Hôpital de campagne et HOE

[jean paul teyssier]

Bonjours à tous,

Voici mes interrogations :

I/ Quelle différence y-a-t il entre un hôpital de campagne et un hôpital d'évacuation ? S'il y a différence, comment étaient identifiés les 1ier ?

II/ 1- En fonction de l'évolution de la ligne de front, ou d'autres facteurs, est-il possible d'envisager qu'un hôpital d'évacuation "mobile" (toiles de tentes) ai pu être déplacé ? Si oui comment identifait-on le nouveau ? Est-ce que l'on gardait le n° précédent (exemple n°13 Courlandon, des Buttes, Marcelcave, etc..) avec le nouvel emplacement ? Ou bien leur numérotation était-elle fonction d'autres paramètres (région militaire, département, etc..) ?
2- Dans le même ordre d'idée, un HOE moins mobile (baraques) pouvait-il devenir hôpital complémentaire ?

Merci à tous ceux qui pourraient m'apporter des informations, tout détail étant le bienvenu !
Cordialement,
jpt

[- Joel Huret -]

Bonjours à tous,

Voici mes interrogations :

I/ Quelle différence y-a-t il entre un hôpital de campagne et un hôpital d'évacuation ? S'il y a différence, comment étaient identifiés les 1ier ?

II/ 1- En fonction de l'évolution de la ligne de front, ou d'autres facteurs, est-il possible d'envisager qu'un hôpital d'évacuation "mobile" (toiles de tentes) ai pu être déplacé ? Si oui comment identifait-on le nouveau ? Est-ce que l'on gardait le n° précédent (exemple n°13 Courlandon, des Buttes, Marcelcave, etc..) avec le nouvel emplacement ? Ou bien leur numérotation était-elle fonction d'autres paramètres (région militaire, département, etc..) ?
2- Dans le même ordre d'idée, un HOE moins mobile (baraques) pouvait-il devenir hôpital complémentaire ?

Merci à tous ceux qui pourraient m'apporter des informations, tout détail étant le bienvenu !
Cordialement,
jpt

Bonjourà tous

Quelques éléments qui n'apporteront qu'une réponse partielle à vos questions, mais qui vous confirmeront que les hôpitaux d'évacuation étaient bien "mobiles ".


Les hôpitaux d'évacuation constituent la formation fondamentale du service de l'arrière. « Ils exercent une importante action sur la conservation des effectifs, en prévenant l'évacuation sur l’intérieur d'une quantité de malades et de blessés légers susceptibles de reprendre leur service à bref délai. » Leur rôle est à la fois de trier, d'hospitaliser transitoirement et d'évacuer les malades et blessés, soit sur les hôpitaux de l'intérieur, soit sur les dépôts de convalescents et d'éclopés.
Il existe, en principe, un hôpital d'évacuation par corps d'armée. Chacun d'eux est divisible en deux sections égales, pouvant fonctionner séparément aux points les plus favorables à l'organisation et à l'exécution des évacuations (gares de ravitaillement, gares origines d'étapes, têtes d'étapes, etc.). Aux hôpitaux d'évacuation aboutissent tous les convois ou trains de malades et de blessés ; ils disposent, comme annexes, de quatre trains sanitaires improvisés, dont le personnel et le matériel leur sont administrativement rattachés, tout en étant maintenus à la gare régulatrice jusqu'à leur utilisation.
Toutes les mesures relatives aux hôpitaux d'évacuation sont prises par le directeur des étapes et des services, après avis du médecin d'armée. En dehors des périodes de combat, ils sont maintenus à la gare régulatrice; au combat, ils peuvent être rapprochés de l'armée et avancés aux gares de ravitaillement ou d'évacuation, ou aux têtes d'étapes. Chacune des sections de l'hôpital d'évacuation est organisée pour recevoir et traiter 100 malades ou blessés.
L'hôpital d'évacuation dispose :
1) En personnel :
De 8 médecins, dont i médecin principal ou major de 1re classe, médecin chef;
De 2 pharmaciens ;
De 2 officiers d'administration ;
D'un détachement de 52 infirmiers, dont 4 sous-officiers et 8 caporaux ; De 2 hommes du train, ordonnances des officiers montés.
2) En matériel :
De 2 approvisionnements complets d'ambulance d'infanterie ;
De 2 approvisionnements complets de section d'hospitalisation ;
De 2 appareils à désinfecter, 2 caisses de désinfectants, 2 caisses de cartouches ce fumigator », etc., etc.

