a été faite à l’officier d’état civil, la secrétaire inscrit le décès sur un registre, dit registre de décès, qui doit être tenu avec la plus scrupuleuse exactitude.

p-Annotation du médecin traitant : le médecin traitant annote le registre, dit registre des décès, en désignant la maladie ou le blessure qui a causé la mort, et signe.

q-Extrait du registre des décès : aussitôt après l’inscription du décès sur le registre, il est établi par la secrétaire 2 extraits du registre, lesquels, après avoir été certifié par le médecin-chef et la directrice, sont adressés comme suit : l’un sur lequel on n’indique pas la cause du décès , va, sans délais, au maire du domicile de la famille du décédé, et, s’il est né hors de France, au ministre de la guerre qui le transmet au ministre des affaires étrangères
L’autre, sur lequel on indique la cause du décès, est adressé au directeur du service de santé qui le fait parvenir au ministre de la guerre.

r-Notifications des entrées d’urgence : la directrice doit sans délais donner connaissance des entrées d’urgence et des entrées des malades dont le corps ne stationne pas dans la place du conseil d’administration du corps par l’envoi d’un bulletin d’entrée ( modèle C)

s-Notifications des sorties : la direction doit donner connaissance de toutes les sorties, sans exception, par l’envoi d’un bulletin de sortie (modèle C) aux conseils d’administration. Ce bulletin est mis à l’appui de la comptabilité du régiment pour justifier du séjour à l’hôpital du militaire

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t-Comptabilité en journées : la comptabilité en journée est établie par la secrétaire et consiste dans la production de documents suivants :
- la situation journalière : elle est établie en trois expéditions, sur des imprimés fournis par le ministère de la guerre, et elle fait ressortir, chaque matin, les entrants et sortants de la veille.
La première expédition est adressée au major de la garnison, la seconde au médecin-chef dont relève l’hôpital auxiliaire, et la troisième est conservée par l’hôpital.
- le compte trimestriel en journées. Il est établi au moyen des situations journalières, dont les totaux sont reportés chaque jour sur ce compte et récapitulés en un total général qui fait ressortir le nombre de journées de traitement de chaque hôpital à la fin du trimestre.
- l’état des mutations des cinq jours ; La secrétaire établit tous les 5 jours l’état de mutation des malades et l’adresse au bureau de renseignement et de comptabilité

u-Successions : les HAT sont chargés, dans une certaine mesure, de la liquidation des successions. Ils ne remettent pas eux-mêmes aux familles les valeurs ou objets faisant partie des successions ; ils se bornent à les faire parvenir au bureau de comptabilité et de renseignement et à fournir les éléments nécessaires à ces liquidations, en se conformant aux prescriptions qui émanent de l’autorité militaire.

v-Carnet de successions : ce carnet est divisé en 4 chapitres :
chapitre 1er : les objets et valeurs dépendant de chaque succession et appartenant aux héritiers
chapitre 2nd : le compte numérique des effets du service de l’habillement et du campement, en dépôt
chapitre 3 : le compte numérique des armes en dépôt
chapitre 4 : les papiers de valeur appartenant à l’état, à remettre au commandement

w-Bordereau des sommes laissées par les décédés : la secrétaire établit, en 2 expéditions, le bordereau des sommes laissées par les décédés ; elle en verse le montant dans la caisse du trésor, au titre de la caisse des dépôts et consignation, et retire un récépissé de ce versement.


x-État des mandats ou bons de poste : elle établit un état des mandats ou bons de poste laissés par les décédés et les verse au receveur de la poste, qui en donne un reçu au bas dudit état.
Les effets d’habillement, laissés par les décédés, sont remis par la secrétaire, après désinfection, au magasin le plus proche qui en donne récépissé.
Les armes sont également remises au service de l’artillerie

y-Relevé des successions : enfin la secrétaire fait emballer les effets de propriété particulière, les papiers, lettres, valeurs, récépissés des diverses opérations effectuées par ses soins et les expédie par la voie la plus sure et la plus directe, au bureau de comptabilité et de renseignements.
Cet envoi est accompagné d’un relevé de succession, établi en double expédition, dont l’un est envoyé à l’hôpital expéditeur, avec mention de prise en charge

2-la correspondance

C’est la secrétaire qui rédige la correspondance avec l’autorité militaire, le comité directeur, les maires, les autres HAT et diverses personnes.
La correspondance avec l’autorité militaire peut se faire sous forme de lettre, de note de service ou de demande de renseignements comportant la réponse en regard de la demande.
Les lettres envoyées doivent recevoir un numéro d’ordre et être enregistrées. Elles se terminent sans aucune formule de politesse.
La correspondance reçue doit être enregistrée et classée dans des chemises spéciales, indiquant en résumé l’objet de la correspondance.

