92 ans déjà
- Charraud Jerome
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Re: 92 ans déjà
Bonjour
Je me permet aujourd'hui une insertion toute personnelle dans les messages du forum:
Il y a 92 ans ...
Cordialement
Jérôme Charraud
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Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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Re: 92 ans déjà
Ce matin, à 7h30, j'étais devant la stèle de Vingré.
92 ans déjà!!!!
92 ans déjà!!!!
- Charraud Jerome
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Re: 92 ans déjà
Paix et Honneur au caporal Floch, et aux soldats Pettelet, Gay, Quinault, Blanchard Durantet.Ce matin, à 7h30, j'étais devant la stèle de Vingré.
92 ans déjà!!!!
3 décembre 1914, 11 heures 30 du soir
Ma chère Bien-aimée, c'est dans une grande détresse que je me mets à t'écrire et si Dieu et la Sainte Vierge ne me viennent en aide c'est pour la dernière fois, je suis dans une telle détresse et une telle douleur que je ne sais trouver tout ce que je voudrais pouvoir te dire et je vois d'ici quand tu vas lire ces lignes tout ce que tu vas souffrir ma pauvre amie qui m'es si chère, pardonne-moi tout ce que tu vas souffrir par moi. Je serais dans le désespoir complet si je n'avais la foi et la religion pour me soutenir dans ce moment si terrible pour moi. Car je suis dans la position la plus terrible qui puisse exister pour moi car je n'ai plus longtemps à vivre à moins que Dieu par un miracle de sa bonté ne me vienne en aide. Je vais tâcher en quelques mots de te dire ma situation mais je ne sais si je pourrai, je ne m'en sens guère le courage. Le 27 novembre, à la nuit, étant dans une tranchée face à l'ennemi, les Allemands nous ont surpris, et ont jeté la panique parmi nous, dans notre tranchée, nous nous sommes retirés dans une tranchée arrière, et nous sommes retournés reprendre nos places presque aussitôt, résultat: une dizaine de prisonniers à la compagnie dont un à mon escouade, pour cette faute nous avons passé aujourd'hui soir l'escouade (vingt-quatre hommes) au conseil de guerre et hélas! nous sommes six pour payer pour tous, je ne puis t'en expliquer davantage ma chère amie, je souffre trop, l'ami Darlet pourra mieux t'expliquer, j'ai la conscience tranquille et me soumets entièrement à la volonté de Dieu qui le veut ainsi; c'est ce qui me donne la force de pouvoir t'écrire ces mots, ma chère bien-aimée, qui m'as rendu si heureux le temps que j'ai passé près de toi, et dont j'avais tant d'espoir de retrouver. Le 1er décembre au matin on nous a fait déposer sur ce qui s'était passé, et quand j'ai vu l'accusation qui était portée contre nous et dont personne ne pouvait se douter, j'ai pleuré une partie de la journée et n'ai pas eu la force de t'écrire, le lendemain je n'ai pu te faire qu'une carte; ce Notre-Dame de Fourvière à qui j'avais promis que nous irions tous les deux en pèlerinage, que nous ferions la communion dans notre église et que nous donnerions cinq francs pour l'achèvement de sa basilique, Notre-Dame de Lourdes que j'avais promis d'aller prier avec toi au prochain pèlerinage dans son église pour demander à Dieu la grâce de persévérer dans la vie de bon chrétien que je me proposais que nous mènerions tous les deux ensemble si je retournais près de toi, ne nous abandonneront pas et si elles ne m'exaucent pas en cette vie, j'espère qu'elles m'exauceront en l'autre. Pardonne-moi tout ce que tu vas souffrir par moi, ma bien-aimée, toi que j'ai de plus cher sur la terre, toi que j'aurais voulu rendre si heureuse en vivant chrétiennement ensemble si j'étais retourné près de toi, sois bien courageuse, pratique bien la religion, va souvent à la communion, c'est là que tu trouveras le plus de consolation et le plus de force pour supporter cette cruelle épreuve. Oh ! si je n'avais cette foi en Dieu en quel désespoir je serais! Lui seul me donne la force de pouvoir écrire ces pages. Oh ! bénis soient mes parents qui m'ont appris à la connaître ! Mes pauvres parents, ma pauvre mère, mon pauvre père, que vont-ils devenir quand ils vont apprendre ce que je suis devenu ? Ô ma bien-aimée, ma chère Michelle, prends-en bien soin de mes pauvres parents tant qu'ils seront de ce monde, sois leur consolation et leur soutien dans leur douleur, je te les laisse à tes bons soins, dis-leur bien que je n'ai pas mérité cette punition si dure et que nous nous retrouverons tous en l'autre monde, assiste-les à leurs derniers moments et Dieu t'en récompenseras, demande pardon pour moi à tes bons parents de la peine qu'ils vont éprouver par moi, dis-leur bien que je les aimais beaucoup et qu'ils ne m'oublient pas dans leurs prières, que j'étais heureux d'être devenu leur fils et de pouvoir les soutenir et en avoir soin sur leurs vieux jours mais puisque Dieu en a jugé autrement, que sa volonté soit faite et non la mienne. Au revoir là-haut, ma chère épouse.
