Bonsoir à tous,
Je dois avouer que l’annonce de l’Etat au sujet de la coupe budgétaire sur le centenaire ne m’étonne presque pas. Si j’ai bonne mémoire sur l’un de mes messages j’en avais d’ailleurs déjà parlé en disant que je n’attendais rien de plus de l’Etat que le minimum qu’il devait faire. Cela dit je ne reproche rien à personne en sachant l’état des finances du pays et en sachant quel nombreux projet pharaonique l’Etat devra financer dans les années à venir (et il y en a un grand nombre).
Si je ne m’y attendais pas je partagerais sans doute l’amertume voir la colère de certains qui se sont exprimé et dont je comprends la plupart des points de vues. Hélas ! Trois fois hélas, j’ai les yeux bien ouvert sur l’extérieur et même si j’ai participé activement aux différents événements avec énormément d’émotion, le coup était facilement prévisible. Le désengagement (pas total tout de même) de l’Etat dans ce cycle commémoratif n’est pas la seule chose qui devrait attrister. Le fait est que dès le lendemain du 11 novembre l’opinion publique (par la voie ou le silence de la presse principalement) avait déjà tourné la page de ce centenaire tout comme il y a 25 ans le bicentenaire de la révolution prenait fin après le 14 juillet (j’étais jeune mais je m’en souviens). Et il y a 25 ans les finances du pays n’étaient peut-être pas au beau fixe mais n’étaient en rien comparable à celle que nous traversons.
Faite un rapide sondage autour de vous. Pas chez les acteurs du centenaire mais chez les spectateurs de deuxième et troisième zone. Ceux qui attendent que la télévision et les médias en général leurs donnent l’information prémâchée et digéré. Vous constaterez que presque plus personne ne s’y intéresse. Pour peu qu’ils s’y soient intéressé dès l’instant qu’on leur en parlait et ce n’est plus le cas. Le nombre de facteur qui expliquent se désintérêt sont multiple et je ne me lancerais pas dans une analyse sociologique sinon je serais encore là demain. Mais en tout cas l’Etat ne suivra pas un projet financièrement (et cela même si c’est son devoir envers nos anciens et leurs mémoire) si cela doit être à perte et sans l’engagement de la grande majorité de la population qui ont des préoccupations matériel bien actuelle. L’affaire des gouvernants aujourd’hui s’est de satisfaire les besoins du peuple ou de leur donner de quoi penser à autre chose pour qu’ils ne pensent pas à leur malheur en utilisant la bonne vieille recette romaine ; du pain et des jeux.
Certains seront choqués de mon propos très négatif et noir. Je leur demande pardon je n’ai fait que donner mon point de vue. Ce même point de vue qui fait que je ne suis pas étonné de cette état de fait car je m’y attendais bien avant l’annonce qui a été faite. Mais je répète aussi ce que j’avais écrit également. Si l’Etat se désengage, qu’à cela ne tienne ! Moi de mon côté je continuerais comme tous ceux qui comme vous se sont engagé depuis le début pour poursuivre (avec les moyens qui seront les nôtres) le centenaire et même au-delà, car on doit bien ça à ceux qui ne sont plus et qui ont tant soufferts.
G
La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
- Guiguiphi08
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Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
« Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. »
Ferdinand Foch
Ferdinand Foch
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
BonjourBonsoir à tous,
. L’affaire des gouvernants aujourd’hui s’est de satisfaire les besoins du peuple ou de leur donner de quoi penser à autre chose pour qu’ils ne pensent pas à leur malheur en utilisant la bonne vieille recette romaine ; du pain et des jeux.
Certains seront choqués de mon propos très négatif et noir. Je leur demande pardon je n’ai fait que donner mon point de vue. Ce même point de vue qui fait que je ne suis pas étonné de cette état de fait car je m’y attendais bien avant l’annonce qui a été faite. Mais je répète aussi ce que j’avais écrit également. Si l’Etat se désengage, qu’à cela ne tienne ! Moi de mon côté je continuerais comme tous ceux qui comme vous se sont engagé depuis le début pour poursuivre (avec les moyens qui seront les nôtres) le centenaire et même au-delà, car on doit bien ça à ceux qui ne sont plus et qui ont tant soufferts.
