Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

garigliano1
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par garigliano1 »

Bonjour à tous, bonjour « Vigie »

Le sujet du STO sort du thème du forum mais j’aimerais formuler une amorce de réponse.

Les gouvernants sont-ils les seuls responsables de l’action des individus ?

Quelles que soient les décisions des gouvernements d’hier ou d’aujourd’hui, les hommes libres ont toujours le choix de leur avenir sans attendre ou dépendre des autres, deux exemples très rapides :

-début 1942, le maire de la commune de mon oncle, lui indique que des hommes seront bientôt réquisitionnés pour aller en Allemagne (la relève : l’ancêtre du STO), mon oncle ne veut pas partir en Allemagne, il prend le train pour Marseille, traverse la moitié de le France, trouve un bateau pour l’Afrique du Nord, s’engage dans l’armée française puis participe à toute la campagne de Tunisie contre les troupes de l’axe( italiens et allemands de l’Africa-korps) au sein d’une unité hippomobile contre les chars dans la grande dorsale, heureusement que la légion était là sinon…., débarque en août 44 à Cavalaire avec la 1ère armée française, la suite tout le monde la connait.

-en 1936, un ami très proche fait son service militaire qui est prolongé pour les raisons que l’on connait, fait prisonnier après l’armistice, il refuse cette situation, s’évade sur la route de l’Allemagne, traverse toute la France avec un cheval (véridique, cela ne vous rappelle rien..), se réengage en Afrique du Nord, fait la fameuse mais trop oubliée campagne de Tunisie, débarque en Italie avec le CEF pour combattre ( le Belvèdère, le Garigliano, Rome, Sienne) , réembarque à Tarente pour débarquer en Provence lui aussi en août 44, la suite est également connue jusqu’en Autriche comme mon oncle.

Ces 2 hommes ont choisi leur destin sans écouter les « sirènes » des dirigeants de l’époque. Comme mon oncle le répétait : tout le monde pouvait faire comme moi.

Les individus sont responsables de leurs actes. Les consciences à soulager ne concernent que les personnes en cause, pas ceux qui ont librement choisi leur destin, ni les générations actuelles qui n’ont pas à assumer individuellement ou collectivement l’indécision ou le manquement des autres.

Pour la partie du sujet lié au forum, patrice a essayé de faire comprendre les enjeux mais.…

Cordialement
yves
VIGIE
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par VIGIE »

Bonjour GARIGLIANO 1,

Ma réponse s'adresse à vous mais aussi à Patrice PRUNIAUX1.

Je ne prétends pas que les gouvernants soient les seuls responsables de l'action (ou inaction) des individus. Je maintiens simplement que les règles, lois, instituant le cadre de notre vie sociétale sont dans leurs mains, que notre système leur délègue nos pouvoirs et que chacun est à même de constater que selon le cas, à son niveau personnel et pour l'intêret général, c'est positif ou négatif, cohérent ou décousu.

Cela n'empêche pas de penser, revenant à l'affaire des fusillés pour l'exemple de 14-18 sujet initial de cette page, l'histoire étant un éternel recommencement, que certains esprits "tordus" ont peut-être eu l'idée un jour que des "requis S.T.O." (revenant à cette journée commémorative du 28.04.2013) aurait mérité, à défaut de ne pas être considéré au même niveau d'honorabilité qu'un concitoyen de l'époque stigmatisé par l'étoile jaune ou la faucille et le marteau, d'être convaincu de ne pas avoir été suffisamment héroïque en abandonnant les siens et de passer dans la clandestinité pour mieux combattre l'occupant, et d'en payer le prix en étant par exemple, guillotiné pour l'exemple !

Je voulais simplement exprimer ma réaction par rapport à ce que j'ai lu et compris vis à vis de l'intervention de Monsieur André BACH.

Pourquoi pas une réponse des citoyens ? Par voie de référendum ?

Si c'était aussi facile il y a longtemps que cela se ferait.

Donc à défaut aux Décideurs chargés de décider de le faire et en cas de non décision, aux citoyens de réclamer en le disant : "silence dans les rangs" ne fait pas avancer les choses.

Salutations.
Bonjour à tous, bonjour « Vigie »

Le sujet du STO sort du thème du forum mais j’aimerais formuler une amorce de réponse.