Jean (Blanchard)
Ma bien chère Lucie,
Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m'ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J'ai profité d'un moment de bousculade pour m'échapper des mains des Allemands. J'ai suivi mes camarades, et ensuite, j'ai été accusé d'abandon de poste en présence de l'ennemi.
Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu'il y a dedans.
Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l'âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l'embarras dans lequel je vais te mettre...
Ma petite Lucie, encore une fois, pardon.
Je vais me confesser à l'instant, et j'espère te revoir dans un monde meilleur.
Je meurs innocent du crime d'abandon de poste qui m'est reproché. Si au lieu de m'échapper des Allemands, j'étais resté prisonnier, j'aurais encore la vie sauve. C'est la fatalité
Ma dernière pensée, à toi, jusqu'au bout.
Henri Floch
Cordialement
Jérôme Charraud
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Re: 92 ans déjà
Si cela vous interesse, Soissonnais 14-18 a sorti un ouvrage "Je t'écris de Vingré", correspondance inédite de Jean Blanchard à sa femme Michelle, avec en sus, le petit carnet où il notait toutes ses impressions qu'il ne pouvait écrire à sa femme.
En final, des documents inédits sur la réhabilitation.
Et cela grâce à Mme Guillalot, belle fille de Blanchard, qui conserve ces trésors de Mémoire.
En final, des documents inédits sur la réhabilitation.
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- Charraud Jerome
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Re: 92 ans déjà
BonsoirSi cela vous interesse, Soissonnais 14-18 a sorti un ouvrage "Je t'écris de Vingré", correspondance inédite de Jean Blanchard à sa femme Michelle, avec en sus, le petit carnet où il notait toutes ses impressions qu'il ne pouvait écrire à sa femme.
En final, des documents inédits sur la réhabilitation.
Et cela grâce à Mme Guillalot, belle fille de Blanchard, qui conserve ces trésors de Mémoire.
Merci Jean Luc de cette proposition.
Quelles sont les modalités d'obtention? Doit on passer par le site de l'Association?http://perso.orange.fr/patrick.laffe/
Je n'ai rien vu.
Cordialement
Jérôme Charraud
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- Jean RIOTTE
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Re: 92 ans déjà
Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Jean-Luc,
Même question que Jérôme: comment se le procurer? Merci d'avance.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Bonsoir Jean-Luc,
Même question que Jérôme: comment se le procurer? Merci d'avance.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
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Re: 92 ans déjà
On est en retard sur le site. Passer directement par moi à Confrécourt, 20E + le port.
- Charraud Jerome
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Re: 92 ans déjà
BonsoirOn est en retard sur le site. Passer directement par moi à Confrécourt, 20E + le port.
Merci pour les infos.
Petite question, pour le port, il faut prévoir combien?
Cordialement
Jérôme Charraud
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Re: 92 ans déjà
Le mieux, c'est de venir à Confrécourt et Vingré. Sinon, prévoir 4€ pour le port.
- Charraud Jerome
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Re: 92 ans déjà
BonjourLe mieux, c'est de venir à Confrécourt et Vingré. Sinon, prévoir 4€ pour le port.
Je prend note et vous contacte sous peu. Un petit passage à Vingré est envisageable, alors si on peut joindre l'utile à l'agréable.
Cordialement
Jérôme Charraud
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