jean-julien CHAPELANT

[carnot]

Bonsoir à tous,

lu sur les pages d'Orange ce jour: LA FRANCE REHABILITE UN SOLDAT DE LA GRANDE GUERRE FUSILLE POUR DESERTION

"Le ministre des Anciens Combattants Kader Arif a annoncé vendredi qu'il avait décidé d'attibuer la mention MORT POUR LA FRANCE au sous lieutenant Jean-Julien- Marie CHAPELANT".

pour ceux qui connaissent cette histoire célébre, c'est une bonne nouvelle!


Bonne soirée

Bruno

[IM Louis Jean]

Bonsoir à toutes et à tous,

pour ceux qui connaissent cette histoire célébre, c'est une bonne nouvelle!

Ah?

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

[olivier62]

Bonjour a vous tous.

Ci-joint, une photo que j'ai prise en 2006 durant l'inauguration d'un monument au Bois des Loges. Le nom de mon arriere-grand pere, figure sous celui du lieutenant Chapelant

[olivier62]

Un combat de plusieurs generations. Ca doit etre un grand soulagement pour sa famille. Ils doivent d'ailleurs se rendre sur les lieux

[jmn02]

Bonjour,

Le sous-lieutenant Jean Jules Chapelant, du 98e RI, fusillé sur son brancard, attaché au poteau d'exécution, le 11 octobre 1914, après avoir été accusé de désertion, pour avoir été blessé sur le champ de bataille quatre jours plus tôt, fait prisonnier par les Allemands et avoir réussi à s'évader, malgré sa blessure, pour rejoindre les lignes françaises... Enterré sans sépulture, son corps n'a à ce jour pas encore été retrouvé (ou du moins pas identifié, si retrouvé)...

Le nom de Jean Julien Chapelant figure depuis 1924 sur le monument d'Ampuis (Rhône), son village d'origine...

Le ministre délégué aux anciens combattants Arif ne fait donc qu'entériner, dans ce cas précis, une situation de fait : pour toute sa famille, ses amis, ses proches, ses descendants, et les habitants de son village, aujourd'hui encore, Jean Julien Chapelant est bien mort pour la France...

Il ne faut en revanche pas confondre l'attribution "mort pour la France" aux fusillés, avec la réhabilitation, qui n'est à ce jour pas acquise... Ainsi, Jean Julien Chapelant, désormais officiellement "mort pour la France", n'est-il toujours pas réhabilité (cela induisant la réouverture du dossier judiciaire et une décision de justice)...

Au-delà de ces drames, il faut aussi rester prudent avec cette question des fusillés de la Grande Guerre : s'il y eut de toute évidence des excès de zèle du commandement français (mais alors que dire de l'armée britannique, qui mania avec plus d'empressement et de dextérité encore les pelotons d'exécution que l'armée française !), il y eut aussi des cas largement justifiés, liés à des affaires de droit commun ou à des affaires criminelles, qui ne justifient en rien le droit à la mention "mort pour la France", et moins encore à une quelconque réhabilitation...

Cette question des fusillés de la Grande Guerre revient de manière lancinante dans notre histoire, depuis la fin de la guerre... Comme un malaise qui persisterait dans certaines consciences...

Cordialement,

Jean-Michel

[garigliano1]

Il ne faut en revanche pas confondre l'attribution "mort pour la France" aux fusillés, avec la réhabilitation

Bonjour

Exact, il n'y a pas eu de procès en réhabilitation ( pas facile à obtenir voir Seznec) et contrairement aux titres des médias aucune réhabilitation. En fait, ce procès a eu lieu mais la cour spéciale de 1934 composée en partie d'anciens combattants n'a pas changé la décision de 1914.

Quand à l’attribution de la mention MPLF, voici le texte de loi de janvier 1922 qui fixe son attribution à l'époque:


-seront portés sur les fiches n°1 : les militaires dont l’acte de décès porte ou devrait porter la mention « Mort pour la France » prévue par la loi du 2 juillet 1915, c'est-à-dire tués à l’ennemi ou morts des suites de blessures ou de maladies contractées sur le champ de bataille. Les médecins ou infirmiers ayant succombé à des maladies contractées au cours de soins donnés aux malades ou blessés dont l’acte de décès porte ou devrait porter la même mention « Morts pour le France » à la condition que le décès soit intervenu entre le 24 août 1914 et le 24 octobre 1919 conformément à la loi du 25 octobre 1919.
Les principales conditions d’attribution de la mention « Morts pour le France » énoncées ci-dessus ont été étendues aux décès « des suites d’accidents survenus en service ou à l’occasion du service », par le texte de loi du 28 février 1922.

Pour un fusillé lambda, ces conditions sont-elles réunies?

Pour obtenir aujourd'hui l'attribution de cette mention à un soldat, il faut fournir toutes les preuves et documents nécessaires

cordialement
yves

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Loi, décret, instruction ?

Dans le JMO santé de la 66e DI

Samedi 31 juillet 1915

Les actes de décès doivent maintenant porter la mention ‘Mort pour la France’ le cas échéant. Faut-il appliquer rétrospectivement la mesure, je réponds par la négative, jusqu’à plus ample informé en vue d’éviter les erreurs ou altérations d’actes déjà dressés et transcrits.

Cordialement

Gilles ROLAND

[Eric Mansuy]

Bonsoir à tous,

Puisque l'intervention d'Yves (très pointu, comme à son habitude) met en exergue les conditions d'attribution de la mention, pinaillons un peu : un apport récent a même eu lieu à ce sujet, l'ordonnance n°2009-1752 du 25 décembre 2009 (article 1), qui stipule que doit, sur avis favorable de l’autorité ministérielle « porter la mention "Mort pour la France" tout acte de décès : d’un militaire des armées de terre, de mer ou de l’air tué à l’ennemi ou mort de blessures de guerre, d’un militaire mort de maladie contractée en service commandé en temps de guerre, d’un militaire mort d’accident survenu en service, ou à l’occasion du service en temps de guerre ».

Bien sincèrement,
Eric Mansuy