Bonsoir,
Ce sujet , et tous les questionnements qui vont avec , me laissse perplexe..
Aussi permettez moi de lancer quelques questions auxquelles vous répondrez peutv être pour m'aider à y voir clair..
Prenons le cas d'un pirate qui va aller fouiller avec les outils habituels une parcelle de champ de bataille... je suppose qu'il s'imagine revendre ses trouvailles avec un substantiel bénéfice...Y croyez vous vraiment??? Les passionnés que nous sommes (je crois) sont loin de chercher à acquérir , à n importe quel prix des résidus métalliques souvent non identifiables... Notre intérêt est tourné vers le souvenir, vers la reconstitution de la mémoire collective ou individuelle...
Et tous ceux qui ne s'intéressent à cette période seulement pour "faire des sous" vont se retrouver très vite à faire du commerce entre eux .. Je pense que le phénomène est un feu de paille ..
Nous avons bien sûr à dire très clairement que nous n'achetons et n'achèterons rien à ce type de mercantis méprisables.. Cependant restons très attentifs, le cambriolage de musée dédiés à cette période est pour moi l'équivalent de l'outrage au drapeau qui figure maintenant dans le code pénal ..
Voici mon avis, le votre m'intéresse, surtout s'il est différent..
Bonne soirée .. Cordialement Nono
Pillage du champ de bataille de Verdun
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour
Pendant les soldes, la vente continue
http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?Vie ... SS:FR:1123
Cordialement
Pierre
Pendant les soldes, la vente continue
http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?Vie ... SS:FR:1123
Cordialement
Pierre
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour à tous,
La fouille des champs de bataille de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre est un problème qui est assez insoluble, ou en tout cas difficile à régler et à gérer. En théorie, la loi interdit strictement la pratique de la fouille, avec ou sans moyen de détection, sur la plupart des champs de bataille, si l'on n'appartient pas à un organisme d'Etat ou reconnu par l'Etat (pour faire bref et simplifier, si l'on n'est pas archéologue et que l'on n'opère pas dans le cadre d'un chantier de fouille à caractère scientifique). Et le fait de se faire prendre par une patrouille de police ou de gendarmerie, alors qu'on se promène avec son détecteur sur l'épaule et des sacs remplis de vestiges du champ de bataille est susceptible d'entraîner l'auteur de ces faits directement devant le tribunal correctionnel, après une mesure de garde à vue et l'établissement d'une procédure pénale, avec à la clé une peine d'amende plus ou moins lourde et la confiscation des objets "trouvés". Les amateurs de ces pratiques qui se feraient d'ailleurs ainsi prendre doivent aussi savoir que, dans le cadre de la garde à vue, une perquisition au domicile est toujours possible. Autant dire que si ces personnes conservent chez elles des reliques, des munitions de guerre ou des armes soumises à la législation sur les armes, celles-ci risquent en outre d'avoir quelques explications à fournir à la justice et se verront confisquer toute leur petite collection privée, avec là encore des explications à fournir au tribunal correctionnel et des peines d'amende fort salées, pouvant être prononcées... Cela est la théorie, qui s'applique effectivement dans quelques cas, semble-t-il très isolés... En pratique, justement, combien sont ces fouilleurs qui sont effectivement pris en flagrant délit et qui subissent ces peines ?
Je précise tout de suite que mon propos sera ici tout à fait général. Pour ma modeste part, je continue toujours de faire une distinction entre le "ramasseur" qui, se promenant sur le champ de bataille, va simplement se baisser pour ramasser une ailette de crapouillot, un éclat d'obus ou de grenade, un bout de cuir ou de porcelaine, éventuellement, un bouton ou un objet quelconque trouvés au hasard, au cours de sa promenade, et le "fouilleur" qui ne se déplace sur le champ de bataille que dans l'intention de le scruter, de le retourner et de le dénaturer, à coups de pelles (et parfois de moyens plus lourds) pour exhumer des vestiges à l'intérêt historique fort variable (se trouvant parfois sur des corps qu'ils ne prendront d'ailleurs que très rarement la peine de signaler aux Services des Sépultures Militaires ou aux autorités, et pour cause !), dans des buts de collection personnelle ou de vente. C'est ici de ce type d'individus dont il sera surtout question...
Pour nuancer, il faut d'abord se remémorer que, à tort ou à raison, la fouille de ce que nous appelons désormais des "lieux de mémoire" de la Grande Guerre (mais combien sont les Français qui se remémorent véritablement ces lieux au quotidien et les faits qui s'y sont produits aujourd'hui ? Combien sont-ils à être encore sensibilisés à cette problématique ?) s'y est toujours pratiquée... depuis la fin même des combats.
Lors du repli sur la ligne Hindenburg, en mars 1917, les premiers civils, autorisés à revenir sur le champ de bataille soudainement déserté par les armées pour se reporter dans le Vermandois, ont déjà ramassés des vestiges sur le champ de bataille, où il n'était en outre pas rare de trouver des cadavres, parfois vieux de trois ans, et que l'on n'avait toujours pas ramassés et auxquels on n'avait toujours pas donné de sépulture digne de ce nom, simplement parce que les préoccupations étaient ailleurs (les Allemands étaient toujours là, quelques kilomètres plus au nord ou à l'est, et il était toujours question de les chasser du territoire national). Ce mouvement s'est poursuivi et même accru, après 1918. Officiellement, il s'agissait de "nettoyer" le champ de bataille, mais il n'y avait pas, parmi tous les ouvriers venus remettre les champs de bataille en état d'être remis en culture que des gens désintéressés ; il se trouvait déjà des "collectionneurs" qui, dans certains cas, voulaient sincèrement conserver quelques reliques du drame qui venaient de se jouer. Mais il y avait aussi des gens qui avaient très bien compris que ces mines à ciel ouvert étaient des mannes qui pouvaient rapporter gros, et même très gros. Il y eut d'abord tous ces ferrailleurs venus ramasser les munitions (avec des précautions fort aléatoires, qui feraient blémir plus d'un responsable de la sécurité civile aujourd'hui !) et tous les vestiges métalliques du champ de bataille pour aller les revendre ou les "retraiter". Cette récupération se faisait indifféremment sur l'ancien no man's land, dans les tranchées, les cagnas, les puits, les trous d'obus, parfois même directement sur les corps des cadavres demeurés sur place (relisez Dorgelès, pour vous remémorer comment les bataillons de travailleurs annamites s'y prenaient pour exhumer les corps des combattants enterrés en cimetières provisoires ou individuellement sur le champ de bataille et les transporter vers les futures grandes nécropoles nationales : vous verrez bien que le principe du respect des morts et des corps était loin, très loin d'être respectés à la lettre, en dépit d'un culte des morts indéniable qui s'est paradoxalement dressé en France dans cette même période de l'entre-deux-guerres).
