Effectifs des médecins en 1914-18.

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Jean RIOTTE
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Re: Effectifs des médecins en 1914-18.

Message par Jean RIOTTE »

Bonsoir à toutes et à tous,
Durant toute la Première Guerre Mondiale les autorités du Service de Santé se sont battues pour trouver des solutions au déficit chronique des médecins aux Armées.
En effet à la déclaration de guerre, en août 1914, les effectifs du Service de Santé sont les suivants:
- médecins: 10.490 dont 1.495 d'active et 8.995 de réserve;
- pharmaciens: 2.318 dont 126 d'active et 2.192 du cadre auxiliaire;
- officiers d'administration: 2.329 dont 319 d'active et 2.010 du cadre auxiliaire.
Il est à noter que le nombre de médecins de réserve est loin d'être ce qu'il devrait être. Entre 1882 et 1912, sur les 27.965 diplômés de médecine sortis des Facultés, seulement 13.289 ont été nommés aides-majors. Les autres, pour ne pas avoir à répondre aux convocations imposées aux médecins de réserve ont préféré rester soldats, sur les listes de recrutement.
Or les besoins sont immenses: 7.000 médecins pour le service des Armées, 5.000 pour l'intérieur et 500 pour l'Afrique du Nord.
En outre les premiers mois de la guerre n'épargnent pas les médecins: tués sur la ligne de feu, blessés, disparus, prisonniers, maladies, fatigues...diminuent encore les effectifs. Pour envoyer au front tous les médecins aptes à faire du service, on appelle devant les commissions de réforme les docteurs en médecine appartenant à la réserve de l'armée active ou à l'armée territoriale. Jointe à d'autres mesures, le Service de Santé fait, en un an, un gain de 4.863 médecins, 124 pharmaciens et 1.250 officiers d'administrayion.
Lors de la Mobilisation aucune différenciation n'a été faite entre médecins et chirurgiens. Or devant la gravité des blessures et le grand nombre de blessés devant être remis à des chirurgiens, le recensement de ceux-ci devient une nécessité, dès novembre 1914, et ce aussi bien à l'intérieur que dans la zone des Armées. D'autres spécialités s'avèrent indispensables, dès que la guerre s'installe dans la durée: ophtalmologie, otorhyno-laryngologie, dermatologie, vénérologie, psychiâtrie, dentistes...
Autre problème à résoudre: la répartition entre personnel médical de l'intérieur et de la zone des Armées si l'on veut conserver un niveau de soins satisfaisants aux blessés, malades et convalescents du front et de l'intérieur.
En 1916 le Ministre réclame 1000 médecins, 60 chirurgiens, 50 pharmaciens, 100 officiers d'administration. Il obtient 280 médecins, 34 chirurgiens, 42 pharmaciens, 92 officiers d'administration.
Quant aux étudiants en médecine et pharmacie des jeunes classes, leurs études comprennent désormais une instruction pratique, toujours dans le souci de lutter contre la diminution des effectifs qui, entre le 1er janvier et le 1er septembre 1918, continue de baisser: 9208 puis 7589 médecins aux Armées.

Sources: D'après une intervention de J-C. Devos et J. Nicot, conservateurs au Service Historique de l'Armée (1980).

Cordialement.
Jean RIOTTE.
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