Necker et sa spécialisation urinaire

[laurent provost]

Dans un rapport d'activité écrit par le directeur de Necker en 1915 (Cote 9 L 120 archive des Hôpitaux de Paris) , j'ai retrouvé un certain nombre de lignes que j'aimerais vous faire partager:

La spécialisation de Necker dans l'accueil des blessés et malades militaires

Les salles affectées aux malades militaires blessés ont été les salles:

Lefort, Foucher, Malgaigne, Lenoir, Nélaton Langier

Le nombre des lits mis à la disposition de l'autorité militaires a été de 200

Mr le professeur Legueu écrit:

Un grand nombre de soldats atteints d'incontinence ont passé par ma clinique. Beaucoup avaient déjà séjourné longtemps dans d'autres hôpitaux où ils encombraient inutilement les places disponibles. Les uns sont des incontinents de l'enfance qui ont déjà été réformés et ont été récemment repris par les conseils de révision. Pour ceux là, tout thérapeutique est inutile.

Lorsque depuis l'enfance, un individu est incontinent, lorsque cette infirmité a résisté chez lui à l'adolescence et pour quelques uns au mariage, il est absolument illusoire de penser qu'en temps de guerre, on fera disparaître cette infirmité par quelque moyen que ce soit.

Les autres sont des incontinents nouveaux qui ont contracté leur infirmité au cours de la guerre et dans les tranchées. Ils étaient renvoyés du front pour cette infirmité et quelques uns espéraient en obtenir la réforme.

Un grand nombre de soldats sont venus à ma clinique avec un rétrécissement de l'urètre. Celui-ci, antérieur à la guerre, s'est aggravé sous l'influence de la prolongation des hostilités et par faute de soins.

La plus part de ces rétrécissements, j'ai adopté le système des dilatations rapides.

Il n'y a malheureusement pas de statistiques qui accompagnent ses lignes. Le rapport mélange les ecrits de la plume du directeur et les Dits des chefs de services, ce qui rend la lecture un peu confuse parfois.

[Jean RIOTTE]

Bonjour Laurent,
Bonjour à toutes et à tous,
Voilà confirmation de ce que j'ai dans mes notes pour l'Hôpital Necker: 200 lits - Urologie.
Merci de ce plus.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[laurent provost]

la suite pour étendre un peu les missions de cet Hôpital

Alors que 1914 l'hôpital avait reçu 250 blessés, leur nombre s'est élevé à 1109 pendant l'année 1915. ce chiffre peut se diviser en deux séries: l'une s'appliquant à la chirurgie générale dans laquelle 616 hospitalisés ont été traités et la deuxième aux voies urinaires 493.
Il y a lieu de remarquer qu'à deux périodes principales, le chiffre des entrants s'est trouvé groupé. La première période correspond à l'offensive de l'Artois vers le milieu de Mai, la deuxième aux offensive d'Artois et de Champagne fin septembre.
La gare de la Chapelle qui a la charge de la répartition dans Paris, envoie dans les hôpitaux après un triage rapide des blessés qui examinés avec soin à leur entrée dans les services et pour lesquels il y a un classement ordonné par les services de santé du gouvernement militaire de Paris.
Les moins atteints sont divisés en deux groupes; les uns pouvant accomplir, un nouveau voyage assis, les autres couchés. Ils sont envoyés le plus souvent vers la 10 eme région de façon a faire de la palce aux grands blessés que les ambulances du front envoient sur nos service de chirurgie, dès que leurs transport peut se faire sans danger.
En ce qui concerne les urinaires, une nouvelle division s'impose, il y a lieu de distinguer trois groupes:
1° Les blessés de l'appareil urinaire
2° les blessés avec complication urinaire
3° les urinaires non blessés
Le chiffre des décès dans cette catégorie s'est élevé à 36
Les militaires ont été dirigés sur les hôpitaux dépôts comme convalescents ou guéris sont au nombre de 228

La mention de La Chapelle m'étonne, car dans des documents qui sont l'état journalier des lits occupés et disponibles hôpital par hôpital. En effet dès le 1 octobre l'administration, met en place un bureau qui centralise tous les appels des autorités militaires et les disponibilités des hôpitaux. Chaque jour est donc établit un état dit de 17 heures qui note le nombre de lits occupés et le nombre de lits disponible , hôpital par hôpital, et les appel des "gares régulatrices, La Courneuve, Pantin, Juvisy en annonçant le nombre de blessés "attendus" et de malades. Hors pour l'année 1914 je n'ai pas encore rencontré La Chapelle. Je ne suis pas encore arrivé à 1915.
Peut être des forumeux plus avertis pourront éclairer ma lanterne....