Bonjour à toutes et à tous !
La Bibliothèque Clermont Université continue de commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale. Dans le cadre de l'exposition Chienne de Guerre !, il avait été organisé une conférence avec l'historien Eric Baratay. Cette conférence a fait l'objet d'une captation vidéo, vidéo aujourd'hui disponible sur le site Vidéo Campus http://videocampus.univ-bpclermont.fr/?v=AsGl4Hq6My0p
Éric Baratay, professeur à l'université Lyon 3, spécialiste de l'histoire des animaux, a dernièrement publié Le Point de vue animal, une autre version de l'histoire, Seuil, 2012, et Bêtes des tranchées, des vécus oubliés, Cnrs Éditions, 2013.
11 millions d’équidés, 100 000 chiens, 200 000 pigeons : les animaux ont été enrôlés en masse dans la Grande Guerre, pour porter, tirer, guetter, secourir, informer… Les tranchées ont également abrité des milliers d’animaux domestiques ou de ferme, abandonnés par des civils en fuite, et d'animaux sauvages coincés au milieu du front, mais aussi des rats, des mouches, des poux, attirés par l'aubaine. Parfois pourchassés, plus souvent gardés et choyés, ils ont fréquemment aidé les soldats à survivre dans l'enfer, à s'accrocher à la vie, à occuper leur temps. Mais, alors que les combattants de tous bords ont beaucoup évoqué, avec reconnaissance, ces compagnons de guerre, nous les avons oubliés. On peut retrouver ces « soldats à quatre pattes » et tous ces animaux ayant vécu la guerre en empruntant leur point de vue, de manière à restituer leurs vécus, leurs actions, leurs émotions, leurs coopérations ou leurs résistances, leurs souffrances et leurs destins, afin aussi de mieux comprendre les attitudes et les sentiments des soldats, dans un panorama international des deux côtés du front ouest.
Cette conférence permet d'appréhender un aspect plutôt oublié de la guerre et pourtant sans les animaux la guerre aurait été fort différente ! Le rôle des animaux a été surprenant pendant la guerre (je pense notamment aux pigeons dotés d'appareils photos automatiques !) et le carnet de la BCU essaie de revenir dessus http://buclermont.hypotheses.org/.
Ainsi nous avons déjà publié deux billets sur les animaux : l'un porte sur le pigeon photographe (http://buclermont.hypotheses.org/1095), l'autre aborde le rôle des chiens dans le conflit (http://buclermont.hypotheses.org/992).
Prochainement, deux autres billets vont compléter cette vision des animaux pendant la guerre. Le premier va revenir sur le rôle des chevaux pendant la guerre, animal militaire le plus présent au front. Le second sera lui autour de l'animal comme référent imaginaire aussi bien pour les soldats que pour l'état-major dans les discours de guerre.
Je vous souhaite un bon visionnage ainsi que je l'espère une bonne lecture !
Julien ALLES
Conférence Eric Baratay - Les animaux dans la Grande Guerre, des vécus
Re: Conférence Eric Baratay - Les animaux dans la Grande Guerre, des vécus
Carnet de recherche BCU 1914-1918 http://buclermont.hypotheses.org
Re: Conférence Eric Baratay - Les animaux dans la Grande Guerre, des vécus
Bonjour,
Concernant le pigeon photographe j'ai des doutes sur son utilisation durant la guerre...
Quant à la combinaison pour échapper au gaz !!! le Pigeon Vaillant ne l'avait pas... puisqu'il est mort à l'arrivée au pigeonnier de Verdun... et non pas comme on peut le lire de ci, de là, mort le même jour que le Cdt Raynal....
Ce que je sais formellement c'est que les allemands teignaient les pigeons (les français teignaient les chevaux blancs) en noir pensant que les Poilus les prendraient pour des corbeaux... Les allemands avaient oublié que parmi les Poilus il y avait beaucoup de chasseurs...
J.Claude
Concernant le pigeon photographe j'ai des doutes sur son utilisation durant la guerre...
Quant à la combinaison pour échapper au gaz !!! le Pigeon Vaillant ne l'avait pas... puisqu'il est mort à l'arrivée au pigeonnier de Verdun... et non pas comme on peut le lire de ci, de là, mort le même jour que le Cdt Raynal....
Ce que je sais formellement c'est que les allemands teignaient les pigeons (les français teignaient les chevaux blancs) en noir pensant que les Poilus les prendraient pour des corbeaux... Les allemands avaient oublié que parmi les Poilus il y avait beaucoup de chasseurs...
J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Re: Conférence Eric Baratay - Les animaux dans la Grande Guerre, des vécus
Bonjour,Bonjour,
Concernant le pigeon photographe j'ai des doutes sur son utilisation durant la guerre...
Quant à la combinaison pour échapper au gaz !!! le Pigeon Vaillant ne l'avait pas... puisqu'il est mort à l'arrivée au pigeonnier de Verdun... et non pas comme on peut le lire de ci, de là, mort le même jour que le Cdt Raynal....
Ce que je sais formellement c'est que les allemands teignaient les pigeons (les français teignaient les chevaux blancs) en noir pensant que les Poilus les prendraient pour des corbeaux... Les allemands avaient oublié que parmi les Poilus il y avait beaucoup de chasseurs...
J.Claude
Et pourtant le pigeon photographe fut utilisé dans les premiers temps de la guerre si l'on en croit les dires d'Eric Baratay. Ce dernier s'appuie notamment sur les archives de l'armée mais aussi et surtout sur les écrits de colombophiles. La colombophilie était une pratique très prisée en Belgique, Allemagne et France du Nord au moment de la guerre (il y avait de nombreuses compétitions sportives notamment). Cette pratique "amateur" de la colombophilie fit des émules au sein de l'armée. Cela s'explique par l'expérience de la guerre contre la Prusse en 1870-71 (le siège de Paris souleva le problème des communications et la nécessité de conserver en permanence un moyen de communication opérationnelle). Il faut ajouter aussi que dans le même temps, l'Allemagne se dotait d'un service similaire.
En Allemagne, des colombophiles travaillaient sur les différentes utilisations qui pouvaient être faites du pigeon, travaux qui trouvèrent leurs semblables en France à la même époque. Parmi ceux-ci, il y eut des travaux autour d'appareils photos automatiques. Il s'agissait d'équiper le pigeon de cet appareil et de programmer la prise de vue pour le moment où le pigeon allait survoler la zone de combat. Ainsi, les premières missions des pigeons vont donc être auprès du Service des renseignements. Il est vrai par contre qu'avec la stabilisation du front, le pigeon devient essentiellement qu'un moyen de communication.
En ce qui concerne les combinaisons pour échapper au gaz, je ne saurai dire si le pigeon Vaillant en disposait. Mais ce qui est avéré, c'est qu'il existait alors des masques à gaz pour les animaux. Certes ils étaient relativement inefficaces (les chiens et les chevaux par exemple ne les supportaient qu'à l'arrêt et ne pouvaient produire de gros efforts avec, n'arrivant pas à inspirer suffisamment d'air à travers leur masque). De nombreux animaux équipés de ces masques mourraient aussi d’asphyxie au lieu du gaz, lorsque le masque ne laissait pas tout simplement passer le gaz. Mais ils ont eu le mérite d'exister et ils sont révélateur d'une volonté, limitée certes mais présente, des hommes de protéger un tant soit peu leurs animaux au front.
Julien ALLES
Carnet de recherche BCU 1914-1918 http://buclermont.hypotheses.org