G
Je vous rejoins totalement... Certains prévoyaient que ce centenaire marquerait la fin des commémorations officielles de la guerre 14 18, d'autres le souhaitaient ...au nom du fameux " il faut vivre avec son temps"....
Personnellement j'évalue à tout juste 10 % la part de la population française qui a un intérêt marqué, circonstanciel ou léger à cette période notre histoire... Mais vous avez raison, du moment que la masse populacière puissent rentré le soir chez elle bien au chaud dans son petit pavillon de province , ou de zone péri urbaine , planté sur son petit terrain de 5OO mètres carrés , et qu'elle puisse savourer ses surgelés de lasagne au cheval et regarder les programmes débilitants diffusés en boucle sur le méga écran plat son solby stéréo etc...tout va bien....Simplement il ne faut pas s'étonner ensuite du résultat de certaines élections qui vont arriver au pouvoir des crétins et qui en confortent d'autres dont les propos rappellent parfois les années 30....( que ça soit à gauche ou à droite ...)
Effectivement , si le souvenir de la première guerre mondiale perdurent ça sera du en grande partie à l'action d'associations et de bénévoles mais aussi quelques collectivités locales qui ont beaucoup investi dans des musées ou des lieux de mémoire...
Bonne journée.
Eric
« Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. »
Marc Bloch
Marc Bloch
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
Bonsoir à toutes et à tous,
[...]
Personnellement j'évalue à tout juste 10 % la part de la population française qui a un intérêt marqué, circonstanciel ou léger à cette période notre histoire... Mais vous avez raison, du moment que la masse populacière puissent rentré le soir chez elle bien au chaud dans son petit pavillon de province , ou de zone péri urbaine , planté sur son petit terrain de 5OO mètres carrés , et qu'elle puisse savourer ses surgelés de lasagne au cheval et regarder les programmes débilitants diffusés en boucle sur le méga écran plat son solby stéréo etc...tout va bien....Simplement il ne faut pas s'étonner ensuite du résultat de certaines élections qui vont arriver au pouvoir des crétins et qui en confortent d'autres dont les propos rappellent parfois les années 30....( que ça soit à gauche ou à droite ...)
Effectivement , si le souvenir de la première guerre mondiale perdurent ça sera du en grande partie à l'action d'associations et de bénévoles mais aussi quelques collectivités locales qui ont beaucoup investi dans des musées ou des lieux de mémoire...
Bonne journée.
Eric
Bonsoir Eric,
Je ne peux qu'être d'accord avec vous !
Cordialement,
Anne

"Un pays qui se défend s'impose au respect de tous" (Albert 1er)
403e RI, assoc.mcp14-18, Henri Autin
403e RI, assoc.mcp14-18, Henri Autin
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Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
Bonjour Eric,
[#8D0071]....Mais vous avez raison, du moment que la masse populacière.......[/#8D0071]
dites vous,
vous ne trouvez pas que c'est un peu le langage des années 34-36......
Il y a aussi des "particules" qui vont voter...non! Eux seuls seraient conscients de la situation.....?
A bientôt.
CC
[#8D0071]....Mais vous avez raison, du moment que la masse populacière.......[/#8D0071]
dites vous,
vous ne trouvez pas que c'est un peu le langage des années 34-36......
Il y a aussi des "particules" qui vont voter...non! Eux seuls seraient conscients de la situation.....?
A bientôt.
CC
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
Bonjour Eric,
[#8D0071]....Mais vous avez raison, du moment que la masse populacière.......[/#8D0071]
dites vous,
vous ne trouvez pas que c'est un peu le langage des années 34-36......
Il y a aussi des "particules" qui vont voter...non! Eux seuls seraient conscients de la situation.....?
A bientôt.
CC
Bonsoir
34 , 36...diantre, ...vous n'y êtes pas...plutôt avant 1789 ...