3-la comptabilité en deniers

La comptabilité en deniers est celle qui est relative aux finances d’un hôpital. C’est la justification des fonds reçus et dépensés.
Elle doit être simple mais claire.
C’est la secrétaire qui en est chargée et qui tient la caisse.
L’autorité militaire qui a prescrit la tenue d’un certain nombre de registres et de documents, ainsi que la comptabilité en journées, reste étrangère à l’établissement de la comptabilité en deniers et en matière de HAT.
Les opérations de la comptabilité en deniers consistent en entrées et en sorties de fonds, autrement dit en recettes et en dépenses, et donnent lieu à la tenue du livre de caisse et du journal des recettes et des dépenses.
Le livre de caisse est celui que toute maison de commerce tient, c’est à dire un carnet sur lequel on inscrit les espèces qui entrent dans la caisse et qui en sortent, à mesure qu’on les reçoit et qu’on les donne.
Il est disposé en folio et s’établit par DOIT et AVOIR ou DEBIT et CREDIT.
Il est d’une tenue très simple et très facile ( modèle E).

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Le registre des recettes et dépenses reproduit toutes les opérations de caisse réellement consommées. Il est tenu sans rature ni surcharge et arrêté à la fin de chaque mois.
Ce registre est la copie du livre de caisse, qui en est pour ainsi dire le brouillon, et , de plus, il fait ressortir les dépenses par catégorie, à savoir : achat de matériel, médicaments et pansements, alimentation, éclairage, blanchissage, désinfection, entretien, propreté, réparations, bâtiments, salaires, inhumation, dépenses diverses.
Enfin la secrétaire adresse au comité directeur l’état des dépenses effectuées pendant la semaine écoulée et l’état approximatif des dépenses prévues pour la semaine suivante.

A suivre













Nathalie C.
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Message par Nathalie C. »

III. FONCTIONS DE LA PRÉPOSÉE A LA DÉPENSE

La préposée à la dépense est chargée de tout l’approvisionnement alimentaire et médical, pour tout ce qui n’est pas de la compétence du pharmacien.
Elle veille à la réception, à la conservation, et à la consommation des denrées alimentaires ; elle contrôle la qualité et le poids des livraisons journalières, veille à l’économie de la dépense et livre aux heures des repas les aliments portés sur les relevés alimentaires.
Tous les matins, elle reçoit des infirmières les relevés des prescription alimentaires faites à la visite du médecin.
La préposée à la dépense doit porter plus particulièrement son attention sur la nature et la qualité des denrées. Elle devra, par exemple, savoir distinguer une viande saine et bonne d’une viande malsaine et mauvaise.
Lors d’un arrivage de vin, elle en prélèvera un échantillon qui sera soumis à l’analyse d’un chimiste.
Le lait sera aussi l’objet d’une attention toute particulière et soumis à de fréquentes analyses de contrôle.
Il n’est pas possible que l’on attende les relevés pour remettre à la cuisine les denrées diverses, dont la cuisson doit être assurée pour 10 heures 30 du matin.
La préposée se base donc sur les quantités de la veille pour préparer les repas du matin.
Mais il faut, pour l’exécution de son service, qu’elle connaisse le régime alimentaire et le tarif des allocations qui sont les mêmes que ceux des hôpitaux militaires. Elle doit avoir aussi une notion très exacte du relevé alimentaire puisqu’elle est chargée de le contrôler et d’en assurer l’exécution.
La comptabilité qu’elle est appelée à tenir est des plus simple ; elle se borne à la vérification des factures d’achat, soit par marché, soit sur place sans marché, à la tenue du carnet de recettes et dépenses journalières, et du livret mensuel des entrées et sorties en objets de consommation de toute nature .

