Bonjour,
Je reviens sur article de presse paru dans le Républicain Lorrain, le 6 sept 2014 concernant une batterie cuirassée allemande sur Montigny lès Metz (57) dont les vestiges ont été "redécouverts".
Il s'agissait d'une batterie cuirassée à 4 canons de 15 et qui portait le nom de "Batterie du Sablon" ou "Batterie de la Horgne" du nom des lieudits du voisinage.
Mais je suis surpris par sa position (mis à part qu'en 1900, c'était encore la campagne), elle se situait dans le périmètre des forts français de 1870 qui entouraient la ville de Metz alors que dès que l'on parle des "Festen" allemandes, on est tout de suite dans la configuration des forts situés à 10 voir 15 kms de la ville.
Je viens donc me tourner vers les spécialistes soit de la fortification, soit de l'artillerie (Est-ce des canons ou des obusiers, mais quels est la différence ?) pour m'apporter des précisions sur cette construction qui fut faite pendant l'annexion.
Merci d'avance.
Bien cordialement.
Numéro, mais aussi Christian
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Extrait de l'article de presse, il semble que l'on est construit les bâtiments dessus.
Patrimoine militaire : Redécouverte d’une batterie cuirassée à Montigny-lès-Metz !
Témoignage de l’histoire militaire de la place de Metz, une batterie cuirassée démilitarisée datant de la fin du XIXème siècle a dernièrement été redécouverte sous les bâtiments de l’Impro La Horgne et du Lycée régional des métiers du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) à Montigny-lès-Metz. Tout le monde avait oublié son existence.
Ses quatre cloches d’observation de 2,4 mètres et de 15 centimètres d’épaisseur ont été installées à partir de 1898. Celles-ci, d’un poids de 20 tonnes, en acier au nickel et coulée d’une seule pièce, ont aujourd’hui disparu. L’observation se faisait à l’aide d’une lunette de créneaux et de jumelles. Pour chaque créneau, il y avait un support gradué muni d’un dispositif de mesure d’angle pour lunette. Quelques éléments mécaniques encore présents sur place en attestent. L’accès aux cloches se faisait à l’aide d’une échelle, dont certaines parties sont encore visibles. Les couloirs menant aux quatre batteries disposent toujours de leur conduit de ventilation.
Aujourd’hui trop humide pour être aménagée et malheureusement inaccessible au public, la batterie cuirassée de Montigny-lès-Metz reste un témoignage historique de la place forte de Metz qui a résisté aux deux dernières guerres mondiales.
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Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonjour Christian,
Cette batterie cuirassée, la batterie du Sablon, a été construite entre 1895 et 1897. Elle était armée de 4 tourelles tournantes, chacune équipée d'un obusier de 15 cm, tirant à 7200 m un projectile explosif de 42 kilos; en outre elle possédait un observatoire cuirassé tournant, pour le réglage des tirs.
La batterie était entièrement réalisée en béton spécial (sauf la façade, en pierre de Jaumont). Elle est très similaire aux batteries qui seront construites plus tard dans les "Festen" (telle la batterie de 15 du Groupe Fortifié l'Aisne à Verny, ouvert au public); elle en diffère néanmoins par l'existence d'un casernement intégré, pour le logement des servants.
Quatre autres batteries cuirassées de ce type seront construites dans les intervalles des forts de la première ceinture de Metz, dans les années 1890 :
- la batterie de Queuleu (sous les bâtiments de la Gendarmerie Nationale aujourd'hui);
- les 2 batteries de Plappeville Nord et Sud (existent toujours);
- la batterie du Chêne-Est (à l'ouest de Woippy, aujourd'hui détruite)
Ces batteries rentrent dans le cadre de la constitution de "Panzerfront", répondant aux conceptions de Von Sauer cumulées avec celles de Schumann. C'est ainsi que fut réalisé pour la première fois la séparation entre l'artillerie et l'infanterie dans la fortification allemande, ce qui marqua un tournant majeur, et qui aller aboutir quelques années plus tard à la création des "Festen".
D'autres batteries isolées comme celles-ci ont aussi étés construites dans des places fortes érigées face à l'Empire Russe, à savoir 2 batteries à Thorn, et 2 à Graudenz. Et puis, bien sûr, les batteries des "Festen" (bâties dès 1899) en dérivent directement, mais cette fois-ci elles sont intégrées au sein d'un large complexe fortifié, perdant donc leur caractère d'indépendance.
Enfin, concernant la question à propos de la différence entre canons et obusiers, il faut savoir que dans le cas des batteries de 15 cm, on parle d'obusier, car celui-ci effectue avant tout un tir courbe destiné à atteindre tout objectif masqué, ainsi que les localités ou les voies de communication. En revanche, les batteries de 10 cm qui se trouvent dans les "Festen" étaient armées de canons effectuant un tir tendu sur les concentrations de troupes à grande distance, leur portée était de 10800 m maximum.