Je ne vois pas trop ce que les particules viennent faire là dedans....je n'en ai pas parlé...
Un peuple a les dirigeants qu'il a choisi , qu'il lui ressemble et parfois qu'il mérite...
Bonne soirée.
Eric
« Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. »
Marc Bloch
Marc Bloch
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
bonjour
si chaque village, chaque ville faisaient ou ont fait ou vont faire une commémoration ou exposition en hommage a leurs soldats
ca serait peut-être bien pourquoi toujours attendre que l'état fasse les choses. les associations sont faites pour celà
et il reste encore 4 ans .....
c'est juste mon opinion et cela n'engages que moi .
bonne fin de journée
cdt dorrine
Bonsoir ...je ne sais pas ce qu'il est en dans votre département mais dans le mien , j'avoue avoir été agréablement surpris des nombreuses initiatives prises à l'occasion du centenaire dans de nombreuses communes et parfois même certaines toutes petites...espérons que le souffle ne retombera pas et que ça sera le début d'un regain d'intérêt et d'initiatives pour la grande guerre.
Bonne soirée.
Eric
« Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. »
Marc Bloch
Marc Bloch
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
bonsoir
**on est une tt petite association , sans beaucoup de moyen 10 personnes
**on a travaillé principalement à 2
--un monsieur: la vie du village avant et apres la guerre et l'incidence de la guerre sur le village
--moi les 51 soldats = 51 panneaux ( parcours militaires -généalogie- photo- photos des tombes et lieux de dc et illustration de cartes postales . et 35 panneaux sur la vie a l'arrière les femmes les veuves les orphelins etc etc , la vie au front hommes armes animaux , la vie à l'arrière du front - les blessés les soins le personnel soignant - la mobilisation l'armistice la paix les monuments aux morts
-- les autres membres c'était l'installation et les petites choses annexes
2 ans de recherche et de plaisir ( et d'argent perso )
+ de 600 visiteurs en 3 jours 1/2
Et sans rien demander financièrement à personne ( ah si la mairie nous a prêté gracieusement la salle polyvalente et à payer l'apero pour le 11 novembre )
Et là on prépare une expo pour 2015 ou 2016 sur les anciens combattants et toujours sans rien demander
qq villages des alentours ont aussi fait des expos-mais plutot des petits villages que des gros villages.
bonne soirée
dorrine
**on est une tt petite association , sans beaucoup de moyen 10 personnes
**on a travaillé principalement à 2
--un monsieur: la vie du village avant et apres la guerre et l'incidence de la guerre sur le village
--moi les 51 soldats = 51 panneaux ( parcours militaires -généalogie- photo- photos des tombes et lieux de dc et illustration de cartes postales . et 35 panneaux sur la vie a l'arrière les femmes les veuves les orphelins etc etc , la vie au front hommes armes animaux , la vie à l'arrière du front - les blessés les soins le personnel soignant - la mobilisation l'armistice la paix les monuments aux morts
-- les autres membres c'était l'installation et les petites choses annexes
2 ans de recherche et de plaisir ( et d'argent perso )
+ de 600 visiteurs en 3 jours 1/2
Et sans rien demander financièrement à personne ( ah si la mairie nous a prêté gracieusement la salle polyvalente et à payer l'apero pour le 11 novembre )
Et là on prépare une expo pour 2015 ou 2016 sur les anciens combattants et toujours sans rien demander
qq villages des alentours ont aussi fait des expos-mais plutot des petits villages que des gros villages.
bonne soirée
dorrine
dorrine
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
Bonjour,
Par expérience j me suis trouvé devant des organisateurs qui voulaient TOUS, organiser quelque chose en 2014... croyant que tout finirait au 31/12...
Quant au financement des manifestations beaucoup d'organisations ont été créées sans financement public... mais en recherchant des moyens d'organiser sans une masse d'argent... Moi même je ne demande rien pour mes conférences ou (et) mes expositions... la vente de mes livres à la fin suffit... (Si le lieu est très éloigné je suis logé et nourri par un des organisateurs).
Quelles organisations seront créées en 2015, 2016 ... ?
CDL.
