En 1914-18, à Mairieux, on était informé par le « bulletin paroissial

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genealogie-baert
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Message par genealogie-baert »

En 1914-18, à Mairieux, on était informé par le « bulletin paroissial de guerre » !
jeudi 11.11.2010, 05:12 - La Voix du Nord
Jean-Pierre Remond a retrouvé le journal que l'abbé Roland a tenu en 1914-18. Sur des feuilles à lignes, d'une belle écriture au porte-plume, l'abbé René Roland, curé de Mairieux, a tenu un journal de la Première Guerre mondiale. Impressionnant de précision, ce texte n'omet rien des années terribles que les Mairieusiens ont vécues. Il a été retrouvé par Jean-Pierre Remond, dans les affaires de son père récemment décédé.

Il a tout noté. L'aménagement des tranchées, les soldats, les équipements et leurs emplacements les bombardements et leurs dégâts le fonctionnement des services publics pendant l'occupation... L'abbé Roland a écrit le quotidien de la Première Guerre mondiale à Mairieux, sans rien omettre.
Un travail minutieux, précis qui, au-delà du témoignage factuel, évoque la vie de tous les jours, faite de nombreux malheurs et de privations.
Ce document a été retrouvé par le Mairieusien Jean-Pierre Remond, alors qu'il faisait le tri de la ferme de l'avenue Floricamp. la maison de ses parents récemment décédés.
On s'aperçoit que la commune de Mairieux a été particulièrement touchée par la Première Guerre mondiale. « Le bombardement, qui a duré dix-huit jours, écrit le curé, a commencé le 21 août 1914. Le tir s'est accentué à partir du 1er septembre (...) Les habitants ont commencé à évacuer le dimanche 30 (...) L'exode s'est accentué les 4, 5 et surtout 6 septembre, veille de la reddition de la place de Maubeuge. » Ceux qui sont restés ont connu un sort terrible : « Les braves ont été rassemblés par les Boches (sic) qui les ont conduits, les yeux bandés, au fort du Tonkin, situé sur le territoire de Bersillies. On leur a enlevé montres, porte-monnaie, bretelles, ceinture, et coupé les boutons de leur pantalon. Pendant deux jours, ils ont dû servir de boucliers à nos ennemis ! » Avec cette même précision, l'abbé a écrit le nom de tous ceux qui sont tombés à Mairieux, militaires et civils, notant tout ce qu'il pouvait, jusqu'aux effets retrouvés sur les corps. René Roland a également dressé la liste des prisonniers, donnant des nouvelles d'eux aux Mairieusiens, alors qu'il était lui-même emprisonné ou mobilisé à Boulogne-sur-Mer ! C'était son « bulletin paroissial de guerre », et il a sans doute permis à nombre de ses concitoyens de tenir le coup grâce à ces nouvelles inespérées.
L'agonie, au fort des Sarts
L'histoire du fort des Sarts reste le passage le plus sanglant de la Première Guerre mondiale, à Mairieux. Bombardé dès le début de l'offensive, il devint le cercueil de plusieurs soldats français. « Les pauvres fantassins, massés dans leurs corridors situés à droite et à gauche de la porte d'entrée, eurent terriblement à souffrir. La plupart périrent sous les décombres, ensevelis sous les blocs de pierre et de béton (...) Plusieurs restèrent debout, bloqués par les éboulis. Ces hommes eurent pour la plupart une mort lente et terrible, hurlant à la mort et sans aucun secours. Le gardien de batterie a raconté que quarante-huit heures après la chute du fort il avait encore entendu des cris s'élever (...) Quand, en 1915, on commença le déblaiement du fort, on trouva des cadavres entrelacés et d'autres isolés, dont les mains et les ongles étaient usés d'avoir essayé de se dégager. » On y a trouvé 58 cadavres.
Indécrottable croyant, l'abbé a réussi, au milieu de ce tableau d'Apocalypse, à voir la main de Dieu : alors qu'il fait le compte des dégâts, dans son église, touchée par deux obus dans le choeur et sur le clocher, il constate que « les sacristies étaient restées intactes et fermées à clef : aucun ornement n'a été enlevé, ni détérioré. Deo Gratias ! » Il fallait savoir garder l'espoir, à l'époque... • V. T.
baert marc
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