IV. FONCTIONS DE LA PRÉPOSÉE A LA LINGERIE

La préposée à la lingerie est spécialement responsable du matériel qui lui est confié par la directrice.
Elle veille à ce que le linge et les vêtements des entrants soient immédiatement lavés et leurs soient, à leur sortie, rendus dans un état parfait de propreté et d’entretien.
Elle est chargée : du magasin du matériel, literie, mobilier, ustensiles, de la lingerie, de l’atelier de réparation et de pliage du linge, du magasin de linge sale et de l’échange de linge, des désinfections, de l’entretien des bâtiments, des inhumations et sépultures, des approvisionnements en linge et matériel.
Une consigne fixant les jours et heures des échanges du linge est affichée en lingerie (consigne F)

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La notice n°9 qui fait suite à l’instruction du 5 Mai 1899 donne la liste complète du linge, des effets et du matériel nécessaires aux HAT.
La préposée à la lingerie aura aussi à tenir une petite comptabilité pour l’aider à mener à bien sa tâche difficile dont elle est chargée.
Cette comptabilité consiste dans la tenue des registres de réparation du linge et du matériel, du carnet de blanchissage et de désinfection, du registre-inventaire du matériel en service dans l’établissement, du livret mensuel des entrées-sorties en objets de consommation, et du carnet des recettes et dépenses journalières.
Mais ce qu’il importe surtout de trouver dans une préposée à la lingerie, ce sont les qualités solides d’une maîtresse de maison, qui peuvent se résumer en 3 mots : économie, ordre et propreté.


V. FONCTIONS DES INFIRMIÈRES

Les infirmières remplissent, dans les HAT, les fonctions des infirmiers de visite dans les hôpitaux militaires

1 l’infirmière major

L’une d’elles, placée à la tête de chaque division de malades, prend le titre d’infirmière major et est chargée de la direction du groupe d’infirmières sous la direction et le contrôle immédiat et absolu du médecin traitant.
Elle tient l’inventaire du linge et du mobilier de la division.
Elle est responsable de la bonne tenue de la division.
Elle a sous ses ordres directs un certain nombre d’hommes de service, qui sont chargés des travaux de force et de propreté, et qui remplissent les mêmes fonctions que les infirmiers d’exploitation dans les hôpitaux militaires.

2 fonctions principales des infirmières

Les fonctions des infirmières sont fort nombreuses ; les principales sont les suivantes :
Tenue des cahiers de visite, établissement du relevé des aliments, établissement du relevé des médicaments, distribution des aliments, distribution des médicaments, exécution des pansements et opérations de petite chirurgie sous le contrôle du médecin, prise de la température des malades, service de garde, réception des entrants, propreté des malades, change du linge, tenue de l’armoire à pansements et à médicaments, tenue de l’arsenal chirurgical, formalités en cas de décès, police et surveillance des malades, aération, chauffage, éclairage et tenue des salles, établissement de la statistique médicale, fonctions de vaguemestre, tenue de l’inventaire de la division

3 fonction particulière : le régime alimentaire

Le régime alimentaire des HAT doit se rapprocher autant que possible du régime des hôpitaux militaires.
Les malades sont traités suivant un des 3 régimes ci après : grand régime, petit régime, régime des diètes

a-Alimentation des sous-officiers et soldats
  • Le grand régime comprend 4 degrés, composés aux repas du matin et du soir de la manière suivante
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  • Le petit régime comprend 3 degrés, composés aux repas du matin et du soir de la manière suivante :
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Les sous-officiers, à quelque régime qu’ils soient, peuvent toujours recevoir un dessert à chaque repas
Au réveil, les malades, à 3 ou 4 degrés du grand régime peuvent recevoir du café noir avec 25 grammes de pain.
Tous les autres malades peuvent recevoir soit du café noir, soit du chocolat au lait ou à l’eau, avec 25 gr de pain ou 250 ml de lait simple.
  • Le régime des diètes comprend 3 degrés composés aux repas du matin et du soir de la manière suivante
- Diète avec aliments : 2 aliments du tarif
- Diète lactée : 1 litre de lait
- Diète absolue : néant

b-Alimentation des officiers

Le grand régime des officiers est le même que celui des sous-officiers et soldats, à cette différence que les officiers ont toujours droit au potage au lieu de la soupe, et qu’ils reçoivent 5 aliments du tarif au lieu de 2.
Le petit régime des officiers est le même que celui des sous-officiers et soldats, en comprenant toutefois 5 aliments du tarif alimentaire au lieu de 2.
Le régime des diètes est commun aux officiers, sous-officiers et soldats.
Les officiers supérieurs ont droit à un aliment de plus.

