Extrait du journal de guerre du chasseur P. Bourguignon 42e B.C.P.
Blessé grièvement le 9 mai 1915 au cours de l'attaque sur le front de Carency. Il parvient à se panser, à se lier une jambe avec sa cravate et l'autre avec son ceinturon. Il reste sur le champ de bataille de 10 h. à 18 heures. C'est un artilleur sorti de sa tranchée qui le prend sur son dos en rampant et le ramène à l'abri, aussitôt dirigé vers le poste de secours.
Transporté au village de Gauchy-Légal, il reçoit un vrai pansement à 11 h. du soir et passe trois jours dans une grange en compagnie de 150 blessés de toutes sortes.
Transporté à Aubigny en Artois, il est placé sur un train sanitaire qui le conduit à Bernay dans l'Eure. Il raconte :
<< J'étais conduit à l'hôpital du collége, tenu par les dames de la Croix-Rouge et dirigé militairement. Installé dans une grande salle de 40 blessés, j'avais le lit n° 13. Mme la comtesse de... et Mlle Avenel prodiguaient les meilleurs soins. Je restais 7 semaines sans bouger au lit. Je ne souffrais pas de trop, sauf lorsque l'on me renouvelait les pansements. Les malades étaient exigeants à soigner. J'étais heureux et bien nourri surtout quand je pus me lever. Je quittais cet hôpital le 10 août 1915.>>
Il passe un séjour à l'hôpital des Jacobins à Troyes pour y être opéré à nouveau de ses blessures mal cicatrisées.
Retourne au front le 6 janvier 1917 après avoir été reconnu apte.
Cordialement.
J.Didier
