Orientation vers un HC

[armand]

Bonjour

Pouvez vous me dire sur quelles bases étaient "affecté" un bléssé sur un HC ?

Exemple mon GP : Le 27 septembre1915, Il est victime d’une deuxième blessure, plus grave à SOUAIN (en Champagne). Une balle lui a traversé l’épaule droite (Copie conforme manuscrite du 31.10.1932 de la fiche de blessure de guerre à destination de HOE à Suippes). Du 30 sept 1915 au 14 novembre 1915, Il est soigné à l’hôpital complémentaire n°32 à AUCH (Copie conforme du billet d’hôpital 13.12.1916).

Est en fonction de la blessure et de la specialité de l'HC ? du régiment d'origine ? des disponibilités ? de la demande du soldat ? rapprochement familliale (famille de Reims évacué à Bordeaux/Cadillac*) ?


* (Pour Jean, au sud de la Suippe c'est le Sud ! Auch c'est à coté de Bordeaux ?)

[belge]

Bonne soirée à tous,
De mon expérience, Cher Armand, selon :
- l'urgence,
-les circonstances ( en service ou pas )
-l'endroit
-la blessure
-la spécialité nécessaire
-la possibilité d'être soigné dans un Hôpital Militaire ou la nécessité d'un Hôpital Civil pour ce type de spécialité...
Enfin, c'est ce qu'on m'a dit...
Cordialement

[FrOLIER]

Bonjour

Je vais tenter de répondre à votre "difficile" question :

Le soldat x est blessé, relevé par des brancardiers de son bataillon - conduit au poste de secours de son bataillon/régiment

Si blessure légère (traitement et convalescence de moins de 4 à 5 semaines) : traitement et hospitalisation dans la zone des armées (centre hospitaliers organisés par des ambulances puis dépôt de convalescence) puis... retour au front

Si blessure grave (au-delà cinq semaines). le soldat x passe à travers un réseau de formations sanitaires, selon l'urgence, le type de blessures, la disponibilité de ces ambulances, etc. - c'est ce que l'on appelle le Triage
blessure vitale : traitement à l'avant : ambulance chirurgicale de division ou de corps d'armée.
blessure grave : Hôpital d'évacuation devenu en 1916, hôpital d'évacuation primaire (HOE1)
blessure relative : HOE1 ou hôpital d'évacuation secondaire (HOE2)
A partir de 1917-1918, l'essentiel du traitement voire de la convalescence se font dans la zone des armées. Seuls, les blessés graves déjà traités (opérés) rejoignaient la zone de l'Intérieur pour atterrir dans un HC/HA/HB.. pour la suite de leurs soins.

D'une manière générale le blessé évacué, dans le cadre de son armée, rejoignait selon son état un hôpital complémentaire de gare régulatrice (HCGR) à partir duquel il était dirigé vers la zone de l'Intérieur. Chaque armée était abonnée à une portion du territoire national (Une ou plusieurs régions militaires) selon les époques et les offensives. En règle générale les régions les plus proches des lieux d'opérations - exemple 2ème bataille de l'Yser (1918) évacuation sur la 3e région (Rouen) et 10e (Bretagne nord), etc.

Le soldat X arrivait dans la région d'accueil où la direction du service de santé avait désigné au train sanitaire un point d'entrée - exemple : Vitré pour l'Ille et Vilaine avec répartition à partir de cette ville - et pas forcément le jour même - dans les HC/HA/HB de proximité ou poursuite vers Rennes, ou Saint-Brieuc, ou Morlaix, ou Brest... ce qui permettait de "vider" plusieurs trains sur le même axe d'évacuation

En conclusion : Le soldat x n'a pas vraiment le choix de sa destination... dans un 1er temps, sa destination dépendra de son armée et de l'abonnement de celle-ci à une région militaire. Ce n'est qu'ensuite qu'il pourra avoir la possibilité - s'il n'appartient pas à un département de la zone occupée - pour ses soins et sa convalescence de se rapprocher de son implantation familiale, du dépôt de son régiment.

J'espère vous avoir éclairé mais le sujet est vaste et complexe et mérite une étude au cas par cas.
Bonne soirée

Bien cordialement

[Jean RIOTTE]

Bonjour,
Merci infiniment pour ces explications parfaitement claires et précises.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[armand]

Bonjour

Merci beaucoup Fr. pour l'éclairage.
Savez vous si la IVè Armée en campagne en Champagne était abonné à la 17ème RM (HC d'Auch) en sept 1915 ? On est loin du theatre d'operations

Je crois savoir que les soldats cités pouvez choisir leur lieu de convalescence.

Cdt
Aramnd

[FrOLIER]

[quotemsg=1662,5,1425]Bonjour

Bonsoir
Non je ne connais pas la réponse pour la IVème armée et son abonnement.

A défaut du SHAT, je pense que l'on peut trouver la réponse dans Les Armées Françaises dans la Guerre 1914-1918, en 100 vol. [collection qqfois présente dans les "vieilles bibliothèques municipales"] et plus particulièrement dans le volume 11 (Direction de l'Arrière) qui traite des régulatrices de chemins de fer (y compris sanitaires)... et dans le volume d'annexes qui traite de l'offensive de Champagne ; car d'une manière générale dans cet Historique monumental figurent tous les ordres logistiques - in extenso - à la suite de chaque historique d'offensive

Désolé de ne pouvoir en dire plus

Bien cordialement

[belge]

Bonjour à tous,
Merci, Cher FrOLIER, pour ces remarquables informations ! L'on voit que vous possédez bien votre sujet !
En fait, il y eut et y a encore, en cas de surpeuplement des services ( ce qui arrive ...trop vite, mais c'est une autre question ), des"logements-soins " chez l'habitant local, ...ce qui explique certaines sépultures ( pas les décès qui, certes, ne dépendent de-ne sont pas liés à -cette façon de soigner ) militaires dans des cimetières communaux...et des amourettes, passions et ...mariages autrement normalement peu probables vu les endroits...
Bon, je tombe dans une douce rêverie ... Bon repos à tous