c-Boissons alimentaires :

Les boissons alimentaires sont indépendantes du régime alimentaire. Les prescriptions qui peuvent être faite, pour chaque repas, sont les suivantes :

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d-Menus communs aux différents régimes :

Les menus communs pour le grand régime et le petit régime des officiers et soldats sont préparés à l’avance par les soins de la directrice et soumis à l’approbation du medecin-chef.

4 fonction particulière : la tenue des cahiers de visite

Les cahiers de visite portent les prescriptions et indications de toute nature données par le médecin traitant. Il est absolument nécessaire qu’ils soient bien tenus, pour éviter des erreurs qui pourraient être préjudiciable aux malades.
Ils ont de plus une valeur réelle comme pièce de comptabilité car ils constituent la justification fondamentale des consommations de toute nature.
Une infirmière est chargée de les tenir ; elle accompagne le médecin pendant la visite et inscrit, sous sa dictée, toutes les prescriptions au fur et mesure qu’elles sont faites.
Ces cahiers, renouvelles tous les mois, comprennent le nombre de feuilles présumées nécessaires pour le service, à raison d’une page par lit de malade ; ils sont au nombre de 2, l’un pour les jours pairs, l’autre pour les jours impairs (modèle G).

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En passant la visite, le médecin tient à la main celui de la veille tandis que l’infirmière inscrit les prescriptions sur celui du jour.
La couverture porte les inscriptions réglementaires.
En tête de chaque page, on inscrit les numéros de la salle et du lit, les noms, prénoms du malade, etc.
Pour pouvoir écrire sous la dictée, il y a nécessité d’employer les abréviations, soit pour le régime alimentaire, soit pour les médicaments ; mais il est bien recommandé à l’infirmière de n’employer les abréviations pour les médicaments que lorsqu’elles lui sont très familières et pour les médicaments non dangereux.


a- Abréviations des régimes

L’adoption des menus communs a beaucoup simplifié l’inscription des aliments prescrits au cahier de visite.
Chaque degré du grand régimes s’inscrit par le chiffre correspondant. 4, 3, 2, 1.
Pour le petit régime, on ajoute la lettre p à la suite du numéro correspondant au degré du petit régime prescrit, soit 2p, 1p, 1/2p.
Les diètes sont également faciles à noter.
La diète absolue s’inscrit par un grand D, soit dans la colonne du matin ou du soir, s’il y a lieu, soit sur la ligne de séparation, si elle est prescrite pour la journée.
La diète lactée s’inscrit par un grand D avec un L, ou mieux encore, en portant 50 cl de lait matin et soir dans la colonne des aliments.
Enfin pour la diète alimentaire, il suffit de noter dans la colonne du matin ou du soir, ou a cheval sur les 2, les 2 aliments du tarif qui ont pu être prescrits

b-Abréviations des aliments

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Pour les boissons, on inscrit, dans la colonne correspondante, les chiffres qui représentent le nombre de centilitres prescrits en les faisant suivre de l’exposant correspondant : L pour lait, B pour bière, T pour thé, et pour le vin le chiffre est inscrit sans exposant.

c-Abréviations des médicaments

Les abréviations pour les médicaments sont également nécessaires et doivent être réglementées afin d’éviter les erreurs qui seraient inévitables si chacun faisait des abréviations à sa fantaisie.
On trouvera les plus usuelles ci-dessous :
Pour les médicaments, les mots courts comme fer, lait, lin, miel, seltz, zinc sont écrits en entier ; pour les autres, on se contente d’écrire la première syllabe du mot et de la lettre qui suit : pav. pour pavot, guim. pour guimauve, gent. pour gentiane, rat. pour tatanhia.
Dans quelques cas peu nombreux où cette abréviation ne suffit pas, il faut pour éviter toute équivoque augmenter le nombre de lettres. Par exemple : antisc. pour antiscorbutique, antisp. pour antispasmodique.
Quand aux substances vénéneuses, le médecin doit les écrire lui-même en toutes lettres ; ainsi l’on écrit : calomel, ciguë, morphine, vératrine.