J.Claude
Par expérience j me suis trouvé devant des organisateurs qui voulaient TOUS, organiser quelque chose en 2014... croyant que tout finirait au 31/12...
Quant au financement des manifestations beaucoup d'organisations ont été créées sans financement public... mais en recherchant des moyens d'organiser sans une masse d'argent... Moi même je ne demande rien pour mes conférences ou (et) mes expositions... la vente de mes livres à la fin suffit... (Si le lieu est très éloigné je suis logé et nourri par un des organisateurs).
Quelles organisations seront créées en 2015, 2016 ... ?
CDL.
J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
Bonjour à tous (et à toutes),
Effectivement, il avait bien été question dans le rapport Zimet de commémorer le centenaire de la Grande Guerre à la tête de l'Etat principalement en 2014 et en 2018 et de laisser le soin aux collectivités locales de prendre en charge les commémorations des autres années de la guerre par leurs propres moyens. Mais là, la grande "nouveauté" que nous dévoile cet article cité en tête du sujet, c'est qu'apparemment il n'est actuellement plus question (restons prudent : il ne serait plus question) de prendre quoi que ce soit en charge, pour l'Etat, en 2018... Alors, est-ce à dire que nous venons de vivre le chant du cygne des commémorations officielles étatiques (d'envergure nationale et internationale) pour les années à venir, avec la fin de ces cérémonies du 11 Novembre 2014, qui constituaient aussi les cérémonies de clôture des commémorations officielles (de cette année 2014 et à priori des suivantes) ?
Cela pose aussi la question de la commémoration des grandes batailles de Verdun et de la Somme en 2016, du Chemin des Dames (et espérons que l'on ne réduira pas encore une fois cette offensive aux seuls fusillés avec lesquels certains ne cessent de nous rebattre les oreilles, comme si les fusillés de la Grande Guerre étaient le coeur de la Grande Guerre toute entière) en 2017 et des grandes offensives de l'année 2018 (jusqu'à l'armistice), qui sont traditionnellement les "grandes dates de l'histoire de la Grande Guerre" que médias et politiques citent et retiennent (comme si le reste ne devait pas compter) : qu'en sera-t-il ?
En effet, est-il possible que l'Etat assure la moindre manifestation d'envergure avec des effectifs réduits au tiers ?
Et qu'est-ce que nos dirigeants comptent faire de cette guerre lors des prochaines années, y compris au-delà de 2018 ? Est-ce le prélude à l'extinction de la mémoire officielle de cette guerre et la fin des commémorations (un peu sur le modèle de ce que l'on a connu avec les batailles du Ier Empire, - celui de Napoléon Ier -, dont on a célébré les dernières commémorations officielles en 1914) ?
Cela pose la question de qui devra assumer dans les années à venir le souvenir de cette guerre, dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle est la matrice du XXe siècle et de notre société contemporaine, mais dont on sent bien, un peu partout, qu'on ne cesse de vouloir la rejeter aux oubliettes comme une vieille chose devenue totalement sans intérêt, dès lors que l'on sera sorti de ce passage obligé que constitue ce centenaire... S'oriente-t-on, en d'autres termes, vers une occultation progressive de la mémoire de cette guerre, ainsi qu'on peut l'observer avec certaines nuances en Allemagne ou en Italie, par exemple ?
En effet, si l'on ne peut que constater un foisonnement d'initiatives privées ou publiques, on sent dans le même temps dans un certain nombre de cas, que c'est un peu un exercice imposé par les circonstances : on veut faire quelque chose, mais sans toujours savoir trop quoi, ni dans quel sens, histoire de ne pas être en reste avec la commune voisine et pour "marquer le coup". Parallèlement à cette démarche un peu forcée, on constate aussi de très belles initiatives qui s'inscrivent dans une réelle volonté d'assumer le passage du relais de la mémoire. On ne peut nier quelque soit les motivations, qu'observent parfois certains "spécialistes" avec une certaine condescendance, l'émulation et ce foisonnement que provoque l'effet "centenaire", qu'on l'approuve ou qu'on le critique en partie ou en bloc...