N'oublions pas non plus, qu'en dépit des patrouilles de gendarmerie, qui étaient chargées de surveiller les champs de bataille, désertés, dès la mi-novembre 1918, par les troupes combattantes qui avaient été progressivement remplacées, bien souvent seulement en journée, par les ouvriers et les sapeurs du Génie, affairés dans les années 1919-1924/1925, à reboucher les trous d'obus et les tranchées de la Grande Guerre, ainsi qu'à enlever les munitions qui s'y trouvaient encore en grand nombre, il se trouvait une quantité d'habitants qui, au fur et à mesure, qu'ils rentraient chez eux, dans des villages et des hameaux dévastés par la guerre, n'hésitaient pas à braver les interdits et la vigilance de la maréchaussée, pour aller se servir dans les immenses dépôts de matériels abandonnés par l'armée, afin de commencer la reconstruction de leurs maisons et de leurs fermes... Certains allaient même beaucoup plus loin, comme j'ai pu le constater lorsque j'effectuais des recherches aux Archives départementales de la Somme, où j'avais découvert un procès-verbal de gendarmerie tout à fait étonnant, dressé à l'encontre d'un habitant qui avait attiré sur lui l'attention d'une patrouille, alors qu'il pêchait dans un étang avec... des grenades trouvées sur le champ de bataille et dont il s'était généreusement pourvu, pour accomplir sa besogne...
Les visites du champ de bataille, qui se sont mises en place dans le courant des années 20 et des années 30, ont vu défiler sur tous ces anciens champs de mort, tant les anciens combattants eux-mêmes que leurs familles, ainsi que les familles de ceux qui n'en étaient pas revenus. Mais il y avait aussi, encore et toujours ajouterai-je, une armée de fouilleurs, qui venaient toujours sur les lieux pour fouiner et tenter de repérer des caches ou des dépôts oubliés, où ils pourraient découvrir de véritables "trésors de guerre". Qui n'a d'ailleurs jamais entendu parler, même dans les années 60, 70, 80, et parfois jusqu'à nos jours, de ces dépôts et de ces "caches" oubliés, où se trouveraient encore des quantités de fusils, de munitions, de casques, d'équipements de toute nature, et même, à écouter le récit de certains, de véhicules, de canons et de chars... Il est possible que, dans un certain nombre de cas, sans doute, limités, ces dépôts oubliés aient existé (sans pour autant qu'on y trouve un Berliet CBA ou un Renault FT en état de fonctionner !!!), mais cela ne doit-il concerner que quelques cas très isolés. L'armée a quand même fait nettement le nettoyage sur la plupart des sites dès la fin de la guerre, qui étaient listés et scrupuleusement répertoriés, notamment par les services du Génie, qui étaient chargés de cette mission. Ce que l'on a en revanche constaté, notamment dans l'Aisne, dans la Marne, en Verdunois, c'est que les habitants et les agriculteurs ont pris la peine de déposer dans des carrières et certains souterrains les objets que les travaux des champs leur permettaient de mettre à jour, dans le courant des années 20, 30, et même postérieurement aux années 40. Pour l'immense majorité des habitants, qui voulaient oublier cette période, ces objets n'avaient pas grande valeur. C'est ainsi que l'on a pu retrouver, dans certaines carrières de l'Aisne notamment, jusqu'à la fin des années 90, des vestiges de cuir, des casques rongés de rouille, souvent perforés par l'usure du temps, des vestiges de châlits et d'objets divers dans les carrières. Il y a bien longtemps maintenant que les "ramasseurs" sont passés par là et ont fait le "ménage"...
Car ce phénomène du ramassage, et de la fouille des lieux, s'est poursuivi, postérieurement à la seconde guerre mondiale. Les témoins de la Grande Guerre ont disparu, au fil des années, mais il s'est toujours trouvé des fouilleurs, pour venir sur les champs de bataille, non pas pour se remémorer les scènes de combats jusque sur les lieux où ils se sont produits, mais bien pour continuer de ramasser tous les vestiges ferreux qui s'y trouvaient encore, certains pour aller les revendre à des ferrailleurs peu regardants et se faire ainsi un peu d'argent de poche, d'autres pour alimenter leurs collections personnelles. Tout chantier entamé sur un ancien champ de bataille attire, aujourd'hui encore, systématiquement sa cohorte de fouilleurs, qui, en marge des fouilles qui peuvent être entreprises par les archéologues, viennent retourner le terrain, dans l'espoir d'y glaner des vestiges dont ils feront des usages très divers. L'affaire récente d'un site de fouille archéologique de la Grande Guerre pillé par des indélicats, près de Noyon, dans l'Oise, est là pour rappeler que ces individus sont toujours extrêmement actifs et agissants.