Les gouvernants sont-ils les seuls responsables de l’action des individus ?

Quelles que soient les décisions des gouvernements d’hier ou d’aujourd’hui, les hommes libres ont toujours le choix de leur avenir sans attendre ou dépendre des autres, deux exemples très rapides :

-début 1942, le maire de la commune de mon oncle, lui indique que des hommes seront bientôt réquisitionnés pour aller en Allemagne (la relève : l’ancêtre du STO), mon oncle ne veut pas partir en Allemagne, il prend le train pour Marseille, traverse la moitié de le France, trouve un bateau pour l’Afrique du Nord, s’engage dans l’armée française puis participe à toute la campagne de Tunisie contre les troupes de l’axe( italiens et allemands de l’Africa-korps) au sein d’une unité hippomobile contre les chars dans la grande dorsale, heureusement que la légion était là sinon…., débarque en août 44 à Cavalaire avec la 1ère armée française, la suite tout le monde la connait.

-en 1936, un ami très proche fait son service militaire qui est prolongé pour les raisons que l’on connait, fait prisonnier après l’armistice, il refuse cette situation, s’évade sur la route de l’Allemagne, traverse toute la France avec un cheval (véridique, cela ne vous rappelle rien..), se réengage en Afrique du Nord, fait la fameuse mais trop oubliée campagne de Tunisie, débarque en Italie avec le CEF pour combattre ( le Belvèdère, le Garigliano, Rome, Sienne) , réembarque à Tarente pour débarquer en Provence lui aussi en août 44, la suite est également connue jusqu’en Autriche comme mon oncle.

Ces 2 hommes ont choisi leur destin sans écouter les « sirènes » des dirigeants de l’époque. Comme mon oncle le répétait : tout le monde pouvait faire comme moi.

Les individus sont responsables de leurs actes. Les consciences à soulager ne concernent que les personnes en cause, pas ceux qui ont librement choisi leur destin, ni les générations actuelles qui n’ont pas à assumer individuellement ou collectivement l’indécision ou le manquement des autres.

Pour la partie du sujet lié au forum, patrice a essayé de faire comprendre les enjeux mais.…

Cordialement
yves
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Charraud Jerome
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par Charraud Jerome »

Bonjour
Ces noms sont souvent mis en avant, leurs propos déformés et simplifiés, quand ce n'est pas mal interprétés, leur pensée caricaturée. Ces interviews ont le mérite, et ce n'est pas le seul, de mettre au clair leur vision des choses, les objectifs défendus.
Quant à cette interview du général Bach, elle met en avant la complexité du thème des fusillés de fort belle manière, prenant la hauteur nécessaire pour bien poser le problème. Vraiment à lire de bout en bout.
Si je me joins à l'analyse d'Arnaud et me félicite de cette mise en avant du sujet par le général Bach, je note cependant qu'un tel sujet est toujours sensible.
Je déplore les interventions suivantes de ce fil de discussion, n'apportant rien au sujet et ne faisant que reprendre le langage partisan d'associations politiciennes, sans d'ailleurs apporter d'arguments construits et documentés.
Mélanger "fusillés", "étoiles jaunes", "faucilles et marteaux", c'est faire preuve de bien peu de respect pour ces pauvres bougres qui bien souvent ne demandaient rien (et encore moins 12 balles dans le paletot).

Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."
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scapin51
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par scapin51 »

Bonjour,

et qu'en est il des soldats qui furent condamnés a de longues peines de travaux forcés?
Ou des condamnés a mort dont les peines furent commuées en peine de travaux forcés? Beaucoup n'en revinrent pas. je n'ai pas lu grand'chose les concernant, et pourraient ils eux aussi faire l'objet d'une réhabilitation? merci.
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Eric Mansuy
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par Eric Mansuy »

Bonjour,

Très bonne, et très légitime, question (cela n'engage que moi). Dans les faits, certains condamnés ont été amnistiés durant la guerre, d'autres ont été réhabilités avant même la fin du conflit. Un cas concret en guise d'illustration. Le 17 mars 1915, un conseil de guerre spécial du ...ième régiment d'infanterie condamne le soldat Edmond Victor P. à 2 ans de prison pour abandon de poste sur un territoire en état de guerre ; en novembre 1915, une remise de peine lui est accordée par le président de la République ; enfin, ce soldat ayant fait l'objet d'une citation, la Cour d'Appel de Bourges prononce sa réhabilitation le 30 décembre 1915.

