Ce n'est pas un soldat du 112e RI, ni même une date anniversaire [ quoi que, demain on fêtera le 111e anniversaire de sa naissance ]. Mais je voudrais vous faire partager ma pensée du jour : une pensée pour Jacques Martin,soldat au 147e RI, à travers un témoignage et deux illustrations.
-Regarde pour Martin à la 10e.
- Quoi Martin ?
- Il a été tué c’tantôt, hier quoi, pisqu’y va être 3 heures. Une balle en pleine tête.
- En passant à une brèche, dans la lèvre d’un entonnoir, Martin, très grand, s’est pas assez baissé. On a entendu juste un coup de fusil. Il est tombé sans un mot. Ils l’ont enterré à la nuit, dans le bas de la crête, avant l’orage, le long de la route, dans le cimetière, quoi.
Jean BERTHAUD, 1915, sur les Hauts de Meuse en Champagne, p. 61

à noter que sa fiche le place à la 4e Cie.
La crête farouche des Eparges garde ses hallucinantes blessures. Le petit cimetière du Trottoir, au bas de la butte sinistre, a rangé ses tombes à l’alignement, comme pour l’appel.
La tombe de Martin est là, avec sa croix blanche, c’est le numéro 16 de la première rangée de gauche. Martin Jacques, le seul que j’ai retrouvé de tous.
Jean BERTHAUD, 1915, sur les Hauts de Meuse en Champagne, p. 168

Amicalement,
Olivier