Le "renouveau" de l'intérêt pour la Grande Guerre, constaté à la fin des années 80 et dans le courant des années 90, n'a fait que redonner de la vigueur à ce phénomène de fouille. La grande nouveauté, c'est que désormais les fouilleurs, dans un certain nombre de cas, n'hésitent plus à se faire voleurs, et à aller s'en prendre directement aux collections des musées implantés sur le champ de bataille. Le Mémorial de Verdun en a, semble-t-il, fait les frais récemment. D'autres ont tout bonnement entrepris de s'attaquer aux graffitis et aux sculptures de poilus dans les carrières de l'Aisne et de l'Oise en particulier, et ce, dès le milieu des années 80. Là, cela est plus grave, car on, a dès lors, franchi un nouveau cap qui pose, aujourd'hui encore de véritables questions, quant au devenir de ces musées et à la préservation des objets et des vestiges de la Grande Guerre sur sites. Malheureusement, dans la société mercantile qu'est devenue aujourd'hui la nôtre, tout se vend et tout s'achète, parfois à prix d'or : certains l'ont très bien compris, et n'hésitent plus à sauter le pas, quitte à se faire ouvertement "délinquants".
Ce phénomène risque malheureusement d'aller en s'amplifiant, car, face à la demande croissante de l'armée des collectionneurs privés qui semble ne pas devoir cesser d'augmenter, les vestiges de guerre sont devenus un bien de consommation comme tant d'autres, qui génère un flux d'argent non négligeable. Et, ne nous leurrons pas, si ce type d'individus sans scrupules existent, c'est bien qu'ils trouvent des gens, pas trop regardants, pour acheter ces objets, ces sculptures et graffitis volés, ou tout au moins (pour modérer mon propos) à la provenance douteuse, afin d'alimenter leurs collections. Certains sont en effet prêts à payer, même au prix fort, pour avoir une pièce unique et authentique, sans se soucier de savoir comment elle est parvenue jusque dans leur collection. Il m'est arrivé, il y a près de deux ou trois ans maintenant, de tomber sur un brocanteur, dans l'Aisne, qui officiellement vend du mobilier ancien, mais qui, quand on se fait un peu plus insistant, vous emmène dans un local, qui n'est pas ouvert au public, et dans lequel se trouvent toutes sortes de vestiges provenant de fouilles effectuées sur le champ de bataille du Chemin des Dames. Ce brocanteur vous explique sans détour que le collectionneur français est difficile, qu'il faut lui fournir du beau, du rare et du propre, mais que ces pièces de ferraille, ces carcasses de fusils tordues et rouillées, ces corps de grenades, ces corps d'obus vidés et rouillés, etc..., se vendent très bien auprès des visiteurs anglais et étrangers (allemands compris) qui eux préfèrent des pièces authentiques, provenant directement du champ de bataille. Il suffit, pour se convaincre du discours de ce brocanteur et pour mesurer l'ampleur de ce phénomène, d'aller faire un petit tour au musée des abris d'Albert, dans la Somme, et de voir le type de "souvenirs" vendus en boutique, à la sortie de ce remarquable musée de la Grande Guerre...
Tout cela pose la question du statut des vestiges du champ de bataille. Concernant la préservation des sites, il existe un arsenal juridique, qui peut, dans une certaine mesure les préserver (même s'il trouve rapidement ses limites)... Mais quel tribunal va aujourd'hui condamner à de la prison ferme le fouilleur qui, bravant les règlements et les lois interdisant formellement la fouille sur l'ancienne ligne de front, va retourner un champ de bataille, quitte à le dénaturer et à endommager irrémédiablement certaines traces des combats ou de la vie quotidienne des combattants au front, afin d'exhumer des vestiges aujourd'hui souvent rouillés et en mauvais état, qui semblent en outre ne plus intéresser personne (puisque personne n'a jamais songé jusqu'ici à aller les extraire du sol pour les conserver d'une manière ou d'une autre), afin de vendre le produit de ses fouilles sur des blogs ou des sites de ventes connus de tous ? Il existe effectivement un fossé énorme entre le strict interdit fait par la loi et l'application concrète des peines pourtant prévues par le législateur, en cas de pillage des sites de guerre. C'est de ce gouffre que profitent aujourd'hui les fouilleurs et les spéculateurs de tous ordres qui continuent aujourd'hui de sillonner les champs de bataille, avec des intentions souvent fort éloignées des soucis de mémoire et de préservation des sites, et qui proviennent, au demeurant, de bien au-delà des frontières de l'Hexagone, comme les exemples cités sur ce fil l'attestent. Mais dans cette société qui semble aujourd'hui avoir trop souvent complètement renoncé, dans la majeure partie des cas (il existe fort heureusement des exceptions), à la préservation des sites de la Grande Guerre (souvent faute d'argent et face à un intérêt tout relatif du grand public dont les préoccupations sont souvent fort éloignées de ces questions qui, justement, nous préoccupent, nous autres passionnés), peut-on encore s'étonner que ces marchants-fouilleurs puissent continuer d'agir dans une quasi impunité ?
Cela étant dit, doit-on donc se résigner à voir les champs de bataille retournés, défigurés, les vestiges endommagés ou emportés, du fait de cette poignée de fouilleurs-pilleurs sans scrupules, seulement animés par l'intérêt et l'argent ?
Sachons bien qu'il n'y a pas de recette miracle. L'association Soissonnais 14-18, qui a pris la mesure depuis déjà fort longtemps, des nuisances que faisaient peser ces "voyous de la mémoire" sur les traces de la Grande Guerre, a progressivement mis en place, de l'Oise à l'Aisne, un vaste réseau de surveillance des sites de la Grande Guerre, afin de prévenir ou de limiter l'action malveillante de ces individus. C'est encore une des solutions les plus efficaces pour lutter contre ces individus. Il faut bien savoir que, si certains lecteurs de ce forum, que ces questions touchent et concernent, sont témoins des agissements de ces fouilleurs mercantiles, lors de leurs visites du champs de bataille, rien ne les empêchent de faire preuve du même manque de scrupules que les fouilleurs, "pilleurs" et vandales. Qu'ils n'hésitent donc pas à prendre le maximum d'informations sur le signalement de ces individus, sur les immatriculations de leurs véhicules et à communiquer, dans les plus brefs délais, ces renseignements aux services de gendarmerie ou de police (à Verdun notamment, où je crois que le champ de bataille est situé, au moins en partie, en zone "police"), qui ont l'obligation d'intervenir. C'est le seule moyen de mettre un terme à leurs agissements, ou tout au moins de réduire leur action néfaste (et si on peut les prendre en flagrant délit, c'est encore mieux !).