Un cas parmi de très nombreux autres, donc. Faut-il, peut-on, vouloir réhabiliter ceux qui ont été condamnés à des peines autres que la peine capitale ? La question a le mérite d'être à présent posée.

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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IM Louis Jean
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par IM Louis Jean »

Bonsoir à toutes et à tous,
La question a le mérite d'être à présent posée.
La question avait déjà été posée pour tous les "condamnés pour l'exemple" mais je ne retrouve plus le fil (le moteur de gogol a bien faibli !!)

Cordialement
IM Louis Jean
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Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
air339
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par air339 »

Bonjour,


Je viens de lire l'interview du général Bach réalisée par Jérôme. C'est passionnant et ouvre bien des interrogations, comme l'attestent les réactions de ce fil.

Encore merci à Jérôme pour son excellent travail !

Cordialement,

Régis
saintchamond
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par saintchamond »

Bonjour à tous,

Je m'immisce rapidement dans le débat pour vous remercier... et remercier le général de m'avoir prêté son verbe.

Bonne soirée,

Jérôme
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scapin51
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par scapin51 »

Bonjour,

Très bonne, et très légitime, question (cela n'engage que moi). Dans les faits, certains condamnés ont été amnistiés durant la guerre, d'autres ont été réhabilités avant même la fin du conflit. Un cas concret en guise d'illustration. Le 17 mars 1915, un conseil de guerre spécial du ...ième régiment d'infanterie condamne le soldat Edmond Victor P. à 2 ans de prison pour abandon de poste sur un territoire en état de guerre ; en novembre 1915, une remise de peine lui est accordée par le président de la République ; enfin, ce soldat ayant fait l'objet d'une citation, la Cour d'Appel de Bourges prononce sa réhabilitation le 30 décembre 1915.

Un cas parmi de très nombreux autres, donc. Faut-il, peut-on, vouloir réhabiliter ceux qui ont été condamnés à des peines autres que la peine capitale ? La question a le mérite d'être à présent posée.

Bien cordialement,
Eric Mansuy
Bonjour,

j'avais lu l'histoire d'un soldat envoyé au bagne pour avoir refusé de servir dans un peloton d'exécution. Parti et mort au bagne. Mais je n'ai plus aucune référence... la question pourrait être posée en ce qui concerne la répression des "mutineries" de 1917. derrière la quarantaine de fusillé se dissimulent plusieurs milliers(?, j'avais lu plus de 6000)de soldats qui furent condamnés a de lourdes peines de bagne. je n'ai pas beaucoup de renseignements concernant ces soldats qui "échappaient" aux tranchées par ce biais. je me doute que le régime du bagne devait leur faire regretter amèrement la boue et les rats (encore qu'il devait y en avoir aussi). Sans compter ceux qui restèrent une fois la guerre terminée... Avez vous des références concernant ce sujet?
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Charraud Jerome
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Re: Réhabilitation des fusillés : la position du général Bach

Message par Charraud Jerome »

Bonjour
Bonjour,
j'avais lu l'histoire d'un soldat envoyé au bagne pour avoir refusé de servir dans un peloton d'exécution. Parti et mort au bagne. Mais je n'ai plus aucune référence... la question pourrait être posée en ce qui concerne la répression des "mutineries" de 1917. derrière la quarantaine de fusillé se dissimulent plusieurs milliers(?, j'avais lu plus de 6000)de soldats qui furent condamnés a de lourdes peines de bagne. je n'ai pas beaucoup de renseignements concernant ces soldats qui "échappaient" aux tranchées par ce biais. je me doute que le régime du bagne devait leur faire regretter amèrement la boue et les rats (encore qu'il devait y en avoir aussi). Sans compter ceux qui restèrent une fois la guerre terminée... Avez vous des références concernant ce sujet?
Je suppose que vous voulez parler de François Brugière qui refusa de tirer sur son "pays" Joseph Dauphin". Il se serait exclamer "Si l'on m'oblige à tirer, la balle ne sera pas pour mon camarade, mais pour le commandant du peloton". Il fut condamné à 10 ans de bagne et mourut à Orléansville en 1918.

Cordialement
Jérôme Charraud

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