Quelle que soit la motivation des uns et des autres (je ne parle pas des associations qui, créées depuis plus ou moins longtemps et qui, regroupant des passionnés dont les motivations sont au-dessus de tout soupçon, travaillent chacune sur leur secteur respectif avec un dévouement et un acharnement de tous les instants, constituant en somme un peu l'exception qui confirme la règle), commémorer le souvenir de la Grande Guerre, par quelle que forme que ce soit, relève, dans un trop grand nombre de cas (d'où se détachent toutefois de belles exceptions, j'insiste là-dessus !!!), en cette année 2014, du phénomène de mode, plus que de la volonté réelle de pérenniser le souvenir de la Grande Guerre et des hommes qui l'ont faite, volontairement ou sous la contrainte (morale plus que physique).
Pour en revenir à ce retrait de l'Etat, cela dénote en tout cas une différence de traitement extrêmement marquée avec notamment les pays anglo-saxons qui eux ont pris la commémoration de la Grande Guerre à bras le corps et qui ont établi un programme commémoratif sur quatre années, avec mise en place de voyages organisés systématiques, réservations d'hôtels et de chambres en Belgique et en France jusqu'en 2018 au moins, afin de permettre à de nombreuses familles non seulement britanniques, mais aussi australiennes, canadiennes, néo-zélandaises, etc, de pouvoir venir sur le "vieux continent" pour honorer la mémoire des combattants nationaux morts durant cette Grande Guerre, sans compter sur l'importance des moyens engagés dans les cérémonies commémoratives (pour ma part, si j'ai tout loupé, à mon grand dam, les commémorations qui se sont déroulées en Belgique, j'ai pu assister aux commémorations des batailles de Moy-de-l'Aisne et de Néry, respectivement dans l'Aisne et dans l'Oise, et je peux affirmer que ces dernières ont une toute autre "gu..." et une toute autre puissance émotionnelle que celles organisées en France. Les Britanniques (disons plutôt les Anglo-Saxons) n'hésitent pas à déplacer des régiments entiers, des associations d'anciens combattants, des troupes de reconstitution avec une débauche de matériels et avec des familles d'anciens combattants ou de soldats tombés durant la Grande Guerre pour honorer leurs morts). En ce sens, nous n'avons pas trop d'inquiétude à avoir pour les commémorations de la bataille de la Somme, ou encore pour celle de Cambrai ou de Passchendaele, notamment en 2016 ou 2017... Nous pouvons être assurés que ces commémorations auront de l'envergure, que l'Etat français y prenne sa part ou non... Mais pour Verdun ou le Chemin des Dames notamment, la question reste entièrement posée...
Cela pose aussi la question de la place que nos dirigeants ont l'intention de réserver à la Grande Guerre dans la mémoire collective et de la lecture qu'ils ont l'intention d'en donner à l'avenir, sachant que la lecture et l'écriture de la Grande Guerre ont déjà bien changé depuis un peu plus de vingt ans, où l'on a semble-t-il définitivement jeté "l'histoire-bataille" à la poubelle - sauf sans doute dans les revues spécialisées, 14-18 Magazine, Tranchées ou encore GBM notamment pour ne citer que ces trois titres -, depuis qu'on a inventé "l'histoire culturelle", concept des historiens de Péronne... En clair, que restera-t-il de la mémoire de la Grande Guerre au terme de ce centenaire et dans l'optique de la construction européenne, où l'on voudrait faire croire à une "grande guerre fratricide", ce qui n'a historiquement aucun sens si on se replace dans le contexte historique de 1914 (au lieu de toujours analyser cette époque avec notre regard d'hommes du XXIe siècle) ?...