Certains verront sans doute, dans mes propos, une incitation à la délation. Chacun voit midi à sa porte. Mais qu'on ne s'y trompe pas et que chacun sache bien ce qu'il veut ! Car il ne s'agit pas seulement de s'offusquer et de dénoncer, sans agir (sans quoi on se fait tacitement complices des agissements de ces individus), mais il faut bien aussi à un moment donné savoir se bouger, se mobiliser contre ces fouilleurs sans état d'âme, sans scrupules, qui n'hésitent plus à dénaturer les sites de la Grande Guerre, pour assouvir leur soif de possession et/ou leur cupidité. C'est à chacun d'entre nous de se sentir concerné et de faire, s'il le souhaite vraiment, son devoir de citoyen. L'enjeu n'est autre aujourd'hui que de tenter de préserver ce qui peut encore l'être, afin de conserver ce bien commun, mais si fragile, que sont les champs de bataille de la Grande Guerre et les vestiges qu'ils renferment encore.
Cordialement,
Jean-Michel.
La fouille des champs de bataille de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre est un problème qui est assez insoluble, ou en tout cas difficile à régler et à gérer. En théorie, la loi interdit strictement la pratique de la fouille, avec ou sans moyen de détection, sur la plupart des champs de bataille, si l'on n'appartient pas à un organisme d'Etat ou reconnu par l'Etat (pour faire bref et simplifier, si l'on n'est pas archéologue et que l'on n'opère pas dans le cadre d'un chantier de fouille à caractère scientifique). Et le fait de se faire prendre par une patrouille de police ou de gendarmerie, alors qu'on se promène avec son détecteur sur l'épaule et des sacs remplis de vestiges du champ de bataille est susceptible d'entraîner l'auteur de ces faits directement devant le tribunal correctionnel, après une mesure de garde à vue et l'établissement d'une procédure pénale, avec à la clé une peine d'amende plus ou moins lourde et la confiscation des objets "trouvés". Les amateurs de ces pratiques qui se feraient d'ailleurs ainsi prendre doivent aussi savoir que, dans le cadre de la garde à vue, une perquisition au domicile est toujours possible. Autant dire que si ces personnes conservent chez elles des reliques, des munitions de guerre ou des armes soumises à la législation sur les armes, celles-ci risquent en outre d'avoir quelques explications à fournir à la justice et se verront confisquer toute leur petite collection privée, avec là encore des explications à fournir au tribunal correctionnel et des peines d'amende fort salées, pouvant être prononcées... Cela est la théorie, qui s'applique effectivement dans quelques cas, semble-t-il très isolés... En pratique, justement, combien sont ces fouilleurs qui sont effectivement pris en flagrant délit et qui subissent ces peines ?
Je précise tout de suite que mon propos sera ici tout à fait général. Pour ma modeste part, je continue toujours de faire une distinction entre le "ramasseur" qui, se promenant sur le champ de bataille, va simplement se baisser pour ramasser une ailette de crapouillot, un éclat d'obus ou de grenade, un bout de cuir ou de porcelaine, éventuellement, un bouton ou un objet quelconque trouvés au hasard, au cours de sa promenade, et le "fouilleur" qui ne se déplace sur le champ de bataille que dans l'intention de le scruter, de le retourner et de le dénaturer, à coups de pelles (et parfois de moyens plus lourds) pour exhumer des vestiges à l'intérêt historique fort variable (se trouvant parfois sur des corps qu'ils ne prendront d'ailleurs que très rarement la peine de signaler aux Services des Sépultures Militaires ou aux autorités, et pour cause !), dans des buts de collection personnelle ou de vente. C'est ici de ce type d'individus dont il sera surtout question...
Pour nuancer, il faut d'abord se remémorer que, à tort ou à raison, la fouille de ce que nous appelons désormais des "lieux de mémoire" de la Grande Guerre (mais combien sont les Français qui se remémorent véritablement ces lieux au quotidien et les faits qui s'y sont produits aujourd'hui ? Combien sont-ils à être encore sensibilisés à cette problématique ?) s'y est toujours pratiquée... depuis la fin même des combats.
Lors du repli sur la ligne Hindenburg, en mars 1917, les premiers civils, autorisés à revenir sur le champ de bataille soudainement déserté par les armées pour se reporter dans le Vermandois, ont déjà ramassés des vestiges sur le champ de bataille, où il n'était en outre pas rare de trouver des cadavres, parfois vieux de trois ans, et que l'on n'avait toujours pas ramassés et auxquels on n'avait toujours pas donné de sépulture digne de ce nom, simplement parce que les préoccupations étaient ailleurs (les Allemands étaient toujours là, quelques kilomètres plus au nord ou à l'est, et il était toujours question de les chasser du territoire national). Ce mouvement s'est poursuivi et même accru, après 1918. Officiellement, il s'agissait de "nettoyer" le champ de bataille, mais il n'y avait pas, parmi tous les ouvriers venus remettre les champs de bataille en état d'être remis en culture que des gens désintéressés ; il se trouvait déjà des "collectionneurs" qui, dans certains cas, voulaient sincèrement conserver quelques reliques du drame qui venaient de se jouer. Mais il y avait aussi des gens qui avaient très bien compris que ces mines à ciel ouvert étaient des mannes qui pouvaient rapporter gros, et même très gros. Il y eut d'abord tous ces ferrailleurs venus ramasser les munitions (avec des précautions fort aléatoires, qui feraient blémir plus d'un responsable de la sécurité civile aujourd'hui !) et tous les vestiges métalliques du champ de bataille pour aller les revendre ou les "retraiter". Cette récupération se faisait indifféremment sur l'ancien no man's land, dans les tranchées, les cagnas, les puits, les trous d'obus, parfois même directement sur les corps des cadavres demeurés sur place (relisez Dorgelès, pour vous remémorer comment les bataillons de travailleurs annamites s'y prenaient pour exhumer les corps des combattants enterrés en cimetières provisoires ou individuellement sur le champ de bataille et les transporter vers les futures grandes nécropoles nationales : vous verrez bien que le principe du respect des morts et des corps était loin, très loin d'être respectés à la lettre, en dépit d'un culte des morts indéniable qui s'est paradoxalement dressé en France dans cette même période de l'entre-deux-guerres).