4 fonction particulière : l’établissement du relevé alimentaire

Tous les matins, après la visite, l’infirmière chargée de la tenue du cahier de visite doit établir le relevé particulier des aliments ( modèle H)

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Il doit être établi non seulement très exactement, mais aussi très rapidement, afin que la cuisine ait le temps de préparer les aliments destinés au déjeuner des malades.
A cet effet, elle fait d’abord un relevé préparatoire, qui est connu sous le nom de minute ou musique.
Cette minute se compose d’une feuille de papier réglé, sur laquelle se trouvent les indications du régime et des aliments.
Chaque prescription alimentaire est inscrite à l’aide d’un simple trait vertical ; ce trait est placé à cheval sur la ligne horizontale si le régime est le même le matin et le soir ; il est placé au-dessus pour le régime du matin et au-dessous pour le régime du soir.
La minute achevée, l’infirmière remplit les trois tableaux de relevé d’aliments, en se conformant aux diverses indications de l’imprimé.

5 fonction particulière : la distribution des aliments

Les aliments sont distribués aux malades, le matin et le soir, à une heure fixe, en général 10 H et 5 H 30.
Préparés à la dépense et à la cuisine, d’après le relevé alimentaire, ils sont livrés à l’infirmière qui vérifie si toutes les portions de pain, viande, vin et légumes sont en nombre égal à celles qu’elle a portées sur le relevé.
Les aliments doivent arriver dans les salles des malades aussi chauds que possible et être distribués immédiatement.

L’infirmière fait la distribution, le cahier de visite à la main, en lisant à haute voix les prescriptions alimentaires.
Sont distribués en premier lieu le pain et le vin, viennent ensuite les potages les légumes et enfin les aliments particuliers et les desserts.

6 fonction particulière : l’établissement du relevé des médicaments

L’infirmière chargée de faire le relevé des médicaments doit comme pour le relevé des aliments, établir un relevé préparatoire ou musique. A cet effet, elle écrit d’avance sur une feuille de papier, les médicaments internes les plus couramment en usage dans le service auquel elle appartient, en observant exactement l’ordre indiqué dans la nomenclature.
Chaque médicament interne prescrit est indiqué par un petit trait vertical, comme il est fait pour les aliments.
Chaque fiole à médicaments doit porter une étiquette mobile, indiquant la nature du médicament, la dose et le numéro du lit du malade auquel il est destiné. Ces étiquettes sont faites à l’aide de la minute du relevé des médicaments. Pour ne pas en retarder la préparation, il est bon de remettre les étiquettes à la pharmacie aussitôt qu’elles sont terminées. La préparation des potions peut se faire d’après leurs indications.
L’expédition de relevé des médicaments, faite ensuite, sert à vérifier les médicaments au moment de la livraison par la pharmacie.
Les médicaments pour l’usage externe sont relevés sur un bon particulier et délivrés par la pharmacie dans des récipients en verre coloré, portant des étiquettes jaune orangé.
L’emploi de bouteilles à vin est absolument interdit.
La liste des tisanes est établie par une autre infirmière

7 fonction particulière : la distribution des médicaments

Les médicaments sont distribués aux malades après la visite du matin, immédiatement avant les aliments. Ils sont en général distribués le matin pour toute la journée, à moins d’avis contraire de la part du médecin.
Cette distribution est faite, le cahier à la main, par l’infirmière chargée du relevé des médicaments.
En remettant à chaque malade le médicament qui lui a été prescrit, l’infirmière explique la façon de le prendre ; elle le fait prendre elle-même aux malades impotents ou trop gravement atteints.


Ceci dit des fonctions des infirmières, on voit que, selon leurs aptitudes variables, leur degré de force morale ou physique, leur instruction, elles peuvent remplir leurs fonctions avec une même utilité, pour le bien des malades et des blessés, dans les divers services d’un hôpital que nous avons énumérés. Le service des salles de malades ou de blessés réclame les aptitudes nécessaires aux fonctions dévolues, dans les hôpitaux militaires, aux infirmiers de visite, et les connaissances de petite chirurgie, en notion de médecine et de pharmacie, exigées des infirmières diplômées de l’UFF.
La bonne tenue physique et morale, la bonne conduite, l’obéissance indispensable à la bonne exécution des prescriptions, la ponctualité, nécessaire en toute circonstance, et surtout pour faire prendre aux malades un médicaments à heure ou intervalle déterminé, ou pour renouveler telle ou telle pratique médicale ou chirurgicale, selon les prescriptions des médecins, sont indispensables à l’infirmière.