Et comment les associations qui continuent de se battre, certes avec les rares subsides que leur accordent certaines municipalités et/ou collectivités territoriales (certainement pas pour se mettre "un billet dans la poche" sur le dos des contribuables pour les raisons que certains membres ont très bien explicitées ci-dessus et sur lesquelles je ne reviendrai pas), mais aussi et surtout par leurs propres moyens (qui se résument souvent à la cotisation des adhérents et dans le cas de mon association, au travail d'écriture et de publication d'ouvrages que nous réalisons sur notre temps libre et bien souvent avec nos maigres moyens financiers) pour préserver la mémoire des hommes et des lieux, pourront-elles continuer d'attirer l'attention des populations et les sensibiliser au souvenir des soldats de la Grande Guerre et à la préservation du patrimoine hérité de cette guerre et de plus en plus fragilisé par la reconquête de la nature, menacé localement par des projets routiers, d'urbanisme, commerciaux ou industriels portés par l'Etat, les régions ou par des sociétés privées (dans le seul cas de l'Oise, les vestiges du front du Noyonnais se réduisent sensiblement avec la mise en place progressive de la rocade devant à terme relier Compiègne à Noyon, l'aménagement du canal Seine-Nord et la création de la décharge Gurdebeke entre le Bois Saint-Mard et la position du Champignon (Butte des Zouaves) à Puisaleine, au nord du saillant de Quennevières) ou par la cupidité et la convoitise de "visiteurs", collectionneurs et fouilleurs peu scrupuleux ? C'est là à mon sens toute la vraie question et le véritable enjeu qui sont en gestation et sur lesquels nous devons nous interroger, avec cette réduction de moyens et d'effectifs mis en oeuvre par l'Etat...
Cordialement,
Jean-Michel
Effectivement, il avait bien été question dans le rapport Zimet de commémorer le centenaire de la Grande Guerre à la tête de l'Etat principalement en 2014 et en 2018 et de laisser le soin aux collectivités locales de prendre en charge les commémorations des autres années de la guerre par leurs propres moyens. Mais là, la grande "nouveauté" que nous dévoile cet article cité en tête du sujet, c'est qu'apparemment il n'est actuellement plus question (restons prudent : il ne serait plus question) de prendre quoi que ce soit en charge, pour l'Etat, en 2018... Alors, est-ce à dire que nous venons de vivre le chant du cygne des commémorations officielles étatiques (d'envergure nationale et internationale) pour les années à venir, avec la fin de ces cérémonies du 11 Novembre 2014, qui constituaient aussi les cérémonies de clôture des commémorations officielles (de cette année 2014 et à priori des suivantes) ?
Cela pose aussi la question de la commémoration des grandes batailles de Verdun et de la Somme en 2016, du Chemin des Dames (et espérons que l'on ne réduira pas encore une fois cette offensive aux seuls fusillés avec lesquels certains ne cessent de nous rebattre les oreilles, comme si les fusillés de la Grande Guerre étaient le coeur de la Grande Guerre toute entière) en 2017 et des grandes offensives de l'année 2018 (jusqu'à l'armistice), qui sont traditionnellement les "grandes dates de l'histoire de la Grande Guerre" que médias et politiques citent et retiennent (comme si le reste ne devait pas compter) : qu'en sera-t-il ?
En effet, est-il possible que l'Etat assure la moindre manifestation d'envergure avec des effectifs réduits au tiers ?
Et qu'est-ce que nos dirigeants comptent faire de cette guerre lors des prochaines années, y compris au-delà de 2018 ? Est-ce le prélude à l'extinction de la mémoire officielle de cette guerre et la fin des commémorations (un peu sur le modèle de ce que l'on a connu avec les batailles du Ier Empire, - celui de Napoléon Ier -, dont on a célébré les dernières commémorations officielles en 1914) ?
Cela pose la question de qui devra assumer dans les années à venir le souvenir de cette guerre, dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle est la matrice du XXe siècle et de notre société contemporaine, mais dont on sent bien, un peu partout, qu'on ne cesse de vouloir la rejeter aux oubliettes comme une vieille chose devenue totalement sans intérêt, dès lors que l'on sera sorti de ce passage obligé que constitue ce centenaire... S'oriente-t-on, en d'autres termes, vers une occultation progressive de la mémoire de cette guerre, ainsi qu'on peut l'observer avec certaines nuances en Allemagne ou en Italie, par exemple ?