En espérant avoir répondu à vos questions,
Cordialement,
Julien
Cette batterie cuirassée, la batterie du Sablon, a été construite entre 1895 et 1897. Elle était armée de 4 tourelles tournantes, chacune équipée d'un obusier de 15 cm, tirant à 7200 m un projectile explosif de 42 kilos; en outre elle possédait un observatoire cuirassé tournant, pour le réglage des tirs.
La batterie était entièrement réalisée en béton spécial (sauf la façade, en pierre de Jaumont). Elle est très similaire aux batteries qui seront construites plus tard dans les "Festen" (telle la batterie de 15 du Groupe Fortifié l'Aisne à Verny, ouvert au public); elle en diffère néanmoins par l'existence d'un casernement intégré, pour le logement des servants.
Quatre autres batteries cuirassées de ce type seront construites dans les intervalles des forts de la première ceinture de Metz, dans les années 1890 :
- la batterie de Queuleu (sous les bâtiments de la Gendarmerie Nationale aujourd'hui);
- les 2 batteries de Plappeville Nord et Sud (existent toujours);
- la batterie du Chêne-Est (à l'ouest de Woippy, aujourd'hui détruite)
Ces batteries rentrent dans le cadre de la constitution de "Panzerfront", répondant aux conceptions de Von Sauer cumulées avec celles de Schumann. C'est ainsi que fut réalisé pour la première fois la séparation entre l'artillerie et l'infanterie dans la fortification allemande, ce qui marqua un tournant majeur, et qui aller aboutir quelques années plus tard à la création des "Festen".
D'autres batteries isolées comme celles-ci ont aussi étés construites dans des places fortes érigées face à l'Empire Russe, à savoir 2 batteries à Thorn, et 2 à Graudenz. Et puis, bien sûr, les batteries des "Festen" (bâties dès 1899) en dérivent directement, mais cette fois-ci elles sont intégrées au sein d'un large complexe fortifié, perdant donc leur caractère d'indépendance.
Enfin, concernant la question à propos de la différence entre canons et obusiers, il faut savoir que dans le cas des batteries de 15 cm, on parle d'obusier, car celui-ci effectue avant tout un tir courbe destiné à atteindre tout objectif masqué, ainsi que les localités ou les voies de communication. En revanche, les batteries de 10 cm qui se trouvent dans les "Festen" étaient armées de canons effectuant un tir tendu sur les concentrations de troupes à grande distance, leur portée était de 10800 m maximum.
En espérant avoir répondu à vos questions,
Cordialement,
Julien
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonsoir Julien,
Merci pour cette réponse qui me convient.
Un grand merci.
Je comprend mieux le pourquoi de cette batterie à cet endroit.
Bien cordialement
Christian
Merci pour cette réponse qui me convient.
Un grand merci.
Je comprend mieux le pourquoi de cette batterie à cet endroit.
Bien cordialement
Christian
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonjour,
en fait la batterie cuirassée de Montigny, comme celle du Chêne, de Plappeville et Queuleu faisaient partir de la première ceinture fortifiée qui entourait Metz et qui avait été initiée par la France avec le début de la construction des forts de Plappeville (fort des Carrières), Saint-Quentin (Diou), Saint-Privat, Queuleu et Bellecroix, avant la guerre de 1870.
L'Allemagne a continué ces travaux en ajoutant les Forts Kameke (Déroulède) et Hindersin (Gambetta) à Woippy, les batteries du Chêne, fort Decaen (Lorry lès-Metz), puis les forts Manstein et Ost-Kaserne qui ont constitué le groupe fortifié Saint-Quentin, pour défendre la façade ouest Messine.
Devant les progrès de l'artillerie, il a été ensuite construit après 1885 une seconde ceinture fortifiée composée de gros ouvrages d'artillerie (Festen) sous cuirassement bétonné, les premiers composés de blocs enterrés et reliés par galeries souterraines avec usine électrique avec génératrices avec moteurs à explosion, chauffage central, obusiers de 10, 12 ou 15 cm sous cloches blindées préfigurant le ligne Maginot, mais c'est une autre histoire. Egalement des ouvrages d'infanterie et de zones de tranchées fortifiées (Kellerman, Horimont, Fêves, Carrières d'Amanvillers)...La construction de ces ouvrages et des abris d'intervalle a duré jusque pendant la grande Guerre avec plus de 2.000 ouvrages divres construits.
Dans la zone de la première ceinture, la construction était réglementée, et selon l'éloignement des maisons par rapport ou ouvrages, on pouvai rencontrer des constructions bois, colombages ou en dur.
Ces fortifications ont servi de pivot à la manoeuvre allemande de 1914, et ont donné beaucoup de fil à retordre à l'armée américaine en 1944, qui vit la chute des derniers ouvrages dans la première quinzaine de décembre 1944.