N'oublions pas non plus, qu'en dépit des patrouilles de gendarmerie, qui étaient chargées de surveiller les champs de bataille, désertés, dès la mi-novembre 1918, par les troupes combattantes qui avaient été progressivement remplacées, bien souvent seulement en journée, par les ouvriers et les sapeurs du Génie, affairés dans les années 1919-1924/1925, à reboucher les trous d'obus et les tranchées de la Grande Guerre, ainsi qu'à enlever les munitions qui s'y trouvaient encore en grand nombre, il se trouvait une quantité d'habitants qui, au fur et à mesure, qu'ils rentraient chez eux, dans des villages et des hameaux dévastés par la guerre, n'hésitaient pas à braver les interdits et la vigilance de la maréchaussée, pour aller se servir dans les immenses dépôts de matériels abandonnés par l'armée, afin de commencer la reconstruction de leurs maisons et de leurs fermes... Certains allaient même beaucoup plus loin, comme j'ai pu le constater lorsque j'effectuais des recherches aux Archives départementales de la Somme, où j'avais découvert un procès-verbal de gendarmerie tout à fait étonnant, dressé à l'encontre d'un habitant qui avait attiré sur lui l'attention d'une patrouille, alors qu'il pêchait dans un étang avec... des grenades trouvées sur le champ de bataille et dont il s'était généreusement pourvu, pour accomplir sa besogne...
Les visites du champ de bataille, qui se sont mises en place dans le courant des années 20 et des années 30, ont vu défiler sur tous ces anciens champs de mort, tant les anciens combattants eux-mêmes que leurs familles, ainsi que les familles de ceux qui n'en étaient pas revenus. Mais il y avait aussi, encore et toujours ajouterai-je, une armée de fouilleurs, qui venaient toujours sur les lieux pour fouiner et tenter de repérer des caches ou des dépôts oubliés, où ils pourraient découvrir de véritables "trésors de guerre". Qui n'a d'ailleurs jamais entendu parler, même dans les années 60, 70, 80, et parfois jusqu'à nos jours, de ces dépôts et de ces "caches" oubliés, où se trouveraient encore des quantités de fusils, de munitions, de casques, d'équipements de toute nature, et même, à écouter le récit de certains, de véhicules, de canons et de chars... Il est possible que, dans un certain nombre de cas, sans doute, limités, ces dépôts oubliés aient existé (sans pour autant qu'on y trouve un Berliet CBA ou un Renault FT en état de fonctionner !!!), mais cela ne doit-il concerner que quelques cas très isolés. L'armée a quand même fait nettement le nettoyage sur la plupart des sites dès la fin de la guerre, qui étaient listés et scrupuleusement répertoriés, notamment par les services du Génie, qui étaient chargés de cette mission. Ce que l'on a en revanche constaté, notamment dans l'Aisne, dans la Marne, en Verdunois, c'est que les habitants et les agriculteurs ont pris la peine de déposer dans des carrières et certains souterrains les objets que les travaux des champs leur permettaient de mettre à jour, dans le courant des années 20, 30, et même postérieurement aux années 40. Pour l'immense majorité des habitants, qui voulaient oublier cette période, ces objets n'avaient pas grande valeur. C'est ainsi que l'on a pu retrouver, dans certaines carrières de l'Aisne notamment, jusqu'à la fin des années 90, des vestiges de cuir, des casques rongés de rouille, souvent perforés par l'usure du temps, des vestiges de châlits et d'objets divers dans les carrières. Il y a bien longtemps maintenant que les "ramasseurs" sont passés par là et ont fait le "ménage"...
Car ce phénomène du ramassage, et de la fouille des lieux, s'est poursuivi, postérieurement à la seconde guerre mondiale. Les témoins de la Grande Guerre ont disparu, au fil des années, mais il s'est toujours trouvé des fouilleurs, pour venir sur les champs de bataille, non pas pour se remémorer les scènes de combats jusque sur les lieux où ils se sont produits, mais bien pour continuer de ramasser tous les vestiges ferreux qui s'y trouvaient encore, certains pour aller les revendre à des ferrailleurs peu regardants et se faire ainsi un peu d'argent de poche, d'autres pour alimenter leurs collections personnelles. Tout chantier entamé sur un ancien champ de bataille attire, aujourd'hui encore, systématiquement sa cohorte de fouilleurs, qui, en marge des fouilles qui peuvent être entreprises par les archéologues, viennent retourner le terrain, dans l'espoir d'y glaner des vestiges dont ils feront des usages très divers. L'affaire récente d'un site de fouille archéologique de la Grande Guerre pillé par des indélicats, près de Noyon, dans l'Oise, est là pour rappeler que ces individus sont toujours extrêmement actifs et agissants.