Bien cordialement, Joël Huret

[Jean RIOTTE]

Bonjour Jean-Paul,
Bonjour à toutes et à tous,
Bienvenue sur le Forum puisque, sauf erreur de ma part, c'est la première fois que nous communiquons.
Je vais essayer de vous répondre en m'appuyant sur ce que j'ai lu et cru comprendre. N'étant pas à l'abri d'erreurs d'interprétaion, il ne faut surtout pas prendre ce que j'avance pour de l'argent comptant. Et une fois de plus si parmi nous certain(e)s ont des documents à ce sujet, qu'il(elle)s n'hésitent pas à nous en faire profiter. D'avance merci.
I)- Je ne pense pas que l'expression "hôpital de campagne" ait eu un autre sens que celui, très vague et très générique, de formation sanitaire mis sur pied au cours d'un conflit sur ou près des zones de combat. Pour moi ce n'est pas un type particulier d'hôpital.
II)- 1 - Des Ambulances de Corps d'Armée ont pu faire office d'HOE, après avoir reçu des renforts en hommes et en matériels et ont pu être déplacées pour être remplacées par d'autres unités dont l'organisation tenait compte de la situation nouvelle. Les Ambulances, quel qu'ait été le rôle tenu conservait leur numérotation. Seul le lieu d'implantation variait. A la Mobilisation la numérotation était fonction des Grandes Unités de rattachement et donc d'une certaine façon des Régions Militaires.
2 - Je ne pense pas que des HOE aient pu devenir des HC.
Mais je ne mettrai pas ma main à couper. En effet vers la fin du conflit, l'expérience (hélas !) aidant ce sont de véritables petites villes de baraques en bois qui se construisaient et comme blessés et malades n'ont pas subitement guéri le 11 novembre... le SSM a poursuivi les soins jusqu'à guérison ou transfert sur une autre unité de soins.

Je serais très heureux que les "foromeurs" s'intéressant au SS donnent leur avis. D'avance merci.

Cordialement.
Jean RIOTTE.

[- Joel Huret -]

Bonjour Jean-Paul,
I)- Je ne pense pas que l'expression "hôpital de campagne" ait eu un autre sens que celui, très vague et très générique, de formation sanitaire mis sur pied au cours d'un conflit sur ou près des zones de combat. Pour moi ce n'est pas un type particulier d'hôpital.

Je serais très heureux que les "foromeurs" s'intéressant au SS donnent leur avis. D'avance merci.

Cordialement.
Jean RIOTTE.

Bonjour Jean, bonjour à tous,

L'ambulance avec une section d'hospitalisation pouvait fonctionner comme un véritable "hôpital de campagne" . Vous trouverez ci-dessous l'explication de son fonctionnement ainsi que sa composition. (Source des informations : Service Santé en Campagne B.O édition méthodique vol 82 )

L'ambulance d'infanterie est la « cheville ouvrière du Service de Santé en campagne ». Elle complète l'action du service régimentaire, continue l'évacuation des malades et blessés et en assure, au besoin, l'hospitalisation temporaire à proximité du champ de bataille. Elle est aidée dans ce rôle :
A) Par les groupes de brancardiers, qui sont de deux sortes :
1) Les groupes divisionnaires de brancardiers, faisant partie du train de combat de la division ;
2) Les groupes de brancardiers de corps, marchant avec le train de combat du corps d'armée.
Ces groupes de brancardiers ont pour mission de relever et de transporter les malades et blessés des postes
de secours régimentaires aux ambulances ou éventuellement, à d'autres formations sanitaires voisines.
B) Par les sections d’hospitalisation, qui transportent du matériel de complément à l'usage des ambulances,
et leur fournissent immédiatement, en cas d'immobilisation, les objets d'hospitalisation nécessaires.

