hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Organisation, unités, hôpitaux, blessés....
Jean27
Messages : 211
Inscription : sam. nov. 10, 2007 1:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par Jean27 »

Bonjour
je viens de découvrir ce forum tout à fait passionnant.
Voilà j'aimerais savoir si vous avez des renseignements sur les différents hôpitaux de Vernon dans l'Eure. La ville était bien placée au bord de la ligne de chemin de fer Paris-Rouen. Elle possédait une vaste caserne (en fait deux quartiers, le quartier Lens, et le quartier Avenay, plus un arsenal du train).
Vernon avait un hôpital civil Saint-Louis avec une section militaire.
Pendant la guerre on compte un hôpital dans le château de Bizy (propriété des Suchet d'Albufera), un autre (hôpital auxiliaire n° 204) dans le château des Pénitents, un troisième dans le château du Point-du-Jour tenu par les soeurs Jésus au Temple, un quatrième hôpital pour officiers contagieux à la maison mère des soeurs Jésus au Temple, un hôpital pour aviateurs français , alliés et allemands dans l'ancienne usine de construction d'hydroaéroplanes FBA.
Je crois que je n'en ai pas oublié.
Avez-vous de votre côté des renseignements précis sur ces hôpitaux provisoires, temporaines, auxiliaires, etc ?
Quelles différences d'ailleurs entre ces différentes appelations ?
Cordialement
Avatar de l’utilisateur
Jean RIOTTE
Messages : 5774
Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour Jean,
Je vous souhaite la bienvenue sur le Forum où, je l'espère, vous devriez trouver ce que vous reherchez, l'entraide et le partage des connaissances étant les moteurs principaux de notre mode de fonctionnement.
Voici ce que j'ai trouvé dans mes notes pour les hôpitaux de Vernon:
- Hôpital mixte: 107 lits -
- HC n° 14: local ? Place de la République - Communauté des Soeurs de Jésus au Temple - 132 lits - Fonctionne du 2 août 1914 au ? -
Une annexe à Vernon: local? rue Bizy - 39 lits - Fonctionne du ? au ? -
-HC n° 28: Ecole de filles, place de la République - 102 lits - Fonctionne du 4 août 1914 au ? -
-HA n° 4: Château, 89 rue Bizy - 85 lits - SSBM - Fonctionne du 27 août 1914 au ? -
-HA n° 204: Château des Pénitents, rue du Dr. Chanoine - 51 lits - ADF - Fonctionne du 27 août 1914 au ? -
-HDC n° K: usine d'aviation, rue de Virolet - 115 lits - Fonctionne du 13 septembre 1915 au 3 février 1916, date à laquelle il est transformé en HC -
Pour ce qui est de la signification des abréviations, voir ci-dessous dans cette même rubrique le sujet: Classement, répartition et numérotation des hôpitaux militaires.
Quelles sont vos sources pour les rsgt que vous donnez dans votre message?
Je suis preneur de tout rsgt complémentaire: local, adresse, nb de lits, de personnels soignés, décédés, malades, blessés, de journées d'hospitalisation, personnels soignants etc... etc... D'avance merci.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
gg101hop
Messages : 528
Inscription : ven. juin 09, 2006 2:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par gg101hop »

Bonjour Jean27, bonjour à tous,
Pour mémoire Vernon était situé dans la 3e Région Militaire, voilà ce que j'ai trouvé dans mes relevés :
- hôpital mixte (ce doit être celui que vous appelez "St-Louis"
- Hop Complémentaire N°14 soeurs Jésus du Temple
- Hop Complémentaire N°16 école de garçons avec 2 annexes : chateau du Point du Jour et Hangar d'Aviation
Hop auxiliaire N°4 chateau, rue Bizy
Hop auxiliaire N°204 chateau des Penitents, rue du Dr Chanoine
Dépot de Convalescents (appelé K) à l'usine d'aviation rue de Virolet qui deviendra en 1916 un hop complementaire (probablement le N°16 annexe hangar d'aviation?)
voilà, avez-vous une idée de la lettre K? trés enigmatique car les dépôts de Convalescents portent d'habitude un N° !!
salutations
Guy

Jean27
Messages : 211
Inscription : sam. nov. 10, 2007 1:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par Jean27 »

Salut
je vous remercie tous les deux, je vous envoie bientôt ce que j'ai et l'origine de ma documentation. (Je dois partir)
Encore merci.
Jean27
Messages : 211
Inscription : sam. nov. 10, 2007 1:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par Jean27 »

Merci beaucoup pour ces réponses savantes.
De mon côté, je vous signale les pages d’un ouvrage sur l’histoire de la congrégation de Jésus au Temple, (dits les sœurs bleues) par Cécile Touche (éditions Pages de Garde, Elbeuf, 1999.
Cette ouvrage utilise les archives de la maison mère installée à Vernon.