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Voila donc les données ajoutées en fin du manuel de l'infirmière hospitalière, après les 480 pages d'anatomie, physiologie, pathologies et soins infirmiers.
Certaines font sourire, d'autres laissent dubitatives mais aucune n'engendre l'indifférence.
En espérant que vous aurez apprécier.
Cordialement
Nathalie












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HT62
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Re: En attendant...

Message par HT62 »

Bonsoir Nathalie C, bonsoir à tous,

Bon, je reste quand même très étonné que personne ne réagisse sur le sujet ! Est-il connu ?
Cela n'intéresse donc aucun membre ?
Merci à Nathalie d'avoir passé du temps pour nous.
Cordialement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :

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Recensement des Poilus des 16e et 56e BCP
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Bruno Tardy
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Re: En attendant...

Message par Bruno Tardy »

Bonjour,
Tout cela est très précis, codifié jusque dans le moindre détail, on sent que des fonctionnaires zélés ont eu le temps de réfléchir, l'administration n'a pas fait mieux depuis cette époque. La secrétaire devait être débordée de travail pour se conformer au réglement.
Evidemment les officiers sont mieux traités que les s/off ou hommes de troupe. Quelques questions ou remarques :
Quelle est la différence entre la soupe et le potage auquel ont droit les officiers ?
Qu'appelle-t-on aliments du tarif ?
Les hommes de troupe n'ont pas droit au dessert ! Comment faisaient-ils pour manger 5 fruits ou légumes par jour ?
Cordialement
Bruno
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LABARBE Bernard
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Re: En attendant...

Message par LABARBE Bernard »

Bonjour à touzéune,
Nathalie vous êtes trop ! :love:
Quel boulot ! Lors de votre premier post je ne voyais pas trop la suite, je la vois maintenant...
Bravo et bon dimanche, et aussi bon lundi à moins que vous ne soyez au travail ( ;) )
:hello:
Bernard
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LABARBE Bernard
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Re: En attendant...

Message par LABARBE Bernard »

J'en ajoute une louche suite à la question de Bruno.
Je viens de voir la nuance dans Gougol, la soupe est un potage épais...
Moi qui ai été élevé à la soupe, je suis interpelé comme on dit dans le monde.(j'adore la soupe mais pas trop épaisse, entre les deux, sauf si c'est de la garbure mais je m'égare)
J'ai un moment pensé à des nuances de langage, soupe = piétaille, potage = officiers mais il n'en est rien. Oui car "potage", c'est plus classe que soupe non ? Mon colonel, prendrez-vous un peu de potââge ? Ou bien: Soldat Labarbe, tiens voilà ta soupe ! Tout est dans la nuance.
Ca me rappelle une phrase d'humour bien connue dans le monde marin (salut Franck) "L'équipage se saoule la gueule, les officiers font des excès".
Je n'arrête pas de m'égarer, je me gare et à bientôt.
:hello:
Bernard
Nathalie C.
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Re: En attendant...

Message par Nathalie C. »

Bonjour à tous .
Effectivement, bien que tous soient préparés à partir de légumes et /ou viande, la différence entre potage/ bouillon / soupe réside principalement dans la consistance .
Le bouillon ( ou potage clair) en est l’eau de cuisson, rapidement absorbé par un organisme affaibli ; le potage est l’eau de cuisson mélangée aux légumes écrasés ou passés alors que la soupe est le potage épaissi, ce liant étant principalement de la crème de riz.
Histoire de se mettre en appétit, une petite recette tirée du même Manuel de l’infirmière

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Quant aux aliments du tarif, je suis comme vous : je m’interroge !

Nathalie
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Jean RIOTTE
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Re: En attendant...

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Nathalie,
Je rentre d'une courte escapade sur Toulouse et trouve ce magnifique travail à mon retour.
Merci beaucoup Nathalie de nous faire partager toute cette documentaion, particulièrement intéressante.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
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