Le "renouveau" de l'intérêt pour la Grande Guerre, constaté à la fin des années 80 et dans le courant des années 90, n'a fait que redonner de la vigueur à ce phénomène de fouille. La grande nouveauté, c'est que désormais les fouilleurs, dans un certain nombre de cas, n'hésitent plus à se faire voleurs, et à aller s'en prendre directement aux collections des musées implantés sur le champ de bataille. Le Mémorial de Verdun en a, semble-t-il, fait les frais récemment. D'autres ont tout bonnement entrepris de s'attaquer aux graffitis et aux sculptures de poilus dans les carrières de l'Aisne et de l'Oise en particulier, et ce, dès le milieu des années 80. Là, cela est plus grave, car on, a dès lors, franchi un nouveau cap qui pose, aujourd'hui encore de véritables questions, quant au devenir de ces musées et à la préservation des objets et des vestiges de la Grande Guerre sur sites. Malheureusement, dans la société mercantile qu'est devenue aujourd'hui la nôtre, tout se vend et tout s'achète, parfois à prix d'or : certains l'ont très bien compris, et n'hésitent plus à sauter le pas, quitte à se faire ouvertement "délinquants".
Ce phénomène risque malheureusement d'aller en s'amplifiant, car, face à la demande croissante de l'armée des collectionneurs privés qui semble ne pas devoir cesser d'augmenter, les vestiges de guerre sont devenus un bien de consommation comme tant d'autres, qui génère un flux d'argent non négligeable. Et, ne nous leurrons pas, si ce type d'individus sans scrupules existent, c'est bien qu'ils trouvent des gens, pas trop regardants, pour acheter ces objets, ces sculptures et graffitis volés, ou tout au moins (pour modérer mon propos) à la provenance douteuse, afin d'alimenter leurs collections. Certains sont en effet prêts à payer, même au prix fort, pour avoir une pièce unique et authentique, sans se soucier de savoir comment elle est parvenue jusque dans leur collection. Il m'est arrivé, il y a près de deux ou trois ans maintenant, de tomber sur un brocanteur, dans l'Aisne, qui officiellement vend du mobilier ancien, mais qui, quand on se fait un peu plus insistant, vous emmène dans un local, qui n'est pas ouvert au public, et dans lequel se trouvent toutes sortes de vestiges provenant de fouilles effectuées sur le champ de bataille du Chemin des Dames. Ce brocanteur vous explique sans détour que le collectionneur français est difficile, qu'il faut lui fournir du beau, du rare et du propre, mais que ces pièces de ferraille, ces carcasses de fusils tordues et rouillées, ces corps de grenades, ces corps d'obus vidés et rouillés, etc..., se vendent très bien auprès des visiteurs anglais et étrangers (allemands compris) qui eux préfèrent des pièces authentiques, provenant directement du champ de bataille. Il suffit, pour se convaincre du discours de ce brocanteur et pour mesurer l'ampleur de ce phénomène, d'aller faire un petit tour au musée des abris d'Albert, dans la Somme, et de voir le type de "souvenirs" vendus en boutique, à la sortie de ce remarquable musée de la Grande Guerre...
Tout cela pose la question du statut des vestiges du champ de bataille. Concernant la préservation des sites, il existe un arsenal juridique, qui peut, dans une certaine mesure les préserver (même s'il trouve rapidement ses limites)... Mais quel tribunal va aujourd'hui condamner à de la prison ferme le fouilleur qui, bravant les règlements et les lois interdisant formellement la fouille sur l'ancienne ligne de front, va retourner un champ de bataille, quitte à le dénaturer et à endommager irrémédiablement certaines traces des combats ou de la vie quotidienne des combattants au front, afin d'exhumer des vestiges aujourd'hui souvent rouillés et en mauvais état, qui semblent en outre ne plus intéresser personne (puisque personne n'a jamais songé jusqu'ici à aller les extraire du sol pour les conserver d'une manière ou d'une autre), afin de vendre le produit de ses fouilles sur des blogs ou des sites de ventes connus de tous ? Il existe effectivement un fossé énorme entre le strict interdit fait par la loi et l'application concrète des peines pourtant prévues par le législateur, en cas de pillage des sites de guerre. C'est de ce gouffre que profitent aujourd'hui les fouilleurs et les spéculateurs de tous ordres qui continuent aujourd'hui de sillonner les champs de bataille, avec des intentions souvent fort éloignées des soucis de mémoire et de préservation des sites, et qui proviennent, au demeurant, de bien au-delà des frontières de l'Hexagone, comme les exemples cités sur ce fil l'attestent. Mais dans cette société qui semble aujourd'hui avoir trop souvent complètement renoncé, dans la majeure partie des cas (il existe fort heureusement des exceptions), à la préservation des sites de la Grande Guerre (souvent faute d'argent et face à un intérêt tout relatif du grand public dont les préoccupations sont souvent fort éloignées de ces questions qui, justement, nous préoccupent, nous autres passionnés), peut-on encore s'étonner que ces marchants-fouilleurs puissent continuer d'agir dans une quasi impunité ?
Cela étant dit, doit-on donc se résigner à voir les champs de bataille retournés, défigurés, les vestiges endommagés ou emportés, du fait de cette poignée de fouilleurs-pilleurs sans scrupules, seulement animés par l'intérêt et l'argent ?