- A Vernon, hôpital temporaire n°14 du 3e corps d’armée, place de la république, dans la maison mère des sœurs. 6 chambres d’officiers, une salle de blessés de 18 lits et un dortoir de 5 lits pour les caporaux. En tout = 50 lits. Plus de 4 000 blessés y reçurent des soins. De février 1918 à mars 1919, le pavillon des sœurs aînées (les sœurs en retraite) appelée maison saint-Charles est transformée en pavillon d’isolement pour les contagieux. La maison mère cesse d’être un hôpital militaire en mars 1919.
- A Vernon encore, hôpital auxiliaire n° 16, Château du-Point-du-Jour, réquisitionné. Le service est assuré par les sœurs bleues.
- A Croisy-sur-Andelles, (Seine-Inférieure) hôpital auxiliaire n° 21, installé dans les salles du château du marquis de Pommereu. L’établissement appelé Le Héron, dispose de 32 lits. Jusqu’e’n 1918, 576 soldats y furent soignés par des sœurs bleues et des sœurs du Sacré-Cœur d’Ernemont.
- A Gisors (Eure), hôpital auxiliaire n° 25, installé dans des locaux appartenant au comte de Bueil. 30 lits sont préparés dès juin-juillet 1914. Au soir du 29 août 1914, l’hôpital auxiliaire n° 25 recueille une douzaine d’anglais blessés. A 23 heures les sœurs repartent et ont la joie de voir ces soldats blessés, lavés et soignés, profondément endormis dans des lits propres, un gardien volontaire veillant sur eux. Les nouvelles alarmantes venant de Paris entraînent un départ du personnel civil, les sœurs réorganisent l’hôpital qui compte 60 lits le 17 septembre 1914, 130 en 1918.
- Les sœurs bleues furent également présentes à La Fère-en-Tardenois.
- D’autres sœurs sont actives à Nivelles en Belgique, et au Luxembourg.

Je peux vous scanner les pages racontant ces derniers événements.
Cordialement>.
Jean27
Messages : 211
Inscription : sam. nov. 10, 2007 1:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par Jean27 »

Rebonjour
j'ai mis le scan de l'hôpital K sur le forum "aviation"
Cordialement
Alexandre27
Messages : 1
Inscription : jeu. mai 22, 2014 2:00 am

Re: hôpitaux de vernon pendant la Grande Guerre

Message par Alexandre27 »

Extrait de l'article sur le Chateau St Lazare que j'ai rédigé et qui est paru en janvier dernier dans les cahiers du Cercle d'Etude Vernonnais. Ce passage devrait vous intéresser.

"Le 5 aout 1914, au commencement du premier conflit mondial, le comité des dames françaises présidé par Mme Emile Steiner, épouse du maire de Vernon, va rendre sans le savoir au château Saint Lazare, bâti sur le terrain d'une ancienne léproserie, son ex destination d’hôpital puisqu’il va accueillir des lits et du matériel sanitaire comme quelques autres lieux de la ville. C’est l’hôpital auxiliaire 204. Il ne restera pas longtemps à cette adresse puisqu’il sera bientôt transféré au Château des Pénitents à Vernonnet pour une même capacité d’accueil de cinquante lits. A cette occasion, un scandale manque d’éclabousser M. Bourdon. Dans son édition du 22 aout, le ‘Républicain de Vernon’ a fait paraitre un article dans lequel on peut lire :
«On s’était hâté les derniers jours à compléter l’installation dans la maison particulière qui avait accepté la charge en temps de paix de l’abriter, c’était là un honneur éventuel. Mais le moment venu de supporter cette charge, rien n’allait plus, on le fit comprendre sans artifice et c’est pourquoi on eût la tristesse, la semaine passée, de voir sur le pavé de la rue, le matériel de l’ambulance, les 50 lits, les 300 draps et toute la lingerie; l’embarras des organisateurs était grand. Heureusement, M. Eugène Choque, propriétaire du château des Pénitents, témoin du fait, ouvrit toutes grandes les portes de son magnifique domaine, et bientôt tout le matériel y trouvait place. Et maintenant le drapeau de la Croix Rouge flotte dans la rue du Docteur Chanoine à Vernonnet. Il ne fait pas oublier que le château est neuf, il n’a pas encore été inauguré; les jardins qui l’entourent sont vastes et fort beaux : les convalescents auront de l’espace et du grand air. Le sacrifice de M. Choque sera fort apprécié des Vernonnais. Nous ne trouvons pas de mots pour l’en remercier.»
Charles Bourdon, propriétaire du château Saint Lazare, jamais nommé mais aisément reconnaissable, est implicitement accusé d’avoir tenté de se débarrasser de cette servitude. Le maire demande un droit de réponse au journal la semaine suivante pour tenter de rectifier le tir. Selon lui, c’est de la propre initiative du comité dirigé par son épouse que celui-ci a quitté le château Saint Lazare. Le déménagement se serait opéré dans des conditions normales sans la moindre hostilité de la part de leur hôte. L’offre généreuse de M. Choque, propriétaire du château des pénitents aurait été antérieure.
Le rédacteur en chef accepte d’éteindre le scandale. Non sans relever avec malice «l’honorabilité» de M. Bourdon et non son «patriotisme» ce qui, en ces temps de guerre, aurait eu plus de signification : «Il ne nous reste plus maintenant qu’à reconnaitre que M. Bourdon, connu parmi nous depuis de nombreuses années, et dont la parfaite honorabilité est justement établie, était incapable de jouer le rôle prêté par l’auteur de l’article.»
Il est fort probable que Bourdon, ou alors son épouse, inquiet par la contagion qui avait atteint la duchesse d’Albuféra dans l’hôpital auxiliaire installé au château de Bizy, ait changé d’avis et invité discrètement le personnel à quitter les salons du château. Ils avaient compris un peu tard les conséquences de la présence d'un hôpital chez soi. En effet les blessés qui commençaient à affluer à Vernon n'étaient pas beaux à voir : blessure à la mitraille, gueules cassées, gangrènes dégageant des odeurs pestilentielles... Pour se faire pardonner, Bourdon fera don d’une très forte somme pour l'époque (500 francs or) à la souscription ouverte par la mairie pour aider les familles des soldats mobilisés. Une semaine après la mise au point du maire dans la presse, Bourdon verse une nouvelle fois cette même somme."
Répondre

Revenir à « SERVICE SANTE »