Nos lycéens ont souvent peine à se représenter ce conflit 14-18 au-delà des images de la tranchée et , en effet, cela sent la poussière pour eux, autant qu'un conflit de l'antiquité. Cela fait partie des objets d'étude, sans lien concret, ni ancré le plus souvent dans une histoire familiale, contrairement à la génération qui les précède!
En revanche dès que l'enseignant les immerge plus, sur sites, ou en les mettant en situation de construire une sortie patrimoniale, leurs réactions attestent d'une prise de conscience et d'une surprise balayant - comment dire - l'incrédulité antérieure. Ainsi, il y a deux ans, mes élèves de seconde ont construit lors des heures d'ECJS un parcours trilingue à la poursuite des écrivains combattants de la Somme et ont choisi leurs passages dans les oeuvres littéraires, puis ont pris la parole sur les lieux, avec surprise et / ou émotion.
Bonjour à tous,
Bonjour Pierrick,
C'est, comme la plupart des intervenants précédents, un point de vue de l'"autre côté" que je vous propose. A mon avis, l'interêt pour la Grande Guerre ne vient généralement pas aux jeunes "naturellement", hormis peut-être dans les zones de combats où ils sont face à des éléments concrets qui peuvent éveiller leur curiosité. Il faut souvent un "passeur" qui les y amène, un ami, la famille, un enseignant.
Pour rebondir sur ce que dit Sylvain, si on se cantonne aux programmes, on a toutes nos chances de passer à côté du sujet, il faut trouve un biais pour l'aborder. Mes élèves sont des enfants d'une toute petite dizaine d'années pour lesquels la première guerre mondiale est grosso modo contemporaine de la Préhistoire, la seule façon de les accrocher est d'aborder le sujet à travers l'humain, par exemple, suivre le parcours d'un soldat qu'ils finissent presque par considérer comme quelqu'un de leur famille ou, du moins, qui prend une réalité concrète pour eux. Important également, le fait de faire de la recherche, à leur niveau, bien sûr, de se confronter à de vrais documents, celà contribue grandement à maintenir l'interêt.
C'est ma propre expérience que je vous livre, avec des petits, mais j'ai cru comprendre à travers des échanges avec des enseignants de collège par exemple, ou de ce que j'ai pu lire dans ce fil, que celà vaut pour les plus grands aussi.
Dans l'ensemble, sur le moment, les enfants accrochent bien, mais il faut rester modeste, on sème quelques petites graines, dont certaines germeront, d'autres non. Certains conserveront cet interêt, d'autres se passionneront pour d'autres sujets ...
Cordialement,
Violette
"Voici que point ton dernier jour - Dépose ici toute espérance - Hélas, comme un fardeau trop lourd"
F Carco in La Bohème et mon coeur
Ceux qui reviendront de cette guerre et qui auront comme moi passés par toutes les misères qu'un homme peut endurer avant de mourir, devra s'en souvenir, car chaque jour qu'il vivra sera pour lui un bonheur."
Gaston Olivier - mon Grand-Père http://www.
Bonjour à tous,et particulièrement à Violette et Alain Chaupin,vous êtes
dans la stricte vérité.Un passeur est necessaire.C'est bien entendu le
rôle des enseignants (s'ils sont intéressés),mais surtout à nous de passer le flambeau que nos parents et grands parents nous ont transmis
C'est le devoir de mémoire.Non pas effectuer l'apologie de la guerre,
mais de faire connaître ce que nos anciens ont enduré,pour ne plus voir
d'attrocités.
Ma famille a été fortement touchée.Ma grand mère maternelle a été
tué par des ulhans en 1914,mon grand père maternel mort pour la France le 23 Mars 1918,mon grand père paternel ancien de VERDUN,il
en est revenu intact,mon père grand mutilé de guerre 39-45.
Bien cordialement à tous.Parler des conflits mondiaux,c'est déja faire
un devoir de mémoire.MONCEY
Les guerres mondiales de manière générale intéressent toujours les jeunes. Toutefois, les grands parents de nos jeunes ne sont pas assez âgés pour avoir tous connus ces périodes. Pour la plupart, ils ont fait l'Algérie que les élèves confondent souvent avec la Seconde Guerre Mondiale.
De plus, il faut effectivement faire un travail de mémoire avec les jeunes pour rendre ces périodes plus concrètes. J'organise un club avec mes élèves de collège et comme par hasard, j'ai une explosion des inscriptions à partir du moment où je commence à ramener des objets dans ma salle.
Bonjour a tous
J'ai 13ans et sa fait longtemps que je m'interesse a la Grande Guerre
J'espere que d'autre si interesse mes dans mon entourage il y en a peux.
Bonjour à tous
comme Violette (tiens donc...) je crois qu'il ne peut y avoir d'intérêt spontané, il y a toujours un catalyseur (environnement, passeur...). Maintenant plus concrètement il y a l'art et la manière d'amener les choses. Mettre en éveil, interpeller, faire chercher..., et non pas simplement montrer. Vous pourrez toujours distribuer un livre, emmener à une exposition, si il n'y a pas une petite étincelle pour allumer...
Alors qu'est ce qui va intéresser les jeunes ? Et bien tout et n'importe quoi, cela dépendra et de leurs centres d'intérêts antérieurs, de leur culture..., et de leur âge. Probablement pas tout ce qui est du domaine de la stratégie, tactique... mais plutôt ce qui est du domaine de l'humain, ce dans quoi ils peuvent un peu se projeter.
Regardez le magnifique travail d'Arnaud et Benoît et de leurs élèves http://club1418clganj.canalblog.com/arc ... index.html
Bon courage pour votre ouvrage
Bien cordialement
Valérie