Les servitudes liées aux ouvrages défensifs et les nombreux terrains militaires en résultant ont préservé de nos jours des espaces naturels à proximité immédiate de la cité messine.
A lire sur le sujet les ouvrages de Stéphane Gaber parus aux éditions du Quotidien (ex Serpenoise) ou l'ouvrage de Christian Dropsy, moins facile à trouver.
Bien cordialement.
P. Lamy
en fait la batterie cuirassée de Montigny, comme celle du Chêne, de Plappeville et Queuleu faisaient partir de la première ceinture fortifiée qui entourait Metz et qui avait été initiée par la France avec le début de la construction des forts de Plappeville (fort des Carrières), Saint-Quentin (Diou), Saint-Privat, Queuleu et Bellecroix, avant la guerre de 1870.
L'Allemagne a continué ces travaux en ajoutant les Forts Kameke (Déroulède) et Hindersin (Gambetta) à Woippy, les batteries du Chêne, fort Decaen (Lorry lès-Metz), puis les forts Manstein et Ost-Kaserne qui ont constitué le groupe fortifié Saint-Quentin, pour défendre la façade ouest Messine.
Devant les progrès de l'artillerie, il a été ensuite construit après 1885 une seconde ceinture fortifiée composée de gros ouvrages d'artillerie (Festen) sous cuirassement bétonné, les premiers composés de blocs enterrés et reliés par galeries souterraines avec usine électrique avec génératrices avec moteurs à explosion, chauffage central, obusiers de 10, 12 ou 15 cm sous cloches blindées préfigurant le ligne Maginot, mais c'est une autre histoire. Egalement des ouvrages d'infanterie et de zones de tranchées fortifiées (Kellerman, Horimont, Fêves, Carrières d'Amanvillers)...La construction de ces ouvrages et des abris d'intervalle a duré jusque pendant la grande Guerre avec plus de 2.000 ouvrages divres construits.
Dans la zone de la première ceinture, la construction était réglementée, et selon l'éloignement des maisons par rapport ou ouvrages, on pouvai rencontrer des constructions bois, colombages ou en dur.
Ces fortifications ont servi de pivot à la manoeuvre allemande de 1914, et ont donné beaucoup de fil à retordre à l'armée américaine en 1944, qui vit la chute des derniers ouvrages dans la première quinzaine de décembre 1944.
Les servitudes liées aux ouvrages défensifs et les nombreux terrains militaires en résultant ont préservé de nos jours des espaces naturels à proximité immédiate de la cité messine.
A lire sur le sujet les ouvrages de Stéphane Gaber parus aux éditions du Quotidien (ex Serpenoise) ou l'ouvrage de Christian Dropsy, moins facile à trouver.
Bien cordialement.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonjour,
Merci à tous les deux, je comprends mieux cette construction (à l'origine) aux abords de la ville de Montigny qui à cette époque ne s'était pas encore étendue si loin.
Ces vestiges semblent être difficile à détruire même en temps de paix (le béton devait être excellent).
Je vais voir chez les bouquinistes, c'est déjà un sujet de cadeau pour Noël.
Encore merci .Cordialement.
Christian
Merci à tous les deux, je comprends mieux cette construction (à l'origine) aux abords de la ville de Montigny qui à cette époque ne s'était pas encore étendue si loin.
Ces vestiges semblent être difficile à détruire même en temps de paix (le béton devait être excellent).
Je vais voir chez les bouquinistes, c'est déjà un sujet de cadeau pour Noël.
Encore merci .Cordialement.
Christian
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonjour,
j'ai oublié un ouvrage dans la première ceinture fortifiée messine, le Fort de Saint-Julien, au nord-ouest de Metz, lui aussi en chantier lors de l'entrée en guerre de 1870.
Bien cordialement.
P. Lamy
j'ai oublié un ouvrage dans la première ceinture fortifiée messine, le Fort de Saint-Julien, au nord-ouest de Metz, lui aussi en chantier lors de l'entrée en guerre de 1870.
Bien cordialement.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonjour,
Merci pour ces photos, j'espère que celle-ci ne s'envolera pas...
Cordialement, Hervé.
Merci pour ces photos, j'espère que celle-ci ne s'envolera pas...
Cordialement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :
http://bethune73ri.canalblog.com/
http://saintomer8ri.canalblog.com/
NOUVEAU : http://dunkerque110eri.canalblog.com/
Recensement des Poilus des 16e et 56e BCP
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Recensement des Poilus des 16e et 56e BCP
Re: Batterie cuirassée sur Montigny/Metz
Bonsoir à tous, bonsoir Hervé,
Cela ne risque rien elle pèse plusieurs tonnes, pour déposer cette
coupole c'est une grue qui a fait le travail......
Cordialement
Jean-Paul
Cela ne risque rien elle pèse plusieurs tonnes, pour déposer cette
coupole c'est une grue qui a fait le travail......
Cordialement
Jean-Paul