Sachons bien qu'il n'y a pas de recette miracle. L'association Soissonnais 14-18, qui a pris la mesure depuis déjà fort longtemps, des nuisances que faisaient peser ces "voyous de la mémoire" sur les traces de la Grande Guerre, a progressivement mis en place, de l'Oise à l'Aisne, un vaste réseau de surveillance des sites de la Grande Guerre, afin de prévenir ou de limiter l'action malveillante de ces individus. C'est encore une des solutions les plus efficaces pour lutter contre ces individus. Il faut bien savoir que, si certains lecteurs de ce forum, que ces questions touchent et concernent, sont témoins des agissements de ces fouilleurs mercantiles, lors de leurs visites du champs de bataille, rien ne les empêchent de faire preuve du même manque de scrupules que les fouilleurs, "pilleurs" et vandales. Qu'ils n'hésitent donc pas à prendre le maximum d'informations sur le signalement de ces individus, sur les immatriculations de leurs véhicules et à communiquer, dans les plus brefs délais, ces renseignements aux services de gendarmerie ou de police (à Verdun notamment, où je crois que le champ de bataille est situé, au moins en partie, en zone "police"), qui ont l'obligation d'intervenir. C'est le seule moyen de mettre un terme à leurs agissements, ou tout au moins de réduire leur action néfaste (et si on peut les prendre en flagrant délit, c'est encore mieux !).
Certains verront sans doute, dans mes propos, une incitation à la délation. Chacun voit midi à sa porte. Mais qu'on ne s'y trompe pas et que chacun sache bien ce qu'il veut ! Car il ne s'agit pas seulement de s'offusquer et de dénoncer, sans agir (sans quoi on se fait tacitement complices des agissements de ces individus), mais il faut bien aussi à un moment donné savoir se bouger, se mobiliser contre ces fouilleurs sans état d'âme, sans scrupules, qui n'hésitent plus à dénaturer les sites de la Grande Guerre, pour assouvir leur soif de possession et/ou leur cupidité. C'est à chacun d'entre nous de se sentir concerné et de faire, s'il le souhaite vraiment, son devoir de citoyen. L'enjeu n'est autre aujourd'hui que de tenter de préserver ce qui peut encore l'être, afin de conserver ce bien commun, mais si fragile, que sont les champs de bataille de la Grande Guerre et les vestiges qu'ils renferment encore.
Cordialement,
Jean-Michel.
JMN02
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour,
Je crois,rien à ajouter.
Cdt.Philippe
Je crois,rien à ajouter.
Cdt.Philippe
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour
Toujours sur Ebay :
http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?Vie ... SS:FR:1123
Cordialement
Pierre
Toujours sur Ebay :
http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?Vie ... SS:FR:1123
Cordialement
Pierre
- ir 76 de Hambourg
- Messages : 56
- Inscription : sam. août 08, 2009 2:00 am
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour
Je lis :
Les collectionneurs privés sont autant coupables que les prospecteurs et les fouilleurs !
Qu'est-ce qu'on peut lire comme aneries...
Il ne faut pas généraliser il y a des collectionneurs honnêtes et d'autres qui le sont moins mais de là à mettre tout le monde dans le même sac...
Bonne journée,
IR76 de Hambourg
Je lis :
Les collectionneurs privés sont autant coupables que les prospecteurs et les fouilleurs !
Qu'est-ce qu'on peut lire comme aneries...
Il ne faut pas généraliser il y a des collectionneurs honnêtes et d'autres qui le sont moins mais de là à mettre tout le monde dans le même sac...
Bonne journée,
IR76 de Hambourg
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour ou bonsoir à toutes et tous,
Je rejoint IR76 de Hambourg.
Ne point mélanger les serviettes avec les torchons.
Je suis moi même collectionneur, travail de mémoire et de protection pour les générations futur, partage de ma passion sur cette période et non glorification.
Voilà je suis donc collectionneur, je pense apprécier sur ce Beau Forum qui est le nôtre, maintenant en tant que collectionneur respectueux que suis-je ?? une merde de plus, un ingrat, un indélicat, un affreux.............
Cordialement.
Phil.
Je rejoint IR76 de Hambourg.
Ne point mélanger les serviettes avec les torchons.
Je suis moi même collectionneur, travail de mémoire et de protection pour les générations futur, partage de ma passion sur cette période et non glorification.
Voilà je suis donc collectionneur, je pense apprécier sur ce Beau Forum qui est le nôtre, maintenant en tant que collectionneur respectueux que suis-je ?? une merde de plus, un ingrat, un indélicat, un affreux.............
Cordialement.
Phil.
Phil.
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonsoir Phil , bonsoir à tous ,
rassurez vous , tout le monde ne considère pas tous les collectionneurs dans les termes que vous évoqués . Personnellement , je pense que beaucoup sont des passionnés pour qui chaque objet a plus de valeur sentimentale et de respect de mémoire que sa valeur vénale .
Il est vrai qu'à notre époque , les moyens modernes de communication font la part belle à tous les mercantiles qui ne connaissent que la valeur marchande des choses .
Bien amicalement
Marpie
rassurez vous , tout le monde ne considère pas tous les collectionneurs dans les termes que vous évoqués . Personnellement , je pense que beaucoup sont des passionnés pour qui chaque objet a plus de valeur sentimentale et de respect de mémoire que sa valeur vénale .
Il est vrai qu'à notre époque , les moyens modernes de communication font la part belle à tous les mercantiles qui ne connaissent que la valeur marchande des choses .
Bien amicalement
Marpie
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonsoir
Effectivement, il ne faut pas tomber dans les excès.
Parmi ceux-là, il en existe cependant un qui est regrettable et que j'ai déjà cité:
certains achètent un objet (plusieurs en général), non pas pour le posséder mais pour le revendre en faisant plusieurs fois la culbute pour se faire de quoi alimenter leur propre (le mot ne convient pas...) collection!
Cette pratique lamentable consiste aussi à ramasser tout ce qu'ils peuvent, sur le terrain, pour mettre en vente sur les sites internet.
C'est ce phénomène qui conduit les plus pourris à organiser les cambriolages sacrilèges qui ont fait la une de la presse ces derniers temps.
Après le trafic des métaux, voici venir celui des "souvenirs' de la Grande Guerre.
Ne nous rendons pas complices en devenant receleurs, je pense que c'est ce qui devrait ressortir de ce débat éternel.
