Statut des dentistes militaires.
Re: Statut des dentistes militaires.
Boujour à tous,
L'article 25 de la loi du 21 mars 1905 modifiant la loi du 15 juillet 1889 sur le recrutement de l'armée et réduisant à deux ans la durée du service dans l'armée d'active (JO, 23 mars 1905 ; Bull. des lois, 12e série, T. 70, n° 2616, p. 1265, Texte n° 45814) disposait que : " Les docteurs ou étudiants en médecine, munis de douze inscriptions, qui ont subi avec succès, à la fin de leur première année de service, l'examen de médecin auxiliaire, sont nommés à cet emploi et accomplissent leur deuxième année de service comme médecins auxilaires " (al. 1). Le même article posait une règle similaire pour les jeunes gens titulaires du diplôme de vétérinaire civil, ou admis en quatrième année des études vétérinaires, qui, après avoir subi avec succès, à la fin de leur première année de service, l'examen de vétérinaire auxiliaire, étaient nommés à cet emploi et accomplissaient leur deuxième année de service comme vétérinaires auxiliaires (al. 2). En revanche, il n'existait aucune disposition équivalente pour les jeunes gens détenteurs du diplôme de chirurgien-dentiste. Sans doute en raison des circonstances de guerre, ce vide juridique a été comblé par le décret du 26 février 1916 relatif à la création d'un cadre de dentistes militaires (JO, 3 mars 1916 ; Bull. des lois, Nlle série, n° 172, p. 256).
Aux termes de l'article premier de cet acte réglementaire, : " Les militaires pourvus du diplôme de chirurgien-dentiste, soit dans la réserve de l'armée d'active, soit dans l'armée territoriale ou la réserve de l'armée territoriale, [pouvaient] être, pendant la durée de la guerre et dans la limite des besoins, désignés pour remplir les fonctions de " dentiste militaire ", tant dans les corps de troupe que dans les formations sanitaires de campagne ou les établissements hospitaliers du territoire ". Le même article disposait que " les titulaires de ces fonctions secondent dans l'exécution du service technique les médecins de l'armée, sous les ordres desquels ils sont placés ".
La position des dentistes militaires dans la hiérarchie militaire était celle des adjudants sous-officiers, leur solde étant identique (art. 2, al. 1 et 2) ; ils disposaient néanmoins d'un uniforme spécifique, déterminé par le ministre de la Guerre (art. 2, al. 3).
Enfin, l'article 3 du décret renvoyait à une instruction spéciale du même ministre le soin de déterminer " les dispositions de détail nécessaires ", et, notamment, de fixer l'effectif des dentistes militaires. Comme il était alors d'usage, cette instruction a vraisemblablement été publiée dans le Bulletin officiel du Ministère de la Guerre.
A partir de cette présentation, il reste à éclairer le rôle quelque peu méconnu qu'ont joué les chirurgiens-dentistes dans les unités sanitaires, sans doute bien souvent à proximité immédiate du front.
Bien à vous,
Daniel.
Re: Statut des dentistes militaires.
Bonsoir à tous,
Bref complément :
■ Le Temps, n° 19.962, Jeudi 2 mars 1916, p. 3, en rubrique « Armée » :
« Les dentistes aux armées
L’opinion publique s’est préoccupée de la question des soins dentaires donnés à nos soldats du front et de l’arrière. Au début de la campagne, en effet, le matériel stomatologique était rudimentaire et les cabinets dentaires disséminés et insuffisants. Peu à peu cependant, des centres de prothèses maxillo-faciales furent créés qui permirent de récupérer pour les armées combattantes un grand nombre d’hommes. Les soins furent assurés non seulement par quelques médecins chefs de service, mais par un grand nombre de dentistes non gradés dont la situation matérielle et morale ne laissait pas d’être pénible. Pour remédier à cette situation, le sous-secrétaire d’État du service de santé vient de prendre un décret par lequel les dentistes mobilisés obtiennent une situation en rapport avec leur fonction. Désormais, les dentistes diplômés (500 aux armées, 500 dans l’intérieur du territoire) seront nommés adjudants ; ils seront, comme cela est légitime, assimilés aux médecins et pharmaciens auxiliaires.
En outre, les formations dentaires seront multipliées, leur fonctionnement sera réglementé, leur matériel perfectionné. A l’avant, il y aura dans chaque groupe de brancardiers des praticiens avec leur outillage, et ils pourront soigner les hommes jusque dans leurs cantonnements. Des automobiles dentaires leur permettront d’aller partout et de fournir une tâche encore plus considérable.
Dans la zone des étapes, des cabinets dentaires seront installés dans chaque centre hospitalier, pour les blessés graves, et dans chaque dépôt d’éclopés par les blessés légers et les édentés. A l’intérieur, enfin, les centres de prothèses seront assez nombreux pour répondre à tous les besoins. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
- Stephan @gosto
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Re: Statut des dentistes militaires.
Bonsoir,
J'ai relevé, dans le J.M.O. d'un service de santé divisionnaire, qu'en prescription d'une note datée du 1.05.1917, un dentiste et un pharmacien étaient désormais affectés à chaque régiment d'infanterie.
Bonne nuit.
Stéphan
le rôle quelque peu méconnu qu'ont joué les chirurgiens-dentistes dans les unités sanitaires, sans doute bien souvent à proximité immédiate du front.
J'ai relevé, dans le J.M.O. d'un service de santé divisionnaire, qu'en prescription d'une note datée du 1.05.1917, un dentiste et un pharmacien étaient désormais affectés à chaque régiment d'infanterie.
Bonne nuit.
Stéphan