Ils sont tombés pendant la Première Guerre mondiale ; ont perdu la vie durant les bombardements ou à la Libération de Saint-Quentin, ou encore dans les camps de concentration… Au total, douze soldats - dont plusieurs originaires de Saint-Quentin – ont été réinhumés, samedi matin, au cimetière Nord lors d’une cérémonie officielle, conduite par le Souvenir français et suivie massivement par de nombreuses associations d’anciens combattants, des élus, la Croix-rouge… « Si nous en avons autant ce matin [samedi], c’est parce que nous avons dégagé plusieurs tombes au sein d’une même section, auxquelles il faut en ajouter une du cimetière du chemin d’Harly, observe Jean-Marie Bertin, président du Souvenir français. La dernière fois, en 2009, il y en avait eu six. »
Cette réinhumation fait suite à la découverte, par le Souvenir français en collaboration avec le service état-civil de la mairie, de sépultures en déshérence ou dont les concessions arrivaient à terme. « Dans les cimetières, il existe un certain nombre de tombes de « Morts pour la France ». Elles ne sont pas dans les nécropoles, gérées par l’ONAC (Office national des anciens combattants) car les familles voulaient les garder pas loin d’elles. Sauf qu’au fil du temps, les proches décèdent ou quittent la région et qu’à un moment, il n’y a plus personne pour entretenir ces tombes », détaille le bénévole.
L’association a donc décidé de faire exhumer, « il y a plus de six mois pour les premiers », les restes des défunts pour les regrouper dans un caveau concédé par la Ville, le Souvenir français n’ayant pas les moyens de s’occuper de chaque tombe. « En attendant ce jour [samedi], on a stocké les restes à la maison mortuaire du cimetière. Outre les squelettes, il faut savoir qu’on a également retrouvé du matériel : un casque transpercé, des plaques, des boutons de veste, des ceinturons, des chaussures. On les remet systématiquement dans les reliquaires », explique Jacques Landouzy, marbrier et membre de l’association.
C’est lui d’ailleurs qui a peint les noms des défunts sur les couvercles des coffrets et réalisé la sépulture à l’aide « de blocs qui restaient dans [son] dépôt. » Les douze reliquaires ont donc été ensevelis, samedi matin, dans le caveau qui pourra en accueillir jusqu’à une centaine. « Nos braves sont inscrits sur ce monument en fonction de leur ordre de réinhumation. Tous sont enfants martyrs de la France. Nous leur devons notre reconnaissance », conclut le président du Souvenir français.
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