La seule réponse est le boycott, lequel détournera les pourris vers d'autres horizons... l'art contemporain, cela me plairait bien
http://www.rue89.com/oelpv/2009/06/26/j ... -de-la-bnf
un parasol original à des centaines d'euros, génial, non?
Cordialement
JLK
Effectivement, il ne faut pas tomber dans les excès.
Parmi ceux-là, il en existe cependant un qui est regrettable et que j'ai déjà cité:
certains achètent un objet (plusieurs en général), non pas pour le posséder mais pour le revendre en faisant plusieurs fois la culbute pour se faire de quoi alimenter leur propre (le mot ne convient pas...) collection!
Cette pratique lamentable consiste aussi à ramasser tout ce qu'ils peuvent, sur le terrain, pour mettre en vente sur les sites internet.
C'est ce phénomène qui conduit les plus pourris à organiser les cambriolages sacrilèges qui ont fait la une de la presse ces derniers temps.
Après le trafic des métaux, voici venir celui des "souvenirs' de la Grande Guerre.
Ne nous rendons pas complices en devenant receleurs, je pense que c'est ce qui devrait ressortir de ce débat éternel.
La seule réponse est le boycott, lequel détournera les pourris vers d'autres horizons... l'art contemporain, cela me plairait bien
http://www.rue89.com/oelpv/2009/06/26/j ... -de-la-bnf
un parasol original à des centaines d'euros, génial, non?
Cordialement
JLK
Re: Pillage du champ de bataille de Verdun
Bonjour à tous,
Pour relancer la polémique, cet été j'ai eu la chance de visiter Stalingrad, une des batailles les plus connus de la seconde guerre mondiale. La haut les fouilles sont autorisés (pour preuve les objets en vente sur ebay), mais par contre chaque corps découvert, russe, allemand, roumain, italien etc...est déclaré. Il suffit simplement de voir les cimetiéres : 5 tombes de soldat russes venaient d'être creuser au cimetiére russe (ils venaient d'être retrouver dans la semaine)..., au cimetiére allemand il suffit de lire la liste des noms avec l'année quand ils ont été retrouvés, 2005, 2009, 2010....
Aujourd'hui en France un fouilleur trouve un corps, que doit il faire, il se rends à la gendarmerie et que se passe t il ? .... Pour un soldat allemand ou us moin de probléme, car les organismes ne poseront pas de question, mais pour un français....
Le meilleur exemple est celui de 3 amis, qui ont découvert en 2010 un Marines dans le 54, ils ont prevenue le cimetiére de Thiaucourt et la gendarmerie. La famille du soldat défunt a été retrouvé. Mais un des fouilleurs s'est fait racketer par le gendarme (lui même fouilleur) lui réclamant des objets qu'il avait auparavant trouver sous peine de perquisition... Donc comme toujours en France, on applique une loie qu'à moitié, c'est à dire la loie de l'interdiction de la fouille s'appliquent aussi à Messieurs les gendarmes, douaniers, garde forestiers et ONF...
On devrait simplement creer des groupe de fouilleur/chercheur mandaté, dans des associations française, ainsi cela permettrait de retrouver des corps...combien dorment ils en France de 14/18 ou 39/45 ?
Derniérement j'ai fais des recherches sur un Poilu dont le corps a été retrouvé dans les années 20 (lire plusieurs de mes postes sur ce site). Il a été tué entre la tranchée de Sonnois et de Boivin, entre Esnes et le Mort-Homme. Son corps a été retrouvé, mais selon les JMO et mémoires des hommes, il y a encore une dizaine de ses camarades qui dorment encore au milieu de la fôret....comment faire, je sais à quelques centaines de métres où sont les corps... Qui va les retrouver à part des fouilleurs ? Que doit on faire ?
Pour relancer la polémique, cet été j'ai eu la chance de visiter Stalingrad, une des batailles les plus connus de la seconde guerre mondiale. La haut les fouilles sont autorisés (pour preuve les objets en vente sur ebay), mais par contre chaque corps découvert, russe, allemand, roumain, italien etc...est déclaré. Il suffit simplement de voir les cimetiéres : 5 tombes de soldat russes venaient d'être creuser au cimetiére russe (ils venaient d'être retrouver dans la semaine)..., au cimetiére allemand il suffit de lire la liste des noms avec l'année quand ils ont été retrouvés, 2005, 2009, 2010....
Aujourd'hui en France un fouilleur trouve un corps, que doit il faire, il se rends à la gendarmerie et que se passe t il ? .... Pour un soldat allemand ou us moin de probléme, car les organismes ne poseront pas de question, mais pour un français....
Le meilleur exemple est celui de 3 amis, qui ont découvert en 2010 un Marines dans le 54, ils ont prevenue le cimetiére de Thiaucourt et la gendarmerie. La famille du soldat défunt a été retrouvé. Mais un des fouilleurs s'est fait racketer par le gendarme (lui même fouilleur) lui réclamant des objets qu'il avait auparavant trouver sous peine de perquisition... Donc comme toujours en France, on applique une loie qu'à moitié, c'est à dire la loie de l'interdiction de la fouille s'appliquent aussi à Messieurs les gendarmes, douaniers, garde forestiers et ONF...
On devrait simplement creer des groupe de fouilleur/chercheur mandaté, dans des associations française, ainsi cela permettrait de retrouver des corps...combien dorment ils en France de 14/18 ou 39/45 ?
Derniérement j'ai fais des recherches sur un Poilu dont le corps a été retrouvé dans les années 20 (lire plusieurs de mes postes sur ce site). Il a été tué entre la tranchée de Sonnois et de Boivin, entre Esnes et le Mort-Homme. Son corps a été retrouvé, mais selon les JMO et mémoires des hommes, il y a encore une dizaine de ses camarades qui dorment encore au milieu de la fôret....comment faire, je sais à quelques centaines de métres où sont les corps... Qui va les retrouver à part des fouilleurs ? Que doit on faire ?