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Hello,
Bonjour Felichon, bonjour à tous,
Je reviens sur votre post concernant l’accès à la mémoire de nos anciens via le NET qui a le mérite d’un essai quantitatif.
Je suis surpris de votre surprise devant les résultats.
J’ai un peu plus du double de votre âge et ayant toujours habité Paris, je me souviens dans les années 1950, combien, jeune potache, je pestais contre ces vieilles barbes qui, de l’avenue Georges V remontaient les champs Élysées pour ranimer la flamme et bloquait mon bus pendant un quart d’heure sur la place de l’Etoile alors que j’avais hâte d’arriver chez mes parents pour y faire mes devoirs et apprendre mes leçons (c’était ainsi en ces temps lointains).
...
Cependant je constate indépendamment des médias que les jeunes générations
(entre 10 & 17 ans) s'en foutent des monuments aux morts.
Par exemple cet été, il y en avais tout pleins qui picolait de la bière, du RedBull-Wiskey, ou Coca-Wiskey tout en faisant les cons en mobylette devant tard le soir...
Autres temps, autres mœurs, je ne buvais pas des canettes près des monuments aux morts, je les ignorais !
Quelques années plus tard, en première, j’ai eu la chance d’avoir un excellent professeur d’Histoire qui a su m’intéresser à ce premier conflit mondial. Les revues reliées de l’Illustration ou les publications Larousse sur la PGM présentes dans les bibliothèques de nos grands parents , à cette époque, ont complété et illustré mes cours. Puis une longue parenthèse dans la vie active, jusqu’à la retraite et la découverte dans un grenier d’une citation, de décorations et de photos et correspondances d’un GP dans ma belle-famille, qui ont servi de détonateur à mes souvenirs de potache. S’en suit alors de nombreuses lectures dans les bibliothèques municipales, voire régionales, puis des recherches généalogiques via ce merveilleux outil qu’est le NET, jusqu’à la découverte de ce forum dont la bonne tenue n’est plus à redire.
Cette longue confession pour dire, que lorsqu’on n’a pas vécu près la ligne de front, jouer dans les ruines du champs de bataille ou n’avoir pas eu la chance (ou la malchance pour certains) d’avoir eu des parents ou des grands parents mobilisés, voire victimes, on ne s’intéresse pas au devoir de mémoire.
En fait, 14-18 ça veut rien dire pour eux, tout au plus est-ce des images en noir et blanc que leur parent "ringards" regardent de temps à autre.
Il ne faut pas jeter la pierre aux jeunes d’aujourd’hui qui ont toutes les raisons d’ignorer ce pan de l’Histoire, remaniements successifs des programmes, environnement familial plus ou moins favorable, éloignement dans le temps, etc… N’oublions pas que dans les années 50 il y avaient encore dans les rues nombres de grands invalides de guerre circulant dans des voiturettes à bras, des baraques vendant des billets de loterie au profit des gueules cassées, rappels constants à cette tragédie que fut la PGM, et que malgré cet environnement, ils laissaientt les jeunes de ma génération quasiment indifférents aux souffrances de nos anciens.
Il faudrait peut-être essayer de trouver un moyen de faire adhérer plus largement le grand public à cette page de notre histoire car si la 1ere guerre mondiale venais à être lessivé de la mémoire collective quand les passionnes actuels deviendront trop âgées pour partager leur savoir, le risque est grand qu'une telle ignominie meurtrière revois le jour
Cher ami, ne soyez pas si pessimiste, il y aura de plus en plus de chercheurs et d’historiens pour travailler sur la mémoire collective, ce forum et le Net sont de merveilleux outils de conservation, (tant qu’ils resteront accessibles). Il n’y a pas lieu de vouloir forcer ceux qui n’y sont pas sensibilisés à vouloir s’intéresser au souvenir de nos anciens. C’est du cas par cas.
Quant à la finalité de l’Histoire…c’est un autre débat !
Bien cordialement
Claude
Triste monde.