Pour le plaisir, le fun chez les anglosaxon !

[laurent provost]

Bonjour,
J'ai trouvée cette petite annonce dans la Presse médicale d'Octobre 1914.


Je sais pas si il y a eu de réponses

[mireille salvini]

bonjour Laurent,

si je ne m'abuse,voilà une belle annonce de péripatéticienne,parcourant plutôt les journaux que les trottoirs.

la prostitution,pour taboue qu'elle fut,n'en a pas moins connu un essor considérable pendant le conflit...
et tous les moyens étaient bons pour atteindre le client,surtout militaire,surtout provisoirement soustrait du front.

amicalement,
Mireille

[laurent provost]

Bonjour Mireille
Fallait quand même avoir pas mal de culot pour poster cette annonce dans la Presse médicale non ?

[mireille salvini]

re-bonjour Laurent,

peut-être que je vois le mal partout,mais le terme de "masseuse" quand même....

le culot,il en fallait pour vivre de son corps,surtout à l'automne 1914:
la police multipliait les rafles de prostituées depuis le début de la guerre,dans le cadre de "l'espionnite" qui sévissait alors,

le livre de Jean-Yves Le Naour "misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre" (éditions Aubier) détaille bien ce problème de la prostitution.
à l'époque,les prostituées (en maison close ou non) étaient inscrites,"mises en carte" par la police des moeurs.
pendant les 1ers mois de la guerre,elles ont été pourchassées,considérées comme éléments de perversion du soldat le détournant de son devoir;elles étaient alors ou évacuées ou internées

je cite (page 165)
" la déclaration de guerre désorganise pour plusieurs mois le commerce du sexe tarifé.Les 6000 à 70000 prostituées inscrites de Paris hésitent un temps à poursuivre leur activité par peur de l'évacuation forcée ou de l'internement.Toutes n'ont cependant pas peur et,malgré le marasme qui fait disparaître le client,elles répondent à la sollicitation des mobilisés qui fêtent la déclaration de guerre de la même façon qu'ils ont,plus jeunes,fêté leur conscription."

plus loin (page 166):
"En fait,les craintes des prostituées sont fondées sur l'attitude hostile de la police qui multiplie les rafles,à la poursuite d'éléments suspects.
(...) La moitié des femmes en carte ne viennent plus à la visite sanitaire et disparaissent de la circulation d'août à septembre 1914.Les maisons de tolérance connaissent la même hémorragie et c'est avec humour que Le cri de Paris relève les avis "fermé pour cause de mobilisation" affichés sur les maisons désespérément closes.Les trois quarts des maisons parisiennes connaissent le même sort.L'évanouissement des prostituées est aussi lié à l'exode des Parisiens,qui fuient l'avancée allemande à la fin du mois d'août."

ce qui m'interpelle dans cette annonce,c'est non pas qu'elle a été rédigée,mais qu'elle a été publiée
-coquille ?....car le message a un vernis bien vertueux,en le lisant vite on se dit que c'est simplement de l'aide.
-ou moyen d'appréhender une prostituée clandestine,un piège en quelque sorte ?
-ou proposition culottée pour officiers,par l'intermédiaire des lecteurs de la Presse Médicale que pouvaient être les médecins militaires ?
-ou encore message codé ?

enfin,bref,c'est bizarre comme annonce,dans ce journal-là.
c'est peut-être moi qui suis zarbi .

amicalement,
Mireille

p.s: pourquoi faites-vous allusion aux anglo-saxons dans le titre du fil ?

[laurent provost]

Non non Mireille,
Tu n'es pas zarbi, c'est cette annonce qui l'est, je ne me suis pas amusé a reprendre totue les annonces de la Presse médicale, mais sans doute on y ferais d'autre découverte. Il y avait plus c'est exact des demandes que des offres.... et les demandes concernait souvent des dispensaires ou autres hôpitaux complémentaires en ressources médicale ou paramédicale, voir des communes a la recherhce de médecins. Je ne suis pas dans la salle de lecture des archives et ne puis avant une semaine m'y replongé. J'avais , il y a quelque mois déjà pris cette photo dans un des numéros entre Aout et septembre 1914.

Le terme de Masseuse est étonnant, je ne l'ai jamais rencontré auparavant, c'est ce qui la puce a l'oreille, on trouve par contre des Infirmier masseur surtout dans les centre de physiothérapie et de mécanothérapie, les ancêtres de nos Kiné hospitalier

Merci pour ton rappel sur les femmes de mauvaises vie, dans la chronique de Bigottini, le directeur s'en plaint amèrement, a la bordure du parc de son hôpital
cdtl

[Alain Dubois-Choulik]

dans la chronique de Bigottini

Bonsoir
Je viens de lire la chronique (trop de choses dans le site pour tout lire d'un coup), j'ai été intrigué par l'expression

ils disloquent les lits en les mettant en Caseule

mot que je n'ai pas trouvé dans mon "Larive et Fleury" de 1902, qui ne fait pas non plus état du mot masseur (euse).
Cordialement
Alain

[laurent provost]

Bonsoir,
Le premier qui trouve la définition a gagné Une rapide recherche sur les différents moteurs et dictionnaires en ligne n' a pour le moment rien donné, si ce n'est boucler sur mon document
je continue

[Alain Dubois-Choulik]

Bonsoir,
C'est écrit comme ça sur l'original ?
Cordialement
Alain

[laurent provost]

Je ne l'ai pas sous la main, puisque ce document appartient à un carton à la cote 603 foss 133 aux archives de l'aphp. La chronique que j'ai retranscrite est basée sur les lettres et document concernant Bigotini. Il nous faudra attendre Mercredi prochain, que je redemande ce carton, pour en avoir le coeur net !
cdtl

[Lignages]

Se rapprochant le plus, j'ai trouvé "casuel" : location de chambre d'hôtel à l'heure, ex : faire le casuel ; expression argotique.
Source: "N'ayons pas peur des mots" de François Caradec (Larousse).
Cordialement
Jacques