En effet, si l'on ne peut que constater un foisonnement d'initiatives privées ou publiques, on sent dans le même temps dans un certain nombre de cas, que c'est un peu un exercice imposé par les circonstances : on veut faire quelque chose, mais sans toujours savoir trop quoi, ni dans quel sens, histoire de ne pas être en reste avec la commune voisine et pour "marquer le coup". Parallèlement à cette démarche un peu forcée, on constate aussi de très belles initiatives qui s'inscrivent dans une réelle volonté d'assumer le passage du relais de la mémoire. On ne peut nier quelque soit les motivations, qu'observent parfois certains "spécialistes" avec une certaine condescendance, l'émulation et ce foisonnement que provoque l'effet "centenaire", qu'on l'approuve ou qu'on le critique en partie ou en bloc...
Quelle que soit la motivation des uns et des autres (je ne parle pas des associations qui, créées depuis plus ou moins longtemps et qui, regroupant des passionnés dont les motivations sont au-dessus de tout soupçon, travaillent chacune sur leur secteur respectif avec un dévouement et un acharnement de tous les instants, constituant en somme un peu l'exception qui confirme la règle), commémorer le souvenir de la Grande Guerre, par quelle que forme que ce soit, relève, dans un trop grand nombre de cas (d'où se détachent toutefois de belles exceptions, j'insiste là-dessus !!!), en cette année 2014, du phénomène de mode, plus que de la volonté réelle de pérenniser le souvenir de la Grande Guerre et des hommes qui l'ont faite, volontairement ou sous la contrainte (morale plus que physique).
Pour en revenir à ce retrait de l'Etat, cela dénote en tout cas une différence de traitement extrêmement marquée avec notamment les pays anglo-saxons qui eux ont pris la commémoration de la Grande Guerre à bras le corps et qui ont établi un programme commémoratif sur quatre années, avec mise en place de voyages organisés systématiques, réservations d'hôtels et de chambres en Belgique et en France jusqu'en 2018 au moins, afin de permettre à de nombreuses familles non seulement britanniques, mais aussi australiennes, canadiennes, néo-zélandaises, etc, de pouvoir venir sur le "vieux continent" pour honorer la mémoire des combattants nationaux morts durant cette Grande Guerre, sans compter sur l'importance des moyens engagés dans les cérémonies commémoratives (pour ma part, si j'ai tout loupé, à mon grand dam, les commémorations qui se sont déroulées en Belgique, j'ai pu assister aux commémorations des batailles de Moy-de-l'Aisne et de Néry, respectivement dans l'Aisne et dans l'Oise, et je peux affirmer que ces dernières ont une toute autre "gu..." et une toute autre puissance émotionnelle que celles organisées en France. Les Britanniques (disons plutôt les Anglo-Saxons) n'hésitent pas à déplacer des régiments entiers, des associations d'anciens combattants, des troupes de reconstitution avec une débauche de matériels et avec des familles d'anciens combattants ou de soldats tombés durant la Grande Guerre pour honorer leurs morts). En ce sens, nous n'avons pas trop d'inquiétude à avoir pour les commémorations de la bataille de la Somme, ou encore pour celle de Cambrai ou de Passchendaele, notamment en 2016 ou 2017... Nous pouvons être assurés que ces commémorations auront de l'envergure, que l'Etat français y prenne sa part ou non... Mais pour Verdun ou le Chemin des Dames notamment, la question reste entièrement posée...
Cela pose aussi la question de la place que nos dirigeants ont l'intention de réserver à la Grande Guerre dans la mémoire collective et de la lecture qu'ils ont l'intention d'en donner à l'avenir, sachant que la lecture et l'écriture de la Grande Guerre ont déjà bien changé depuis un peu plus de vingt ans, où l'on a semble-t-il définitivement jeté "l'histoire-bataille" à la poubelle - sauf sans doute dans les revues spécialisées, 14-18 Magazine, Tranchées ou encore GBM notamment pour ne citer que ces trois titres -, depuis qu'on a inventé "l'histoire culturelle", concept des historiens de Péronne... En clair, que restera-t-il de la mémoire de la Grande Guerre au terme de ce centenaire et dans l'optique de la construction européenne, où l'on voudrait faire croire à une "grande guerre fratricide", ce qui n'a historiquement aucun sens si on se replace dans le contexte historique de 1914 (au lieu de toujours analyser cette époque avec notre regard d'hommes du XXIe siècle) ?...