En principe, une division d'infanterie dispose de 4 ambulances, de 3 sections d'hospitalisation, réparties entre le train de combat de la division, du corps d'armée et le groupe de parcs, et d'un groupe divisionnaire de brancardiers. Le corps d'armée dispose, en outre, d'un groupe de brancardiers de corps. Les divisions n'entrant pas dans la composition normale du corps d'armée disposent d'un nombre variable d'ambulances et de sections d'hospitalisation.
L'ambulance est une formation essentiellement mobile, pouvant, grâce à ses tentes « Tortoise », s'installer en plein champ, mais qu'on établit, autant que possible, dans des habitations protégées contre le feu de l'ennemi. Elle peut aussi s'immobiliser, sur l'ordre du médecin divisionnaire, pour fonctionner, après le combat, comme véritable hôpital: une section d'hospitalisation lui est, dans ce cas, immédiatement adjointe et l'on choisit de préférence, pour son installation, de vastes bâtiments, permettant la répartition des malades et blessés dans des locaux distincts, et l'affectation de pièces séparées pour les services généraux : pharmacie, dépense, bureaux, etc.
Le personnel d'une ambulance d'infanterie comprend :
- Six médecins : dont 1 médecin-major de 1re ou de 2e classe, monté, faisant fonctions de médecin chef;
5 médecins aides-majors, dont 1 monté ;
- Un pharmacien ;
- Deux officiers d'administration, dont 1 monté, comme officier d'approvisionnement;
- Un détachement de 38 infirmiers, dont 2 sous-officiers et 4 caporaux ;
- Un détachement de 13 hommes du train des équipages militaires, dont 1 sous-officier et 1 brigadier.
Le personnel officier, non monté, est transporté dans une voiture de personnel.
Le matériel de l'ambulance est chargé sur 4 fourgons du Service de Santé; il est groupé en 45 paniers, 10 caisses, 6 ballots; une certaine quantité de matériel est transportée en vrac. Les médicaments dont dispose l'ambulance sont réunis en deux paniers :
- Un panier de médicaments n° 2, arrimé dans le fourgon A (côté gauche);
- Un panier de médicaments n° 12, dans le fourgon B (côté gauche)

Bien cordialement, Joël Huret

[Jean RIOTTE]

Bonsoir Joël,
Merci beaucoup pour ces précisions... et cette référence au BO Edition Méthodique.
Bien cordialement.
Jean RIOTTE.

[jean paul teyssier]

Bonsoir,

Merci à tous, pour les réponses rapides et érudites que vous m'avez faites quant aux renseignements précis que j'ai eu !

Cordialement,
jpt

[jean paul teyssier]

Bonjour,

Suite à ma question d'origine, je viens d'acquérir un document qui apporte me semble-t-il des précisions !

A confirmer !

Cette CP datée du 13/3/1915 comporte
1- au recto un cachet intitulé : "HOPITAL DE CAMPAGNE N° 5". N'est-ce pas la reconnaissance d'une réelle existence dans cette catégorie spécifique ?
2- an verso le texte dit : "...Je suis toujours à l'ambulance 12... nôtre ambulance vient de quitter l

[jean paul teyssier]

Bonjour,

Suite à ma question d'origine, je viens d'acquérir un document qui apporte me semble-t-il des précisions !

A confirmer !

Cette CP datée du 13/3/1915 comporte
1- au recto un cachet intitulé : "HOPITAL DE CAMPAGNE N° 5". N'est-ce pas la reconnaissance d'une réelle existence dans une catégorie propre ?

Mon message est parti avant que je l'achève, je le reprends donc :
2- au verso le texte dit : "...Je suis toujours à l'ambulance 12... notre ambulance vient de quitter la 20e division à laquelle elle était adjointe depuis longtemps, et est devenue hôpital de campagne..."

Ci-joint les illustrations !

Cordialement,
jpt