
Petite émission du mercredi 17 décembre dernier sur France Inter dont il n'a pas été fait mention sur le forum. A écouter pour en savoir un peu plus sur cette "querelle" d'Historiens, toujours plus complexe que les résumés que l'on en fait d'habitude.
France Culture - Du grain à moudre - Mercredi 17 décembre 2008 - 1914-18, victimes ou volontaires ?
Bonne écouteEn dix ans à peine, nos représentations de la Grande Guerre ont véritablement basculé. La figure de la victime ayant récemment pris la place qu’occupait le héros dans la culture antérieure, c’est désormais à travers les réfractaires, les pacifistes, les « fusillés pour l’exemple » de 1917, que nous tentons désormais de comprendre pourquoi nos ancêtres, les « poilus » ont tenu quatre années durant, face au pire carnage de notre histoire nationale. Les « fusillés », ces « survictimes » de la guerre, sont devenues le paradigme à partir duquel les Français du XXI° siècle se représentent le sort de leurs ancêtres, - ces armées de mobilisés, ensevelis dans la boue des tranchées de 14-18, où 10 millions devaient laisser leurs vies. Le cinéma, la bande dessinée, la télévision ayant privilégié la thèse de la contrainte à celle du consentement, nous n’imaginons plus le poilu que coincé entre le feu ennemi et le pistolet de son propre adjudant.
Pourtant, les historiens spécialisés sont loin d’adhérer aussi unanimement à la thèse dite de la « contrainte », celle qui est mise en avant par le Collectif international de recherche et de débat sur la Grande Guerre, le CRID. L’école du « consentement », incarnée par l’Historial de Péronne, l’emporte à l’Université.
Du reste, entre les deux écoles, opposées un peu arbitrairement par les média, il existe nombre de passerelles et même quelques points d’accord. C’est sans doute que l’explication par la seule contrainte, comme celle qui se réfère au seul « consentement patriotique » sont insuffisantes pour rendre compte d’un comportement qui nous est devenu difficilement compréhensible.
Invités
Jean-Marie Bockel. Secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants
Christophe Prochasson. Historien. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales
Nicolas Offenstadt. Historien. Maître de conférences à l’Université de Paris I

Arnaud