Et comment les associations qui continuent de se battre, certes avec les rares subsides que leur accordent certaines municipalités et/ou collectivités territoriales (certainement pas pour se mettre "un billet dans la poche" sur le dos des contribuables pour les raisons que certains membres ont très bien explicitées ci-dessus et sur lesquelles je ne reviendrai pas), mais aussi et surtout par leurs propres moyens (qui se résument souvent à la cotisation des adhérents et dans le cas de mon association, au travail d'écriture et de publication d'ouvrages que nous réalisons sur notre temps libre et bien souvent avec nos maigres moyens financiers) pour préserver la mémoire des hommes et des lieux, pourront-elles continuer d'attirer l'attention des populations et les sensibiliser au souvenir des soldats de la Grande Guerre et à la préservation du patrimoine hérité de cette guerre et de plus en plus fragilisé par la reconquête de la nature, menacé localement par des projets routiers, d'urbanisme, commerciaux ou industriels portés par l'Etat, les régions ou par des sociétés privées (dans le seul cas de l'Oise, les vestiges du front du Noyonnais se réduisent sensiblement avec la mise en place progressive de la rocade devant à terme relier Compiègne à Noyon, l'aménagement du canal Seine-Nord et la création de la décharge Gurdebeke entre le Bois Saint-Mard et la position du Champignon (Butte des Zouaves) à Puisaleine, au nord du saillant de Quennevières) ou par la cupidité et la convoitise de "visiteurs", collectionneurs et fouilleurs peu scrupuleux ? C'est là à mon sens toute la vraie question et le véritable enjeu qui sont en gestation et sur lesquels nous devons nous interroger, avec cette réduction de moyens et d'effectifs mis en oeuvre par l'Etat...
Cordialement,
Jean-Michel
JMN02
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- Inscription : ven. avr. 13, 2012 2:00 am
Re: La Mission du centenaire 14-18 prolongée mais réduite
Bonjour,
Solcarlus a écrit : Je pars du principe qu'une assoce doit subvenir à ses besoins. Demander une somme pour couvrir les frais occasionnés et se faire un petit billet pour financer un projet à venir pourquoi pas, mais se transformer en pompe à fric.
Je connais bien ce Monsieur, et au niveau Associatif, je vous assure que c'est un personnage qui a donné, qui tout les ans donne une partie de ses vacances pour encadrer une équipe de jeunes. dans les tranchées de St Baussant ............qu'il soit un exemple pour tous les donneurs de leçon et qu'il soit remercié pour le travail de Mémoire accompli et pour avoir inculqué aux Jeunes ces mêmes valeurs.
Je suis également Président d'associations, dont une depuis plus de trente ans et comme lui j'ai toujours fait en sorte de subvenir aux projets que j'avais.
Merci à Toi Solcarlus
Cordialement
Solcarlus a écrit : Je pars du principe qu'une assoce doit subvenir à ses besoins. Demander une somme pour couvrir les frais occasionnés et se faire un petit billet pour financer un projet à venir pourquoi pas, mais se transformer en pompe à fric.
Je connais bien ce Monsieur, et au niveau Associatif, je vous assure que c'est un personnage qui a donné, qui tout les ans donne une partie de ses vacances pour encadrer une équipe de jeunes. dans les tranchées de St Baussant ............qu'il soit un exemple pour tous les donneurs de leçon et qu'il soit remercié pour le travail de Mémoire accompli et pour avoir inculqué aux Jeunes ces mêmes valeurs.
Je suis également Président d'associations, dont une depuis plus de trente ans et comme lui j'ai toujours fait en sorte de subvenir aux projets que j'avais.
Merci à Toi Solcarlus
Cordialement